Chapitre 9

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Février 2015–Mali.

De retour à la base, je rejoins ma tente émue et en colère d'avoir perdu un de mes coéquipiers et retourne tout ce qui se trouve sous mes mains. Une fois avoir extériorisé, je me rends au poste de commandement, pour faire mon rapport sur le guet-apens dans lequel nous sommes tombés. Les lieutenants me demandent le bloc où sont assignés les prisonniers. Devant les locaux un adjudant m'attend, nous pénétrons ensemble à l'intérieur jusqu'à une porte de cellule où il s'arrête. Il m'ordonne de rentrer à l'intérieur et de me défouler à souhait. Je lève un sourcil interrogateur, pas certain d'avoir bien entendu son ordre. Cependant son hochement de tête me confirme que j'ai parfaitement compris. Il la déverrouille et je m'avance en restant sur mes gardes un pistolet à la main. Je zieute rapidement ce qui m'entoure avant que mes yeux ne tombent sur un homme assis sur une chaise, menottes aux mains et pieds. Quand il ancre son regard au mien je n'hésite pas une seconde et tire deux coups...

De nos jours 

Je me redresse difficilement, le cœur battant, la respiration saccadée. Les draps sont mouillés suite aux gouttes de sueur qui dégoulinent le long de mon corps.

Putain de cauchemar!

Je me dirige à la salle de bain avec difficulté pour me passer un coup d'eau sur le visage et observe l'étendue des dégâts sur ma peau. Des hématomes parcourent son  ensemble et c'est en soupirant d'agacement que je retourne me coucher, mais une surprise m'attend...Juan est assis sur le lit en train de discuter avec le médecin face à lui.
Je m'approche d'eux et me rallonge sans leur prêter la moindre attention. Le docteur me salue avant de s'occuper de mes plaies. Je le vois grimacer lorsqu'il retire le pansement de ma cuisse. Il se retourne vers Juan et grogne de mécontentement en remarquant que du sang a transpercé le pansement. Il fronce les sourcils, en découvrant que ma plaie est de nouveau ouverte et infectée. Il relève sa tête fixe Juan d'un mauvais œil, soutenant son regard glacial, on pourrait presque voir les mots dans leurs regards. Le médecin désinfecte ma jambe et je serre les dents pour éviter de hurler, ma peau est à vif, je me débats. Juan est obligé d'intervenir afin de me maintenir. Il s'est glissé derrière moi, me serrant fermement dans ses bras et immobilisant ma jambe intacte avec la sienne afin de finir les soins et me recoudre pour la deuxième fois. Je suis en transe, ma tête tourne, ma vision se trouble, je perçois à peine la voix de Juan qui me murmure des: "chut, ma douce ça va aller". Pour tenter de m'apaiser.

Non, mais qu'est-ce qu'il lui prend, à ce connard ?

Le médecin a terminé de me panser  la cuisse puis de m'injecter un antibiotique. Il demande à Juan qu'on me fasse d'autres injections tous les matins, pendant deux jours et que si je ne suis pas remise d'ici ce délai, on devra m'emmener à l'hôpital.Juan se détache de moi et raccompagne le professionnel de santé avant de revenir se rasseoir à mes côtés. Il me caresse la joue de sa main droite calleuse tandis que je dévie la tête, n'ayant aucune envie qu'il me touche. Sa réaction est étrange, ce que je ne supporte pas. Juan prend son téléphone, appelle Carlos et lui demande de passer dans la chambre. À peine avoir rompu la communication, son frère pénètre dans la pièce surpris de voir Juan allongé à mes côtés. Il ne dit pas un mot, mais n'en pense pas moins. L'aîné lui explique la situation et appelle une servante, afin de venir s'occuper de moi.

Fiévreuse aujourd'hui, aucun mauvais traitement ne me sera fait avant que je ne sois rétablie complètement. Une domestique arrive je m'attends à voir Leonor, mais ce n'est pas elle. C'est une jeune brune aux yeux caramel qui entre à sa place un plateau plein de nourriture en main. Je prie intérieurement pour que celle qui m'a transmis des armes ne se soit pas fait attraper. Les deux jours suivants comme prévu on ne m'a pas violenté, c'est tout le contraire qui s'est passé. Juan s'est occupé de m'administrer la dose d'antibiotique journalière, il a même dormi dans la chambre. En gros il ne m'a quasiment pas quitté une seule fois.

Je ne saisis pas son changement de comportement soudain.

Troisième jour de convalescence, je n'ai plus de fièvre, le docteur de la famille est venu constater par lui-même mon état de santé et il a clairement annoncé que j'étais sortie d'affaire.

Ma vengeance va pouvoir s'abattre sur cette famille. Je me délecte d'avance. Mais avant cela, je dois me rendre sur la tombe d'Anita graver le code comme il était dit sans me faire choper. Juan quitte enfin la chambre et  je produit un léger raclement de gorge, afin qu'il se retourne vers moi, il attend que je m'exprime.

— Pourrais-je me rendre sur la tombe d'Anita? 

Il me regarde surpris et hésite avant d'acquiescer d'un mouvement de tête. 

— Quand ? Demandé-je impatiente.

— D'ici deux ou trois jours si tu n'es pas morte avant, répond-il d'un ton glacial.

Sans un mot de plus de sa part, il se tourne puis sort de la chambre.

Je me sens soudain seule, la présence de Juan me manquerait-elle? C'est bizarre et étrange. Non c'est impossible ce mec n'est qu'un égocentrique qui m'a battu en me laissant presque pour morte. Ce n'est uniquement qu'un passage à vide malgré le fait qu'il est veillé sur moi. 

Juan

J'ai enfin quitté cette pièce, enfermé depuis plus de deux jours avec elle, mes hormones étaient en eines ébullitions envers cette femme meurtrière, mais d'une infime beauté . Je commençais sérieusement à avoir du mal à gérer surtout la nuit lorsque son corps de rêve venait se coller au mien. 

Je me dirige dans mon bureau, convoquant Carlos afin de lui annoncer que j'autorise Sam a se rendre sur la tombe d'Anita même si j'en connais les raisons. C'est moi-même qui ait ouvert la lettre afin de la protéger. Je sais que dès notre retour les sévices recommenceront. 

Je dois tout faire pour l'en empêcher, le jeu a assez duré.

Je vois mon faux frère se diriger droit sur moi comme un fou furieux en entrant, je pense qu'il veut des explications, suite à mon changement de comportement.
Carlos se trouve à deux pas de moi, je m'apprête à me lever, mais n'en ai pas le temps. Je me prends en pleine tronche un crochet du gauche, ce qui a pour effet de me faire me rasseoir sur mon fauteuil. Je lui jette un regard noir, me tenant la mâchoire.

Il ne pas loupé ce con!

— Qu'est-ce que tu fou Juan ? Explique moi ! Tu as décidé de passer un pacte avec le diable ? Pourquoi tu l'autorises à sortir? Me crache t-il le regard noir.

— Carlos calme toi, si je la laisse sortir, c'est pour lui tendre un piège uniquement. 

Carlos lève un sourcil interrogatif, oh, tu peux si tu savais ce qui t'attends.

— Comment ça ? Explique-toi, Juan !

— Carlos, tu vas très vite le découvrir par toi-même, crois moi. Maintenant je dois te laisser, j'ai un rendez-vous avec un de nos alliés au Mexique.

— Juan ! Que comptes tu faire et est ce que père est au courant? Tu n'as pas fini de me répondre ! 

— Je le ferai plus tard, rétorqué-je lasse de l'entendre me hurler dessus.

Carlos sort de mon bureau et quelques secondes plus tard je fais de même vers la porte de sortie. Je grimpe dans mon bolide et file vers ma destination, la maison d'Anita.

Fin de ce chapitre.

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