7. (2.2)

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J'entre pour la deuxième fois de la journée dans la petite cabane qui m'est devenue familière. Je jette un coup d'œil au lit : les draps froissés n'ont pas bougé, témoins de notre sieste improvisée quelque heures plus tôt. Notre frugal goûter est posé sur la table basse, figé tel que nous l'avons laissé avant de partir.

— Pourquoi tu souris ? murmure Marcus.

Son large torse vient se coller à mon dos et il ressert les bras autour de ma taille, l'enveloppant tout entier. Je pose ses mains sur les siennes. Son souffle vient chatouiller ma nuque et un frisson me parcoure.

— Dis-moi.

Il dépose un baiser dans mon cou, puis un second lorsque je ne lui résiste pas et penche la tête pour dévoiler ma gorge.

— Je...

La pointe humide de sa langue glisse sur ma peau et je tressaille.

— Tu disais ?

— Je disais que...

Ses mains se faufilent sous mon t-shirt et se posent sur mon ventre. Je ferme les yeux pour tenter de faire abstraction de son corps collé au mien, de ses mains qui partent à l'exploration, de ses lèvres qui tracent un sillon de feu sur ma peau déjà assoiffée. Qu'est-ce que je voulais dire ? Je ne sais pas. Je ne sais plus.

— Quelque chose en rapport avec...

— Avec ? répète-t-il.

Il mordille mon oreille et je sens ses dents s'enfoncer dans la chair tendre de mon lobe.

— Je ne m'en rappelle pas.

— J'aurais été vexé si ça avait le cas.

Je me mords la lèvre, comprenant que je suis tombé dans son piège.

Il m'impose un demi-tour de ses mains puissantes et je me retrouve nez à nez avec lui. Un sourire mutin apparaît sur ses lèvres.

— Je peux t'embrasser ?

Je souris et hoche la tête. Aussitôt, ses lèvres se posent sur les miennes. Alors que ce n'est qu'une simple caresse, le baiser s'intensifie soudain en même temps que le désir s'empare de nous. Il force le barrage de mes lèvres pour trouver ma langue. Je passe mes bras autour de son cou et le presse contre moi pour lui faire comprendre de ne pas arrêter. Je me sens entraîné et il me pousse doucement contre le lit avant de se mettre au dessus de moi.

— Laisse-toi faire, chuchote-t-il au creux de mon oreille d'une voix rauque.

Je lui jette un regard suspicieux quand il se redresse.

— Tu ne me fais pas confiance ?

— Bien sûr que si, soufflé-je.

Il fond sur mes lèvres et ses mains remontent mon t-shirt, dévoilant mon torse. Il glisse sa main entre nous et son pouce frôle mon téton. Un gémissement sort de mes lèvres.

— Ainsi donc, tu aimes ça.

Il réitère le geste et je me crispe sous ses doigts.

— Et si je fais ça ?

Sa bouche se referme dessus et je glapis lorsque sa langue vient jouer avec. Il le mordille, le lèche une derrière fois avant de passer au second. Puis, sans arrêter la torture qu'il souhaite me donner, il laisse sa langue se promener sur mon torse avant de descendre à mon nombril. Il se relève alors et suit du bout du doigt la ligne de mon short de part et d'autre sans cesser de me regarder.

Je soutiens son regard pour le forcer à demander.

— Je peux ?

J'acquiesce et un sourire gourmand étire ses lèvres. Mon cœur bat de plus en plus fort lorsqu'il s'attèle à dégrafer mon short d'un geste délibérément lent. Ses yeux vissés dans les miens me donnent chaud et je ne peux pas m'échapper de son emprise. Lorsqu'enfin le dernier bouton se détache, je soupire de soulagement.

— Pas si vite, me prévient-il en posant une main sur ma jambe pour m'empêcher de l'enlever.

De toute façon, avec lui sur moi, ça aurait été impossible. Il s'écarte de moi et fait glisser mon short juste assez pour dévoiler mon caleçon bien trop tendu par mon désir. Puis, il remonte en déposant une pluie de baisers à chaque fois qu'il rencontre ma peau avant de m'embrasser à pleine bouche. Alors, il glisse une main à l'intérieur de mon sous-vêtement et s'empare de mon sexe.

— Marcus, soufflé-je lorsqu'il commence à faire des va-et-vient.

— Tu aimes ? demande-t-il entre deux baisers.

Je hoche la tête.

— Dis-le.

— Oui, j'aime, dis-je quelques instants plus tard.

Ses yeux pétillent de désir et d'une autre émotion, que j'interprète ça comme un sentiment de puissance.

— Et là ?

Ses doigts descendent plus bas et je tressaute quand il commence à me caresser.

— Je pense que oui, répond-il à ma place.

Il s'arrête brusquement et je me retiens de gémir de frustration. Il glisse une main sous mes fesses et me soulève pour dégager mon sous-vêtement. Pour la première alors, je me retrouve nu devant lui et une vague d'embarras s'empare de moi.

— Tu es beau, souffle-t-il.

Il prend en main mon sexe plein et de l'autre, il parcourt mon corps. Ses doigts pianotent sur chaque parcelle de ma peau, comme s'ils jouaient une mélodie qu'eux seuls connaissent.

— Vraiment, ajoute-t-il en me regardant dans les yeux.

Je sens mes joues rougir violemment sous le compliment. Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il le dit suite à ce qu'on a évoqué plus tôt. Mais sa voix est calme, sereine, comme s'il elle reflétait ce qu'il pensait profondément.

— Ce n'est pas juste que je sois le seul en tenue d'Adam, lui reproché-je pour masquer mon trouble.

— Suffisait de demander.

Il se lève d'un bond du lit et enlève en toute hâte ces vêtements. Il se retrouve alors aussi nu que moi. Il grimpe sur moi et son visage emplit mon champ de vision.

— Si tu savais comme j'ai rêvé de ce moment depuis que je t'ai aperçu pour la première fois sur la plage. Je rêvais tellement de cet instant où tu serais tout à moi pour que je puisse te faire tout ce que mon imagination m'ordonnait de te faire.

Bien qu'il a chuchoté, sa voix vibre d'impatience et son sexe dressé contre ma jambe témoigne de son désir.

— Alors fais-le, lancé-je sur le même ton.

Dans un petit cri de bonheur, il se recule et après être sûr que je le voulais vraiment, il donne un petit coup de langue sur mon gland.

— Oh !

Mais sa bouche s'est déjà refermée sur mon sexe et s'applique avidement à me goûter. Mes mains glissent dans ses cheveux et je ne sais pas si c'est pour lui dire de continuer ou bien d'arrêter tant le plaisir est fulgurant.

— Marcus ! gémis-je lorsque sa langue lèche mon membre dur de haut en bas avant de venir chatouiller la fente sur mon gland.

— Quoi ?

Son souffle chaud glisse sur ma peau et il vient embrasser mon pubis.

— Continue, ordonné-je d'une voix aiguë.

— Avec plaisir.

Ses mains ne sont pas en reste et s'activent sur tout mon corps. J'ai l'impression qu'elles se sont multipliées et caressent à la fois ma jambe, mon torse et mes bras. Ça fait longtemps que je n'arrive plus à réfléchir mais là, je n'arrive même plus à percevoir mon corps correctement tant mon cerveau est saturé de messages.

Enfin si. Quelque chose se poste à l’entrée de mon anus. Par pur réflexe, je me contracte et je m'en veux lorsque je sens Marcus se figer.

— Je peux ?

Je me redresse juste assez pour pouvoir le voir.

— Bien sûr que tu peux, lui réponds-je le plus affectueusement possible. Désolé, réflexe stupide.

— Je sais. Et de toute façon, tu as dit que tu étais consentant, me rappelle-t-il avec un sourire sournois.

Je saisis l'allusion à notre appel et au lapsus que j'avais fait.

— Seulement si tu me fais du bien.

— Je te promets que je ne ferais que ça.

Sans cesser de jouer avec mon sexe, il chatouille mes fesses et un gémissement m'échappe lorsque son doigt entre en moi. Il commence à le bouger, d'abord doucement, puis plus vite lorsque mes petits cris de plus en plus nombreux résonnent dans la pièce.

— Marcus, s'il te plait, le supplié-je en haletant.

— Tu es sûr que tu es prêt ?

— Oui... oui.

Je crois entendre un « tant mieux » et le vide qui prend la place de ses douces caresses me frustre beaucoup. Je le vois farfouiller dans un coin de la pièce et il revient très vite sur moi pour m'embrasser. J'entends le paquet du préservatif s'ouvrir et quelques instants plus tard, il prend mes jambes pour les remonter sur mon torse.

— Bon sang, tu es magnifique comme ça, chuchote-t-il en prenant le temps de m'admirer.

Je ne bouge pas, paralysé par le regard qu'il pose sur moi. Il approche son visage de mes fesses et je sens sa pointe de sa langue glisser en moi.

Je ravale un juron et préfère serrer les draps entre mes poings dans une vaine tentative de me raccrocher à la réalité.

Mais il arrête très vite et je sens dans ses gestes qu'il est trop impatient de me posséder. Il pose mes jambes sur ses épaules et son sexe se dresse contre mon anus.

— Vas-y, l'intimé-je en sentant son hésitation.

— Je ne sais pas si je vais arriver...

— Vas-y répété-je plus fort.

Il me pénètre et je retiens un gémissement de douleur, alors que seul son gland est passé. Mais Marcus n'est pas dupe et il devient aussi immobile qu'une statue, se retenant même de respirer. Je hoche la tête et il recommence sa lente progression. Au bout de quelques secondes, il gémit et je comprends qu'il est entièrement en moi. Alors il commence à bouger à chacun de ses mouvements, je ressens son sexe aller de plus en plus profondément.

— Oh Marcus !

Je bouge le bassin en rythme avec le sien, avide d'assouvir mon plaisir. Il donne un coup de reins, m'arrachant un cri et il se penche sur moi pour venir m'embrasser. Son baiser laisse un goût sucré sur mes lèvres, mélange de sueur et de fluides génitaux.

— Tu es incroyable...

Soudain, il se retire vivement et je proteste de frustration.

— Tourne-toi.

Je m'exécute et me couche sur le dos. Alors il rentre en moi d'un coup de reins et m'arrache un gémissement. Son corps m'écrase de tout son poids et manque de me couper la respiration mais mon excitation grimpe en flèche lorsque je le sens haleter tout contre mon oreille. Je ressens une satisfaction immense à le sentir autant en difficulté, à devoir se contrôler pour ne pas finir tout de suite.

— Jules, Jules, Jules... marmonne-t-il entre ses dents serrées.

— Pourquoi tu ralentis ?

Il rit, la bouche contre mon dos.

— Tu veux ma mort, c'est ça ?

— Si ça t'empêche de continuer, non.

— Tu veux jouer à ça...

Il se retire une nouvelle fois et me prends dans ses bras pour me relever. Je me retrouve assis sur lui et dirige son membre contre mon orifice. Il s'y insère sans difficulté, me faisant frémir de plaisir. Je commence à bouger le bassin et Marcus ferme les yeux, la bouche entrouverte.

— Vas-y, m'encourage-t-il.

Mais il n'arrive pas à rester passif et m'accompagne de ses coups de rein. Soudain, il enfouit son visage dans mon cou.

— Tu me rends fou, Jules.

J'arrête tout, trop abasourdi pour continuer. Nous restons là, plongés dans le regard de l'autre alors qu'il est en moi jusqu'à la garde. Ses yeux gris ne quittent pas les miens, pétillants de désir et de tendresse. Il caresse délicatement ma joue, et sa main chaude embrase ma peau. Puis, sans rompre le contact, il m'allonge de nouveau sur le lit.

— Je suis tellement heureux de t'avoir avec moi.

— Moi aussi, murmuré-je, les yeux embués.

On ne m'avait jamais dit ça auparavant, enfin jamais avec autant de sincérité, surtout lorsque nous faisons l'amour. Marcus recommence à bouger, mais cette fois-ci avec beaucoup de douceur. Il prend mon sexe en main et commence à le masser de haut en bas. L'excitation remonte aussi tôt et atteint son paroxysme. Il m'encourage de tendres caresses sur le ventre et je sens que lui aussi n'est plus très loin.

Une vague de plaisir aussi vive qu'intense monte en moi et me submerge, annihilant mon cerveau et mes pensées. Marcus m'embrasse pour étouffer mon cri de plaisir et je sens son sexe se contracter en moi avant qu'un grognement ne s'échappe de ses lèvres. Terrassé, il s'affale sur moi et je sens son corps battre la chamade dans sa poitrine. Son corps trempé de sueur m'enveloppe d'une douce chaleur et je me sens protégé.

Mais il finit par se relever pour jeter le préservatif qui contient sa semence, prend de quoi nettoyer mon torse souillé et revient vers moi en trottinant bêtement, ce qui me fait rire aux éclats. Il s'allonge à mes côtés et m'enserre dans ses bras. Ses doigts viennent aussitôt s'enfouir dans mes cheveux.

— Tu ne peux pas t'en empêcher, me moqué-je.

— Non, tu sais bien que j'adore tes...

— ... cheveux, finit-on ensemble.

Il sourit et nous nous embrassons. Et par ce baiser, je comprends que la nuit est loin d'être terminée.

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