Chapitre 7

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Je reprends mes esprits peu à peu, je sens une odeur mentholée parvenir à mes narines, je papillonne des paupières et suis surprise d'être toujours dans les bras de Juan. Je sais qu'ils veulent en finir avec moi et que la famille Santos va s'amuser un petit moment à mes dépends. Ma tête est mise à prix pour une grosse somme d'argent dans plusieurs pays. Une fois les idées bien en place j'observe les lieux sans pour autant savoir où il se dirige. La douleur se réveille et je grimace, mon bras, ma jambe me font un mal de chien ainsi que mon corps qui a été roué de coups.

Je distingue à chaque pas effectué que nous sommes dans un couloir en béton éclairé par des spots qui clignotent. Juan continue d'avancer, jusqu'à une porte en acier ouverte. Il pénètre à l'intérieur en resserrant son étreinte et je hurle ma souffrance.
La douleur irradie dans tout mon corps, mon cœur s'affole et des gouttes de transpiration coulent tout le long de mon front et dans mon dos. Juan détaille mes réactions et sourit avec un air sadique dans son regard. Mon enfer ne fait que commencer, cependant, je n'ai pas dit mon dernier mot, je me battrai jusqu'au bout. Je me crispe à cette pensée et me débat dans ses bras, sans m'y attendre il me balance au sol avec violence. Un craquement d'os résonne dans la pièce, mon dos me fait souffrir, ma vue se brouille et ma tête tourne. Juan se place face à moi un genou à terre, il fronce les sourcils, se penche à quelques centimètres de mon visage et appuie sa main sur mon bras blessé. Mon souffle se coupe quelques secondes, avant qu'un gémissement plaintif sorte de mes lèvres. Je ferme les yeux, puise le peu de force qu'il me reste, pour lui faire lâcher prise, cependant, trop affaiblie je ne fais que frôler sa peau. Il éclate de rire et me colle une gifle.

—  Putain Juan ! Je te rappelle qu'elle doit rester en vie. On doit savoir pour qui elle travaille, annonce Carlos en entrant dans la salle.

Juan, jure, se relève en défiant son frère du regard avant de lui répondre. 

— Démerde-toi tout seul avec elle.

Il tourne le dos et part dans la direction par où est arrivé son frère. 

Carlos se penche, le regard haineux passe ses bras sous mon dos et mes jambes, puis me soulève jusqu'à me déposer sur une table matelassée. Il me sangle chacun de mes membres et se pose sur une chaise. Juan refait son apparition en compagnie d'un homme grand, svelte et dégarni, vêtu d'une blouse verte qui doit avoir la cinquantaine. Il enfile une paire de gants en latex et un masque de protection.

Ça y est, mon heure a sonné.

Juan fait un signe de tête, au médecin ou au boucher, je ne saurais dire à cet instant ce qu'il est, cependant cet homme reste avenant car il me murmure qu'il est présent pour ôter les balles qui sont dans mon corps et qu'il s'excuse d'avance pour les douleurs que je vais ressentir. Il attrape un foulard qu'il glisse entre mes lèvres et commence son opération. Carlos vengeur du mal que j'ai fait à sa belle rehausse le dossier afin que j'assiste au déroulement. Le doc attrape un scalpel, soupire et commence par ma cuisse, il me fait une incision, écarte ma peau et plonge une pince pour extraire la première balle, mes cris sont étouffés par le foulard, mais la douleur étant trop vive à supporter je finis par m'évanouir.

De l'eau au visage et des gifles reçues au visage me font émerger peu à peu de l'obscurité. Je ne sais plus où je suis, je vois juste le même homme que tout à l'heure attendre un ordre. C'est Juan qu'il lui donne. 

—  Vous pouvez continuer, maintenant qu'elle est revenue à elle, ordonne-t-il de son air supérieur. 

De nouveau, la même souffrance que pour ma jambe, mais cette fois-ci Carlos et Blanca ont pris les devants et se chargent de me maintenir éveillée soit en me balançant de l'eau ou en me violentant. Le chirurgien termine de me recoudre et m'injecte un produit, encore une fois, je sombre et j'espère tout au fond de moi que ce sera la dernière fois.

Reveillée par la lumière du jour, dans une chambre inconnue, je me dégage des draps et m'aperçois que je suis en sous-vêtements, j'ai un bandage au bras, ainsi qu'à ma cuisse. La douleur se réveille et un grognement sort de ma bouche. Je réitère mon geste puis abandonne dans un râle de frustration. Je ferme les yeux et réfléchis à une manière de sortir d'ici, quand les souvenirs me reviennent. La salle obscure, le médecin, les frères Santos et Blanca.

Bordel, je dois sortir de cet endroit le plus rapidement possible.

La porte s'ouvre dans un grand fracas, me faisant sursauter de frayeur. Carlos est à  l'encadrement, sourire aux lèvres et un regard empli de haine. Il s'avance dangereusement et je me redresse en contractant ma mâchoire pour me redresser. J'évalue l'ensemble de la pièce pour pouvoir me défendre quand il se met à me parler.

— Tu ne trouveras rien ici très chère Sam, annonce-t-il en s'installant sur le matelas.

— Le crois-tu vraiment? Je peux te jurer que j'y arriverai, et comme promis, je vous exterminerai chacun à votre tour.

Il saute du lit, me détaille malicieusement, se recoiffe puis quitte la chambre sans prononcer le moindre mot, dans un rire diabolique. Mes nerfs se relâchent au fur et à mesure et je frappe le matelas de rage. Juan à son tour fait son apparition à son tour suivi du médecin.

— Comment vous sentez-vous ? Me questionne t-il en posant sa mallette sur le chevet.

Pour seule réponse, je lève mon majeur bien droit avec mon plus beau sourire. Le médecin me fixe ébahis alors que Juan s'approche du lit en s'appuyant sur ma jambe blessée de toutes ses forces.

— Hum, ce n'est pas la bonne réponse Sam, veux- tu répondre gentiment au docteur ?

Tout en serrant les dents, je fixe les deux hommes face à moi et leur donne une réponse qui semble leur convenir. Juan défait sa pression sur ma cuisse et demande au médecin de me soigner, tout en restant à mes côtés. Une fois mes plaies désinfectées, il change les pansements et termine par une injection. Juan se lève et raccompagne le médecin vers la sortie en me jetant des œillades qui pourraient presque me faire peur. Dans l'après-midi c'est au tour de Blanca de faire son apparition.

— Qu'est-ce que tu veux ? Dégage de cette chambre traîtresse !

Elle explose de rire face à ma répartie et vient me trouver le visage défiguré par la colère.

—  Je ne m'excuserai pas Sam, sache une chose, j'aime Carlos, je ne pouvais pas te laisser faire. Oui, je t'ai trahi, mais je ne regrette rien. Bref, j'allais oublier de te dire qu'Anita est morte cette nuit, on l'a tabassé à mort, elle a laissé cette enveloppe pour toi qui tu le devines déjà a été décachetée.

Blanca me la dépose sur le lit et quitte ma chambre, elle aussi en claquant la porte.
Je me redresse, comme je peux pour attraper l'enveloppe. Je repense à ce que m'a dit Blanca et mes mains se ferment en deux poings. Je respire un grand coup et attrape la lettre à l'intérieur avant de la lire. Je fais la promesse solennelle à Anita de la venger.

Un dicton dit : "que la vengeance est un plat qui se mange froid".

Je peux garantir qu'ils vont souffrir et mourir de la façon la plus abominable possible enfin si je ne crève pas avant.

Fin de ce chapitre.

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