Il se réveilla au son des voix des membres de son groupe, qu'il avait reconnu. Cependant, il ne comprenait pas pourquoi il ne pouvait ni ouvrir les yeux ni même prononcer un mot. Était -ce un rêve ? « Oui, c'est sûrement cela » tenta-t-il de se rassurer. Sinon comment se faisait-il qu'il n'arrivait pas à communiquer avec eux ?

Il sut instantanément que c'était elle, lorsqu'il sentit la chaleur de sa main dans la sienne et ses larmes couler sur son bras. Mais pourquoi pleurait-elle ? Pourquoi les autres se lamentaient-ils ainsi ? Et de quel accident parlaient-ils.

Une personne à la voix forte et en même temps rassurante entra dans la pièce. D'après ses dires, il en déduisit qu'il devait être à l'hôpital et dans un sale état qui plus est. Au point, qu'ils avaient dû le plonger dans un coma artificiel en attendant de lui trouver un cœur au plus vite, puisque apparemment le sien s'était abîmé lors de l'accident, toujours selon cette personne. « Encore cet accident !?» Mais pourquoi ne pouvait-il pas s'en rappeler ? La seule chose qui lui revenait en mémoire, c'était le moment où il démarrait la voiture, puis plus rien...le trou noir.

Il aurait voulu leur dire que tout allait bien, qu'il était réveillé et les entendait, mais aucun son ne sortait de sa bouche.

Et puis... comment ça, son cœur était abîmé ? Dans ce cas, pourquoi le sentait-il battre à tout rompre lorsqu'elle lui murmurait à l'oreille avant de lui déposer un baiser empli de larmes sur les lèvres ? Pourquoi son cœur se serrait-il alors à l'idée qu'elle pleurait de nouveau à cause de lui ? Qu'il la faisait encore une fois souffrir ? N'était-ce-pas la preuve que son cœur n'avait rien ?

Il désirait se lever, la prendre dans ses bras, seulement son corps refusait d'obéir. Comme s'il en était prisonnier. Cela le rendait fou. Mais que pouvait-il faire ? À part attendre de se réveiller de ce rêve...non...de ce cauchemar. Même si les rêves donnaient toujours l'impression de durer des heures alors que c'est souvent l'affaire de quelques minutes, là, il lui semblait que le sien s'allongeait en temps. Malheureusement, les incessants va et vient des infirmières, qu'il devina à leurs conversations, ses amis venus lui dire au revoir, le fit, petit à petit prendre conscience de la réalité ; qu'il était bel et bien à l'hôpital et de surcroît dans le coma.

Il sentit alors une peur sourde le gagner et pour ne pas y céder, il se focalisa sur le baiser de celle qu'il aime en se promettant que si on lui donnait une deuxième chance...si on lui trouvait un nouveau cœur, il ferait tout pour la rendre heureuse...

Ses yeux, sourit-il intérieurement. Ses yeux... sont les premières choses que j'ai vues lors de nos premières rencontres.

D'ailleurs, c'était la partie la plus expressive de son corps si l'on faisait bien attention. Si on lui avait dit à ce moment-là que leur relation atteindrait ce niveau, il ne l'aurait jamais cru. C'est fou ce que cette fille provoquait en lui, au point où il n'arrivait plus à se reconnaître parfois. Elle avait un sacré caractère. Il se demandait même, quelquefois, si elle était seule dans sa tête. Elle n'avait jamais la même réaction d'une minute à l'autre...