Le début de la fin

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Le ciel était paré de milliers d’étoiles. Le vent soufflait doucement, l’herbe se courbant aux grés de la brise. Des bruits de pas vinrent perturber le calme ambiant, Philippe se releva en souriant.

C’était devenu une habitude. Chaque nuit elle venait le retrouver au beau milieu de ces vertes collines où il aimait tant contempler les étoiles. Eva.

 « Bonsoir Philippe ! Comment vas-tu ? »

La rouquine se jeta dans ses bras, puis essaya soudainement de le faire tomber à la renverse, sans succès. C’était aussi devenu une habitude.
Philippe se laissa tomber, fuyant le regard de la jeune femme. La lavande dont elle se servait pour parfumer ses bougies avait imprégnée ses cheveux.

- « On dirait bien que cette fois tu as gagné »

Eva s’assit en tailleur en face du jeune homme, puis lui releva-la tête, plongeant son regard dans ses yeux bleu pale.

- « Qu’est ce qui s’est passé ? »

Philippe tenta de fuir les yeux ambrés de la jeune femme, puit s’y perdit.
Tout lui revint à l’esprit.

La souffrance, le déni. Un incendie.
Tout devait bien se passer…Il fallait simplement aller chercher Thomas, puis revenir et attendre Eva. La colère, le feu.

Thomas le regardait avec de grands yeux ébahis, ils étaient dans cette chambre d’hôtel aux draps rouges. Et l’instant d’après tout brulait. L’enfer sur terre.

C’est là que Philippe comprit que quelque chose n’allait pas.
Il sortit à toute jambe de la chambre : l’odeur de la chair brulée se mêlait a la fumée et des corps calcinés jonchaient le couloir par dizaines. Il ne comprenait plus rien.

Brisant mur après mur, Philippe sortit de l’hôtel.

La ville ressemblait à une zone de guerre. Il n’y avait pas un être vivant dans les parages

Angeron devait forcément être là quelque part, oui lui il saurait ce qui se passait.

- « Angeron ! Angeron !!! »

-  « Zeryot…je suis… » Une quinte de toux

Cela venait de ces débris au bout de la rue ! Le jeune homme se précipita vers ce qui semblait être une banque. Le gratte-ciel était à moitié en ruine, un profond cratère avait arraché tout la surface du bâtiment.

A moitié assis contre un distributeur se tenait Angeron. Les lunettes qui cachaient ses yeux laiteux étaient brisées, son costume était majoritairement arraché, et un trou béant se tenait en lieu et place de son ventre.

« On dirait que t’est en retard, comme à ton habitude »

Son éclat de rire s’acheva sur une quinte de toux.

Au premier regard Philippe vit qu’il ne pouvait plus rien, il s’assit à côté d’Angeron et tenta de l’étreindre.

« Pas de ça avec moi ! Quoi qu’il arrive vit en guerrier et disparait en guerrier p… »

-  « Pour te présenter avec honneur devant ton créateur, je sais »

Philippe serra les poings dans l’espoir de contenir ses tremblements

-  « Alors arrête tes simagrées ! C’est la première chose que tu m’a apprise »

-  « …Très bien, dis-moi seulement qui t’a fait ça »

-  « Regarde par toi-même, monseigneur le gros piaf »

Philippe se retourna. Sur le toit de l’hôtel se tenait une créature humanoïde à l’allure d’oiseau. Un plumage noir, deux bras musculeux dont les doigts se finissaient par des serres impressionnantes, et deux grands yeux blancs fixant Philippe

-  « Mes respects seigneur Zeriot, permettez-moi de me présent…. »

Philippe avait déjà son revolver en main, il vida son barillet sur la bête.
La bête en flamme tomba de l’hôtel avec un cri inhumain. Ce ne fut que des cendres qui atteignirent le sol 56 étages plus bas.

Le jeune homme se retourna vers son ami.

- « Philippe ! Philippe !!! »

Eva gifla le jeune homme du plus fort qu’elle put.
Il reprit ses esprits, couvert de sueur. Pour la première fois depuis qu’il la connaissait, Eva avait l’air inquiet.

Sans un bruit, Philippe attrapa sa sacoche, et en sortit une bougie à l’aspect parfaitement normal.
Il l’alluma devant la jeune femme qui regarda la flamme noire avec de grands yeux.

Eva vint étreindre le jeune homme tendrement.

« C’est donc le début »

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