Partie 1 - Chapitre 4

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- Ton grand cœur te perdra gamin.

- Je t'y verrais bien le vieux. T'aurais fais quoi à ma place ?

- La même chose que toi, très certainement.

- Et tu me donnes des leçons ? Laisse moi rire, enfin non. Laisse moi dormir plutôt au lieu de hanter mes songes. Je savais que j'aurais dû prendre une plus grosse dose.

 Le vieux était assis sur sa vieille chaise en bois. Sa tenue d'armurier habituelle sur le dos, sa barbe grise brossée et son crâne rasé, tout semblait normal sur lui. Même son tatouage de Zmeï était à sa place, en bas du cou, dépassant à peine du col de son t-shirt. Il souriait comme presque toujours lorsqu'il était en sa compagnie. Isaak était debout et observait avec celui-ci les membres du Gang combattre à mort face à un ennemi invisible, de vieux souvenirs. Son interlocuteur brisa le silence :

- Une plus grosse dose ? C'est comme ça que tu penses échapper à la réalité ? C'est pathétique.

- Tu penses que j'y peux quelque chose ? Et toi, t'aurais fais quoi à ma place ?

- Sûrement la même chose.

- Alors arrête de venir troubler mon sommeil juste pour me reprocher des choses dont t'as pas la solution.

- Si je suis là c'est parce que ton subconscient m'appelle, à vrai dire si l'on pouvait m'épargner tes lamentations débiles ce serait avec plaisir. J'habite pas les rêves de Hiero que je sache.

 L'administrateur soupira et s'assit par terre à côté de la chaise. Il voulait se réveiller, il n'avait pas envie d'avoir encore une fois droit aux réprimandes de ce vieillard sénile. Il n'était même plus de ce monde ! Pourquoi venait-il encore ronger ses nuits ? Ce n'est pas comme si il ne l'avait pas déjà assez fait de son vivant ! Et pourtant, incessamment lorsque Isaak avait l'occasion de dormir, le vieux revenait à la charge. Toujours la même scène qui se passait devant eux, toujours les mêmes sujets de conversation. Rien n'avait changé, six ans que cela le poursuivait sans trêve. Il se mit à rire nerveusement, le croulant lui demanda la cause de son hilarité :

- J'en ai marre, quoi que je fasse, tu reviens. À croire que je t'ai offensé avant le trépas et que t'as décidé de me casser les couilles.

- Je te l'ai dit, ce n'est pas moi mais ton subconscient. C'est avec lui que tu devrais te réconcilier pas avec moi. Personnellement je n'ai aucun souci avec toi.

- Ouais, mais mon subconscient se montre pas. J'ai l'impression qu'il attend que je sois mûr pour l'asile avant de faire son apparition.

- Je crois que quelqu'un t'appelle. Je te laisse pour cette nuit.

 Le sol se déroba sous les pieds d'Isaak l'entraînant dans les tréfonds de la ville... Le ramenant vers la réalité. Ce n'était pas trop tôt. Des cris ? Un abruti qui gueule pour le réveiller ? Hieronim devait être plus matinal que de coutume.

***

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