Chapitre 5

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Trois jours que je suis au Brésil et le grand soir est enfin arrivé. La soirée organisée par la famille Santos a lieu dans quelques petites heures et j'ai hâte d'y être. En compagnie de Blanca et Anita dans le salon nous détaillons pour la énième fois le plan à suivre. Sachant que Blanca a été un très bon atout ces soixante douze heures, mes doutes sur elle se sont légèrement évaporés néanmoins je garde un œil sur la latino. Grâce à elle, j'ai pu en apprendre un peu plus sur chaque membre de la famille. La belle brune a manipulé à la perfection Carlos pour qu'il nous dévoile certains éléments dont je n'avais pas connaissance. Certains étaient intéressants à savoir, tels que les deux hangars maritime qu'ils possèdent au port de plaisance et le fait que Juan prendra la tête des différentes entreprises de leur paternel, dans quelques mois après le mariage de son frère. Hormis ces deux informations, rien d'intéressant n'est arrivé jusqu'à mes oreilles.

Le plan ficelé, nous n'avons plus qu'à aller nous préparer chacune dans nos chambres. Pour ce grand soir j'ai choisi le costume d'une déesse grec, qui se compose d'une robe longue blanche évasée vers le bas, la taille ceinturée d'un foulard marron. Une fois vêtue, j'en profite pour me sangler la cuisse avec un holster dans lequel je glisse mon flingue. Je vérifie à travers la psyché que mon arme ne soit pas visible et file à la salle d'eau pour le maquillage et la coiffure. Une fois parais je quitte mon antre et rejoins les filles dans la salle à manger qui sont sublimes, Blanca a opté pour un costume de diablesse qui fait ressortir ses formes voluptueuse et Anita est déguisé en femme pirate. Nos sacs en mains et les masques sur le visage nous quittons la demeure direction la forteresse des Santos.

Après plus de vingt minutes de roulage nous voici arrivées. Je claque la portière et commence à sentir l'adrénaline courir dans mes veines. Je vais devoir me contrôler avant de commettre une erreur. Je ferme les yeux un instant et tente de réfréner mes pulsions. J'inspire l'air extérieur à plusieurs reprises et ma sérénité un brin retrouvée, nous empruntons l'allée qui remonte vers l'entrée. De l'endroit où nous nous trouvons, nous pouvons déjà voir la foule d'invités faire la queue et entendre la musique qui résonne. À quelques centimètres de l'entrée, je me répète le plan dans ma tête, tout en gardant un sourire de façade. Petit un, Blanca doit distraire Carlos en l'emmenant à l'étage, où j'interviendrai une fois le sms de Blanca reçu pour m'informer que son soi-disant petit ami est endormi afin de lui décocher une balle en pleine tronche. Petit deux, Anita quand a elle fera tout son possible pour retenir Rosa Santos et son époux en les emmenant dans le jardin et trois c'est là ou ça se complique, je vais devoir être rusée comme un renard pour attraper dans mon filet Juan. Comment je n'en ai pas la moindre idée? Hormis en le séduisant, ce que j'estime complexe vu sa personnalité de meneur.

A quelques pas de la porte d'entrée, nous attendons notre tour, pour accéder à la demeure. Nous présentons les pass aux gardes, puis pénétrons dans le couloir qui nous mène droit à la salle de réception. La famille Santos n'a pas lésiné sur les moyens, la décoration est somptueuse. Je vois ou passe l'argent récolté de leurs différents trafics et des habitants de la ville et franchement ça me fout les nerfs vifs. J'observe la pièce et cherche chaque accès de sortie ainsi que les coins les plus sombres. Mon regard se lève vers l'étage et je m'aperçois que beaucoup de gardes circulent armés jusqu'au dents. Je prends Anita par le coude, la fait venir à mes côtés en lui désignant d'un signe de tête discret les hommes de mains. Elle suit chaque mouvement que je lui indique et grimace légèrement de me chuchoter que ça risque d'être compliqué d'exécuter les deux frères. Chose que je confirme, cependant je la rassure malgré les risques encourus. Je ne compte pas me désister.

Carlos déguisé en Al Capone s'approche dans notre direction et Blanca à mes côtés frétille d'impatience. Je reste persuadé qu'elle ne me pas tout révéler, son comportement me le prouve, lorsqu'il l'embrasse avec passion une fois leur baiser rompu il nous salue tandis que je détaille ma latino du coin de l'œil où je distingue dans ses yeux couleur chocolat de l'admiration envers l'homme face à elle. Je n'ai pas le temps de la prendre à part et de lui demander des explications, que Juan à son tour nous rejoins, il est encore plus élégant que son frère à son bras se tient une belle blonde à la peau satinée, portant une robe rouge de grand couturier certainement. Tous les deux forment un couple idyllique digne des plus grands magazines.

Mais, plus pour longtemps, songé je.

Juan fait les présentations et reste en notre compagnie un bon moment, son regard vert émeraude suspicieux posé sur moi. A cet instant des milliers de questions m'assaillent le cerveau. Se doute-t-il de quelque chose ? Où de qui je suis ? Je ne laisse rien transparaître et finit par m'excuser pour rejoindre le bar avec Anita. Sur le chemin nous croisons Rosa et Roberto, qui viennent à leur tour nous accueillir, pour nous indiquer la table où nous serons installées pour le dîner. En vérifiant les noms accrochés sur un verre à ballon, je suis étonnée par l'absence du prénom de ma troisième comparses enfin si je peux toujours la nommée ainsi.

La soirée suit son cours, après le discours de Rosa qui nous remercie de notre présence. J'informe Anita que je sors prendre l'air afin de mettre en œuvre le plan. Elle me glisse discrètement les clés de la voiture et je file rapidement vers la sortie pour aller revêtir la deuxième tenue. Une fois ma nouvelle transformation terminée, je dois la retrouver à notre point de rendez-vous à côté du plus grand palmier sur le côté gauche de la maison. J'emprunte les quelques marches qui mènent au parking quand des frissons recouvrent ma peau, signe d'un danger. Je détourne à plusieurs reprises mais aucune présence suspecte se trouve dans mon dos.
Sur le point de déverrouiller la berline, des bruits de pas percutent le sol gravillonné .

Merde ! Ce n'est pas le bon moment.

J'abaisse ma main prête à saisir mon arme, lorsque, je suis retenue par le poignet par des doigts rugueux. En un seul coup, l'individu m'oblige à me retourner, mon corps vibre de rage, prêt à en découdre avec la personne qui me retient. Mes doigts sont déjà fermés formant deux magnifique poings en envoyer dans la tronche de....Juan qui me maintient les bras pour éviter les coups prêts à partir.

- Houla, tout doux, beauté, je ne voulez pas te faire peur. Est ce que tout va bien ? Demande-t-il en caressant mes phalanges afin que j'ouvre mes mains.

- Oui ça va, mais j'aimerais récupérer mon bras, prononcé-je faussement.

Il me relâche mais pour autant mon interrogatoire n'est pas terminé.

- Pourquoi es- tu sortie, ma belle, la soirée ne te convient pas ?

- Pour prendre l'air, je ne suis pas à l'aise dans ce genre de soirée. J'allais rentrer dans un petit moment. Pourquoi ?

- Bien dans ce cas accepterais-tu que je reste avec toi ? Je n'apprécie pas non plus ce style de réception.

Hé, merde fait chier, je ne vais rien pouvoir faire, s'il me colle au basques. Réfléchit Sam.

- Et tu fais quoi de ta compagne ? Feinté-je pour me débarrasser de lui.

- Oh tu parles de Marie, ne t'inquiète pas pour elle. Elle est payée par mon père et n'a point de mots à dire.

Merde, merde et encore merde, mais quel connard ce mec , je vais vraiment avoir du mal à les abattre tous, s'ils s'evertuent à foutre en l'air tous mes plans.

- Bien, tu peux rester le tant que je fume, m'exprimé-je en attrapant une cigarette.

Juan accepte en gardant le silence, une fois la tige de tabac éteinte, je n'ai plus le choix que de retourner à l'intérieur. Néanmoins ce n'est pas du tout la même intention pour le fils aîné de la famille, qui m'attrape de nouveau par le coude et me colle à son torse pour me chuchoter à l'oreille.

- Je sais qui tu es beauté, tu es Sam et l'une des meilleures tueuses à gages au monde.

Je n'ai pas le temps de réagir ou de rétorquer l'inverse, qu'une aiguille est plantée dans mon cou. Une brûlure atroce embrase mon corps qui me lâche d'un coup entièrement paralysé, seuls mes yeux restent ouverts. Juan me retient contre lui en faisant signe à deux gardes de se rapprocher. Il me balance contre eux et leur donne l'ordre de m'emmener là où ils savent. Les deux hommes valident la demande en me traînant au sol, direction la forêt.

Putain fait chier ! Je me suis fait avoir en beauté cette fois-ci.

Les gardes continuent leur marche sur le chemin, lorsque je ressens des fourmillements aux pieds et que mon sang circule à nouveau. Serait-il possible que le tranquillisant ait été mal dosé, si c'est le cas c'est une belle aubaine pour moi. Je continue de me laisser faire jusqu'à ce que nous arrivions devant une petite maisonnette.
L'un des hommes me lâche en me poussant vers l'autre pour ouvrir la porte, mais le bois a trop travaillé et l'ouverture lui est impossible. ll demande de l'aide à son partenaire qui me jette au sol tel un poids morts. Je tombe lourdement sur mes paumes, m'écorchant par la même occasion les genoux, plus aucun d'eux prête attention à ma personne et c'est le moment idéal afin d'intervenir. Je me redresse et me jette sur le garde le plus proche, il n'a pas le temps de réagir que je lui tranche la gorge, il tombe aussi sec au sol dans un bruit sourd, son sang giclant de son cou ,l'autre garde est tellement surpris que j'en profite pour saisir mon arme et tire à deux reprises. L'une d'elle se loge dans sa jambe et l'autre en plein cœur, lui aussi tombe raide sur le feuillage.

Je m'empresse de quitter en courant pour alerter Anita du piège tendu par la famille Santos. Je suis tellement absorbée par ma course que je n'entends pas venir au loin, sur ma droite, le bruit d'une fléchette qui de nouveau transperce mon cou. Mon corps se fige et tombe à la renverse avant que l'obscurité m'entraîne avec elle dans ses bas fond.

Fin de ce chapitre.

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