"Réveiller les consciences"

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La journée passa et je ne me souvins que le soir de ma découverte dans ma poche. Je dépliai soigneusement la feuille et vis un numéro de téléphone. Mes seules questions étaient: pourquoi ? A qui était ce numéro ? La curiosité était presque un synonyme de mon prénom tellement elle me collait à la peau. Je saisis mon téléphone et commençai la conversation

- Bonjour, qui es-tu? Pourquoi tu m'as donné ce papier ?

J'avais été direct mais l'intention était là et je voulais désespéremment une réponse. J'attendis longuement avant de recevoir ceci:

- Vient dans le batiment B, classe 204 à midi demain

- Pourquoi ? J'aimerais bien savoir ce qu'il se passe... répondis-je, montrant mon impatience.

Je n'eus aucune réponse.

J'avais mal dormi la nuit dernière à cause de cette histoire mais j'étais en forme. Parfois on a une sorte d'instinct lorsque l'on sait que quelque chose est important et je m'étais conditionné à encaisser le coup. Peu importe puisqu'à présent je montais les escaliers jusque la petite salle. Cette dernière n'était même pas utilisée pour les cours car nous étions trop nombreux. Elle était une sorte de débarras avec quelques chaises et des microscopes alignés. Je me rappelais être entré une fois dedans pour aller chercher quelque chose, on me l'avait sûrement demandé.

Je toquai à la porte discrètement. Un garçon de mon âge m'ouvrit, je ne le connaissais pas. Il me conduit à l'intérieur. La pièce était peu éclairée, poussiéreuse et j'avais du mal à distinguer les personnes qui s'y trouvaient. Finalement, on m'indiqua une chaise sur laquelle je m'assis.

Un vidéo projecteur s'alluma et la salle fut emplie d'une lmière. Je pu apercevoir mes camarades, pour la plupart tout autant étonné que moi d'être ici avec des inconnus. Je levai ma tête et aperçu ma voisine de la veille, celle qui était à côté de moi durant la réunion. J'avais été bête, c'était évident. Elle m'avait donné un coup de coude pour mieux me tromper. Cela avait marché. Je me sentis soudainement stressé de savoir que je connaissais au moins un visage ici, comme si j'avais quelque chose à prouver. Je ne connaissais personne d'autre, était-ce fait exprès ?

Un diaporama s'afficha, détournant mon attention. Le titre de la vidéo de la veille était affiché sur la première page en gras, entouré des mots "censures". Je savais où tout cela allait me mener et je voulu me lever mais d'un geste, on me retint. Ma voisine commença à parler.

- Bonjour, merci à ceux qui sont venus, croyez-moi vous allez moins perdre votre temps qu'hier matin ! Enfin bref, je m'appelle Cassis - c'est mon nom de code - et je vous présente notre association clandestine à Milan et moi.

- Le film d'hier ne vous a sans doute pas étonné: on nous dit toujours la même chose. Pourtant j'ai redoublé et je peux vous dire que tous les discours sont les mêmes. C'est comme ça que l'année dernière j'ai remarqué que quelque chose n'allait pas dans les images proposées.

Milan avait lancé une première bombe et continua ainsi.

- Je m'y connais un peu puisque mon père travaille dans des archives vidéos, photos etc. c'est pourquoi je suis remonté à la soure des images montrées. Lorsque l'on parle de la guerre comme plus grande menace, on vous montre des vidéos de début de siècle de Syrie ou encore d'Irak. Pourquoi ne pas utiliser des documents plus récents ? C'est ce que je me suis demandé et Cassis m'a aidé.

J'étais cidéré. Il vivait complètement hors de la réalité. Sur Internet, on voit beaucoup d'idées, de complots lancés sans preuves. Je ne comprenais pas où il voulait en venir, peut-être qu'il avait trainé trop longtemps sur des sites douteux. Ma réflexion fût interrompue par Cassis alors que nombres de questions se bousculaient dans ma tête.

- C'est à ce moment là normalement que vous faites tous des têtes horribles en nous jugeant et c'est pour ça qu'on a fait ce diapo. Je vais vous montrer la démarche de Milan et vous allez voir que vous demander pourquoi personne ne remet en question ce que le gouvernement nous montre.

Je n'aimais vraiment pas lorsqu'on parlait de complot gouvernemental. Pour moi c'était une solution facile, un blâme envers un acteur qui ne pouvait pas tout prévoir, ne pouvait pas toujours prendre les bonnes décisions. Pourtant, elle avait réussi à capter mon intention. Alors elle détailla tout leur projet comment, du début aux recherches, à la concrétisation via ce groupe, au recrutement pour "réveiller les consciences", et j'allais avoir besoin de temps pour digérer tout cela...

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