Chapitre 27

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DEUX MOIS PLUS TARD

De retour chez moi en France, je reprends mes habitudes. Je me sens beaucoup mieux, malgré le manque d'une certaine personne.
Pas un jour ne passe sans que je pense à Juan. Mais j'ai fait mon choix.

Aujourd'hui, je débute un nouveau contrat pour le gouvernement anglais. Il s'agit d'un homme brun, d'un quarantaine d'années  et revendeur de drogue. Il est recherché depuis un petit moment et se trouve dans ma ville. Une aubaine pour mes affaires. La mission est plutôt simple dans l'ensemble, je dois pister la proie, l'enlever et l'emmener du point A au point B. Grâce à un de mes contacts j’ai retrouvé sa trace et depuis une semaine je le traque du matin au soir. J'ai pris deux, trois photos où on l'aperçoit récupérer les sommes d'argent de ses dealers. Une bonne preuve de ses actes. Néanmoins pour lui son petit monde va cesser de tourner autour de sa personne, car dans quelques minutes je vais intervenir. J'attends impatiemment que le dealer se barre, pour enfin choper ma cible. Je vérifie mon matériel, mon arme et sors de la voiture. La nuit est tombée, je le suis dans une ruelle, mon flingue dissimulé sous ma veste. Je me dirige droit sur lui, il est de dos. Je pourrais l'abattre immédiatement, cependant, je préfère avoir mes victimes face à moi. Je ne suis plus qu'à quelques pas de lui, il se retourne en entendant mes pas résonner sur les pavés. Je m'immobilise, le fixe droit dans les yeux avec le sourire aux lèvres. Les traits de son visage expriment la stupeur avant de se reprendre et de me détailler de la tête aux pieds, un rictus pervers aux coins de la bouche.

— Bonsoir, que puis-je faire pour toi ma jolie?

J'attends quelques secondes avant de répondre sans le lâcher de mes prunelles et rentre dans son jeu.

— Bonsoir, je recherche un peu de came,  un ami m'a conseillé de me rapprocher de vous, rétorque-je aguicheuse.

— Hum.. Intéressant et qu'elle genre de produit désires tu? Coca, amphétamines...

Il s'approche toujours sûr de lui, sort des sachets de son blouson, je fais mine de réfléchir, opte pour de la poudre. Je cherche du pognon dans mon manteau et une fois mon arme en main, son sourire disparaît quand mon 9 mm pointe en direction de son front.

— Qu'est-ce que... espèce de salope !

— Voyons, reste polie, je fais uniquement mon job.

Il n'a pas le temps de rétorquer que j'amorce mon tir. La balle vient se loger dans son genou et il s'effondre au sol en beuglant. Afin de ne pas ameuter la foule je passe derrière lui et l'assomme d'un bout de cross. Je vérifie que personne ne soit dans les parages et 
me débrouille seule pour le traîner jusqu'à la voiture. Je perds un temps fou, car c'est un poids mort et lourd, je réussis après quarante cinq bonnes minutes à le foutre dans le coffre. Je prends place côté conducteur, mon portable en main et envoie un SMS. Je reçois les coordonnées de l'adresse où je dois déposer la victime. Une fois sur le parking, je quitte le véhicule, rejoins le taxi qui m'attend comme indiqué dans une ruelle avoisinante. Une fois être montée à l'intérieur, j'indique le nom de ma rue.
Je suis à quelques mètres de ma porte d'appartement, quand apparaît un halo de lumière, je dégaine aussitôt mon arme puis m'avance à pas de loup. Collée contre le mur, je suis de plus en plus proche, mon pistolet à la main, prête à tirer sur la personne qui se trouve dans mon salon.
A l'embrasure, mon bras est déjà en position tout comme mon index, mais je rabaisse mon membre et mes muscles se décontractent en quelques secondes, en voyant la personne, qui se trouve les mains en l'air chez moi.

— Juan, mais qu'est ce que tu fous ici ? J'étais à deux doigts de te tuer putain !

— Salut ma beauté, oui j'ai vu. Toi aussi, tu m'as manqué.

Je secoue la tête encore sous le choc puis enchaîne sur une autre question 

— Comment m'as-tu retrouvé ?

— J'ai mes sources, je suis chef de Cartel ne l'oublie pas.

Il m'annonce ça, comme ça, en me faisant un clin d'œil. Je vais vraiment finir par le tuer.

— Et ? ajouté-je curieuse.

— Tu m'as laissé ou plutôt tu m'as fui, donc, j'ai mis tout en œuvre pour te retrouver et maintenant, je suis devant toi.

— Pourquoi Juan, tu ne veux jamais écouter mes conseils ? soupiré-je.

— Bordel ! Parce que je t'aime, voilà pourquoi je te poursuis, tu es mon tout, mais tu as tellement peur que tu fermes les yeux. Tu ne t'autorises pas à aimer et je veux savoir pourquoi ?

— Parce que j'ai peur de mourir et de tout perdre ! Voilà pourquoi je me suis éloignée. Merde tu as été à deux doigts de passer de l'autre côté, m'enervé-je en repensant à cette soirée là.

Juan s'approche de moi, fixant la moindre de mes réactions. J'ai toujours mon arme à la main. Tout en lui m'appelle, son corps, ses yeux pourtant je ne bouge pas et le laisse venir à moi. Seulement il est trop lent, alors je fais les derniers pas qui nous séparent et pose mes lèvres sur les siennes. Notre baiser est brutal au début, nos dents s'entrechoquent mais une fois nos langues emmêlées tout devient passion.
Il m'a énormément manqué, putain, je suis vraiment folle, mais je décide tout de même de prendre le risque.

Juan pose l'une de ses mains sur l'arrière de mon cou et l'autre à ma taille. Il me rapproche encore plus de son corps et prend le contrôle de nos baisers fougueux, nous reprenons à peine notre souffle que Juan me soulève de ses bras musclés et nous emmène dans la chambre.

Comment peut-il savoir où se trouve ma chambre?

Il me dépose sur le lit en douceur, m'aide avec tendresse à me déshabiller. Il se délecte de mon corps en embrassant chaque partie. Il s'arrête uniquement que pour se déshabiller. Juan revient à moi en me surplombant, attrape mes cuisses qu'il écarte et me pénètre d'un coup puissant tout en mordant mon coup. Il me marque, prouvant ainsi aux yeux des autres que je lui appartient. Je ferme ma bouche pour la première fois de ma vie, quand je vois tout l'amour qu'il porte à mon égard. Il s'immobilise juste avant la jouissance, attendant une réponse de ma part, que je lui apporte à travers mes baisers et mon regard.
Juan comprend ma décision de ne plus le laisser puis reprend dans un rythme sensuel et effréné notre corps à corps.
Dans le creux de ses bras, Juan caresse ma hanche et je finis par plonger dans un semi-sommeil. Je chuchote sans m'en rendre compte un:

— Je t'aime Juan..

Je sens un baiser se poser sur mon cou et son emprise se resserrer avant de sombrer définitivement.

La nuit fut assez courte, car nous avons remis le couvert à plusieurs reprises. Je suis sous la douche, quand la porte s'ouvre sur Juan. Il est nu comme un ver, rentre dans la cabine se saisit du gel douche venant par la même occasion, me prodiguer un massage du corps des plus exaltant.
Nous sortons emmitouflés dans une serviette, peau à peau. Après un dernier baiser, je file m'habiller et prend la direction de la cuisine pour préparer le petit-déjeuner.

Je chantonne en badigeonnant les tartines de confiture, quand soudain, le bruit de la sonnette résonne tout en me faisant sursauter, je pars ouvrir puis reste figée, je n'arrive plus à bouger. 
Plusieurs policiers entrent l'arme au poing.
Un agent s'approche avec son insigne et prononce ce que je redoutais le plus. 

— Mlle Alonsoa Alexandra, vous êtes en état d'arrestation pour meurtres.

Juan arrive en courant, mais c'est déjà trop tard, je suis menottée. Les agents sont beaucoup trop nombreux pour pouvoir fuir.
Je jette un dernier coup d'œil à Juan, qui prononce à voix haute.

— Je vais te sortir de là, ma beauté, je t'aime, prononce Juan en essayant de s'approcher.

J'acquiesce d'un signe de tête avant d'être escortée par les policiers, là où se trouve ma place, derrière les barreaux..

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