34 - Omnnah

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5e jour de la saison de la lune 2450

Azéna avait passé la journée précédente à ruminer sur sa nouvelle découverte avant d'entamer son enquête à propos de son passé. Elle avait emprunté quelques pièces de Fayne, acheté un hamac doublé de fourrure d'ours et s'était éloigné d'Atgoren. Elle n'avait que pour compagnons Turion et Tyrath, ses deux partenaires de vie. Les autres allaient s'inquiéter et Nixie-Elle allait se rendre dingue à la chercher, mais elle s'en foutait. Elle avait eu besoin d'un peu de temps de solitude pour remettre les songes entortillés dans sa tête en ordre.

Elle avait donc survécu avec une gourde d'eau, de la viande séchée, une couverture épaisse et la chaleur corporelle de Tyrath. La plupart du temps, elle restait allongée dans son lit improvisé suspendue entre deux arbres. Elle appréciait étrangement cet état d'indépendance absolue. Il n'y avait personne pour lui dicter quoi faire, pas d'horaire, pas de devoirs, pas de priorités mis à part son bien-être et malgré le risque qu'elle prenait, elle souriait à dormir au clair de lune.

Tyrath y avait goûté aussi, à cette liberté éphémère et avait ronronné jovialement presque constamment. Il s'était amusé à tenter d'imiter les roucoulements des oiseaux hivernaux qui passaient par là. Il n'avait quitté Azéna que pour aller à la chasse, qu'une seule fois.

Lorsque fut le temps du retour, les deux devaient prendre chaque pas à contrecœur.

Azéna fut escortée à Terenas en personne par les gardes de la cité. Curieusement, il fut compréhensif et après lui avoir ordonné de ne pas recommencer, il convoqua Nixie-Elle.

« Amènes Azéna à ses cours comme si rien d'anormal ne s'est passé.

— Mais! Grand Maître Terenas! s'exclama l'assassin outrée. Elle...

— Elle a déjà tout entendu mes préoccupations et mes demandes... Sois patiente avec elle, termina-t-il d'une voix aussi douce que du velours.

— Comme vous voudrez Grand Maître, agréa la garde du corps en serrant les dents, incapable de contenir son irritation davantage. »

Depuis, elle interagit à un minimum avec sa protégée. Elle lui répondait sèchement en évitant de croiser son regard. Elle avait bien des choses à lui japper après, de ça Azéna en était certaine, mais elle avait maintenu son silence et ses traits endurcis.

« Merci pour ton professionnalisme, lui souffla l'archère lorsque vint le temps d'aller se coucher. »

Les yeux luisant doucement dans une colère noire, Nixie-Elle ferma la porte derrière elle. Le lourd bruit de ses pas insouciants confirmait qu'elle descendait à la salle commune, sûrement pour se détendre. Azéna se sentait mal de lui avoir causée tant d'anxiété. Elle avait été idiote, encore une fois. N'ayant pas eu la chance d'arrêté à sa chambre ni à la douche, elle rangea son hamac dans sa garde-robe et procéda à se dévêtir dans la pénombre ainsi que le froid désagréable. Elle enfila des culottes trop grandes pour elle, obéissant au désir de se cacher dans la honte. Cependant, elle garda son torse nue. Grimaçant, elle ça cacha sous ses couvertures et enroula ses bras autour de son oreiller en souhaitant qu'il aurait été Naëshirie. Elle aurait aimée aller la rejoindre, mais elle n'osa pas requêter quoi que ce soit de Nixie-Elle pour l'instant.

Au lieu, elle vida son esprit fatigué et médita silencieusement à la luminosité bleutée de la lune.

Lorsque Fayne la rejoignit, se bordant dans son propre lit adjacent à celui de son amie, elle lui sourit faiblement.

« Contente de te retrouver intacte. Qu'importe ce qui s'est passé, j'espère sincèrement que tu as trouvée de la sérénité.

— Un peu, lui avoua la demie-elfe roulée dans son nid douillet. Demain j'enquête avec Arièlla.

— Merveilleux. Vous avez besoin de passer un bon moment ensemble pour vous ajuster à votre nouvelle relation.

— En espérant qu'Ari sera confortable avec moi...

— Mais si... Vous étiez bonnes amies avant la découverte et vous le resterez. »

Elle fit une pause pour jeter un coup d'œil sur la lune dont une lueur bleutée émanait. C'était là une vision de splendeur spectaculaire qui relaxait l'esprit rongé de son amie d'enfance.

« Oh... En passant, Naëshirie se demandait où tu étais. Elle semblait.... soucieuse. »

La brunette continua de fixer le ciel étoilé alors qu'elle lui avisa de l'attention particulière de leur amie. Azéna devina qu'elle se doutait de quelque chose maintenant qu'elle était au courant pour sa préférence sexuelle. Elle était incertaine de si Fayne était à l'aise avec cela ou non. Gênée, elle sentit ses joues s'enflammés et racla tranquillement sa gorge.

« Il est temps de dormir, annonça l'herboriste. Nous avons cours demain et tu as besoin de ton énergie pour ton enquête. Ça risque d'être émouvant. »

Elle avait raison. Et sa simple présence rassurait Azéna et s'en fut assez pour qu'elle puisse relaxer. Elle attendit que son amie soit installée dans son lit avant de lui adresser la parole:

« Tout va bien... entre nous deux, je veux dire? Enfin... Tu sais... À propos de moi...

— Tout va bien, sourit Fayne. Laisse-moi juste le temps de m'y faire à l'idée. »

La demie-elfe hocha lentement de la tête et ferma les yeux.

✦×✦

Les lueurs naissantes du premier soleil éveillèrent les sens d'Azéna. Elle cligna, surprise par la présence agréable de son énergie matinale. Mais quelque chose ne tournait pas rond. La chambre respirait le calme. Rendar ne rugissait pas. Fayne dormait paisiblement. Était-ce un rêve? Ça ne semblait pas être le cas. Tout était tangible et clair.

L'archère se leva avec prudence, ne désirant pas éveillée son amie somnolente. Elle prit le temps de s'arrêtée devant la fenêtre et fixa un couple d'oiseau au plumage ardoise qui virevoltait ensemble. Elle sourit, ravis de les voir si palpitants de bonheur, mais il y avait plus que cela. Elle ne le remarqua pas immédiatement, mais elle ressentait le flux d'énergie qui s'écoulait de leur petit corps. C'était comme une rivière de vie qui ondulait au rythme de leur battement de cœur. Comment le savait-elle? Elle n'en était pas certaine. Elle le ressentait tout simplement. Elle avait envie de l'effleurer, mais elle savait que ce genre de chose n'était pas tangible.

C'est beau, n'est-ce pas? résonna une voix caverneuse, mais majestueuse.

Turion. Elle n'avait pas remarqué sa présence. Son premier réflexe fut la panique, sachant que normalement, elle ne pouvait pas contenir sa force spirituelle en elle.

Du calme, omnnah, continua-t-il avec douceur. Tout est en ordre. Tu es forte.

Comme Maître Argoshin lui avait appris, elle prit une grande inspiration, ferma les yeux et laissa le moment présent la remplir de son apaisement. Sans trop savoir pourquoi, elle sentit le wyrm violet sourire. Elle lui rendit son sourire, quoiqu'il ne pût peut-être pas le percevoir. Et soudainement, elle s'était calmée et osa glisser un mot à celui qui partageait le refuge de son corps:

Omnnah?

C'est un surnom qu'on donne aux humanoïdes, expliqua-t-il avec amusement. Traduit de la langue ancienne, cela signifie à peut près « petit être », mais avec une touche d'affection... Tu sais... la langue ancienne ne s'exprime pas en genre, presque tous les termes sont neutres.

Il fit une pause pendant laquelle l'archère attendit patiemment, se réjouissant de sa présence rare. Celle-ci se tressaillit légèrement. C'était là un moment d'instabilité qui inquiéta l'archère.

Maintenant, tu dois partir, ronronna-t-il. Va trouver ta mère et la guérisseuse. Obtiens les réponses dont tu as besoin pour grandir.

Azéna sentit sa présence titanesque se retirer dans son subconscient jusqu'à ce qu'il ne soit plus détectable. Elle ouvrit les yeux et pendant un moment, elle observa ses petites mains aux doigts fins. Enfin, elle les serra en poings et leva le regard rempli de détermination vers le soleil qui s'éveillait avec paresse.

Elle tourna les talons, s'arrêta brièvement devant Fayne et ajusta sa couverture de sorte qu'elle lui couvre l'épaule droite qui était exposée à l'air frisquet. Elle continua son chemin à sa garde-robe, enfila son uniforme d'apprentie dragonnière et sa cape à capuchon doublé de fourrure ainsi que ses bottes hivernales puis, elle descendit à la salle commune où les flammes au centre du foyer était sur le point de mourir. Sur le sofa, Nixie-Elle était endormie assise avec son épée à la main. Sa chevelure chaotique lui couvrait presqu'entièrement le visage. Ce n'était vraiment pas son genre de se laisser dominer par le sommeil. Elle devait être terriblement épuisée.

— Dois protéger, marmonna-t-elle faiblement. Dois... ramener...

— Tu t'es défoncée à chercher pour moi lorsque j'étais absente, pas vrai? assuma doucement l'archère.

Nixie-Elle eut un mouvement de recul comme si son corps avait essayé de l'électrocuter à la vie. Elle repoussa plusieurs mèches avant que de pouvoir identifier son interlocutrice. Son expression se transforma rapidement: ses sourcils se froncèrent, ses lèvres se pincèrent et ses traits s'assombrirent considérablement. Ces yeux de faucon... si perçants, si intimidants et à la fois rassurants en cause de leur historique ensembles.

« Je m'excuse, dit Azéna en baissant respectueusement la tête devant la dragonnière prodige.

— L'Grand Maître m'a assuré que t'as été grondée amplement... Donc j'accepte t'es excuses pitoyables, grogna-t-elle avec un manque clair d'enthousiasme. »

Azéna ne bougea pas, désirant prouvée son point, mais l'assassin lui prit le menton de ses doigts et lui remonta le visage.

Les deux jeunes femmes sourirent simultanément.

« Ben sûr que j'tais cherché partout... espèce d'tornade ambulante, confirma Nixie-Elle avec une pointe d'amusement. Ne le refaits plus jamais!

— Oui, maman.

— Recule! Donne-moi un peu d'espace, sale p'tite perverse. »

L'archère roula les yeux et retint l'envie de lui lancer une remarque désinvolte. Elle obéit et toisa sa garde du corps en attendant que celle-ci éveille son esprit.

« T'fais quoi tout habillée pour aller dehors? questionna Nixie-Elle avec suspicion.

— Je dois aller discuter avec Nymia et Leith avant que les cours débutent.

— C'est si pressant que ça...? radota l'assassin qui paraissait légèrement irrité. Il faut absolument...?

— Je suis venue te chercher avant de partir, souligna sa protégée en tentant de paraitre innocence.

— Roooh... ça va... On y va... Putain que tu vas me tuer un jour. J'te jure que j'vais m'écrouler d'exténuation. Bon allons-y qu'on en finisse. Si t'traînes, j'te jure que j'vais t'tirer par la peau des fesses. Et tu aimerais ça en plus, termina-t-elle avec un clin d'œil joueur. »

La maintenant-Valkirel roula les yeux, inconvaincue par les menaces de sa compagne. Elle lui agrippa la main et l'aida à se lever. Une fois debout, Nixie-Elle mit un moment pour que son équilibre et sa vision s'ajustent à leur entourage. Elle rengaina son épée dans son fourreau suspendu à son dos, formant une croix avec son jumeau qui reposait du côté opposé. Elle se massa brièvement l'épaule gauche en grimaçant, toisant la petite archère de sa grande taille.

« Bon sang que j'me suis ankylosée en dormant comme ça, se lamenta-t-elle. J'avais tellement la frousse que t't'enfuisse à nouveau. J'voulais pas m'endormir, mais l'corps à ses besoins hein? Non mais, pas l'temps pour t'es bêtises! J'ai une fonction à remplir! »

Elle le faisait sembler comme si c'était une tâche énervante, mais Azéna se doutait bien qu'elle se souciait véritablement pour son bien-être. C'était définitivement que formel au début, mais maintenant, elle aimait bien croire qu'elles étaient devenues amies.

« Pourquoi t'souris comme ça? questionna l'assassin avec suspicion.

— Rien du tout, rigola la demie-elfe.

— Bon dans ce cas, après-vous mademoiselle, dit-elle en désignant la porte menant aux escaliers en colimaçon qui menaient aux autres étages de l'académie. »

Au rez-de-chaussée, elles passèrent par les cuisines pour se ramasser un encas. Nixie-Elle n'avait pas manger depuis douze heures et réclamait qu'elle devait nourrir ses muscles si elle désirait maintenir sa force physique. Elle opta donc pour un mélange de fruits et légumes crus ainsi que de quelques tranches de viande séché. Azéna s'en tenu à une tranche de pain garnis de confiture à la framboise.

« Ah non! T'as besoin d'quelque chose d'nutritif! T'dois maintenir ta forme toi aussi! rouspéta l'assassin en lui passant des raisins verts et une tranche de jambon. Mange tout ça.

— Oui, maman.

— Et un verre d'eau, ajouta Nixie-Elle en lui en versant un. »

Elle refusa de partir sans qu'Azéna ait tout terminé son repas léger.

✦×✦

Azéna n'avait aucune idée où sa mère se trouvait à une heure si matinale, mais elle tenta sa chance en allant au terrain de skotar de l'académie. Elle évita le Grand Nid, espérant discuter seule avec elle. Elle ne pouvait toutefois pas se débarrasser de Nixie-Elle et l'accepta tant que cette-dernière restait assez à l'écart pour leur accordée un peu de privé.

Elle fut ravie de surprendre Nymia entrain de ruminer seule installée sur les gradins. Elle s'approcha et fit signe à l'assassin de demeurer à quelques lieues d'elles.

« Ça va, ronchonna celle-ci en obéissant. »

Elle ne lâcha toutefois pas sa protégée des yeux, dégainant l'une de ses épées et l'utilisant comme accotoir pour ses mains.

L'archère grimpa les gradins tranquillement, inquiète de la discussion qu'elle allait engager avec sa mère. La blonde l'observa silencieusement avec une faible lueur qui traversait ses prunelles intriguées. De minces rides longeaient les côtés de ses yeux et lui donnaient un air fatigué. Était-ce nouveau? Azéna ne se souvenait pas en avoir vu auparavant. Elle s'assit à sa droite, posa ses pieds sur le siège de la rangée en avant et lui offrit un petit sourire.

« Tout va bien?

— Considérant la situation, je crois que oui, lui avoua-t-elle avec un brin d'énergie.

— Vous en êtes certaine?

— Des troubles avec ton père, mais rien d'inquiétant.

— Heureuse de l'entendre, dit sa fille, doutant son honnêteté là-dessus. »

Elle hésita, incertaine de comment aborder le sujet de son adoption sans causer de l'inconfort, mais elle supposa qu'autrement n'était peut-être pas possible. Gênée, elle grimaça et croisa ses bras de façon protectrice et ce n'était pas dû à la température frisquette. Nymia le remarqua immédiatement :

« Est-ce que tu vas bien? questionna-t-elle, ses traits s'étirant encore plus.

— C-c'est... un peu délicat, balbutie l'archère qui se gratta le derrière de la tête, incapable de contrôler son tic nerveux.

— Je t'écoute, répliqua la maîtresse avec douceur ce qui était inhabituel chez elle, mais sa fille comprenait maintenant d'où ses émotions provenaient.

— Il y a certains détails qui m'échappent à propos de... de... »

Elle déglutit, vraiment incertaine de son choix de mots.

« De l'adoption, termina Nymia pour elle, son sourire teinté d'une touche de désolation.

— Oui... C'est cela. Voyez-vous... heu... Maî-Maîtresse Nymia... »

Les mots lui restèrent coincés dans la gorge. Elle était incertaine de comment adresser la dragonnière accomplie. Devait-elle l'appeler « mère », « Maîtresse » ou autre chose? Peut-être rien du tout? Seulement son prénom? Au fond, ça n'importait que peu. Elle devait cracher la question.

« Je ne comprends pas comment moi et Tyrath on s'est liés alors que nous étions des nouveau-nés. En savez-vous plus?

— Nul besoin de me vouvoyer. Pour en revenir à notre chère drake argenté... En toute franchise, je me doutais bien qu'il y avait quelque chose de spécifique qui ne tournait pas rond avec Tyrath avant qu'il te rencontre, mais j'étais incertaine de ce qui s'était, expliqua Nymia avec un sourire en coin. Certes les dragons sont des créatures fières et indépendantes, mais il portait une anxiété sans fondation. Il n'y comprenait rien lui-même. Il réclamait que quelque chose d'important manquait en lui, mais il ne s'était pas lié avec quiconque d'évident. C'était un casse-tête qui n'en finissait plus. Peu à peu, son entourage abandonna la chasse et il continua de sombrer, son agression devenant de plus en plus troublante.

— Tyrath était agressif à ce point? demanda sa fille qui ne pouvait pas s'imaginer son compagnon de vie agir ainsi.

— Malheureusement. Il causait beaucoup de misère à l'établissement et cela dès sa naissance. Les dragons finissent par perdre la raison lorsqu'ils sont privés de leur dragonnier. Nous sommes étonnés qu'il a maintenu sa sainteté d'esprit assez longtemps pour te trouver. C'est un exploit en soi-même.

— Tyrath est fort. J'avais besoin de lui sans trop le savoir. Je n'étais... pas en santé mentalement non plus... »

Elle aurait voulu ajouter qu'elle avait besoin de ses parents, de ses vrais parents et d'un environnement sain dans lequel elle aurait pu grandir paisiblement, mais elle s'en abstenue. Nymia et Eldarytzan avaient sans aucun doute été obligés de faire des choix déchirants et ils pensaient bien faire lorsqu'ils l'avaient placé sous la garde des Kindirah.

« Ça affecte le dragonnier aussi, quoique moins que le dragon, informa faiblement la blonde. Heureusement que vous vous êtes retrouvés. Je suis sincèrement comblée pour vous. C'était triste de voir Tyrath dans cet état; j'imagine que c'était pareil pour toi, termina-t-elle avec affichant un sourire forcé qui était rempli de regrets. »

Elle darda le regard sur la marque sombre sur le bras d'Azéna : quelque chose qu'elle allait sûrement devoir porter toute sa vie, signe qu'elle avait été touchée par une malédiction terrible. Elle haussa rapidement la tête et plongea son attention sur son visage.

« Merci, souffla doucement la demie-elfe en réalisant que sa mère la portait semblait-il réellement dans son cœur. »

Elle repoussa une larme rebelle qui menaçait de s'échapper de son œil et s'efforça de continuer:

« Alors... Aurais-tu une théorie de comment nous nous sommes liés?

— J'y est longtemps songer lorsque tu nous es apparue à l'académie, avoua Nymia. En premier lieu, je ne pouvais pas le croire. Je ne pouvais pas comprendre comment s'était possible. C'était tellement improbable. Tyrath, depuis sa son éclosion, a toujours resté à proximité d'Atgoren et nulle part près de Nothar ni même de Daigorn. Alors, je me suis mise à remémorer mes souvenirs de la mère de Tyrath. Amarath du clan Ralent, soit Amarathralent, s'était lié à ma meilleure amie. Environs au même temps, moi et Amarath étions tous les deux enceintes. Vois-tu, aussi fou que ça puisse sembler, je crois que vous vous êtes liés alors que vous étiez encore dans nos ventres. »

Azéna resta sous le choc. Une telle chose était-elle vraiment possible? Il n'y avait aucune autre explication qui collerait aussi bien. Ça devait être le cas, sans aucun doute. Une vague d'émotions mixtes la submergea et elle serra ses bras encore plus autour d'elle-même dans un effort pour se stabiliser. Une bonne partie de son enfance, elle avait dû se maintenir face aux affronts de ses sautes d'humeurs inexplicables et elle comprenait enfin leurs origines. Tranquillement, le mystère qu'elle était se manifestait des ombres et elle n'était pas certaine de quoi en faire.

« Parle-moi un peu d'Amarath. Qui était le père? À quoi ressemblaient-ils physiquement? Comment étaient-ils? Pourquoi ne sont-ils pas présents?

— Son amant était un dragon sauvage dénommé Gariak du clan Krhura, raconta Nymia avec un brin de colère dans sa voix. Il était agressif, insoumis et détestait les humanoïdes et l'idée d'un dragon lié à eux. Je ne l'ais jamais vu, mais il parait qu'il avait des écailles d'un argenté sublime, comme son fils, et des yeux beurre. Il visitait Amarath en cachette et il essayait toujours de la convaincre de partir avec lui, en vain. Rien n'est plus puissant que le lien entre un dragon et son dragonnier. Amarath, de son côté, arborait des écailles taupe ainsi que des prunelles orange, avait un physique plus svelte, était plus jeune de beaucoup que Gariak et était à la fois naïve et impétueuse. »

Elle fit une pause, sûrement pour se remettre de ses émotions. D'après ses traits assombris, ce qu'elle était sur le point de révéler lui causait de la peine.

« Gariak... était jaloux. Il savait qu'il ne pourrait jamais conquérir le lien entre sa douce et sa dragonnière, Cali. Cali était une bonne personne, si ouverte d'esprit et ne jugeait pas Amarath pour son choix de partenaire reproductif malgré sa désapprobation. Bref... Un jour, les gardes trouvèrent Cali morte, déchiqueté et laissé à l'entrée principale d'Atgoren. Elle patrouillait le territoire cette soirée-là. Je ne comprends pas comment s'est arrivée, mais Amarath aurait dû la protéger. Elles étaient ensembles. J'imagine que Gariak les as séparés d'une façon ou d'une autre... Bref, Amarath rejeta le mâle après ses actions barbaresques et retourna à Atgoren pour pondre l'œuf qui contenait son fils, mais elle était ensevelie par le chagrin. Elle est devenue agressive et illogique. Même son ami préféré, mis à part Cali, Dogan n'était pas capable de lui apporter un peu de joie. Elle est partie... pour ne jamais être revue.

— Je suis désolé, souffla l'archère en baissant les yeux. Personne ne devrait perdre un bon ami ainsi. C'est affreux. Ce sont des souvenirs douloureux et je suis reconnaissante de ton partage.

— Je n'étais pas là pour te supporter et te guider durant une grande majorité de ta vie et pour cela, je suis indéfiniment et profondément désolé. J'essayerais de mon mieux d'être ta mère si tu me le permets. »

Elle attendit patiemment une réaction de la part d'Azéna. L'aéromancienne, de son côté, ne douta pas pour bien longtemps. Elle eut un petit sourire en coin et posa une paume sur celle de sa mère en signe d'acceptance.

« Merci Azéna, renifla Nymia, ses yeux noisette humides. Je suis encore une fois désolée. »

C'était si étrange de voir cette femme forte dans un état vulnérable. Elle désirait supporter sa fille, mais l'opposé était aussi possible. Azéna désirait être là pour elle aussi. Elle l'enlaça brièvement et cela sembla avoir eu un effet positif sur la blonde qui reprit son sérieux. L'adolescente en profita pour continuer son interrogation :

« D'où Tyrath hérite-t-il ses yeux améthyste? Je ne comprends pas.

— Ce n'est pas une histoire qui est mienne à raconter, mais tu sais que le violet n'apparait pas chez un être vivant à moins que celui-ci a été touché par le pouvoir de l'élément de la vie. »

Azéna mourait d'envie de la corriger et de lui dire qu'il s'agissait en vérité de l'élément spirituel, mais elle devait garder sa promesse envers Argoshin. Elle garda le silence, se mordillant la lèvre inférieure.

« Alors, qui devrais-je consulter pour raconter cette histoire? demanda-t-elle après un moment.

— Une veille amie et mentore, sourit tendrement la blonde. »

✦×✦

Le dernier cours était enfin terminé. Sortant de leur cour de combat, Azéna et Arièlla, accompagnées de Nixie-Elle, passèrent par les dortoirs pour y ranger leurs armes et armures alors que le reste du groupe d'amis se dirigea ailleurs comme si c'était par exprès. Elles n'avaient pas dit grand-chose et s'étaient plutôt concentré à leur entraînement, évitant le regard de l'autre. Azéna s'inquiétait, ne sachant pas trop quoi penser, mais elle ne désirait pas brusquer sa sœur.

« Tu veux toujours venir avec moi rendre visite à Leith? lâcha-t-elle en souriant jaune.

— Bien sûr, répondit la pyromancienne, son visage impassible. Je ne reviens pas sur mes mots. »

Elles se rendirent au Grand Hall en silence, la garde du corps armée sur leurs talons. Presque toute l'académie au complet s'y trouvait et dégustaient leur repas entre camarades. Comme d'habitude, la présentation de ce festin était grandiose. Les dragons étaient perchés près de la voûte et interagissaient entre eux. Tyrath patientait entre Buhrik et Ella. À table, Teriondil, Naëshirie et Fayne s'étaient déjà servis.

Les Valkirel s'approchèrent d'eux et s'installèrent à table : Azéna à côté de Naëshirie et Arièlla en face d'elle. L'archère grimaça alors que ses muscles endoloris la firent légèrement souffrir.

« Maître Jendriken a encore été dur sur vous, devina la petite elfe hybride.

— M'ouais... Le salopard, ronchonna l'aéromancienne en se servant une part de bifteck poivré et de pommes de terre.

— Il est stricte, mais il essaie de faire de nous de bons combattants, souligna Arièlla. Nous devons être prêts quand il sera temps de protéger Aerinda.

— Tu sais qu'elle a raison, supporta Fayne dont l'assiette débordait de salade composée de plusieurs divers légumes et de quelques morceaux de mandarines fraiches.

L'archère abandonna la chasse sur le coup et leva les yeux. Là-haut, Tyrath cherchait son attention en dandinant ses fesses. Il voulait jouer et l'archère lui offrit un petit sourire désolé en signe de négation.

« Navré mon gars, je suis occupée après le soupé. »

Le drake argenté poussa une lamentation qui faisait honnêtement un peu peur. Sa déception évidente vint chercher sa dragonnière qui soupira à la défaite.

« Demain, je te le promets. Nous irons au terrain de skotar nous pratiquer. »

Le lézard ailé pencha la tête de côté comme s'il était incertain de ce qu'on lui racontait puis, enfin, il acquiesça et tourna son attention vers Ella. Il se mit à donner des coups de pattes aux pendentifs attachés à ses cornes de bois. Ceux-ci dansèrent avec ses attaques joueuses. La dragonne émeraude retroussa les babines dans un sifflement silencieux, révélant des corps acérés, mais n'empêcha pas le jeunot de s'amuser pour autant.

Sous la table, une main fine se posa doucement sur celle d'Azéna. Par réflexe, l'archère se tourna vers Naëshirie pour à peine un instant avant de détourner son attention vers sa nourriture en sentant un fourmillement courir le long de ses doigts. Elle racla sa gorge et prit une bouchée avec maladresse, la moitié du morceau de bifteck tombant sur la table. De l'autre côté, Teriondil affichait un sourire en coin comme s'il était possiblement au courant de se qui se passait. Une petite lueur mesquine traversa les prunelles de Nixie-Elle qui s'efforçait clairement à écouter Arièlla et Fayne discuter. Azéna ramassa incommodément le dégât de sa main libre, ses mouvements affligés d'une gaucherie infernale. Alors que Naëshirie poussa un petit rire mignon, elle sentit le bout de ses oreilles s'échauffés légèrement. Elle en était pratiquement certaine maintenant: Naëshirie l'aimait bien et ce plus qu'une amitié. Elle le voyait dans son regard admirateur et rempli de douceur. Elle lui offrit un sourire approbatif et elles passèrent le reste du soupé à s'accorder des petites affections subtiles.

Lorsque vint le temps de se lever de table, Naëshirie se vira vers Azéna qui terminait sa part de gâteau aux raisins. Le glaçage était d'un beau teint pourpre et la pâte était parsemé de petits morceaux du fruit. C'était un dessert qui n'apparaissait pas à Nothar et que l'archère appréciait grandement.

« Dis, tu veux aller te promener dans la ville avec les dragons demain? Ça serait relaxant, proposa-t-elle, sa voix aussi plaisante qu'à son habitude.

— Avec plaisir, répliqua Azéna. »

Elle s'amusa à faire tourner sa fourchette entre ses doigts en souriant timidement. Elle était nerveuse. C'était là on pourrait presque dire un rencard et elle n'avait aucune expérience dans ce champ. Elle espérait ne pas faire une folle d'elle-même.

Elle essayait de ne pas tomber dans une transe à fixer les yeux céladon de Naëshirie qui la fascinaient et heureusement, on lui tira le collet vers l'arrière.

« Allez l'tourterelle, on a une visite à faire, grogna une voix derrière elle. »

Là, Nixie-Elle attendait en la fusionnait de son regard autoritaire. Elle était si grande et intimidante, particulière sous cet angle. Arièlla la rejoignit momentanément. La blonde devait être la seule du groupe à ne pas suspecter le comportement de Naëshirie et de sa sœur. Fayne avait été un peu distante depuis qu'elle avait su pour la préférence sexuelle de son amie d'enfance, mais elle s'était remis à la normale assez rapidement au grand bonheur d'Azéna. Elle s'inquiétait plus pour les répercussions que cela allait lui apporter.

« Nous sommes prêtes, annonça Arièlla.

— Ça va, rouspéta l'adolescente à la crinière argentée. Je viens, je viens. »

Elle offrit ses excuses à la géomancienne d'un sourire en coin et s'élança à la poursuite de ses deux campagnes de route qui avaient débutées la marche sans elle.

À l'extérieur, Tyrath se joignit à eux. Il persuada aisément sa dragonnière de le monter et de prendre de l'avance sur la route. Nixie-Elle n'approuvait pas, mais ils l'ignorèrent.

« Tu sais où on va, fit remarquer le drake en prenant son essor.

— Petites pestes, marmonna l'assassin en accélérant sa cadence, Arièlla à ses trousses. »

Ils trouvèrent la vieille guérisseuse à l'extérieur de l'écurie en compagnie d'un dragonneau aux écailles safran qui éternuait profondément. Un coulis vert de mucus pendait de sa narine droite. Il devait avoir un rhume. Elle l'examinait en lui offrant une herbe, sûrement pour atténués les symptômes.

« Quelle jolie couleur! s'exclama Azéna. »

Leith frémit doucement, surprise par la présence inattendue derrière elle. Elle tourna les talons et son visage rayonna de bonheur.

« Il est si bon te voir! Tu sembles en pleine santé. Et toi aussi, jeune Tyrath, ajouta-t-elle examinant brièvement le drake qui la salua en courbant le cou. Quel bon vent vous apporte-t-il ici? »

Azéna n'avait pas réalisé à quel point elle avait manqué l'ancienne dragonnière. Elle ne put s'empêcher de pousser un gloussement et de l'enlacer dans ses bras.

« Désolé de ne pas avoir visiter très souvent.

— L'affection te va bien, dit Leith en souriant. Un câlin c'est bon pour la morale. »

Elle se tourna vers son patient.

« Et oui, il est tout-de-même assez rare de croiser un dragon aux écailles jaunes. Ils sont magnifiques.

— Ils font partie de quel vol? questionna l'archère.

— On les catégorise comme rouge car ils crachent le feu comme eux. C'est pareil pour ceux qui sont orange. »

L'aéromancienne se pencha et gratta le dessous du menton du petit dragon qui réagit en claquant les mâchoires puis, en fermant les yeux et en ronronnant.

« Il essaie toujours de faire son dur à cuir, rigola Leith.

— Dans le fond, c'est un petit mignon, ajouta Azéna. »

Tyrath renifla et bomba le torse pour se faire paraître plus majestueux.

« Non, mais le jaloux, dit sa dragonnière en allant lui donner des caresses à la joue écailleuse »

Le dragonneau malade éternua puis, il se secoua comme s'il essayait de se débarrasser de sa maladie en vain. Il poussa un pleur et se roula en boule en tremblant légèrement. Leith le prit dans ses bras et le tint près de son torse pour lui accorder un peu de chaleur.

« Ça va aller mieux avec des médicaments. Je te le promets. Je sais que l'élixir est désagréable et lent à agir, mais ça viendra. »

Elle se mit à le bercer comme s'il était son propre enfant. C'était mignon à voir.

Omnnah.

Le murmure se défit du subconscient d'Azéna et résonna dans son crâne. Turion n'osa pas prononcer un mot de plus, mais son intention lui était clair. Elle n'était pas certaine d'en être capable, mais elle désirait essayer. Elle s'approcha donc du dragonneau jaune et posa sa paume sur son flanc chaud.

Elle se concentra et peu de temps passa avant qu'elle puisse sentir le flux d'énergie stable, mais affaiblit qui émanait du petit. Elle le sentit effleurer la sienne et elle ne pût s'empêcher de sourire. C'était comme un chatouillement agréable qui lui traversait tout le corps, l'âme, la conscience. Il n'était pas en danger de mort, mais il souffrait définitivement et les soins de Leith ne semblait pas efficace sur son système.

Elle pinça les lèvres et dirigea le flux de son énergie au travers de son bras. Il s'écoula comme une rivière tranquille pour s'égoutter au bout de ses doigts. Une luminosité violette en jaillit doucement et se fit absorber par le récipient écaillé.

Leith fixait le processus, la bouche entrouverte et une expression d'émerveillement au visage. Elle semblait légèrement inquiète, ses traits un peu plus accentués que d'habitude, mais n'en fit pas mention. Plus le temps passait et plus ses lèvres se serrèrent.

C'est assez maintenant! grogna Turion.

Azéna coupa le pont spirituel entre elle et le dragonneau. Elle faillit s'écrouler de fatigue, mais Tyrath la supporta de son aile translucide. Elle n'avait pas sû s'arrêt à temps, mais le dragonneau lui, s'était échappé des bras de la guérisseuse et s'était mis à sautiller partout comme une sauterelle. Il débordait de vitalité, même un peu trop.

« Loin d'être parfait, mais j'étais confiante que tu réussirais, souffla Leith avec un sourire rempli de fierté. Mais je sais à quel point cet élément est difficile à maîtriser. L'élément spirituel... »

Azéna s'agenouilla et posa les mains au sol, exténuée. Elle leva le visage pour plonger son regard dans celui de la guérisseuse.

« Comment sais-tu...? Tu étais une dragonnière blanche, pas une... Pas vrai? Je t'ais vu maîtriser la lumière à Nothar.

— Oh ma fille... Tout comme les prêtres de Noktow, il y a aussi des prêtres d'Elysia. L'ombre et la lumière sont les deux seuls éléments qu'on puisse apprendre sans le support d'une créature élémentaire car elles nous proviennent de la divinité elle-même. Avec un peu de chance et beaucoup de dévotion, on est en mesure de gagner leur faveur, quoi qu'elle s'avère limitée.

— Tu es une prêtresse d'Elysia? s'étonna l'aéromancienne.

— Mhmmm... Je me suis tenue debout et j'ai cherchée à aider les Gardiens d'Aerinda autrement après la mort de mon dragon...Tant était attendue de moi et mon Ayven du clan Thraluan, termina-t-elle sur une note débordant d'amertume. »

Sur le coup, une larme roula le long de sa joue. Azéna se sentit comme si on venait de lui donner un coup de poing au cœur.

« Le même clan que... que...

— Turion, termina Nixie-Elle qui venait de faire son entrée en compagnie d'Arièlla. C'était toi la dernière dragonnière violette lors de leur disparition. »

Tyrath poussa une longue lamentation à en déchirer une âme. Il était si soudainement rempli d'émotions.

« Qu'est-ce qui s'passe avec lui? enquêta la garde du corps en haussant un sourcil.

— Il réalise, répondit Leith. Il réalise enfin...

— Je ne comprends pas, dit Azéna qui commençait enfin à reprendre de la vitalité et de la couleur dans son visage. »

Omnnah, ronronna la voix majestueuse dans son esprit. Vois au-delà.

Et enfin, elle comprit. Elle se redressa, assieds au sol et effectua la technique de détection de l'énergie spirituel de son entourage qu'elle avait tant pratiqué avec Maître Argoshin. Elle inspecta plus attentivement le flux de Tyrath et Leith. Ils étaient très différents, bien évidemment, mais il y avait une trace en le drake argenté qui ne lui appartenait pas et elle était concentré autour de ses yeux.

« C'est... C'est..., balbutie-t-elle, incapable de digérer l'information qui lui frappa en plein visage. »

Elle fixa Leith dont les joues étaient maintenant humides d'émotions.

« J'ai aidé Amarath à tomber enceinte... Elle était stérile, maudite d'une maladie infernale, et... j'ai mal juger l'effort requis pour performer ce miracle et... Ayven a périt à ma place, donnant son énergie spirituelle pour que je m'accroche à la vie. Tu es plus forte que moi Azéna, toi et Turion, mais je t'en prie, sois prudente avec ce pouvoir.

— Tu nous as caché ces informations tout ce temps, lâcha l'archère avec une touche de déception. Tu en savais bien plus que tu ne le prétendais.

— Je n'avais que des bonnes intentions...

— Étais-tu au courant pour la prophétie? Du début? s'affola la jeune femme à la chevelure argentée.

— Je crains que oui... Je désirais, réellement, me retirer à Nothar, mais lorsque je t'ais rencontrer, je ne pouvais m'empêcher de veiller sur toi. Lorsque Tyrath s'est pointé le bout du museau, je l'ais reconnue et savais que la prophétie avait commencée à germer malgré nos efforts à te garder loin de tout cela. J'ai dû prendre une décision difficile: te ramener à la source, là où tout a commencé. »

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