Chapitre 26

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Actuellement, dans l'ancienne chambre de Juan, j'enfile un de ses shorts et un tee-shirt, après qu'il m'ait aidé à désinfecter mes plaies. Nous n'avons pas pu mettre la main sur l'ancien chef du cartel et sa femme.

Roberto et Rosa Santos se sont enfuis.

Ils se trouveraient pas loin de la frontière selon les dernières informations de mon latino. Alejandro est en partance pour les rattraper avec ses hommes, ce qui nous laisse peu de temps pour les rejoindre.

Une fois un comprimé de paracétamol ingurgité , nous nous pressons de rejoindre les deux gardes restant et quittons la demeure dans un hummer. Sur l'autoroute, Juan reçoit une notification sur son téléphone, il le déverrouille à l'aide de son et ouvre le texto. L'expression de son visage change, un sourire discret se dessine sur ses lèvres alors qu'il m'observe.

— Anita est hors de danger, explique t-il en déposant un bref baiser sur mes lèvres.

Je lâche un soupir de soulagement, mais reste concentrée, ce n'est pas pour autant que la mission est terminée.

Nous continuons de rouler, quand soudain, j' aperçois Rosa dans une berline rouge, arrêtée à un feu tricolore sur ma droite. Je donne un coup de coude à Juan qui prévient aussitôt notre chauffeur de suivre le véhicule.

Après plusieurs minutes de pourchasse, la voiture freine d'un seul coup. Un homme en sort et nous tire dessus. A notre tour nous quittons le notre, mais l'un de nos hommes est touché à l'épaule. Nous devons faire vite, car Rosa en a profité pour s'enfuir à pieds, je vois Juan la pourchasser à toute vitesse. 

Je sors la sécurité de mon 9 mm et tire sur l'homme en pleine poitrine. Il ne tombe pas, je bous intérieurement, il a certainement un gilet par balle. J'enclenche mon deuxième coup et ne manque pas ma cible. La balle part se loger en plein milieu de ses couilles, il tombe en hurlant à genoux au sol,  je le fais taire d'une dernière qui vient se loger entre les deux yeux. Je m'abaisse pour vérifier son poul qui ne bat plus. J’ordonne à l'autre garde de rester auprès de notre blessé, appelle les secours et nous repartons à deux à la recherche de Juan. J'emprunte le chemin qu'il a pris et plus j'avance et plus je distingue au loin une maison. Plus qu'à quelques mètres de l'habitation, je m'approche à pas de loup de l'entrée et remarque que les portes sont restées entrouvertes.  Je fonce vers l'intérieur lorsque des coups de feux résonnent dans les airs. J'accélère ma course, mais les blessures infligées par Carlos me rappellent à l'ordre. Je me stoppe et serre les dents puis me planque sur le côté de la bâtisse observant la scène à travers l'entrebâillement. Rosa est au sol baignant dans une mare de sang, Juan lui est à genoux face à une personne. Je reprends mon souffle et une fois paraît, je rentre. Roberto Santos est debout, régnant en maître, arme à la main, vociférant des injures. Je dois faire vite tant qu'il est dos à moi, je ne réfléchis plus et tire dans les airs. Roberto tourne la tête puis se déplace vers moi , Juan tente de le faire trébucher, mais ça lui est impossible, la souffrance qui traverse son visage est beaucoup trop visible. Roberto se lance sur moi alors que je manque mon tire qui part se loger dans une poutre. Je rage alors que je termine ma chute au sol. Il est le premier à se relever et à m'envoyer un coup de poing en plein dans le visage, que je ne peux éviter. Mon nez craque, le sang ruisselle jusqu'à mon menton. Roberto continue d'enchaîner avec violence ses coups. Je sens la haine et la colère s'infiltrer dans chacune de mes veines. Il reprend son souffle et c'est les poings serrés que je me redresse comme je peux pour à mon tour lui décocher une bonne droite. 

Il vacille, se tenant la mâchoire, il sort un flingue de derrière son dos et s'apprête à enclencher son tir, mais Juan se jette sur lui, sous l'impulsion les deux hommes tombent à terre. Je me rapproche d'eux avançant à quatre pattes, en voyant une flaque de sang se former autour d'eux, venant du corps de Juan. 

Non, non, s'il vous plaît pas lui. 

Roberto repousse le corps inconscient de son soi-disant fils à l'aide de ses bras puissants . Je profite de son effort physique pour m'emparer de son arme puis vise le bras et le ventre de Roberto. Il se tord de douleur, mais je n'en ai pas pour autant fini avec lui, ma vengeance me rend aveugle. Je suis devant lui, balance le flingue puis me saisis d'une touffe de ses cheveux en l'obligeant à me regarder droit dans les yeux. Je veux voir sa souffrance puis la vie quitter son corps . J'attrape mon couteau que je tiens fermement dans ma main. Je me penche vers lui, le souffle court et observe chacune de ses réactions. Sa torture commence en lui prodiguant des entailles au visage sur chacune des joues. Roberto hurle et le sourire me gagne, j'adore entendre ce son mélodieux sortir de la bouche de mes victimes. Son calvaire se termine quand je lui tranche la gorge d'un coup sec. Roberto pose ses mains sur sa gorge, mais c'est trop tard. Il s'écroule s'étouffant avec son propre sang. J'essuie mon couteau avec sa chemise et le range dans son étui. Je me rapproche de Juan, en boitant, il ne bouge pas, son teint est pâle, je pose ma main à son cou, espérant sentir son poul. Je soupire de soulagement lorsque je sens des pulsations lentes sous mon index et majeur. Je le serre contre ma poitrine lorsque je sursaute soudain, prête à me battre à nouveau contre l'ennemi. Cependant la voix de Julian me ramène à la raison.

— Sam, c'est fini. Recules toi et laisse les secours s'occuper de mon fils, s'il te plaît ?

Je relève ma tête, fixe Julian puis m'écarte tel un automate, gardant le silence. 

Les pompiers prennent en charge Juan immédiatement, il lui pose un masque à oxygène et le transporte sur une civière pour le mettre à bord d'un hélicoptère que je n'ai même pas entendu. Julian me demande de grimper pour l'accompagner au service des urgences et subir les soins nécessaires.

Nous arrivons à l'hôpital et mon cœur bat beaucoup trop vite lorsque Juan est emmené au bloc, des sueurs froides et une peur incommensurable me traversent de part et d'autre de mon corps. Julian assis face à moi, se lève puis me prend dans ses bras en me parlant. 

— Tout va bien se passer, il va s'en sortir ne t'inquiète pas, me rassure-t-il en caressant mon dos.

— Merci Julian, je n'en doute pas, c'est un homme fort. Mais je ne serais plus là à son réveil et tu le sais, annoncé-je à voix basse dans le creux de son épaule. 

— Alexandra reste pour lui, il ne s'en remettra pas, prononce t-il en me fixant avec tristesse. 

— Tu sais que je n'ai pas le choix, je dois partir pour votre bien à tous. Beaucoup de personnes sont à mes trousses dans ce pays. 

— Je sais, mais Juan peut te protéger. De quoi as-tu peur réellement pour vouloir partir. 

— Julian, tu connais mon identité, Carlos la connaissait aussi, ce qui signifie que vous n'êtes plus les seuls. Je ne veux plus prendre le risque de le voir être blessé. 

— C'est aussi à mon fils de prendre la décision. Juan connaît ce qu'il l'attend, les risques qu'il encourt, il est le nouveau chef du cartel, sa vie va être menacée en permanence. Il a besoin d'une femme forte, comme toi à ses côtés. Réfléchis bien avant de prendre ta décision, m'explique t-il en s'écartant. 

Je ne rajoute aucun mot, mon regard parle pour moi. Pour l'instant, j'ai besoin de m'éloigner de tout ça. Je dois partir et me retrouver. Je franchis les portes de l'hôpital sans me retourner. 

Adieu Juan, prends soin de toi. 

                      ***********

Quelques jours plus tard, dans un taxi prenant la direction de l'aéroport. Je repense à Juan qui est aujourd'hui sorti d'affaire et que je laisse derrière moi. Assise en première classe direction la France, je regarde à travers le hublot le ciel bleu du Brésil. En pensant à tout ce que j'ai vécu, mais également à ma famille que j'ai besoin de retrouver pour me ressourcer auprès d'eux. À l'aéroport Charles de Gaulle. 

Je retrouve mes parents et c'est un bonheur extrême qui m'envahit, je suis bien dans leurs bras réconfortants. 

PDV JUAN 

Réveillé par un bruit sonore, j'entrouvre les yeux, je reconnais cet endroit, l'hôpital. 

J'observe la pièce, les murs sont blancs et cette fois-ci, c'est moi qui me retrouve dans un lit, je baisse mon regard sur mon corps et m'aperçois que de multiples bandages le recouvre, Robert Santos ne pas louper. 

La panique me gagne, quand je pense à Alexandra, ma beauté où est elle ?

Je vois mon père se rapprocher de moi, me demandant de me calmer en m'expliquant que Sam n'est pas blessée et que toute notre famille est en vie. 

Je repose alors mon torse sur le lit reprenant un rythme cardiaque normal.

Je demande à mon père des nouvelles de ma mère et de voir ma beauté. Mais dans son regard, quelque chose se passe, j'entrevois de la peine. Mon père ne me répond pas, il me tend une enveloppe et là, je comprends. 

Mon paternelle me laisse seul dans la chambre prétextant aller se chercher un café. 

J'attrape l'enveloppe posée sur le drap et l'ouvre. 

Juan, 

Je m'excuse d'être une femme lâche, mais je ne pouvais pas rester. 

J'avais besoin de me retrouver avant tout. 

Mes sentiments envers toi n'ont pas changé, mais la peur de te perdre un jour, a pris le dessus. Tu mérites le bonheur. 

Ce n'est certainement pas avec une des femmes les plus recherchée du monde que tu le trouveras. 

Ne m'en veux pas. 

À bientôt, Sam. 

À la fin de ma lecture, je suis fou de rage, elle m'a laissé, putain ! Mais, je ne la laisserai pas s'enfuir loin de moi. Il en est hors de question cette femme deviendra mienne. Je plie sa lettre que je serre de toutes mes forces contre mon cœur. Me faisant la promesse de la retrouver quoi qu'il m'en coûte.

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