Le Sanctuaire de Ma'Ohnu

5 minutes de lecture

Toi qui a pénétré ce sanctuaire… Ma’Ohnu te met à l’épreuve au nom de la Déesse Hylia.

Devant moi sont posées au sol deux plaques de métal. C’est à peu près la seule chose reconnaissable dans la pièce où j’arrive. Si tous les murs sont de cette pierre étrangement lisse qui constituait aussi bien l’extérieur, ils sont agrémentés çà et là de lampes dont une flamme de pierre bleue, immobile, éclaire presque jusqu’au mur d’en face, pourtant séparé d’une dizaine de mètres. Entre les lampes, des constellations orangées, cerclées de pierre ocre, brillent plus faiblement. Le sol claque étrangement, probablement à cause de l’écho. Je lève les yeux vers le plafond et les laisse se perdre dans l’obscurité. Mon ciel de pierre est aussi inaccessible que son frère d’azur.

De gauche à droite, ce qui me semble être une stèle, puis une grille, immense, de plusieurs mètres de hauts. De l’autre côté… Il n’y a pas l’air d’y avoir grand-chose… Bon, allons au plus évident. Une mise à l’épreuve. Il faut donc que j’accomplisse quelque chose. Et pour accomplir quelque chose, il faut commencer par ce que l’on sait faire. Et comme j’ignore tout de ce que je dois faire de ces plaques de métal, on va dire que c’est vers le pilier à tablette qu’il faut que j’aille.

Je m’en approche donc, passe ma main dessus et...

Aaa… Aaaatchoum !

Un épais nuage blanc se répand dans l’air. J’ai les yeux qui piquent, le nez qui me démange et comme un goût de saleté dans la bouche. Visiblement, je n’ai aucune affinité avec la poussière, peu importe l’âge qu’elle a. De la poussière de sanctuaire, ça reste de la poussière, preuve que plus personne ne vit ici depuis… Au vu de l’épaisseur de la couche, je dirais au moins une vingtaine d’années, probablement plus. Je suis donc dans un endroit désert, poussiéreux. Mis à l’épreuve par un tas de poudre blanchâtre. Link, le héros au balais ! Évaluateur de saleté, nettoyeur de lieux antiques et délaissés, faites appel au nettoyeur à l’épée !

Je réprime un sourire ironique presque sincère. Je suis presque sûr que cette épreuve ne sera rien par rapport aux heures d’entretien que demandent d’aussi grands espaces, surtout aussi vides. Allez, on s’y met. Je détourne la tête, enlève les dernières traces de poussière et pose la tablette.

Tablette sheikah reconnue. Activation du module…

À nouveau et pour la… troisième ? quatrième ? fois de la journée, cette cérémonie de la transmission d’information, la lumière bleue qui danse se joue devant mes yeux. La goutte tombe, l’air brille, et la tablette… Ouvre une… Une page… ? Qu’est-ce que… ? Des modules ? Il semble y en avoir plusieurs. Et cette installation m’a offert le module… Polaris ? Et ça me permet de soulever et déplacer les objets métalliques grâce à la puissance magnétique ? La puissance magnétique... de la tablette sheikah ?

Hmm… Avant d’être trop sceptique, essayons ça. Comment ça marche… Je le configure comme module actif, et ensuite… Je me tourne vers la cible… Disons la plaque métallique la plus proche de moi… et j’appuie là ?

Waaaaaaaaaaaaa !

Qu’est-ce que… J’ai vraiment l’impression de tenir un aimant. La plaque s’est soulevée de quelques centimètres et selon la manière dont je tiens la tablette, elle la suit parfaitement ? C’est un sacré aimant, oui ! Je n’ai pas la moindre idée de comment ça marche, mais ça peut m’être utile. Surtout vu le nombre de boites en métal qui traînent aux abords du sanctuaire.

Mais chaque chose en son temps. Déplaçons-la proprement. On va la poser derrière, voilà, tranquillement. On arrête le module… En appuyant là… Ok… Et maintenant on peut constater qu’il y avait un trou sous cette plaque. Avec une échelle. Et, si je ne me trompe pas, de l’eau qui circule en dessous. Et comme je ne vois pas d’autre moyen de sortir de cette pièce… Allons-y. Descendons l’échelle qui mène au bord de cette espèce de rivière intérieure.

Étrangement, l’eau semble propre, et je ne suis pas obligé d’y mettre les pieds. Elle se contente de couler paresseusement à côté de moi, en clapotant contre les rebords de pierre, le long du chemin, tandis que sous mes pieds, seul le sol et la poussière qui flotte dans l’air paraissent m’accompagner. C’est vraiment un endroit singulier. La même pierre, partout, des formats similaires, des blocs de la même taille qui constituent les murs, le sol, même l’échelle est faite de ce matériau inconnu, froid et lisse.

J’aime cet environnement, je crois. Stable, probablement depuis si longtemps que même si le monde devrait s’écrouler, cet endroit ne changerait pas. Aussi étrange et inconnu qu’il soit, cette intemporalité qui y règne me rend curieux. En fait, je ne sais pas vraiment ce que j’y cherche. Une réponse. À quelle question, je ne sais pas, mais il y a quelque chose ici qui me pousse à vouloir découvrir chaque recoin de ce sanctuaire. Comme si ce n’était pas ma force qui était mise à l’épreuve, mais ma curiosité.

Je passe dans le couloir qui se dessine devant moi, monte une marche puis un grand escalier qui me mène à la pièce suivante. Devant moi, un bloc métallique est inséré au milieu de blocs de pierre usés, cabossés, peut-être mal taillé ? En tout cas, ça me paraît asesz clair. Je sors la tablette, active le module et saisit l’objet. Selon les commandes, je peux le rapprocher ou l’éloigner selon le sens dans lequel je fais pivoter ce truc ? Allons-y.

À peine ai-je esquissé mon mouvement que dans un fracas abominable, le cube de pierre qui était au-dessus s’écrase sur celui du dessous.

Très bien. Ça marche. Dans l’autre sens aussi. Profitons-en pour ouvrir la voie. Je pousse tous les cubes du milieu vers l’arrière et sursaute en entendant une série de claquements métalliques suivie par une jolie combinaison de l’écart orange et bleu caractéristique de ce genre d’endroits. Sauf que cette jolie combinaison a l’air agressive, avec ses pattes mécaniques articulées et griffues et ces ondes bleues qui semblent se concentrer au niveau de son unique œil… Qui me regarde fixement et qui me…. Attendez… Qu’est-ce que c’est que ce rayon rouge qui arrive en plein milieu de mon front ? Il me vise ? Il me vise !

Je me jette in extremis derrière un morceau de mur que je n’avais pas encore envoyé valser dans le décor et dégaine ma hache. Effectivement, c’est une mise à l’épreuve. Une mise à l’épreuve plutôt dangereuse, d’ailleurs ! Pourquoi ce truc m’attaque ? Qu’est-ce que je lui ai fait ?

Hmm. J’ai dû le blesser en lui envoyant ces blocs de pierre sur la tête… Et je ne vois pas comment me faire pardonner, il n’a pas l’air de…

Il n’a plus l’air de rien faire, surtout. Je n’entends plus ses pas, il n’a pas l’air de continuer à tirer sur le mur… Peut-être qu’il s’est calmé… ? Je sors la tête de derrière mon bloc, le regarde, et constate qu’il se met immédiatement à tirer.

Bon. Il m’en veut. Je crois que je n’ai pas le choix. De toute façon, de là où je suis, je ne vois pas ce que je pourrais faire dans la prochaine salle, je ne vois que des murs et d’immenses portes en fer au loin. Il y a peut-être autre chose, mais je ne pourrais pas explorer tranquillement cet endroit sans éliminer cette chose.

Allons-y.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Renouveau ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0