« Les rêves de la nuit peuvent être utiles, les rêves du jour sont funestes. » Edward Young

Il courait, poursuivi par des créatures dénuées de conscience comme le sont les ombres. Elles n’avaient pas de visage. Il ignorait où il était et où il allait, fuir était la seule chose qu’il savait devoir faire. Le vide, le néant, les ténèbres dansaient tout autour de lui.

Sur une plateforme, une sorte de pont, il put poser les pieds. Il détalait à vive allure mais commençait à manquer de souffle. Les démons sauvages gagnaient du terrain. Ses chances de survie étaient faibles.

Les cris étouffés rugis par ces monstres, lui donnaient l’impression de n’être nulle part, dans une sorte d’infini ou on est enchainé. Quand il tournait la tête et regardait en arrière, il vit que les créatures avaient des mâchoires qui n’étaient pas de celles à lâcher leur proie, il n’y avait pas issue. Juste un fond sombre plongé dans l’ombre. Il allait se faire dévorer plus que quelques centimètres et les gueules se refermeraient sur lui.

Il prit son élan et se jeta dans le gouffre. Il tomba longuement, très lentement comme si quelque chose ralentissait sa chute. En se rapprochant de ce qui ressemblait au fond, il entendit les grincements assourdissants des aiguilles d’une horloge mécanique. Le temps dévore le monde comme un monstre. Une lumière violente le réveilla brutalement.

Josh avait bien fait un cauchemar. Il posa les mains sur son front. Une douleur parcourait les nerfs de son crâne. Il haletait et se remettait progressivement de cette vision de mort. Le même cauchemar le hante depuis l’enfance. Les cauchemars dévorent la beauté des rêves.