Chapitre 10

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Deux jours que je n'ai pas vu Leonor et en ce jeudi matin c'est elle qui vient me réveiller. Je suis heureuse de la retrouver à mes côtés.

Elle ne me parle toujours pas, voire très peu,  mais son regard est annonciateur de bonne nouvelle, laquelle ? Je ne saurais le dire. En attendant d'en découvrir un peu plus, je me lève en silence et me dirige vers la salle de bain. Leonor m'aide à me laver et nettoyer mes plaies. Elle poursuit ses efforts en me tendant une robe noire courte, qu'elle nous à mon cou, tandis que je la l'observe dans le miroir surprise. Un sourire éclaire son visage suivi d'un hochement de tête quand je prononce le prénom d'Anita. Je souris de joie à mon tour, car je vais enfin pouvoir m'extraire de cette prison qu'est cette chambre en me rendant au cimetière. Ma délivrance est proche tout comme ma vengeance. Je reviens sur terre lorsque Leonor me fixe délicatement une arme sur ma cuisse non blessée. En se relevant, elle me met un stylo dans mes cheveux pour attacher mon chignon, ce que je trouve plutôt étrange. C'est alors que pour la première fois depuis mon séjour ici j'entends le timbre de sa voix, elle s'approche de moi et murmure près de mon oreille que l'objet disposé dans ma chevelure n'est autre qu'une fléchette immobilisante. Je la remercie de son aide précieuse et nous quittons la pièce, pour revenir dans la chambre où Juan patiente assis sur le lit. Il se redresse puis me fixe intensément, en me détaillant de la tête aux pieds. Il congédie Leonor avant de m'ordonner de le suivre. 

Assise à l'arrière du 4x4 sous la surveillance de Juan et l'un de ses hommes, mon compagnon de route m'indique la direction que nous empruntons. Je suis impatiente

d'arrivée et de graver le code puis de m'enfuir. Évidemment je ne me gênerai pas pour faire tomber quelques têtes au passage, même si je dois y laisser ma vie.

À genoux devant la stèle d'Anita, je grave à l'aide d'une épingle le code demandé tout en comptant le nombre d'hommes qui m'entourent, ils sont sept en tout avec Juan. Je vais devoir être rusée afin de pouvoir m'échapper du moins si j'y arrive. De nouveau sur mes pieds, je m'avance vers les gardes dos à moi, qui sont tellement absorbés par leurs conversations, qu'ils ne prêtent plus attention à moi. Ils sont pratiquement tous en groupe, hormis deux gardes qui se trouvent aux côtés de Juan, qui lui, est au téléphone c'est donc le meilleur moment d'agir puisque aucun d'eux ne se soucis de moi. Je fais comme si de rien n'était puis en profite pour saisir mon arme et tirer sur l'homme le plus proche. Je le touche en plein tête et il tombe comme une feuille à même le sol. Toutes les têtes se tournent dans ma direction et Juan donne l'ordre de m'abattre.Mon cœur bat à toute vitesse dans ma poitrine alors que l'adrénaline pulse dans mes veines et qu'un sourire carnassier s'étire sur mes lèvres. Je tire une seconde fois et ne manque pas ma prochaine cible. Les coups de feux fusent dans tous les sens me frôlant sans pouvoir m'atteindre alors que je cours pour me cacher. J'entends Juan hurler contre ses hommes qui me cherchent activement, un homme passe à côté de moi, mais ne m'aperçoit qu'au dernier moment. 

Dommage pour lui car il s'écroule au sol tout comme les deux précédents. 

Je m'empresse de quitter ma planque à quatre pattes, mais avance avec difficulté la douleur à ma cuisse et à mon bras se réveillent. Je trouve une autre cachette et ne bouge plus, je reprends mon souffle et observe discrètement mes assaillants. Je vois les corps tombés, mais ce ne sont pas mes tirs qui les mettent au sol, c'est se de Juan qui les abat chacun leur tour, mais pourquoi je ne comprends plus rien? Je suis tellement absorbée par la scène qui se joue devant mes yeux, que je sursaute quand il se 

rapproche de plus en plus de la place où je me situe. 

— Allez Sam, sors de ta cachette c'est toi contre moi maintenant ! Crie t-il en s'avançant. 

Je réfléchis à la va vite, quand l'image de Leonor me mettant le stylo dans mon chignon me revient en tête. Je m'apprête à  attraper le crayon, cependant, je n'en ai pas le temps, car un coup donné à l'arrière de mon crâne m'assomme. Malgré le mal de tête qui s'empare de mon être, je peux tout de même sentir se poser sur moi les mains d'une personne qui me fouille et se saisit de mon arme. Je discerne une deuxième personne qui se rapproche et s'abaisse à mon niveau pour me ligoter avant d'être  soulevée du sol et positionnée dans les bras d'une personne. Il me semble reconnaître  l'odeur corporelle de l'inconnu, mais  une piqûre dans mon cou, me met définitivement k.o et je plonge dans l'obscurité la plus complète, sans connaître qui sont ces individus, n'y le lieu où l'on me transporte. 

J'émerge en grimaçant et en me tenant les tempes de mes deux mains, je referme mes paupières aussitôt et gémis suite aux  élancements douloureux qui pulse sous mon crâne. Des flashs me reviennent peu à peu en tête. Le cimetière, les trois hommes que j'ai abattu, Juan et le coup reçu à l'arrière de ma tête. Je grogne et ouvre de nouveau les yeux, je me trouve dans une voiture, une personne est tournée vers moi puis me tape causette. Lorsque je reconnais cette voix , je soupire d'agacement et me passe les paumes de mains sur le dessus de mes yeux avant de poser des questions.

— Tu peux m'expliquer ce que je fous dans cette voiture ? Prononcé-je d'un ton emplit d'amertume.

— On t'a enlevé, ça ne se voit pas? Rétorque Juan en se marrant comme un gamin.

— Cesse immédiatement de te comporter comme un gosse et balance moi la vérité à la place.

Juan arrête de se foutre de ma gueule, jette un coup d'œil à la lunette arrière et le couperet tombe.

— Comment te l'expliquer… je suis ici en mission et cette mission c'est toi, m'annonce t-il droit dans les yeux.

Je le fixe stupéfaite avant de reporter mes pupilles sur l'homme qui conduit. Il est mastoc, ne m'est pas familier et surtout il n'a aucun tatouage au cou. Si Juan ne rentre pas plus dans les détails, mission ou pas mission je jure que je vais m'occuper de son cas.

— OK et où allons-nous ? 

— Je ne dirais rien, c'est une surprise beauté, rétorque t-il en me lançant un clin d'œil avant de se retourner.

Putain! Je vais le tuer, il m'épuise à se la jouer de la sorte. Je décide alors de me taire et d'observer le paysage en cherchant une option pour m'évader. Bien évidemment c'est sans compter sur mon tortionnaire qui en décide autrement et rompt le silence.

— Sam, tu n'as toujours rien compris n'est-ce pas ?

—  En effet, je ne comprends plus rien, qu'est ce que toi et ta bande me voulaient ?

— Rien, juste t'aider. Mais laisse moi t'expliquer avant de m'interrompre. Alors, nous deux ici présent te dirigeons à un endroit où tu seras en sécurité et tu pourras accomplir ta vengeance.

J'explose de rire avant de me reprendre face à son air sérieux.

— Tu as très bien entendu Sam, c'était le plan. 

— Le plan, mais de quoi tu parles Juan?

— Tu vas très vite, le découvrir ma belle.

— Putain ! Arrête de te foutre de ma gueule et de m'appeler beauté ou belle, éructé-je prête à l'étrangler.

— Ok, ne t'énerve pas ma beauté, mon poussin, mon amour, c'est mieux pour toi ? 

— Tu me fais chier, connard, enculé de première, ça te va rétorqué-je sur le même ton.

Nous sommes interrompus par le chauffeur qui nous annonce notre arrivée. Juan pivote sur son siège face à la route, puis se saisit de son téléphone. 

— Anita, c'est Juan, oui elle va bien, nous sommes devant le portail, à tout de suite, annonce t-il avant de raccrocher.

Je n'en crois pas mes oreilles, la Anita que je connais n'est pas morte? Mais qu'est ce que sait encore ce bordel? Bon sang quel foutu contrat j'ai accepté, pour me retrouver dans une merde pareil ! Je ne pouvais pas prendre plus simple et ben non, pourquoi ? Par ce que j'adore prendre des risques et que je suis qu'une stupide gonzesse, sans cervelle parfois. À ce moment précis, je me demande encore ce qu'il va bien pouvoir m'arriver quand les battants en fer forgé du portail s'ouvrent ?

Fin de ce chapitre.

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