Chapitre 24

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Après une nuit mouvementée en compagnie de Juan qui était insatiable, c'est un lit vide que je laisse. Juan a dû me quitter au petit matin pour éviter d'être suspecté par les Santos. Habillée et lavée, je rejoins sa mère dans la salle à manger.

Je déjeune, encore la tête dans le brouillard. Anita me laisse un peu de temps, avant de prendre la parole et de me demander comment s'est passée l'exécution de Blanca.

Je lui révèle en détail mes faits et gestes, son regard quand je parle affiche de la tristesse. Après tout, je comprends son ressenti, elle a perdu sa nièce la nuit dernière. Pourtant je ne suis d'aucun réconfort pour elle. J'ai tellement vu de personnes mourir autour de moi que je suis restée imperméable ou presque à la perte d'un proche. Après mes explications, j'aide Anita à faire un brin de ménage puis la quitte. J'ai besoin de m'évader, de me défouler et faire le point sur ma mission qui va très vite dégénérer à mon avis. Je quitte la grange, une arme glissée dans mon dos et pars au pas de course dans la forêt.

Je suis en plein exercice de tir dans une clairière, quand des bruits de pas s'approchent. Je me cache le plus discrètement derrière un tronc d'arbre puis attend que la personne arrive à mon niveau.

Je retiens ma respiration, prête à intervenir, quand l'ombre de la personne est assez proche. Je soupire de soulagement en reconnaissant Juan également sur ses gardes. Je quitte ma planque et le rejoins.

Mon beau brun aux yeux émeraudes est venu nous donner des nouvelles du clan adverse. Mais avant d'en révéler plus sur le sujet, il s'approche de moi et m'embrasse comme un désespéré. Lorsqu'il me relâche, je suis essoufflée et mon corps brûle de désir. Je le fixe, reprends contenance le sourire aux lèvres et Juan m'expose les plans de son frère, sa voix est emprunt de doute et de peur.

— Sam, Carlos est dévasté par la perte de Blanca, il a mis en place une chasse à l'homme ou plutôt de femme. Il te

recherche dans tout le cartel. Une grosse somme d'argent sera remise à

la personne qui te ramènera morte ou vive, annonce t-il en serrant les poings.

— C'était à prévoir, j'ai tué Blanca sous ses yeux, rétorqué-je en observant la forêt.

— Je sais mais je ne le laisserai pas faire. Je ne veux pas te perdre, reprend t-il en déposant un baiser sur ma tempe.

— Malheureusement tu connais aussi bien que moi les conséquences de mon acte.On doit avertir Anita, l'interpelle-je en ressentant un frisson glacé me traverser l'échine.

— Reste sur tes gardes, je pense avoir été suivi, même si j'ai pris toutes les précautions.

Nous rebroussons chemin et sommes proches de la grange lorsque je stoppe Juan dans son élan par le bras. Il ne comprend pas pourquoi au début, mais quand je lui montre du doigt la scène, qui se déroule au loin sous nos yeux, Juan acquiesce d'un mouvement de tête. Anita est embarquée à quelques mètres de nous par les hommes de mains de Carlos. On peut voir de là où on se situe qu'elle est menottée.

Je dois intervenir, ils ne sont que trois, c'est jouable. Je requière à Juan de ne pas bouger, mais il me retient, je fronce les sourcils ne comprenant pas son geste.

Il me montre à son tour une seconde voiture roulant à vive allure, je reconnais cette sportive et surtout l'homme qui en descend, Carlos. C'est la rage au ventre, que nous restons où nous sommes, observant le spectacle de la prise d'otage. Soudain un bruit assourdissant nous oblige à nous coucher au sol. Les enfoirés ils ont mis le feu à la grange. Je savais que j'aurais dû aller les affronter. De rage je sers les poings car je viens de perdre mes armes et le peu d'affaires que j'avais qui se trouvaient à l'intérieur. La troisième manche est gagnée par Carlos car sans flingue je ne pourrais pas lutter. Je relâche un soupir de frustration tandis que Juan pose sa main sur ma hanche me ramenant à lui avant de murmurer à mon oreille:

— Ne t'inquiète pas pour ce que tu as perdu, je me charge moi-même de la liste d'affaires dont tu auras besoin. Nous devons sauver ma mère, c'est la priorité. Écoute, je vais devoir joindre mon père au plus vite, il va nous envoyer du renfort.

— Nous n'avons pas le temps pour ça, Juan, tu sais très bien comment Carlos se comportera avec ta mère. Anita ne résistera pas longtemps.

— Sam, on ne fait rien tant que mon père n'est pas informé de la situation. Tu ne pourras rien faire seule, ils sont beaucoup trop nombreux, explique Juan, son corps vibrant de toutes parts de colère.

— Alors, je dois m'introduire dans la demeure des Santos, annoncé-je sûre de mon coup.

— Hors de question ! C'est beaucoup trop dangereux.

— On n'a pas le choix Juan, ou ta mère sera morte dans quelques heures. Il faut qu'on pénètre à l'intérieur, insisté-je.

Juan réfléchit quelques secondes puis se saisit de son téléphone, le met sur haut-parleur et appelle Julian qui décroche aussitôt.

— Bonjour fils, que se passe t-il ?

— Maman a été enlevée, il faut que tu nous aides de l'intérieur du cartel, nous avons besoin d'aide pour la sauver.

— C'est une plaisanterie Juan, comment cela a pu se produire? questionne Julian sur un ton de reproche.

— Je pense que Carlos me soupçonnait d'être en contact avec Sam, quoi que maintenant, ses soupçons sont avérés puisqu'il a vu ma voiture.

— Sam est à côté de toi? Si c'est le cas vous êtes où ?

— Oui, elle est avec moi à la grange.

— Bien, rejoignez le bar Le Rebellos, dans trente minutes. Je préviens le patron qui est un infiltré pour qu'il réunisse quelques-uns de nos hommes. N'oublie pas que quand vous serez là-bas, tu demandes à parler à Alejandro de la part de JM, il vous fournira ce dont vous avez besoin ainsi que des hommes pour vous aider.

— D'accord papa.

— Sam je compte sur toi pour sortir ma femme en vie. J'arrive au plus vite, Juan fait attention à toi mon fils.

Juan coupe la communication et nous nous dépêchons de rejoindre son véhicule au plus vite. Nous sommes devant le bar comme prévu. C'est un pub miteux qui sent l'odeur du tabac et de l'alcool, plusieurs hommes sont en train de picoler ou jouer aux cartes.

Juan s'approche du bar et demande à parler à la personne concernée, le fameux Alejandro.

Un homme se présente à nous, deux minutes plus tard, un grand gaillard tout en muscle, chauve, avec une balafre sur la joue. Juan lui annonce que nous venons de la part de Julian.

— OK, il m'a prévenu suivez-moi, ordonne t-il.

Alejandro nous fait un signe de main, nous empruntons un long couloir situé à l'arrière du bar. Notre acolyte s'arrête une porte, qu'il ouvre quand nous la franchissons , je suis surprise de voir une remise d'armes cachée par une trappe dans la réserve.

Il y a de tout, des pistolets, des armes d'assauts, des bazookas et des bombes.

Alejandro nous demande de nous servir, je me saisis en premier d'un gilet par balle, puis d'un AK 47 avec deux chargeurs remplis, de quelques grenades et d'un couteau.

Juan lui prend également ses armes et de quoi se protéger. Nous sortons de la pièce et rejoignons le bar où les hommes présents, tout à l'heure, sont maintenant armés. Nous sommes enfin prêts à en découdre. Alejandro donne les dernières consignes à ses équipes avant d'emprunter les véhicules. Dans le 4x4 qui nous même chez les Santos, je sens déjà couler en moi l'adrénaline, mon cœur bondir à un rythme effréné et la haine parcourir l'ensemble de mon corps. Je suis fin prête à en découdre au plus vite, que le combat final commence.

Carlos Santos, tu es ma prochaine cible, que la dernière manche commence.

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