Chapitre 21

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Novembre 2014

Je cours le plus vite possible, mais pas facile avec mon Ak 47 et le sac à dos de plus de 20 kilos dans le dos .

Nous sommes tombés dans une embuscade.

Je dois absolument trouver un endroit pour me cacher, pour pouvoir faire tomber les têtes de nos assaillants.

Je trouve une petite cahute, qui m'a l'air abandonnée.

Je pose mon arme et mon sac au sol , essoufflée , je prends à plusieurs reprises des goûlées d'air, avant de reprendre une respiration correcte.

J'observe, repère, à travers une petite lucarne qui fera l'affaire , pour me mettre en position.

Je vérifie que mon fusil est bien chargé, le positionne collé à mon épaule et mon index sur la gâchette, j' attends avec impatience nos ennemis.

Ce jour là j'abats plus de dix hommes mes balles franchissant la tête ou le cœur , à chaque fois. Les renforts arrivent quelques heures plus tard pour nous sortir de ce piège à rat. En sortant de ma cachette, j'ai pu apercevoir une multitude de blessés ainsi que de morts dont les corps étaient encastrés les uns sur les autres.

De nos jours

Je reviens au temps présent , je n'ose même pas tourner la tête, de peur de voir Juan au sol. Je slalome dans les ruelles, mon cœur tambourine, mon souffle se fait plus court, je dois me planquer. En voyant plusieurs voitures stationnées au bord de la route, je décide de me faufiler dessous l'une d'entre elles, en attendant que les coups de feux cessent.

Je ferme les yeux, essayant de contrôler ma respiration devenue saccadé. Après avoir retrouvé un brin mon calme.

J'entends le bruit de plusieurs pas rapides se diriger vers moi. Je retiens mon souffle et ne bouge plus, quand des bas de jambes passent sans s'arrêter. Je suis persuadée qu'ils me recherchent, mais comment savaient-ils que je serais présente dans cette discothèque ce soir ?

Je me suis à peine fait remarquer, sauf si Juan joue sur les deux tableaux, me souffle ma voix intérieure. Si c'est le cas c'est un homme mort, même si à cet instant mon cœur se compresse dans ma poitrine à cette pensée.

Je sors de ma réflexion, quand cette fois ci des mains apparaissent sous mes yeux. Une voix d'homme en train de chuchoter me parvient aux oreilles . Mon palpitant accélère de nouveau, merde cette fois-ci je suis fichue!

— Sam, tu es là, sors de ta cachette ma beauté, prononce Juan en montrant son visage.

— C'est bon tu peux sortir , je te garantis sur ma propre vie, que tu ne risques rien.

Je réfléchis un long moment avant de glisser et réapparaître sous les deux billes vertes de Juan qui me détaille de la tête au pieds avant de soupirer soulagé .

Il s'approche de moi et vient me prendre dans ses bras, me serrant avec force contre son torse. Ne répondant pas à son étreinte, Juan s'écarte de moi en me fixant d'un mauvais œil avant de me cracher à la figure tout ce qu'il pense à cet instant . Je l'observe stoïque, les bras croisés attendant qu 'il finisse par se calmer de lui-même.

— Désolé pour tout. Écoute moi les tirs que tu as entendu n'étaient pas dirigés envers toi.

C'est un gang adversaire qui était au courant de mon retour du Mexique et qui a tenté de m'éliminer. Carlos ayant reconnu la voiture, est immédiatement sorti pour me protéger.

Je sais que tu n'en penses pas un mot, mais je t'aime et je ne te souhaite aucun mal.

— Ok, réponds-je gardant toujours la même position.

— Tu es énervante tu le sais ça? Juste un OK et rien d'autre? patiente-t-il en me fixant les sourcils froncés avant de reprendre.

— Je... enfin pour en revenir à ta fuite du bar, ce que tu as vu ce soir c'est mon quotidien journalier avec Carlos. Mais après ton départ précipité, j'ai discuté avec lui. Je lui ai annoncé que pour le bien de tous je devais rentrer et que pour les sorties nocturnes, je ne souhaitais plus en faire sauf si cela concerne le business. Ma beauté, je n'ai absolument pas supporter, de voir la femme que j'aime plus que tout, quitter le club sans une once de regard, à mon égard. Surtout que celle-ci a par la suite souhaité notre séparation. Désolé pour toi, mais je refuse de mettre un terme à notre relation. Dorénavant ça sera toi et moi face à la mort, que tu le veuilles ou non. Je t'ai dis et hurlé, que je ne t'abandonnerais plus et c'est le cas dès à présent.

Face à ces révélations, mon être s'enflamme, mon cœur se réchauffe de bonheur, personne au grand jamais, même pas mes parents m'ont parlé avec une telle sincérité comme Juan vient de le faire. Lorsqu'il se rapproche de moi et ouvre ses bras, cette fois-ci je n'hésite pas et viens me blottir en le serrant fort avant de nous embrasser avec fougue sous les yeux de quelques noctambules.

Une voiture s'arrête à nos côtés, nous obligeant à nous séparer. En tournant la tête, je reconnais l'homme de main d'Anita. Juan me demande de monter pour que je sois plus en sécurité. Je rigole car il a tendance à oublier qui je suis. Cependant en y réfléchissant bien , je n'aurais pas fait grand chose avec un simple couteau de poche contre une horde d'assaillants.

Juan se penche une dernière fois lorsque je suis installée en venant déposer un baiser tendre sur mes lèvres. Il ferme la portière en s'écartant et regarde la berline filer. Le temps du trajet de retour, je repense à cette soirée, un sourire se dessine sur mes lèvres.

Bien que je veuille à tout prix éloigner Juan, il revient toujours vers moi, me prouvant à quel point je suis précieuse à ses yeux.

Mais pour combien de temps encore voudra t-il de moi ?

Je vais devoir dans peu de temps tuer des personnes qui pour la majorité d'entre elles seront ses proches. Je suis ni plus ni moins qu'une machine de guerre, qu'on a formée pour assassiner sans une once de pitié.

C'est ce que je suis devenue depuis cinq ans et que je serais toujours jusqu'à la fin de ma vie.

Juan m'aimeras tu toujours ? En découvrant réellement qui se cache sous les aspects de Sam. La vraie femme qui malgré sa cruauté a su ouvrir son cœur.

Je soupire à plusieurs reprises et secoue légèrement ma tête pour me remettre les idées en place. Je dois cesser de penser à lui et me concentrer sur mon objectif.

À notre arrivée devant le portail de la demeure d'Anita. Je souffle un bon coup ouvre la portière avant de pénétrer dans la maison, tout en espérant ne pas la croiser. La soirée a été riche en événements et émotions, mais je ne ressens pas l'envie d'en parler pour autant avec elle.

Lorsque je pénètre dans le hall d'entrée, c'est le silence des lieux qui m'accueille. Soulagée de l'absence de mon hôte, je pars prendre un bon bain afin de me détendre physiquement.

Je m'allonge par la suite et suis surprise de sentir deux bras m'enlacer me ramenant au corps se trouvant dos à moi. Je ne me défend pas car cette odeur corporelle qui flotte dans la chambre, je la reconnais parfaitement. Juan est là dans mon lit et lorsqu'il prononce un " dors bien ma beauté."

Je finis réellement par sombrer dans les bras de morphée.

C'est en sursaut, la peau moite, que je me réveille suite à un cauchemar. Je passe une main sur le matelas, mais Juan n'est plus dans le lit, la place où il dormait est déserte mais encore chaude. Je me frotte les yeux pour vérifier l'heure puis bois un verre d'eau avant de me rallonger, n'espérant plus qu'une chose maintenant que tout se termine au plus vite. Je désire retrouver ma vie, non pas que celle-ci me déplaise, loin de là. Je me sens bien auprès de Juan, mais je sais qu'un danger me guette. Je ne suis donc plus en sécurité au Brésil, ici ma vie est en permanence menacée et je crains de perdre la vie dans ce pays qui n'est pas le mien.

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