Chapitre 25

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En chemin pour la demeure des Santos, une escorte de voitures nous suit.

Nous devons bien être une trentaine armées jusqu'aux dents.

Le plan est assez simple, nous allons laisser les voitures à deux kilomètres et finir le trajet à pied. Une fois, tous les véhicules stationnés, nous faisons un dernier point avant de nous diriger droit sur nos ennemis. La tension monte en flèche, je sens mon cœur pulser dans ma poitrine puis la noirceur pénétrer mon âme. Ce soir, aucun cadeau de ma part ne sera fait.

Nous sommes à deux cent mètres de la bâtisse, Juan s'arrête et m'embrasse avec fougue, il me regarde droit dans les yeux, je peux voir tout l'amour qu'il me porte, mais également la peur dans ses prunelles qui me captive. J'espère qu'au fond de moi, je lui montre la même chose.

Nous sommes tous les deux, devant l'entrée, le portail s'ouvre, nous n'avons pas le temps de le franchir que des tirs résonnent déjà dans le parc de la demeure. C'est couché au sol que nous rampons pour avancer. Les hommes de Alejandro, nous ouvrent le passage malgré les heurts, je reste concentrée tout en gardant mon objectif en tête, Carlos.

Les corps des hommes tombent dans les deux camps, je vérifie que Juan n'a rien en jetant un bref coup d'œil dans sa direction, il est toujours présent à mes côtés, concentré dans sa tâche. Nous avons enfin le passage libre, je me lève, arme à la main suivie de Juan et les quelques hommes qui nous accompagnent. À l'intérieur de la maison, le silence règne, aucun résident n'est présent. La demeure est éclairée et c'est bien trop calme à mon goût, ça sent le piège à plein nez. Je reprends ma respiration avant de suivre Juan qui me fait un signe de son pouce nous indiquant la direction à emprunter. Nous passons un couloir, franchissons une première porte qui nous emmène au sous-sol de la bâtisse. Nous descendons les marches, quand soudain un coup de feu retentit, nous nous immobilisons et observons chacun à sa façon d'où le projectile est parti.

Je positionne mon arme sur mon épaule puis cherche la ou les cibles à travers ma lunette de visée. J'aperçois l'homme qui nous a tiré dessus, il est prêt à nous fusiller, mais je suis plus rapide, ma balle n'a pas manqué sa cible. La détonation du coup de feu alerte plusieurs hommes, qui arrivent en courant dans notre direction. Je fais le signe prévu et tout le monde se prépare à contre-attaquer, nous sommes collés aux parois du mur de l'escalier. Un des gardes aperçoit un des nôtres bouger, il est prêt à déclencher son tir, mais cette fois-ci, c'est Juan qui est le plus rapide, il s'échoue au sol avec deux balles logées en pleine tête. Nous finissons par abattre un à un les hommes de mains de Carlos. Nous continuons notre progression en épiant le moindre mouvement pouvant venir de tous les côtés.

Quelques mètres plus loin, c'est un grand hall que nous franchissons avec plusieurs portes qui s'offrent à nous. Nous sommes sept et décidons de nous répartir en petit groupe pour fouiller chaque pièce .

Je m'apprête à franchir la deuxième porte, quand je tombe sur Anita, attachée par les mains, suspendue par une chaîne à une poutre du plafond. Son corps a été roué de coups, le dégoût et la haine prennent le dessus quand je vois son visage ensanglanté.

Putain ! Je vais le défoncer ce fumier.

Juan à mes côtés sert les poings, en voyant l'état de sa mère, elle respire à peine. Je mitraille à plusieurs reprises la chaîne, elle finit par céder et Juan s'empresse de la retenir avec l'un de nos coéquipiers. Anita respire encore, on la confie à l'homme qui se trouve avec nous. Il la prend dans ses bras tout en jurant.

— Il faut la remonter au plus vite, elle a besoin de soins, conseillé-je d'une voix sans appel.

L'homme acquiesce et par en courant suivi d'un autre qui vient de le rejoindre.

J'espère qu'ils arriveront à temps et surtout sain et sauf.

Nous ne sommes plus que cinq, le plus dur nous attend, il faut que nous retrouvions Carlos et ses parents, au plus vite avant qu'ils ne nous échappent. Je continue de déambuler dans les différentes pièces lorsque, je suis saisie par le cou tout en étant propulsée vers l'arrière, ce n'est pas des gardes, ni Juan, car je ferme la marche. J'ai juste le temps de me débattre et de prononcer le prénom de Juan, qu'un coup donné à la nuque me fait sombrer dans les ténèbres.

Je suis réveillée, par des bruits de fouet qui résonnent au sol avant que la lanière ne martèle mon dos. Les yeux bien ouverts, je remarque que je suis en sous vêtement. Je tente de me relever, malheureusement mes mains sont liées à un pilier. Je grogne de frustration et de douleur quand le cuir frôle mon dos et claque sur mon échine.

J'entends le rire sadique émis par mon agresseur, Carlos. C'est donc lui qui se trouve derrière moi. Il accentue son désir de vengeance en passant ses mains sur chacune de mes plaies faites avec le fouet. La rage et la haine envers cet individu abject augmente à chacun de ses touchés.

— Humm ma douce, ton sang a bon goût, je vais te faire souffrir jusqu'à l'évanouissement, puis te violer avant de t'exécuter de mes propres mains, est ce que mon cadeau de victoire te convient ? m'interroge t-il de son air victorieux en venant se placer face à moi.

Je ne réponds pas ce qui énerve Carlos qui m'envoie une gifle magistral qui me fait voir trente six chandelles. Il me laisse me remettre tandis qu'il se lèche les lèvres avec envie au vue de la bosse qui s'est formée à son entrejambe.

— J'adore te voir soumise beauté, je comprends pourquoi Juan a été envoûté par ton corps, j'aurais peut-être dû revoir mon choix, susurre-t-il à mon oreille.

Carlos me détaille d'un regard fou, tout en caressant ma poitrine de sa main libre, j'en ai la nausée. Il m'aide à me relever et me maintenir droite, il se presse contre moi et pose sa bouche sur la mienne. Je le laisse faire, lorsque je sens qu' il souhaite aller plus loin, je choppe sa lèvre et la mord jusqu'à sang. Il se recule, se passe les mains dans les cheveux et explose de rire, ses yeux sont rouges et ses pupilles dilatées. Serait il possible qu'il soit drogué? En tout cas s'il pense m'effrayer c'est loupé, néanmoins je reste à l'affût de ses moindres faits et gestes. Ça ne manque pas quand il se rapproche et me colle une gifle, je redresse ma tête et lui crache au visage. Ses lèvres s'élargissent de plus belle. Je l'observe toujours silencieuse, je le vois sortir un couteau de son dos.

Carlos s'approche de nouveau, son corps emprisonnant le mien, avant de me détacher et me poser sur un lit d'hôpital ou il me lie une main et le pied opposé.

— Toi et moi, nous allons jouer à un jeu, une bonne réponse, je te touche puis caresse une partie de ton corps, une mauvaise réponse de ta part ou le silence et je te transperce la peau d'un coup de couteau. Tu as bien compris les règles beauté?

J'opine du chef n'ayant pour le moment aucune solution pour me sortir de ce merdier.

— Bien Alexandra, s'exprime Carlos en frôlant mon bras de sa lame.

Putain, comment sait-il mon prénom ? Je n'ai pas le temps de trouver la réponse que Carlos m'interrompt en pleine réflexion.

— Très bien, le jeu reprend. Première question pour qui as tu accepté d'exécuter ce contrat ?

— Tu le sais très bien, Anita.

Carlos me dégrafe mon haut et vient malaxer ma poitrine avant de titiller mes tétons avec sa langue. Bordel, j'en ai des hauts le cœur, mais je reste stoïque. S'il savait réellement qui est le commanditaire, j'aurais pris déjà plusieurs coups de couteau.

— Deuxième question, Alexandra est réellement ton vrai prénom ?

Je lui réponds que non et sa lame me perfore mon épiderme en plein milieu de mes seins, un filet de sang s'écoule, tandis que je sers les dents.

— Mauvaise réponse, tu t'appelles bien Alexandra, tu te fais appeler Sam en souvenir de ta sœur jumelle, morte à l'âge de trois ans d'une pneumonie vrai ou faux ?

Je finis par lui dire oui. Carlos est prêt à me toucher à une autre partie de mon corps quand je décide enfin qu'il est tant de me rebeller, je le laisse s'approcher de mon intimité et quand j'estime le moment venu, je serre au maximum mes genoux au niveau de ses tempes. Je le dirige au maximum au bord de la table où je suis actuellement et lâche ma prise.

Sa tête vient cogner violemment le bord. Il est sonné, j'en profite pour me libérer et descendre malgré les douleurs et saisir son couteau. Cependant Carlos reprend ses esprits et me saute dessus en me plaquant au sol, ma tête le cogne et un liquide chaud dégouline de mon crâne, pourtant je continue ma lutte malgré ma tête qui tourne, je me défends comme je peux ayant perdu la seule arme qui se trouve plus loin dans la pièce.

Je prends des coups-de-poing dans les côtes, aux joues, Carlos en prend tout autant de ma part, je suis essoufflée, je ne vais pas tenir longtemps. Je reprends une dernière inspiration et lui assène un coup de tête en dernier recours. Carlos tombe sur mon corps inerte tout comme moi. Heureusement je suis la première à reprendre mes esprits et je me tortille dans tous les sens afin de sortir de cette position, malgré le sang qui m'aveugle.

Je réussis et rampe comme je peux pour attraper le couteau à quelques mètres de nous. Carlos est un sacré dur à cuir, j'ai à peine le couteau dans les mains, qu'il m'attrape par l'une de mes chevilles et me ramène à lui, il me retourne de nouveau, se positionne sur moi, me fait lâcher le couteau, quand soudain la porte vole en éclat.

Nous tournons la tête en direction de celle-ci.

Des hommes apparaissent, mais je ne peux pas les distinguer, ma vue est troublée par le sang. Je reconnais la voix qui donne l'ordre de me lâcher.

Carlos tourne sa tête en direction de cette voix et crie :

— Jamais, elle a tué Blanca !

Un bruit de tir résonne dans la pièce, je ferme les paupières un court instant et en les ouvrant, le corps de Carlos tombe sur le mien, me coupant mon souffle.

Des pas s'approchent, une ombre d'un homme se baisse et dégage le corps de Carlos. Je reconnais l'odeur de cette personne, Juan. Il est à mes côtés, m'aide à m'asseoir, m'essuie le visage et me bande la tête, il m'enfile son pull et me serre dans ses bras. Je respire à nouveau, il me maintient quelques minutes contre son torse avant de m'embrasser. Je me redresse en m'appuyant sur lui et nous repartons à la recherche des deux dernières personnes à exécuter.

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