Chapitre 4

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Il reste encore quelques secondes sans bouger puis il ferme les yeux en pinçant sa lèvre inférieure. (Oh mon dieu, ne fais pas ça !!). On dirait bien qu’il est agacé.

J’essaie de me redresser pour me lever mais sa main dans le bas de mon dos m’incite à ne pas bouger.

Je le vois me regarder et je sens le rouge me monter aux joues. Je me sens très gênée par la situation.

— Je peux savoir ce que tu fais ici ? demande Aiden à la personne qui est entrée dans son bureau.

— Tu ne répondais pas au téléphone.

Aiden m’invite à me lever et il fait de même en mettant sa main droite dans mon dos. Son contact m’électrise et je sens venir des papillons dans mon ventre.

— Je suis en rendez-vous et j’avais demandé à ne pas être dérangé.

— Je n’avais pas notion que tu avais rendez-vous ce matin et …

— Et rien du tout. Je suis encore le patron il me semble et donc je n’ai pas de compte à te rendre.

Je vois son faciès se contracter.

— Je voulais te parler d’un dossier en cours.

— Ca attendra demain, maintenant tu nous laisses.

A voir son expression faciale, elle n’a pas l’air très heureuse de se faire congédier. Je la vois froncer les sourcils et s’avancer vers nous.

— Qu’est-ce que tu as au visage ? Qui t’as fait ça ?

Elle essaie de toucher la plaie mais il détourne la tête.

— C’est moi, lui répondis-je.

Elle me dévisage avec un regard noir. Bon … je crois que c’est ma journée.

— Et vous n’avez pas honte ?

— Dans un combat, il n’y a pas de honte à avoir. On est parfaitement conscient des risques que l’on prend lorsque l’on monte sur le ring.

— Et ça vous donne bonne conscience de dire ça ? Vous avez pensé à son image ?

— Oh ça va, il a 3 points de suture, il est pas mort non plus. Vous êtes quoi ? Son attaché presse ou sa gestionnaire d’image ?

Je la vois se rapprocher de moi, je ne bouge pas. Elle ne me fait pas peur et je commence à me tendre. Aiden doit le sentir car il intervient.

— Margot, je vais te demander de nous laisser. Nous avons du travail.

— Si ce que j’ai vu tout à l’heure est votre façon de travailler …

— Margot tu vas trop loin là. Je te le répète une dernière fois, retourne à ton bureau.

Elle me fixe encore un instant et elle s’en va en claquant la porte.

— Je suis désolé pour ce qui vient de se passer, me dit Aiden.

— C’était qui ?

— Margot Lombardi, on est allé à l’école de commerce ensemble. C’est ma DRH.

— Ah … elle est comme ça aussi pendant les entretiens d’embauche ou bien c’est juste parce que je suis là ?

Aiden émet un petit rire.

— Elle n’est pas comme ça d’habitude. Je suis désolé qu’elle t’aie parlée comme ça.

— T’en fais pas, j’en ai maté des plus coriaces que ça.

— Je t’ai quand même sentie un peu tendue, me dit-il en souriant.

Je souris à mon tour.

— Je peux te mettre le pansement ?

— Je t’en prie.

Je repose ma pince bleue sur le champ et fais une friction hydroalcoolique. Je prends le pansement pendant qu’il se rassoit dans son fauteuil.

— C’est bien, tu as compris la leçon, lançais-je, en souriant.

Je le vois sourire et il s’apprête à me répondre mais je le devance.

— Ferme un peu l’œil s’il te plaît … voilà c’est bon.

Je mets tout le matériel jetable à la poubelle et range les bouteilles de bétadine dans le tiroir de son bureau puis je me retourne vers Aiden.

— Elle est belle ton image, je ne vois pas pourquoi elle s’est affolée, dis-je en rigolant.

Je m’installe sur la chaise qu’il m’a présentée tout à l’heure en entrant dans son bureau et lui donne un exemplaire du dossier que j’ai fait pour lui présenter mes projets.

Je le vois se concentrer et commencer à lire le dossier. Il a l’air d’accord avec ce qu’il est en train de lire. Je le vois hocher la tête à plusieurs reprises.

Nous discutons de plusieurs choses, je lui donne des précisions sur certains points.

Quand midi sonne, je le vois fermer le dossier.

— Hum … on va faire une pause. Je crois entendre ton estomac crier famine.

Je souris.

— Est-ce que je peux t’inviter à déjeuner ?

—C’est très tentant mais Leandro m’a déjà demandé de manger avec lui ce midi.

— Tant pis.

— Tu peux venir avec nous si tu veux.

Je le vois me sourire.

— Je ne peux pas. Je suis le patron et j’ai quand même un cadre à respecter avec mes employés, me dit-il avec un air désolé.

— Dommage …

— Serais-tu déçue ?

Je m’apprête à lui répondre mais je me contente de lui sourire.

— Tu veux que je te rapporte quelque chose ?

— Ne t’embête pas, va manger. On se retrouve ici à 13h30 ?

— Ca me va. A tout à l’heure.

Je me lève, récupère mon sac à main et sors du bureau. Je rejoins Leandro dans le hall d’entrée au rez-de-chaussée. Il m’embrasse sur la joue et nous sortons manger. Il m’emmène dans un snack. Nous nous installons en terrasse et nous mangeons.

— Alors, comment ça se passe ? me demande Leandro.

— Bien … on a pas mal avancé.

— Il est d’accord avec tout ce que tu as proposé ?

— On a dû négocier certaines choses mais oui … dis-moi tu la connais bien la DRH ?

— Tu parles de Margot ? Euh … pas vraiment mais pourquoi tu me parles d’elle ?

— Elle s’est pointée dans le bureau d’Aiden quand je lui refaisais le pansement et je pense qu’elle ne m’aime pas.

— Elle est plutôt sympa d’habitude … sauf quand tu t’approches un peu trop près d’Aiden.

— Y’a un truc entre eux ? Elle avait l’air assez possessive.

— De ce que je sais, ils sont allés dans la même école de commerce et elle a craqué pour lui mais il n’y a jamais rien eu.

— Si elle avait pu me tuer, elle l’aurait fait, crois-moi.

— Tu devais être bien proche d’Aiden … non ?

— Je … j’étais en train de décoller les points avec ma pince et …

— Caitlyn … tu serais pas en train de m’enfumer là ? Moi ton meilleur ami, à qui tu peux tout dire.

Je n’ose pas le regarder dans les yeux et pour lui c’est comme si j’avais signé mes aveux.

— Caitlyn ?

— Oui.

— J’attends … et je ne te lâcherai pas.

Je pince ma lèvre inférieure en le regardant.

— Il a voulu jouer au gros dur et je l’ai ramené dans son grand fauteuil de PDG.

— Et ?

— Et … il m’a entraîné dans sa chute.

Leandro sourit.

— Donc … tu t’es retrouvée sur lui au moment où Margot est entrée ?

— On peut dire ça.

— Hum … intéressant, me dit-il.

Il se met à rigoler. Je le tape sur le bras.

— Arrête c’est pas drôle.

Il ne s’arrête pas pour autant de rire puis il me fixe en plissant les yeux.

— Faut pas vous laisser seuls tous les deux.

— Non, non, non c’est lui qui …

— Il n’a pas dû forcer beaucoup. D’ailleurs, c’était bien hier midi ?

— Comment ça ?

— On vous a vus avec Elsa hier au parc. Alors ?

— Il m’a invitée à déjeuner et on a discuté.

— Intéressant.

— Pourquoi c’est intéressant.

Il me fait un clin d’œil et se lève.

— Leandro ?

Il ne m’écoute pas. Il commence à marcher. Je le suis et essaie de le faire parler mais il ne veut rien lâcher.

Je décide de m’arrêter à la salle de pause à l’étage où travaille Leandro puis je rejoins Aiden dans son bureau.

~ Point de vue Aiden ~

Peu après son départ de mon bureau, j’essaie de reprendre mes esprits. Que se serait-il passé si Margot n’était pas venue dans mon bureau ?

Je ne sais pas ce qui m’a pris mais elle m’envoute tellement. Je ne sais plus ce que je fais quand elle est près de moi.

Je me lève et me poste près de la baie vitrée. Je regarde la population dans la rue, je les vois déambuler, courir … puis je l’aperçois. Elle est là, à plusieurs mètres de moi. Leandro l’accompagne, il a son bras autour de ses épaules.

Je suis sorti de mes songes par des coups à la porte de mon bureau.

— Entrez !

La porte s’ouvre et laisse passer ma secrétaire.

— Monsieur, votre commande est arrivée.

— Posez-la sur mon bureau.

Elle s’avance vers mon bureau et dépose mon repas. Je sens son regard sur moi par moment, pourtant je ne la regarde pas.

— Y a-t-il un problème Mademoiselle Parondi ?

— Non, monsieur.

— Alors pourquoi scrutez-vous mon bureau et pourquoi vous me fixez ainsi ? demandais-je, en me retournant vers elle.

Je la vois se redresser brusquement. Elle regarde le sol.

— Que cherchez-vous ?

Je vois le dossier que Caitlyn m’a laissé sur mon bureau et je comprends.

— Vous cherchez des informations, n’est-ce pas ?

Je m’approche d’elle.

— Mon parquet vous plait-il mademoiselle Parondi ?

Elle fixe toujours le sol sans dire un mot.

— Vous direz à Mademoiselle Lombardi que si elle désire des renseignements, elle est tout à fait libre de venir me poser toutes les questions qu’elle souhaite.

J’approche mon visage de l’oreille de ma secrétaire.

— En revanche, je n’apprécie guère votre façon de faire. Je n’aime pas non plus votre attitude de fouineuse et encore moins la façon que vous avez eue d’accueillir ma collaboratrice. Alors à la prochaine incartade, au prochain problème, à la prochaine plainte, vous irez pointer au pôle emploi … Est-ce que je me suis bien fait comprendre ?

— Oui monsieur.

Je me recule un peu et la porte de mon bureau s’ouvre.

— Salut frérot … je dérange peut-être ? me demande Lukas.

Je continue de dévisager ma secrétaire.

— Non tu arrives à point nommé. Mademoiselle Parondi vous pouvez partir et n’oubliez pas ce que je vous ai dit.

— Oui monsieur, pardonnez-moi monsieur. Bonne journée, monsieur.

Elle tourne les talons et sort de mon bureau.

— Il se passe quoi ? interroge Lukas.

— Margot m’envoie une espionne.

— Hum … pourquoi ?

— La même chose que d’habitude. Et cette cruche a failli se faire taper dessus ce matin.

— Laquelle ? Ta secrétaire ou Margot ?

— Les deux. Ce matin elle a fait monter la sécurité pour faire sortir mon rendez-vous alors que je lui avais demandé de m’appeler quand elle serait là. Ensuite, Margot s’est pointée comme à son habitude avec comme excuse un dossier à traiter et elle a vrillé quand elle l’a vue.

— Attends deux secondes, je croyais que tu n’avais pas de rendez-vous ce matin.

— J’ai changé mes plans. C’est un investissement très intéressant et elle a un bon dossier.

— Qui ça elle ?

Je regarde mon frère dans les yeux et je lui souris.

— Qu’est-ce que tu fais là ? lui demandais-je.

— Très classe de répondre par une autre question. Je finirai bien par savoir.

— Ca te sers à quoi que je te réponde, tu connais déjà la réponse. Et je sais très bien pourquoi tu es là. Elsa t’as parlé c’est ça ?

Il s’assoie sur le canapé qui est non loin de mon bureau.

— Ouais elle m’en a touché deux mots.

— Ca m’étonne que tu ne sois pas venu avant d’ailleurs.

— Frérot, je sors de plus de 24 heures de garde. Je t’aurai appelé avant si j’avais eu 5 minutes mais maintenant je suis là. Alors, vas-y, balance tout.

J’esquisse un sourire, prend mon sandwich et ma boisson puis rejoins mon frère sur le canapé.

— Elle t’a tapé dans l’œil ?

— Qu’est-ce qui te fait penser ça ?

— Premier point, je t’ai vu la mater tout le samedi après-midi et le soir de ce que j’en ai vu.

— T’es pas resté longtemps d’ailleurs.

— Change pas de sujet. Je suis peut-être pas resté longtemps mais j’ai assez de ce que j’ai vu et de ce qu’on m’a montré. T’as bien aimé la petite danse ? Je t’ai trouvé un peu tendu sur la vidéo, me dit-il en souriant.

Ok, il a l’avantage et il le sait très bien.

— Qui t’a montré ça ?

— Je ne balance pas mes sources, désolé. Alors ? Réponds à ma question.

J’hésite avant de lui répondre.

— Hum … tu sais que je ne suis pas à l’aise quand …

— Tu ne réponds pas à la question là … je t’ai demandé si tu as aimé.

— Oui c’était sympa.

— … c’était sympa ? Ok, je vais m’en contenter pour l’instant. Ensuite, deuxième point … elle a passé la nuit avec toi sur le canapé.

— Je t’arrête … il ne s’est rien passé. Je ne voulais pas qu’elle se tape les allers-retours.

— Je n’ai rien dis mais c’est intéressant de voir que tu cherches à te justifier pour ce que tu fais.

Il me regarde en souriant.

— Je continue ou tu parles ? questionne Lukas en mordant dans son sandwich.

— Ok … elle m’intéresse.

— Mais encore ?

— Je ne sais pas si c’est une bonne idée.

— Qu’est-ce qui pourrait déranger ?

Je ne réponds pas à sa question et j’évite de le regarder dans un premier temps.

— Écoute, je sais que tu as douillé mais la situation est différente. Elle n’essaiera pas de te piquer ta boîte, ton fric ou plus. Elle n’est pas Emily. Caitlyn c’est une fille bien, elle aussi elle a douillé.

— Quel genre de douille ?

— Je peux pas t’en parler, c’est à elle de le faire mais si je ne l’avais pas récupérée sur ma table d’opération, elle ne serait pas ici et honnêtement, je ne pense pas que Leandro serait là aussi.

— Y’a quoi entre eux ? Ils sont tellement proches qu’on peut se poser des questions.

— Ils se connaissent depuis très longtemps. Ils sont comme frère et sœur et c’est tout.

— Ils ont quand même un enfant tous les deux.

— Ouais alors ça c’est une autre histoire et je ne connais pas les détails … Mais je t’assure qu’il n’y a rien entre eux.

Je laisse le silence s’installer avant de reprendre.

— Tu sais … quand elle m’a refait le pansement tout à l’heure, j’ai …

Mon frère me voit hésiter, et je le vois hésiter.

— Qu’est-ce que tu as fait ?

— J’ai voulu faire le malin et …

— Et elle t’a remis à ta place ?

— Ouais … mais je l’ai embarquée dans ma chute et si Margot n’était pas arrivée …

—Tu penses que ce serait allé plus loin ?

— Je sais pas … je la sens sur la défensive quand j’essaie de me rapprocher mais dès que je la touche je la sens frissonner. Je ne sais pas vraiment comment je dois faire.

— Tu me demandes conseil là ?

— T’as l’air de mieux la connaître que moi.

— Bon à la base j’étais venu pour tenir les potins à jour, mais je vais te filer un tuyau. Caitlyn, elle a tellement morflé qu’elle n’a plus confiance en elle et aux autres. La Caitlyn que tu as vu sur le ring ou celle qui t’a remballé ce matin, c’est sa couverture … son mode de protection.

Il me regarde un instant.

— Si vraiment elle t’intéresse, tu vas devoir l’apprivoiser.

— Quand tu dis apprivoiser, on dirait que tu parles d’un animal sauvage.

— C’est ce qu’elle est devenue. Quand tu sauras, tu comprendras pourquoi je te dis ça.

— Tu me conseilles quoi alors ?

Il n’a pas le temps de me réponde que la porte de mon bureau s’ouvre de nouveau.

Je vois la tête de Caitlyn passer et qui me cherche du regard.

— Je suis là.

Elle tourne la tête dans ma direction et elle sourit. Elle referme la porte derrière elle et nous rejoins.

— Salut Lukas. Ça va ?

— Salut, ouais ça peut aller. Ça a été costaud les urgences ce week-end.

— J’imagine que l’été ça doit être blindé H24, je me demande comment tu fais.

— Moi aussi.

— Qu’est-ce que tu fais là ? Tu devrais pas dormir ? Leandro m’a dit que pour les dossiers en collaboration vous étiez tous les deux mais je pensais qu’Aiden gérait.

— Ne t’en fais pas, je laisse Aiden gérer ton dossier. Je te connais, je sais ce que tu vaux sur le terrain.

— Merci … tiens, je t’ai ramené un café, me dit Caitlyn en me donnant le gobelet de café.

Je récupère le gobelet et glisse un regard vers Lukas qui sourit.

— C’est gentil, merci. Assieds-toi avec nous.

Elle hésite un court instant puis elle s’installe entre Lukas et moi.

— Vous parliez de quoi ? nous demande-t-elle.

— Nous parlions de dossiers en cours, répondis-je avant que Lukas n’en dise trop.

— Même quand tu es pause, tu parles boulot ? T’arrives pas à décrocher.

— Il décroche jamais … surtout quand le dossier l’intéresse.

Je regarde mon frère en plissant les yeux. Merci pour le message subliminal qu’il vient de lancer.

— Bon allez, je vais vous laisser. J’ai des courses à faire mais on se voit ce soir à la salle ?

— Oui, j’y serai.

— Frérot ?

—Je passerai.

— Parfait et oublie pas … patience et sécurité.

Je souris à mon frère en espérant que Caitlyn ne dise rien. Lukas sort de mon bureau et on se retrouve tous les deux avec Caitlyn.

— Ça va ? me demande-t-elle.

— Ouais ça va.

— T’as l’air bizarre.

— Bizarre comment ?

— Je sais pas … bizarre quoi.

Je porte le gobelet à ma bouche et bois le café d’une traite.

~ Point de vue Caitlyn ~

Je le regarde boire son café. Il a vraiment l’air bizarre. Je ne sais pas ce qu’il a mais il m’intrigue.

— Vous parliez de mon dossier ? demandais-je.

— Qu’est-ce qui te fait penser qu’on parlait de ton dossier ?

Il s’est un peu trop précipité à mon goût pour être tout à fait honnête.

— Lukas a dit que tu ne décrochais pas même quand t’es pas censé bosser surtout quand ça t’intéresse et … tu avais l’air très intéressé par mon dossier … donc de fil en aiguille.

Il me regarde droit dans les yeux, il me perturbe grandement. Je me vois retenir ma respiration et la vision de ce qu’il s’est passé tout à l’heure me revient en mémoire.

— Tu as un très bon dossier, de très bonnes idées et mon frère te fait confiance. L’ensemble de ton dossier me plaît énormément.

Je continue à le regarder, espérant qu’il continue à parler.

— D’ailleurs, ça me fait penser à quelque chose. Viens avec moi.

Je le vois se lever et se diriger vers la porte de son bureau.

— Tu m’emmènes où ? questionnais-je en le suivant.

Je me mets à sa hauteur et le suis jusqu’à l’ascenseur. Lorsqu’il ouvre ses portes, Aiden m’invite à y entrer.

— Aiden, où on va ?

Il me regarde en souriant mais ne dit rien. L’ascenseur s’arrête à l’étage où travaille Leandro. Aiden place sa main dans mon dos et nous sortons de l’ascenseur.

Lorsque nous pénétrons dans le service, je vois tous les regards braqués sur nous et les employés présents sont tous debout. J’ouvre grand les yeux.

— Pourquoi ils sont tous debout ? chuchotais-je.

Je sens le souffle d’Aiden se rapprocher de mon oreille.

— Le respect, c’est la règle d’or ici, me dit-il au creux de l’oreille.

J’esquisse un petit rire en lui donnant une petite tape du dos de ma main sur son torse.

Nous avançons vers les bureaux jusqu’à nous arrêter devant une porte fermée. Aiden retire sa main de mon dos à regret et il tape trois coups sur la porte.

— Entrez.

Aiden ouvre la porte et me fait entrer. Il y a un homme assis sur son siège de bureau. Quand il relève la tête de son dossier et qu’il nous voit, il esquisse un sourire.

— Bonjour Caitlyn.

— Bonjour Raph, je ne savais pas que tu bossais ici.

—J’y bosse et je dirige le service … mais qu’est-ce qui me vaut l’honneur de ta visite ? me demande-t-il en nous regardant avec Aiden.

— Caitlyn fait partie de nos collaboratrices à partir de maintenant. Son projet m’intéresse et j’aimerais que ton meilleur binôme travaille avec elle pour la com et son enseigne.

— Je peux te demander quel projet ?

— Comme tu le sais Caitlyn va ouvrir sa salle de danse et de fitness. Il faudrait créer une page sur les réseaux, des vidéos, des tenues.

— Ca ne rentre pas avec ce que nous faisons habituellement, sans te manquer de respect Caitlyn.

— J’aimerais qu’une partie des bénéfices soit investie dans la société pour les œuvres caritatives. Aider les plus démunis, les gens dans le besoin a toujours fait partie de moi … je veux investir. Je propose différentes choses … même si c’est à petite échelle pour le moment.

Raph me regarde quelques instants.

— Hum ok … suivez-moi.

Je regarde Aiden qui me sourit. Nous suivons Raph jusqu’à un nouveau bureau. En nous voyant arriver, deux personnes se lèvent. Je reconnais Leandro qui me sourit en me voyant.

— Caitlyn, voici les meilleurs éléments de mon service. Je ne te présente pas Leandro et voici Jessica, elle est chargée de la communication.

La dénommée Jessica me regarde en souriant.

— Bonjour, me dit-elle, en me serrant la main.

— Bonjour.

— Caitlyn est une nouvelle collaboratrice. Nous allons travailler avec elle à partir de maintenant pour son projet, ajoute Raph.

— Oui Leandro m’en a parlé ce matin. Je suis ravie de travailler avec vous.

— De même.

— Mademoiselle Richard, je vous remets le dossier de Mademoiselle Saint Laurent une fois que ma secrétaire aura fait la copie et vous pourrez commencer à travailler dessus, annonce Aiden.

— Très bien monsieur.

Nous saluons Leandro, Jessica et Raph puis nous remontons dans le bureau d’Aiden. Avant d’y entrer, il s’arrête au bureau de sa secrétaire. Il lui demande de faire la copie de mon dossier et de le remettre à Jessica.

Leandro m’avait caché qu’il travaillait avec un tel canon. Il va m’entendre.

— J’aimerais te montrer quelque chose.

— C’est toi le patron.

Il me sourit. Il passe une nouvelle fois sa main dans mon dos et une nouvelle fois un frisson parcourt le bas de mon dos. Il me fait entrer dans un nouveau bureau, vide.

— T’en penses quoi ?

— C’est très … grand. C’est décoré avec beaucoup de goût.

— Tu aimes ?

— Euh oui … mais pourquoi tu me montres ce bureau ?

Il se rapproche de moi. J’arrive à sentir son parfum boisé épicé.

— J’ai pensé que tu aurais besoin d’un bureau pour bosser ta com, l’inauguration de ta salle et tout ton truc informatique.

— Qui te dis que je veux bosser tout ça ici ? demandais-je en souriant.

Il s’avance encore de quelques pas et il laisse ses yeux posés sur les miens. On dirait qu’il me sonde.

— Je le vois dans tes yeux.

— Voyez-vous ça.

— Ton bureau est communiquant avec le mien.

À mon tour de m’approcher de lui.

— Et si j’ai envie de bosser chez moi ?

— Tu choisis où tu veux bosser.

Je plisse les yeux.

— Très bien … j’accepte de prendre ce bureau.

Il sourit.

— Pas besoin de sortir les griffes, alors.

À mon tour de sourire.

— T’adores ça quand je sors les griffes.

— … d’habitude quand je prends un dossier, je demande à mes collaborateurs un échantillon de ce qu’ils me proposent.

J’arque un sourcil.

— Un échantillon ? Rien que ça.

— Oui … je veux que tu me montres ce que tu sais faire.

— Tu veux que je danse pour toi ? Tu sais que ça porte un nom ça ? lui demandais-je en souriant.

— Je veux que tu me parles de toi quand tu danses.

Mon sourire tombe.

— Comment ça ?

— La danse ça sert à faire passer des messages, non ? Donc j’aimerais que tu te présentes à moi quand tu danses. Que tu me transmettes ce que tu n’arrives pas à dire.

Je serre les dents et lui lance un regard noir.

— Je te lance un challenge … à toi de voir si tu veux le relever ou non.

Son regard est brillant. Il est passé en mode PDG. Je relève la tête.

— Ok.

— T’as pas l’air très enthousiaste.

— Tu veux un style en particulier ?

Je vois avancer son visage et je sens son souffle dans mon cou. Je ferme les yeux.

— Surprends-moi. Fais-moi rêver.

Son visage est de nouveau devant moi. Il a un sourire en coin. Ok … pour le coup, je ne sais pas s’il est sérieux ou s’il essaie de me pousser à bout. S’il veut que je danse pour lui ok … mais il ne perd rien pour attendre.

Une idée me vient et je souris en le regardant dans les yeux. Je pose mon index sur son torse. Au moment où je le touche, je le sens se raidir. Il essaie de cacher le changement dans ses yeux mais j’ai eu le temps de le voir.

Je parcours son torse avec mon doigt.

— Tu veux être surpris ? Tu veux rêver ? Pas de soucis, suffit de demander.

Il me regarde sans sciller puis sans comprendre ce qui se passe, je me retrouve plaquée contre la baie vitrée, Aiden tout contre moi.

Bon … j’ai peut-être été plus loin que je pensais.

Il rapproche son visage du mien et son torse est collé au mien. Ma respiration se cale sur la sienne. Je sens le rouge me monter aux joues.

Sa bouche se retrouve à quelques centimètres de la mienne. Je sens la chaleur de son souffle sur mes lèvres. Je suis à deux doigts de céder, je ne peux plus lui résister, surtout dans cette position. Je ferme les yeux pour essayer de me contenir.

Des coups résonnent à la porte du bureau. J’entends Aiden pousser un râle de frustration.

— Décidément.

Je le sens s’écarter de moi lentement et j’ouvre les yeux. Je vois qu’il est contrarié.

— Entrez !

La porte s’ouvre et la secrétaire entre.

— Pardonnez-moi de vous déranger monsieur Anderson mais vous avez un appel du Burundi.

— Prenez le message, je le rappellerai plus tard.

— C’est qu’il a insisté monsieur, il dit que c’est important.

Il s’apprête à lui répondre mais je le devance.

— T’en fais pas, répond si c’est important … je vais y aller, j’ai une audition à préparer.

— T’es pas obligée de partir.

Je lui souris.

— Je t’attends pour 18 heures tapantes.

— Je serai à l’heure.

— Nous verrons ça.

Je l’embrasse sur la joue et je sors du bureau. Je prends l’ascenseur et rejoins l’étage de Leandro. Je le vois installé à son bureau, il discute avec Jessica.

— Désolée de vous déranger, dis-je.

Leandro se tourne vers moi.

— Ça va ? T’as les joues toutes rouges.

Je me remémore la scène qui s’est produite il y a quelques minutes.

— Heu … oui. C’est Aiden … il m’a parlé d’un échantillon à lui montrer alors …

— Il t’a demandé quoi ?

— Fais pas celui qui n’a pas compris.

Je le vois regarder Jessica.

— T’as compris de quoi elle parle toi ?

— Laisse-la tranquille … tu vois bien qu’elle est assez gênée comme ça.

J’ouvre la bouche, choquée.

— Vous vous êtes bien trouvés tous les deux … au fait, t‘es de corvée de nounou ce soir, ajoutais-je, en souriant.

— Non non non, tu devais le récupérer à la garderie.

— Ouais, bah si tu veux aller te plaindre, tu vas voir Aiden. C’est sa faute. A tout à l’heure, chouchou.

Je ne lui laisse pas le temps de répliquer. Je tourne les talons et quitte l’entreprise.

J’appelle un taxi qui me dépose à la salle de danse après être passée chez moi pour récupérer des affaires. Il est 15h30, j’ai encore 2h30 pour me préparer et lui montrer ce que je vaux sur le parquet.

Quand je pousse la porte d’entrée, je tombe sur une femme d’un certain âge qui se tient à l’accueil.

— Bonjour.

— Bonjour, puis-je vous aider ?

— Hum, je ne sais pas si Leandro vous a déjà parlé de moi … je m’appelle Caitlyn.

— Oh ! C’est vous qui reprenez la salle de danse, c’est ça ?

— C’est ça.

— Je suis ravie de vous rencontrer, Leandro m’a beaucoup parlé de vous.

— Merci … j’ai une présentation à faire tout à l’heure alors … il va y avoir du bruit.

— Ne vous en faites pas pour ça, les portes sont insonorisées.

Je lui souris et je vais me changer dans les vestiaires. Une fois prête, je récupère mes affaires et je me rends à la salle de danse. J’allume la lumière et me laisse une fois de plus submergée par l’espace que j’ai face à moi. Je ne pense pas que je m’y ferai en fait.

Je pose mes affaires dans un coin et prends mon téléphone. Je m’assois par terre et commence à chercher quelques musiques à présenter à Aiden. Je vais le faire baver.

Après quelques minutes, je trouve enfin mon bonheur. Je branche mon téléphone sur la chaîne stéréo. J’enclenche ma playlist pour l’échauffement et je commence.

Une demi-heure plus tard, je change de playlist. Je commence à répéter les chorées que je vais montrer à Aiden. Il voulait que je le surprenne, il va être servi. Il va même avoir droit à un petit bonus de ma part.

Vers 17h30, je suis interrompue par la porte de la salle de danse qui s’ouvre.

— Maman, crie mon fils, en courant vers moi.

Je m’agenouille et il me saute dessus.

— Ça va, mon poussin ? T’as passé une bonne journée ?

— Oui, c’était trop bien. On a fait plein de jeux.

— Je suis contente que tu te sois amusé, lui dis-je en passant ma main dans ses cheveux.

— Papa, il a dit que tu allais travailler avec tonton Aiden, c’est vrai ?

— Oui c’est vrai, poussin. Il va venir d’ailleurs, il veut que je lui monte certaines choses.

— Tu vas danser ?

Je hoche la tête de haut de bas pour confirmer sa question et je vois des étoiles apparaître dans les yeux de mon fils.

— Tu as besoin d’un coup de main ou ça va aller ? me demande Leandro.

Je relève la tête vers lui.

— Je veux bien de ton aide, oui. Tu pourrais mettre le jeu de lumière et le régler ?

Il plisse les yeux.

— Tu veux faire quoi ?

— Aiden m’a demandé de le faire rêver alors il va en baver.

Il esquisse un sourire. Nous plaçons le jeu de lumière comme je le voulais et je vois Aiden, les bras croisés sur son torse, me regarder.

— T’es prêt ? lui demandais-je.

— C’est plutôt à toi qu’il faut demander.

— Hum … non. Tu vas en baver … Leandro tu peux lui apporter une chaise ? Il va en avoir besoin.

— Je t’apporte ça.

Pendant que Leandro va chercher une chaise, les autres arrivent à la salle en demandant ce qu’il se passe. Je leur explique et les autorise à rester.

Aiden s’installe sur la chaise, pendant que je me place. Leandro est chargé de lancer la playlist.

Je ferme les yeux, souffle. Je me prépare en me mettant au fond de la salle puis la chorégraphie commence.

https://www.youtube.com/watch?v=xolGkxsieP8 (lien pour voir la vidéo de la dance)

Je m’avance, main dans les cheveux, regard droit sur Aiden puis je me lâche. Je donne tout. Plus rien ne compte pour moi, j’arrive à faire abstraction de tout ce qui se passe autour de moi.

Pour la seconde chorégraphie, je m’installe au milieu de la pièce à genoux, mains posées et la tête baissée.

https://www.youtube.com/watch?v=5_oO8XhDqnc (lien pour voir la vidéo de la dance)

Je fais le vide total dans ma tête. Il veut que je lui fasse passer un message par la danse … je vais le faire avec cette chanson et cette danse.

Je donne une fois de plus, tout ce que j’ai. J’essaie de ne pas pleurer et risque un regard vers Leandro. Je vois qu’il a les yeux qui brillent. Aiden aussi, a l’air bouleversé. Je le regarde, lui, sans pour autant perdre le fil de la chorégraphie. Il a les coudes posés sur ses genoux, les doigts entrelacés entre eux, son index sur sa bouche.

Il me regarde avec ses yeux brillants. J’ai souvent entendu dire que les yeux étaient le reflet de notre âme et là … son regard parle pour lui.

Je pense que le message que je fais passer est clair … du moins, ce dont je suis capable de dire pour l’instant.

À la fin de la chorégraphie, je tourne le dos à tout le monde, je n’ai pas pu retenir mes larmes bien longtemps. Quelques larmes coulent sur mes joues pendant que j’essaie de faire le vide dans ma tête et de ne plus y penser.

Je sens deux bras m’entourer. L’un dans mon dos tandis que sa main se pose sur ma tête comme pour me réconforter.

Je reprends mes esprits quelques minutes après. Deux mains se placent de part et d’autre sur mes joues, et je vois les yeux de Leandro me regarder.

— C’était parfait, chuchota-t-il.

Je lui souris pendant qu’il essuie les quelques larmes qui coulaient sur mes joues. Il retire ses mains et je me retourne vers Aiden. Il n’a pas bougé d’un pouce puis au bout de quelques secondes, il lève la tête vers moi. Ses yeux sont brillants.

— Tu voulais que je parle de ce que je n’arrive pas à dire … en voilà une partie.

J’attends quelques secondes puis je m’approche de lui. Je pose mes mains sur ses cuisses, gardant mes bras tendus et rapproche mon visage du sien puis à son oreille, je murmure :

— Maintenant je vais te montrer ce que la danse me permet de faire. Tu voulais rêver ? … je vais te faire baver et tu vas en redemander.

Je le vois esquisser un sourire rapidement. Je me redresse.

— Tu peux me donner mon rouge à lèvre, s’il te plaît ? demandais-je à Leandro.

Il prend mon sac, l’ouvre, fouille et vient me donner mon rouge à lèvre. Je me place au centre de la pièce comme tout à l’heure et quand Leandro fait démarrer la musique, je commence la chorégraphie.

https://www.youtube.com/watch?v=BBMqoPMpAQk (lien pour voir la vidéo de la dance)

À cet instant, je me transforme, tantôt sensuelle, tantôt sauvage. Je ne le quitte pas des yeux durant toute la chorégraphie.

J’enchaîne deux autres chorégraphies après celle-là. J’ai vu Aiden tapoter du pied tout au long des musiques, l’intensité dans ses yeux aussi, a changé. Je lui dédie un sourire qui se veut charmeur en m’approchant de lui.

— Reste là, ce n’était que la mise en bouche … je reviens.

J’attrape mon sac et je vais dans le vestiaire me changer. J’enfile ma tenue de danse orientale et retourne dans la salle de danse sous le regard des personnes de la salle de boxe. La porte étant ouverte, ils ont une vue impeccable sur le passage qui mène à la salle de danse.

J’entre dans la salle et le regard des gars changent en un quart de seconde, en me détaillant de haut en bas.

— Les gars, je crois qu’on va perdre Aiden, lance Raph en parlant bas.

— On l’a déjà perdu … tu vas juste l’enfoncer encore plus bas Caitlyn, dit Leandro.

— Et encore, vous n’avez pas vu la petite surprise que je lui réserve.

Je me place devant Aiden, à quelques mètres devant lui, histoire qu’il puisse bien profiter de la vue. Leandro envoie la musique et je lui fais mon plus beau regard.

https://www.youtube.com/watch?v=LutHKUCsXRw (lien pour voir la vidéo de la dance)

Je me déhanche comme jamais. J’entends les garçons pousser des cris pendant que je danse. Je souris et ne me détourne pas du regard flamboyant et prédateur d’Aiden.

À la fin de la chorégraphie, je pose mes mains sur mes hanches et le regarde en souriant. Je sais qu’il apprécie, ça se voit à son regard, sa posture sur la chaise.

— J’espère que ça te plait … je t’ai réservé une petite surprise pour la dernière, lui dis-je au creux de l’oreille.

Mes yeux se posent sur son cou, je souris et dépose un baiser dans son cou. Je le sens frémir à mon contact et esquisser un sourire même s’il essaie de garder son sang-froid.

Je passe près de Leandro.

— Allume le jeu de lumière s’il te plait, je reviens dans deux minutes.

Je retourne aux vestiaires une nouvelle fois pour remettre mon pantalon de danse ainsi que ma brassière. Lorsque je reviens dans la salle, je me place dos à Aiden.

— Tu veux vraiment cette chanson là ? me demande Leandro.

Je tourne la tête vers Leandro et lui souris.

— Parfaitement … après vous n’êtes pas obligés de rester si vous ne le voulez pas ?

— Et manquer le spectacle ? T’es malade … je veux voir sa tête se décomposer. Ça nous fera un bon dossier sur toi, ajoute-t-il.

Aiden tourne la tête vers ses collègues qui rigolent.

— Les gars, s’il vous plaît … vous pourriez … ?

— … vous laisser seuls ? Non, ça ne va pas être possible frérot, désolé.

— J’allais dire arrêter de vous payer ma tête.

— Viens nous le dire en face.

Si Lukas s’y met, on n’est pas rendu.

— Il peut pas … Je pense qu’il préfère rester coller à sa chaise pour l’instant … tant que la pression n’est pas redescendue, dit Leandro, avec un petit rire.

Les autres le suivent dans un fou rire et c’est là que je comprends ce qui les fait rire.

— Les gars s’il vous plait, laissez-le tranquille et taisez-vous … vous pourrez vous moquer quand j’aurai fini.

Les garçons me jettent un coup d’œil en esquissant un sourire et se taisent. Je regarde Aiden, lui faisant un clin d’œil.

Je me replace et Leandro lance la musique.

https://www.youtube.com/watch?v=7tkfX2phlfE (lien pour voir la vidéo de la dance)

C’est parti pour le show. Ça me rappelle les shows que je faisais à l’époque avec Leandro dans le resto club. Aiden ne voit que mon côté face de la pièce mais je compte bien le clouer à sa chaise un peu plus longtemps. Sensuelle, dominatrice … ça je peux l’être avec la danse sans craindre d’être blessée une nouvelle fois, alors je donne tout.

J’entends les garçons, au loin, malgré les décibels de la musique. À la fin de la chanson, je les entends applaudir puis Leandro éteint le jeu de lumière et ils sortent tous de la salle, nous laissant, Aiden et moi, seuls.

— Je … je te laisse reprendre tes esprits, je vais boire un coup, lui dis-je.

Il ne me quitte pas du regard pendant que je bois. Je mériterais bien une bonne douche, tiens. Je siffle la moitié de la bouteille d’eau puis reviens vers Aiden.

— Alors ? C’est ce à quoi tu t’attendais ?

Il me fixe encore quelques secondes puis il sourit.

— Quoi ?

— C’était … tu as énormément de talent.

— Merci.

— … je pense avoir compris le message dans ta deuxième danse et … j’en suis vraiment désolé pour toi.

Je lui fais un sourire triste.

— … C’est seulement une partie de ce que je ne peux pas dire.

— Je prends quand même … tu fais comme tu le sens, je ne te force à rien … mais je pense que tu te sentiras mieux une fois que tu l’auras dit.

— Je te remercie.

Il se lève et se rapproche de moi.

— J’aimerais t’inviter à dîner ce soir.

Je le regarde, stupéfaite.

— Je ne sais pas si c’est une bonne idée.

— Et si j’en fais un dîner professionnel … j’ai ton contrat dans ma voiture. Est-ce que tu accepterais ?

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