Fournaise 4

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Maître, ça faisait une éternité que je n'ai pas entendu ce mot. À la fois puissant et synonyme d'une responsabilité qui peut être assez effrayante. Surtout, qu'Estelle donnait son corps dans une soumission, laissant une place terrible à l'imagination. Imagination, excitation et chaleur, un cocktail d'endorphine noyant mon cerveau dans une béatitude tout à fait délicieuse. Tout comme la vue qu'elle m'offrait à quatre pattes, les lueurs orange du filament incandescent se reflétaient sur la transpiration luisante de sa peau.

Je relâchais l'emprise de mes doigts en tenaille sur ses lèvres intimes rougies, lui laissant échapper un souffle de soulagement ou de frustration. Dur à dire, mais pour mon cas, j'avais une seule envie, prendre possession de ma nouvelle soumise.

Je me penchai et assouvis de simples plaisirs. Regarder son sexe, ses fesses en les caressant doucement de mes mains. La découverte de la texture de sa peau, ses odeurs, ses frissons, son excitation. Un plaisir simple de dominant, de prendre possession des lieux, d'apprendre à connaître sa soumise dans ce temps suspendu avec cette chaleur lancinante.

D'un grand coup de langue, je partis de la base de sexe trempée, enfonçai ma bouche dans ces lieux intimes devenus miens. Remontant minutieusement, la pénétrant du bout de ma langue et remontant à son anus. Une lente action laissant fleurir un frisson le long de son dos.

— Merci, soumise, on va pouvoir mettre fin à cet entretien si tu n'as plus de questions.

— Non, maitre.

— Bien, dans ce cas, commençons à jouer si tu n'y vois pas de problème. L'ironie de cette question me fit beaucoup rire intérieurement.

— Oh non, maitre.

Il y avait un enthousiasme dans sa phrase cruellement excitant et effrayant. Assouvir un besoin de soumission profond, la recherche d'un orgasme cérébral puissant et d'abandon. Et aussi un soupçon de fierté déplacé d'être celui qui arrive à la faire crier, à la faire jouir, d'être ce dominant qu'elle recherche.

Au fond de moi, j'ai toujours pris un énorme plaisir à voir une femme jouir, parfois même plus que mon propre plaisir. En fait, je crois qu'à ce moment précis, je me suis rendu compte qu'en tant que dominant, un de mes plaisirs principaux, c'était d'assouvir celui de ma soumise avant tout. Des fois, une évidence vous frappe comme ça. J'aurais pu la prendre en levrette, la sodomiser, assouvir un bas instinct primaire totalement offert par son corps. Mais finalement, je voulais la voir jouir, dans cette chambre à la température tout sauf suportable dans d'autres situations.

Et il faut savoir reconnaître quelque chose : jouir par pénétration reste un doux fantasme. Et la pénétration, en fait, c'est sympa deux minutes, mais comparé à tout ce qu'on peut faire à côté, c'est un peu comme un petit bonus. Estelle avait tout à fait raison dans l'entretien. C'est juste une action, une petite pièce en plus dans l'excitation. En soumission, j'ai toujours trouvé le visage, la fellation plus humiliante, avilissante.

— Parfait, dis-je d'un air enjoué, retourne-toi et à genoux devant le lit, j'ai un peu trop chaud en pantalon.

Elle s'exécuta et descendit du lit pour se placer à genoux, les yeux grands ouverts sur ma boucle de ceinture et mon entre-jambe.

– J'ai chaud, j'ai transpiré et l'excitation a sûrement noyé mon gland de liquide pré-séminal. Je n'ai assurément pas été des plus assidus à l'hygiène de mon sexe après avoir uriné. Du coup, tu vas descendre mon pantalon, puis mon boxer avant que je souille ton visage d'odeur et de fluide qui te fera empester la bite.

À cette phrase, elle fit un grand sourire et se mit à défaire mes derniers vêtements qui me restaient et à libérer mon sexe en érection de mon boxer qui commençait à devenir très désagréable. Estelle, toujours extrêmement douée dans son rôle de soumise, ne put s'empêcher de se mordre les lèvres en sortant mon sexe d'une main agile, le décalottant directement avec une délicatesse des plus impressionnantes.

— Mon visage est à vous, maitre. Ensuite, elle plaçait ses mains dans son dos comme pour me laisser jouer sans contrainte.

Elle avait bien plus d'expérience que moi dans le domaine du SM, elle pouvait jouer son rôle comme bon lui semblait. C'était presque un peu effrayant, ne pas décevoir ses attentes, être à la hauteur de son expérience de soumise, être à la hauteur de ses envies, être à la hauteur de ses lèvres à quelques millimètres de mon gland, sentant le souffle de sa respiration.

Je positionais une main sur sa tête, empoignant ses cheveux. Et méticuleusement, je me mis à faire promener mon sexe sur son visage, le nez, les lèvres, frottant son visage contraint contre mon intimidé. Sur son visage, des traces d'humidité reflétaient la lumière, de foutre, de la pisse, de la transpiration, je ne savais pas, mais un plaisir de bas instinct, de domination me parcourait tout en entier.

Je fis durer l'instant, me rappelant que la plupart des fois, ce sont de simples actions, pas besoin de trois tonnes d'équipement. Un simple plaisir d'humiliation, son visage noyé dans la plus absurde action de masculinité dominante, sentant le souffle de sa respiration le long de mon intimité.

— Ouvre ta bouche, je te pris.

La seconde suivante, mon gland disparut entre ses lèvres pour venir se loger sur sa langue, son palais. Sa tête maintenue, je jouais avec sa bouche comme un trou tout aussi abject que cela puisse parterre. De petits mouvements de va-et-vient, la gorge profonde n'étant pas une pratique maîtrisée, pas encore. En soumission, j'ai toujours trouvé la bouche comme un très grand vecteur de plaisir de domination. Noyer son palais de goût acre, voir le visage contraint, tendit que mon sexe envahit cette bouche réduite à un simple trou.

Elle me regardait droit dans les yeux, un désir brutal. Je voyais des spasmes dans ses bras essayant de ramener une de ses mains sur son sexe. Elle voulait se masturber au vu de ses mouvements de bassin, sûrement des mouvements réflexes. Mon excitation montait doucement, sa langue dansante sur mon gland n'y était certainement pas pour rien dans cette histoire.

– Je crois que j'ai marqué mon territoire. Dis-je, je ne sens aucune finesse en retirant mon sexe de sa bouche.

- Oui maitre.

– J'ai l'impression que tu veux te branler ?

— Oui, maitre, je brûle.

— Qu'est-ce qui t'a fait brûler ?

– Être cette chose, sentir votre bite, ma bouche à baiser, à réveiller une excitation que je n'avais pas soupçonnée.

— Oh, c'est dommage, une telle grossièreté pour une deuxième fois dans la bouche de ma soumise.

— Pardon, maitre.

— Je ne suis pas un grand fan des excuses, les excuses doivent être accompagnées d'action.

Un échange des plus simples et programmé en début de relation SM, vu et revu, mais qui avait toujours ce petit côté sympathique de mettre en place les punitions. Et je n'aimais vraiment pas la vulgarité dans la bouche de ma soumise. Je finis d'enlever mon pantalon et mon boxer.

– Debout, jambe bien écartée, tête droite, sois fière d'être punie.

J'étais face à elle, elle était magnifique, nous deux nues sous les impulsions d'une excitation inarrêtable.

— Redis ta phrase proprement et bien plus détaillée, je te pris.

Je claquai sa poitrine à la fin de ma phrase, lui arrachant un cri de surprise.

– Être cette chose…

Un nouveau claquement sur son sein la fit s'écrier.

— Être cette chose, être là, à subir votre sexe, qui comme vous l'avez dit…

Ses cris étaient aigus, stridents et excitant à chaque morsure de ma main sur ses seins rougissants.

– Comme vous l'avez dit, urine, sperme et transpiration se mêlent dans une humiliation d'excitation. Puis ma bouche…

Elle reprit son souffle, gardant la tête droite après chaque claquement sur sa poitrine.

– Ensuite, ma bouche, réceptacle de vos désirs, votre gland amer et moite, proportionnellement écœurant à l'excitation qui m'a envahi, maitre. Je suis votre chose.

Je fis glisser une main sur son clitoris pour la masturber.

– Merci, à présent. Pour être sûr que j'aille dans la bonne direction pour tes plaisirs, quand je te demanderai de me dire pourquoi ça t'excite, je voudrais que tu détailles à chaque fois. Comme ça, par la suite, je serais encore plus à même de répondre à tes besoins de soumise.

Derrière, il y avait aussi une volonté d'obliger ma soumise à dévoiler son ressenti, à se mettre à nu, d'expliquer pourquoi elle aimait être soumise.

— Bien maître, répondit-elle dans un souffle saccadé.

Elle était magnifique dans son plaisir à souffler doucement, son visage empourpré de chaleur, sa poitrine dansant sous sa courte respiration, son corps se contractant ici et là par petits spasmes. C'était un spectacle que je pourrais voir en continu. Voir son esprit s'abandonner à un laissé aller, à de bas instincts du plus réjouissant.

J'enlevai ma main et essuyai minutieusement mes doigts sur sa poitrine. Par réflexe, elle contracta tous ses muscles, s'attendant à un claquement brûlant. Puis, je me mis à lui caresser les mamelons.

— Dans un souci d'équité, je ferais de même si tu as des questions sur mon plaisir. C'est important que tout le monde trouve son compte.

— Bien, maître, merci, maître pour cette transparence.

— Dis-moi, comment te sens-tu en ma présence ?

— En confiance, maitre, c'est agréable cette sensation.

— Comment en suis-je arrivé là ?

Elle réfléchit un instant, me fixant droit dans les yeux.

— Je crois que la réponse la plus simple et la plus réaliste est que vous ne m'avez pas sodomisé dès que je vous en ai donné l'occasion. Dit-elle en riant à sa phrase. En fait, paradoxalement, j'étais déçue de ne pas me faire sodomiser et soulager, j'avais peur de ne pas être assez excitante pour vous et à la fois, je me suis dit qu'il pense à mon plaisir, c'est étrange.

Sa phrase me fit rire, les paradoxes du plaisir de soumission sont tellement complexes et tortueux, même pour les dominants.

- Les mystères des plaisirs du SM. J'avoue que ton cul est des plus tentants, mais pour le moment, je veux découvrir ton corps, ta peau, tes odeurs, ton goût, tes cris, tes gémissements.

— Je suis tout à vous, maîtres, faites-vous plaisir.

— Branle-toi pour avoir un petit orgasme, je veux te voir chanceler sur tes jambes.

Elle s'exécuta sans se laisser désirer. Mes mains emprisonnent ses mamelons gonflés de plaisir. Son souffle devenait saccadé rapidement, elle ne tenait pas place, contractant ses muscles, se mordant les lèvres. Puis les gémissements doux, noyés dans son souffle. Les gémissements devenaient plus forts, son visage magnifique noyé d'un plaisir l'envahissant. Soudain un grand cri. La faisant se plier sur elle-même et arrêter de se masturber aussi tôt. Je venais tout juste de lui pincer les mamelons au moment du paroxysme de son plaisir.

Elle respirait fort, une fois, deux fois, trois fois, puis se remit en place droite, les jambes tremblant légèrement.

— Merci, maitre.

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