Chapitre 2

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De bon matin, je me lève fière et le sourire aux lèvres, j'ai tué cette espèce de gros pervers en même pas cinq jours d'investigation. Alors qu'il était recherché depuis plusieurs semaines. Un contrat assez simple dans le fond, mais éprouvant. 
J'ai réfléchi un long moment cette nuit et je vais accepter la mission que me proposent les Mexicains, sachant que je bénéficierai de leur aide. Ce n'est jamais facile d'intégrer un des plus gros cartels* au Brésil, mais bon soyons fous !

Je prépare mon petit déjeuner, prends mon portable et réponds au message de la veille tout en buvant mon café. Je leur dis que j'accepte, mais que je désire une somme d'argent plus conséquente . La réponse se fait quasiment instantanément, ils sont d'accord. Ils m'envoient tous ce qui se rapporte à ma mission par mail en début d'après-midi. Je me prépare et file au Cybercafé pour valider le contrat et recueillir 
toutes les informations nécessaires, concernant l'organisation, ainsi que les personnes qui se trouvent à la tête de l'organisation. De retour chez moi je me pose dans le salon avec un paquet de gâteaux et lis attentivement leurs consignes.

Je dois partir au Mexique dans une semaine. On me contactera pour me donner un point de rendez-vous, afin de faire les dernières mises en place . J'ai également accès à un jet privé qui me sera attribué, afin d'atterrir à Mexico et nulle part ailleurs. Lorsque j'attrape les fiches personnelles et les photos de mes futures victimes, je crois défaillir.

C'est qu'ils sont canons, bordel !

On n'imaginerait jamais avec leurs visages d'anges qu'ils soient à la tête d'un des plus grands cartels brésiliennes. Pour en avoir le cœur net, je décide de faire quelques recherches sur le net, je ne trouve malheureusement pas grand chose, malgré plusieurs heures de recherche. Dépitée, je ferme mon pc domestique et commence à préparer ma mission. 

Il est dix-huit heures , j'ai besoin de me défouler et rien de mieux que d'aller faire du sport dans une salle proche de chez moi. Je reviens vers dix-neuf heures trente épuisée, mais satisfaite d'avoir mis au tapis deux boxeurs ! Je désinfecte les plaies sous la douche, une fois mon repas ingurgité, je matte un film d'action et une fois celui-ci terminé, je décide d'aller me coucher. Allongée sous la couette, j'observe le plafond en réfléchissant à plusieurs plans pour intégrer le cartel brésilien, avant de finir par m'endormir le cerveau en ébullition.

                        ***********

La semaine est passée rapidement entre la salle de sport et les entraînements de tirs. 
Le jour du départ se rapproche, je dois absolument être parfaite, je n'ai droit à aucune erreur, surtout si je veux revenir en vie. Je boucle mes derniers sacs où sont planqués mes armes en double fond avec l'ensemble de mes accessoires et costumes. Dépose le tout à l'entrée pour être paraît demain matin.

Levée aux aurores, j'ai eu le temps de me préparer. Habillée légèrement d'un short en jean et d'un débardeur vert kaki, je rejoins la salle de main pour revêtir les derniers froufrous. Ma perruque châtain foncé au longs cheveux bouclée est en place, aucun de mes vrais cheveux ne dépassent. Les lentilles de contact de même couleur également, pas besoin d'auto-bronzant, ma peau est déjà hâlée. Je vérifie une dernière fois mon sac à main, mes faux passeports sont à l'intérieur ainsi que du liquide et les billets d'avions. 

Je verrouille mon appartement, prends tous les sacs, descend au sous-sol, range le tout dans mon coffre et allume le contact de ma voiture, pour prendre la direction de l'aéroport. Je suis garée à quelques mètres et regarde tout autour de moi par réflexe, que je sois pas suivie, rien à signaler. Je soupire soulagée puis pars m'enregistrer. Je passe bien sûr au détecteur, car la France est toujours en vigilance attentat. Tout est bon pour moi. Mes sacs ont déjà été pris en main par un douanier et un employé soudoyés, afin de faire passer mes armes sans aucun risque. Je monte dans le jet privé et on me souhaite un bon voyage. S'ils savaient pour quel motif je pars, je suis sûre que je serais déjà à la case prison, comme dans le jeu monopoly sans passer par la case départ.

Installée confortablement dans l'avion luxueux pour de nombreuses heures de vol. Je regarde l'hôtesse de l'air m'expliquer les consignes de sécurité. Une fois son blabla terminé et le décollage amorcé, je détache ma ceinture puis attrape mon nouveau pc que j'installe sur la table en bois massif. Je revois les informations et les différents plans à suivre que je me suis noté.
Arrivée en fin d'après midi à Mexico, où la chaleur est abominable, j'essuie du revers de la main les gouttes de sueur qui coulent de mon front et à la nuque. Une fois la douane passée, l'adrénaline monte d'un cran, je la sens pulser dans mes veines et aux  battements irréguliers de mon cœur.

Je me dirige d'un pas pressé aux toilettes comme convenu. Je récupère mon sac où mes armes se trouvent en vérifiant que rien ne me manque. Je place mon flingue dans ma besace et sors du hall principal. 
A l'extérieur de l'aéroport, je me saisis de mon portable pro et compose le numéro donné, pour signifier ma présence . On me communique l'adresse d'un bar où je dois me rendre. Je hèle un taxi et lui indique l'endroit où il doit me déposer. Après une bonne heure de route à être secouée dans tous les sens, me voici devant la devanture qui me donnerait presque des frissons. 
Je remercie le chauffeur, sors mes bagages du coffre et paye la course. 
Assise en terrasse, je commande une bière comme il était convenu. J'observe discrètement les gens qui m'entourent, prête à sortir mon gun à la moindre embrouille.

Après plus de cinq minutes d'attente, une jeune femme s'approche de moi et me demande dans sa langue natale si je suis bien Sam. Je le confirme d'un mouvement de tête et elle tire vers elle la chaise en face de moi puis s'installe. Cette jeune femme est magnifique avec ses cheveux noirs ondulés lui arrivant jusqu'aux fesses avec des yeux verts et de très belles formes. Elle commande à son tour une boisson et commence les présentations. J'apprends qu'elle se prénomme Blanca, c'est la sœur d'un des chefs de la favela* qui va nous héberger pour cette nuit. Par la suite, nous intégrerons l'organisation brésilienne, grâce à Blanca étant la petite amie de l'un des deux frères qui dirigent et  surtout que je dois abattre. Après plus d'une heure de discussion, elle se lève de son siège, une fois sa bière engloutie puis me demande de la suivre. Je reste sur mes gardes, en tournant la tête dans tous les sens. 
Nous entrons dans la favela de son frère et celle-ci me montre notre logement pour cette nuit car nous partirons dès demain matin à l'aube pour le Brésil. 

En pénétrant dans la petite maison cosy, je ressens des picotements me parcourant le corps quelques secondes après être entrée dans la bicoque. Je déteste cette sensation qui me signale systématiquement un danger. Je sors instantanément mon arme de mon sac, prête à me défendre. Je me retourne en direction de la porte quand un homme grand, svelte à la peau mate et le crâne rasé se trouve devant moi. Il me détaille sans aucuns scrupules. Je déverrouille la sécurité de mon flingue et le tient en jout, mais Blanca intervient immédiatement en m'indiquant qu'il s'agit de son frère. Elle m'indique qu'il est venu uniquement m'apporter mon acompte  prévu au contrat, puisque le reste me sera donnée en main propre une fois ma tâche achevée.

Je le garde dans ma ligne de mire, avant d'abaisser mon bras, le fixant sans scier droit dans les yeux. Il se détourne quitte la maisonnette, s'immobilise puis revient sur ses pas pour nous avertir que ses hommes sont en planque tout autour de la maison et il quitte les lieux comme il est venu.
Blanca reste silencieuse quelques minutes, avant de prendre la parole. 

— Est ce que tu veux prendre une douche avant de manger ? demande-t-elle d'une voix douce. 

— J'aimerais bien oui, réponds-je toujours méfiante en saisissant mon sac sur la chaise.

— Ok , suis moi, rétorque-t-elle en me montrant un petit corridor d'un geste de sa main. 

Blanca, m'ouvre une porte verte à la peinture délabrée où se trouve la salle de bain. Je bloque la porte avec un petit meuble et pars me laver sans pour autant quitter ma perruque. Mes lentilles sont posées sur le rebord du lavabo dans leur étuis, ainsi que mes rechanges. Une fois terminée, je vérifie que rien ne traîne et reviens après un certain temps changée et plus fraîche qu'à mon arrivée. Mon hôte pour la nuit part à ma suite à la douche et je profite de son absence pour faire le tour rapide des pièces. Je reviens dans la cuisine quand j'entends l'eau se couper. Blanca s'attelle au repas pendant que je l'observe discrètement assise à table. Le dîner prêt, elle s'installe en face et elle répond aux questions que je lui pose sans rechigner. J'apprends qu'elle a perdu ses parents, lors d'une guerre de gang entre favelas adverses. Son frère aîné Pédro avec qui j'ai fait connaissance, l'a élevé en faisant son maximum pour qu'elle ne manque de rien. Puis un jour la sœur de sa mère vivant au Brésil, s'est immiscée dans leur vie pour devenir sa tutrice légale. Elle a donc passé le reste de son adolescence là-bas, puis fait la rencontre de Carlos et Juan Santos, qui ne sont autre que mes futures cibles. Ils sont reconnus comme étant les plus grands barons de la drogue au Brésil. 

Je fixe Blanca, dans le blanc des yeux, où je peux percevoir une pointe de regret lors de cette dernière affirmation. Ce qui me ramène et plonge dans une partie de ma jeunesse que j'aimerais oublier.

Novembre 2013

Je descends du toit, le chef de notre compagnie, me félicite de mes tirs, alors que le remords me tord les tripes. Mes larmes coulent toujours sur mes joues. car je viens de tuer deux hommes de sang froid. Mon cœur se serre un peu plus à cette pensée sordide.
Mon supérieur d'unité s'approche de moi, en me hurlant d'arrêter ces jérémiades plaintives. Je suis un soldat, qui ne dois ressentir aucun regret, face à mon geste accompli, pour avoir sauvé des vies. Un homme sans lois ni foi, n'aurait pas hésité une seule seconde à me descendre.

— Est ce vous avez compris soldat ! 

— Oui mon lieutenant ! 

Je reviens sur terre en observant Blanca. Est-elle vraiment prête à aller jusqu'au bout, ou bien me tendre un piège, en trahissant son frère et le cartel mexicain ? 
C'est les questions que je me pose en voyant ses mains trembler en finissant sa dernière bouchée de pomme de terre.
Je fais comme si de rien était, mettant mes réflexions en suspens. Je verrais bien par moi même si je dois lui faire confiance une fois sur place. Le repas terminé, je l'aide à débarrasser et pars me reposer. 

Le voyage et la mission que j'exécute ne font que commencer et je crains déjà le pire. Alors pour me rassurer, je m'empare de mon arme de poing, que je planque sous l'oreiller, prête à intervenir au moindre bruit qui pourrait me paraître suspect. 

Fin de ce chapitre. 

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