Vingt- deux heures : Emma, en salle.

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Vingt- deux heures : Emma, en salle.

J’attends Carlos, pour nettoyer la salle de la table de Bruno, et comme d’habitude, il est en retard. Ce matin, il m’avait pourtant promis « Tu verras, ce soir je serai à l’heure ! ».

Julie rit en entendant mon imitation de l’accent catalan de Carlos.

J’ai une histoire amusante à lui raconter :

« Tu sais la petite belge du midi ?

— Je l’ai battue, répond Julie, je suis habillée plus courte qu’elle !

— Hé bien, je l’ai retrouvée sur Scribay, elle a mis des commentaires assassins sur une histoire.

— Quelle histoire, me demande la belle blonde, curieuse ?

— Une romance à 3, alambiquée, avec plein de poèmes, et deux personnages marrants : un grand type appelé Vincent, et une métisse asiatique appelée Pearl »

Le doux visage de Julie, pâlit, elle me répond :

« Les deux clients de la table 7 ?

— Mais enfin Julie, tu sais bien qu’il n’y avait personne à la table 7 ?

— Personne, répète mon amie d’une voix blanche ? »

La pauvre Julie, elle semble épuisée, je lui remets tout en mémoire :

« Rappelle-toi. Il y a eu ce coup de fil d’une japonaise, Sakura. Elle voulait absolument réserver la table 7. La cheffe refusait, mais la gamine (elle avait une voix d’enfant) a payé d’avance.

— Et ?

— La table 7 est restée libre : personne n'est venu ! »

Julie commence à s'évanouir : j'ai juste le temps de la prendre dans mes mes bras et de l'allonger.

Elle murmure des propos incohérents :

« L'Allégorie a gagné. Maman a raison : je suis folle, complètement folle ! »

Je lui caresse la joue : elle s'apaise et ferme les yeux. Julie respire paisiblement. Je la regarde : elle me rappelle un dessin qui a bercé mon enfance. La Belle au bois dormant, allongée, attend le baiser du prince. Toute petite, je m'imaginais que le prince c'était moi !!!

J’hésite un instant et j’embrasse tendrement la belle et douce blonde endormie. Je suis surprise de la voir m’embrasser, en retour, avec fougue.

Soudain Julie se fige, la cheffe vient d'entrer. Elle me regarde, surprise et me demande :

« Emma, que se passe-t- il ?

— C'est Julie qui vient de s'évanouir : je lui ai fait du bouche à bouche, pour la ranimer !

— Tu es une brave fille, me félicite la mégère.Va nettoyer la salle, sans attendre Carlos : je vais te relayer auprès de Julie. »

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