Petit papier

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lJe me levai tard pour récupérer de la soirée du nouvel an, glissant comme une larve jusqu'à la cuisine, alors que j'étais encore en pyjama. Il ne neigeait pas dehors mais le vent soufflait en s'engouffrait presque à l'intérieur. Je m'assis et salua ma mère. Je partis en cours après m'être préparé, musique dans les oreilles et d'une humeur presque convenable. J'étais fatigué et ce depuis mon entrée dans les études supérieures. C'était une fatigue lente, qui me traînait partout de façon léthargique sans pour autant peser sur mon attention. Elle était juste là.

Une fois arrivé devant les grilles de l'école, quelque chose me semblait étrange. Tout était fermé et les élèves s'agglutinaient contre les barreaux pour comprendre ce qu'il se passait. Puis on nous fît entrer. Tous les gestes des professeurs pour nous diriger vers les grandes salles de conférence étaient graves. Ils ne prirent pas la peine de nous ranger par classe, ce qui voulait dire que ce qui allait se passer concernait tout le monde. J'entendais des choses par ci et par là notamment sur le journal télévisé de ce matin. Je ne le regardait jamais, ayant délaissé les médias traditionnels depuis longtemps, comme tout le monde par ailleurs. Nous arrivâmes et le poviseur prit le micro et alluma le vidéo projecteur. Ce qui était dit ici allait être retransmis dans les autres salles. Son discours fût bref et expliquait que l'objet de notre rassemblement découlait d'une directive de l'état et il démarra une vidéo. Les lumières s'éteignirent et le son retentit.

Avant de raconter ce boulversement, il faut savoir qu'aller en cours le deux janvier était devenu courant lorsque les rapports français sur le niveau d'éducation du pays étaient devenus alarmant. Suite à cela, les mesures se multiplièrent avec notamment la réduction du nombre d'heures de cours et la baisse de l'effectif en classe. Pour rester cohérent, il a donc fallu diminuer la durée des vacances. Cette année était d'autant plus spéciale que nous commençions un nouveau siècle. Je ne parlerai même pas du nombre de cérémonies et de faux accords internationnaux que l'évènement avait engendré, écrasant le peu de confiance qu'il restait au peuple vis-à-vis de la classe politique.

Nous étions donc tous face à l'écran qui louait le "siècle du renouveau". J'écoutais attentivement, à la recherche de potentielles erreurs ou tentatives de propagande:

"2100. Ce siècle est nouveau, il va permettre de laver les fautes, de pardonner, mais également de s'élever vers un avenir plus sain. Rappelez-vous les grands enjeux du siècle dernier: la pauvreté, la crise climatique... Et c'est celle-ci qui représente encore le plus grand défi pour les peuples du monde entier. Rappelez-vous du GIEC qui fixait l'objectif d'une augmentation maximale de la température mondiale de 2 degrés ! Nous avons à présent les rapports et nous pouvons dire que la France a respecté les accords mais en dépit des efforts fournis, cet objectif n'a pas été atteint. Nous comptons donc sur les écoles et sur la jeune génération pour propser des solutions durables pour renverser cette tendance. Bon courage pour cette nouvelle année et pour ce siècle à venir, ayez foi en ce qui vous attend et en notre expérience pour orienter vos choix. Nous sommes là."

Je pensais apprendre quelque chose mais finalement rien de bien intéressant. On nous repète encore et encore que nous avons faits assez et étrangement, la planète ne nous contredit pas. Toutes les supposées catastrophes n'étaient jamais arrivées et jusqu'ici personne n'avait subit ce changement autant qu'il avait subit les guerres. Le problème semblait totalement secondaire.

La personne a côté de moi, voyons mon air blasé, me donna un petit coup de coude.

"T'en a rien a faire du discours c'est ça ?

- Si c'est intéressant mais je pense que c'était inutile de tous nous réunir pour ça..."

Satisfaite de ma réponse, elle se détourna et lorsque la réunion se finit, nous rejoignîmes nos rangs pour continuer normalement cette journée. J'enfonçais comme d'habitude mes mains dans les poches de mon manteau pour éviter qu'elles ne gèlent. Le risque était pourtant de moins en moins grand puisqu'il faisait de plus en plus chaud ces dernières années ! Mes doigts touchèrent soudain un petit papier.

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