Partie 1 - Chapitre 5

3 minutes de lecture

 L'administrateur 3311 n'aimait pas la foule. C'était un endroit où il pouvait facilement être frappé dans le dos. Cependant, c'était le seul chemin envisageable jusqu'à sa destination. Les voix le rendaient nerveux, la sueur perlait sur son front. Son regard bougeait sans cesse à la recherche d'un potentiel agresseur. Son attitude d'animal blessé attirait les regards les plus expérimentés qui le catégorisaient comme une proie ou un prédateur. Après avoir réveillé son comparse, il était parti faire des achats sans oublier bien sûr, de mettre son casque Phantom. Il se masquait le visage, haïssant se montrer. Son identité était connue seulement d'un petit nombre d'hommes souvent haut placés dans la hiérarchie de leurs gangs. Il avait besoin de munitions et d'un avis sur l'état de son arme. Seul un armurier qualifié pouvait lui fournir tout ce qu'il désirait. Il détestait y aller, c'était généralement la mission d'Isaak mais il avait d'autres affaires ce jour-là.

 La foule qui était quelques minutes auparavant, dense et bruyante, se dissipait brusquement au croisement de deux rues. Son énorme sac à dos qui contenait son fusil devint encore plus visible. Des hommes en faction surveillaient arme au poing l'affluence de population dans le quartier. Leurs gilets pares-balles noirs étaient frappés d'un dragon vert à trois têtes. Le territoire des Zmeï pensa Hiero qui s'approchait de sa destination. Cela faisait longtemps qu'il n'y était pas allé. Les maigres troupes rescapées de la guerre étaient répartis très stratégiquement sur les avenues et toits. Celui qui commandait ce secteur devait être l'un des anciens lieutenants. Certainement Corventenn, qui imposait à ses factionnaires le port de masque pour se démarquer des autres unités du gang. Au moins, il n'était pas en territoire inconnu.

 Le magasin était en face de lui. C'était un petit bâtiment collé au bas de la tour voisine. En apparence tout semblait normal, un petit magasin de pêche tout ce qu'il y a de plus classique. Cependant, lorsque l'on y regardait de plus près, en rentrant à l'intérieur par exemple, on se rendait compte que toutes les étagères étaient vides. L'Administrateur arriva au comptoir et lança au vendeur :

- J'aurai besoin d'appâts pour ma canne spéciale.

- Se trouve-t-elle dans votre sac ?

- Oui.

- Je vous demanderais de me suivre.

 Le jeune homme qui était au comptoir était nouveau. Jamais il n'avait vu son visage. Enfin en réalité, il ne devait pas être si nouveau que cela vu que Hieronim n'était pas venu depuis plusieurs mois. Il pouvait être arrivé hier comme il y a six mois. Les deux hommes descendirent les escaliers qui se trouvaient derrière le comptoir, arrivant dans un grand dépôt souterrain à l'entrée duquel se trouvait un établi métallique. Le jeune homme cria :

- Patron ! Patron ! Un client pour vous !

 Il se retourna et s'excusa :

- Raaah, désolé il doit encore être dans la réserve, je vais le cherch...

- J'arrive ! Remonte au comptoir pour ne pas faire attendre la clientèle !

- Ah, compris !

 Un barbu de taille moyenne portant une tenue de militaire surmontée d'un tablier de cuir épais fit irruption dans la pièce au pas de course. Quand il vit son visiteur, il s'écria :

- Hiero ! Ça faisait un bail ! Comment va le Soumrak ? Montre moi ça !

- Salut le Basque, ça faisait longtemps, ouais.

 Il posa son sac sur l'établi en métal et en sortit le sniper enroulé dans un tissu gris usé. L'armurier le prit en main et lança perplexe :

- Eh mais attend, la culasse a du jeu, non ?

- Peut-être, je m'en sers comme bouclier des fois.

- Hein ?! Mais c'est pas du tout adapté !

 Il soupira et sourit, regardant une photo accrochée au mur. Sur celle-ci figurait le vieux, Isaak, Hieronim, le Basque et bien d'autres. Puis il regarda l'administrateur et lâcha :

- Vous ne changerez pas. C'est comme à l'époque, quand l'aîné était armurier. Tu avais beau ne pas être du gang, tu étais notre ami.

- Ouais. Tout le monde à changé, sauf nous. On est resté les mêmes.

- Pour le meilleur et pour le pire... Ne dit-on pas que seuls les imbéciles ne changent pas ?

- Oui, enfin je suis pas sûr d'apprécier la comparaison.

***

Annotations

Vous aimez lire ζαι ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0