Quand enfin Ondine revint avec des renforts, Anath put toucher terre. Pour le coup, elle n’avait aucune idée d’où sa petite amie avait réussi à trouver de l’aide, mais elle lui en était reconnaissante. Et surtout, elle remerciait sincèrement ceux qui avaient accepté d’aider cette fille sûrement survoltée au visage si sale qui la rendait méconnaissable.

Alors qu’Ondine la tirait hors de la barque pour qu’elle monte sur le ponton, Anath s’était retenue d’exploser de rire. Au lieu de cela, elle avait frotté la joue d’Ondine pour en retirer la crasse et y avait déposé un baiser. Puis elle s’était dirigée vers la cabane du vieux pêcheur en savourant le toucher du bois moussu contre la plante de ses pieds et le claquement de ses talons sur le sol dur. Elle devait l’avouer : bien que catastrophique, elle adorait cette sortie.

« On rentre quand ? gémit Ondine alors qu’Anath réglait le propriétaire de la barque.

– Bientôt, ne t’en fais pas. La maison n’est pas loin d’ici. »

Elle entendit Ondine s’éloigner et la vit du coin de l’œil s’installer sur le ponton. Elle faisait battre ses pieds dans l’eau. En tendant l’oreille, elle entendit même des bribes de la chanson qu’elle fredonnait.