5 Expérimentation

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Un homme averti en vaut deux dit-on. C'était l'évidence même pour moi : le lieutenant Dautun m'avait à l’œil et elle ne devait sous aucun prétexte se rendre compte de l'étendue réelle de mes pouvoirs.

Titillé par sa question sur les dégâts maximums que j'étais capable de faire j'avais néanmoins décidé de me tester sur une cible plus importante.

En début de soirée je me rendis dans une carrière désaffectée. De gros blocs de pierre jonchaient le sol. Pour en avoir le cœur net je choisi le plus gros, un malabar plus haut que moi et pesant certainement plusieurs tonnes. Je me plaçais à une dizaine de mètres afin de bien le visualiser. Je concentrais mon attention sur lui en imaginant qu'il volait en éclats et... tout devint noir.

Quand je rouvris les yeux j’aperçus la voûte céleste au dessus de moi. Les étoiles brillaient de leur plus bel éclat dans un ciel sans nuage. Pourtant lorsque j'étais arrivé dans la carrière il ne faisait pas encore nuit. Je m'étais donc évanoui. Le malabar ! Que lui était-il arrivé ? J'étais allongé sur le dos aussi essayais-je de me relever. La douleur me saisit et je retombais, pantelant. J'avais l'impression que l'on m'avait roué de coups sur tout le corps.

Au bout d'un long moment, je réussis à m'asseoir, au prix de douleurs atroces. Je regardais dans la direction de la cible, elle avait disparu ! Avec effort je me relevais, chancelant, pour constater que le bloc avait été pulvérisé, et que de nombreux éclats jonchaient le sol, tout autour de sa position d'origine.

Le retour chez moi fut un calvaire. Je m'écroulais sur mon lit sans même me déshabiller. Je dormis pendant près de quinze heures. Heureusement, je ne pratiquais mes essais que le week-end et de ce fait ma grasse matinée prolongée n'attira l'attention de personne.

En repensant à se qui s'était passé dans la carrière, je fus rétrospectivement terrorisé. Mon don permettait de réaliser des performances insensées, mais il y avait un coût à cela : ma santé. Je pourrais peut être même en mourir si je ne me limitais pas à des cibles plus raisonnables. Il suffisait que le lieutenant Dautun se rende compte de mes possibilités et décide de me dénoncer à l'armée ou aux services secrets pour que ma vie devienne un enfer.

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