Comme Maupassant (2) : Le Portrait (5 dec 2023)

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DJEDGE : Raconte une autre histoire à la manière de Maupassant, comme la précédente, mais dans un manoir hanté.

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BING : LE PORTRAIT

Il était une fois, un jeune peintre nommé Charles, qui avait hérité d'un vieux manoir de son oncle. Il décida d'y emménager, espérant y trouver l'inspiration pour ses œuvres. Le manoir était situé à la campagne, loin de la ville et de ses bruits. Il était entouré d'un grand parc, où poussaient des arbres séculaires et des fleurs sauvages. Le bâtiment était imposant, avec ses tours, ses fenêtres à meneaux et son portail en fer forgé. Il avait un charme suranné, qui plaisait à Charles.

Le premier jour, il fit le tour du manoir, et découvrit avec émerveillement les nombreuses pièces qui le composaient. Il y avait un salon, une bibliothèque, une salle à manger, une cuisine, des chambres, des salles de bain, et même une chapelle. Tout était meublé avec goût, dans le style du XVIIIe siècle. Charles se sentit comme chez lui, et choisit une chambre spacieuse et lumineuse, qui donnait sur le parc. Il y installa son chevalet, ses pinceaux et ses toiles, et se mit au travail.

Il passa plusieurs jours à peindre, sans se lasser. Il aimait reproduire les paysages, les fleurs, les animaux, et les scènes de la vie quotidienne. Il se sentait heureux et libre, loin des soucis et des contraintes de la société. Il ne sortait que rarement du manoir, et ne recevait aucune visite. Il n'avait besoin de personne, il avait son Art.

Un jour, il décida d'explorer le grenier du manoir, où il espérait trouver des objets anciens et intéressants. Il monta les escaliers, et poussa la porte qui menait au grenier. Il fut surpris de voir qu'il était immense, et rempli de meubles, de coffres, de malles, de livres, de tableaux, et de toutes sortes de choses.

Il se mit à fouiller avec curiosité, et tomba sur un portrait qui attira son attention. C'était celui d'une jeune femme, qui portait une robe bleue et un collier de perles. Elle avait les cheveux blonds, les yeux bleus, et un sourire énigmatique. Elle était d'une beauté saisissante, et Charles en resta fasciné. Il se demanda qui elle était, et pourquoi son portrait était relégué dans le grenier. Il décida de le descendre dans sa chambre, et de l'accrocher au mur. Il se dit qu'il aurait ainsi une compagne silencieuse, qui l'accompagnerait dans ses moments de solitude.

Il continua à peindre, mais il ne pouvait s'empêcher de regarder le portrait de temps en temps. Il avait l'impression que la jeune femme le regardait aussi, et qu'elle lui souriait. Il se sentit attiré par elle, et se mit à lui parler, comme si elle était vivante. Il lui racontait sa vie, ses rêves, ses peintures. Il lui demandait son nom, son histoire, ses goûts. Il n'obtenait pas de réponse, mais il imaginait ce qu'elle pouvait lui dire. Il se créa ainsi une relation imaginaire avec elle, qui le comblait.

Un soir, il eut une idée. Il décida de peindre le portrait de la jeune femme, en la copiant fidèlement. Il se dit que ce serait un hommage à sa beauté, et qu'il pourrait ainsi la garder pour lui. Il se mit à l'œuvre, et travailla toute la nuit, sans s'arrêter. Il réussit à achever son tableau, et le contempla avec satisfaction. Il avait réussi à reproduire le visage, le regard, le sourire de la jeune femme. Il avait l'impression de l'avoir fait revivre, et il se sentit heureux.

Il accrocha son tableau à côté de l'original, et les compara. Il ne vit aucune différence, ils étaient identiques. Il sourit, et se coucha, épuisé. Il s'endormit, et rêva de la jeune femme. Elle lui apparut, et lui dit qu'elle s'appelait Élise, et qu'elle était la cousine de son oncle. Elle lui dit qu'elle était morte il y a cent ans, dans le manoir, d'une maladie inconnue. Elle lui dit qu'elle l'aimait, et qu'elle voulait rester avec lui. Qu'elle était heureuse qu'il l'ait peinte, et qu'elle allait lui montrer sa reconnaissance. Elle se pencha sur lui, et l'embrassa.

Charles se réveilla en sursaut, et ouvrit les yeux. Il vit le visage d'Élise, qui le regardait avec tendresse. Il se rendit compte qu'il ne rêvait pas, qu'elle était bien réelle. Il voulut crier, mais il n'en eut pas le temps. Élise lui mordit la gorge, et le vida de son sang. Elle se releva, et sourit. Elle regarda les deux portraits, et dit :

• Merci, Charles, de m'avoir libérée. Grâce à toi, je peux vivre à nouveau. Tu as fait de moi ton double, et je vais faire de toi le mien. Nous serons ensemble pour l'Éternité.

Elle se mit à son tour à peindre, le portrait de Charles, et le monta dans le grenier. Elle l'accrocha au mur, à côté des autres portraits qu'elle avait collectionnés. Il y avait ceux de ses anciens amants, qu'elle avait séduits, tués, et peints. Elle les regarda tous, et leur dit :

• Ne soyez pas jaloux, mes chéris. Vous êtes tous à moi, et je vous aime. Vous êtes mes trophées, et je vous garde. Vous êtes mes portraits, et je vous hante.

Elle rit, et redescendit dans la chambre. Elle s'allongea sur le lit, à côté du corps de Charles. Elle le serra dans ses bras, et lui murmura :

Bonne nuit, mon amour. Demain, nous irons nous promener dans le parc. Il y a tant de choses à voir, et tant de gens à rencontrer. Nous allons nous amuser, tu verras.

Elle ferma les yeux, et s'endormit. Le manoir retrouva son silence, et personne ne sut jamais ce qui s'était passé.

BING - Mardi 5 Décembre 2023

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