Chapitre 1

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Certains me connaissent sous mon nom de code Sam, d'autres se contentent seulement de demander mes services. Tueuse à gage depuis cinq longues années, je travaille pour différentes organisations : les gouvernements, la mafia et parfois même les plus grands cartels du monde!
Je n'obéis à personne ou presque. 
J'accepte les missions que l'on me donne si j'y trouve mon compte. 
Comment j'en suis arrivée là ? C'est simple, en fait. Personne ne sait qui je suis, ni à quoi je ressemble. J'ai l'avantage, car j'ai su garder mon identité secrète, durant toutes ces années.

Novembre 2013 - Au commencement 

J'ai quitté la maison parentale à l'âge de vingt-deux ans. Je n'avais pas de boulot, pas d'argent, des parents absents. Découragée et abandonnée à mon sort, je m'étais alors engagée dans l'armée comme on s'accroche à une bouée de sauvetage ! Je m'y suis découvert une passion et un véritable talent pour le tir , c'est tout naturellement que j'ai été formée comme tireuse d'élite pendant plus de dix-huit mois. 

Mon premier assassinat fut commandité par l'armée française, suite à une prise d'otages. Je m'en souviens comme si c'était hier ! 
J'étais postée sur un toit, juste en face du bâtiment, mon fusil d'assaut sur son trépied , allongée à même le sol et regardait à travers la lunette de visée. J'avais le premier terroriste en pleine ligne de mire ! Tout était silencieux. C'était le calme avant la tempête... 
Quand plusieurs coups de feu avaient retenti dans le bâtiment, les victimes tombaient une à une face contre terre. Il n'y avait aucune pitié dans le regard de cet assassin. Le chef m'avait alors donné l'ordre d'exécuter la cible, via mon oreillette. Mon coup était parti aussi rapidement que la consigne avait été donnée. Malgré ça des gouttes de sueur perlaient sur mon front. Mes mains et mon corps tremblaient sous l'effet de l'adrénaline ou de la peur d'avoir raté ma proie je ne saurais le dire. Cependant j'avais ressenti un pur moment de satisfaction lorsque cet être abject était mort . 

Étais-je donc devenue une femme sans pitié et sans cœur? C'était la question que je m'étais posée quelques secondes avant de me concentrer sur le deuxième homme à abattre . J'avais vu tout en détails, ma balle briser la vitre et venir perforer le crâne du deuxième preneur d'otages. Aussitôt, il était tombé au sol, inerte. J'avais réussi ma mission avec succès. Une fois mon matériel rangé, j'ai repris mon souffle, essuyais les gouttes de sueur qui dégoulinaient de mon front et rejoins mon escadron.

En descendant du toit, on m'avait félicité et à ce moment-là j'avais ressenti deux sentiments plutôt contradictoires : la fierté , mais aussi une profonde tristesse. Je venais d'ôter pour la première fois la vie à des êtres humains. 

De nos jours

Enfin de retour en France, mon pays natal, après une longue mission de six mois pour le compte du gouvernement américain. Ma cible : un des plus grands narcotrafiquants du pays. Quand j'y songe je l'ai eu en beauté à cet enfoiré. J'en ai bavé pour m'infiltrer et qu'il m'accorde sa confiance. J'ai dû assister à la vente de drogue et consentir aux viols de jeunes femmes et enfants, dans un écœurement le plus total, sans montrer la moindre compassion alors que mon corps bouillonnait de rage. La finalité dans cette histoire, c'est que j'ai réussi à manipuler le grand chef avant d'abattre ce fumier de première, par une balle en pleine tête ! Le gouvernement américain m'a gracieusement remerciée et mon compte s'est vu alimenter d'une coquette somme d'argent en espèce bien évidemment.

Les sacs posés sur le seuil de mon appartement, j'ouvre ma porte. En entrant, je me dirige directement vers les fenêtres, que j'entrouvre pour tenter de faire disparaître cette affreuse odeur de renfermé. C'est souvent comme ça, après des mois d'absence... Une fois l'air purifié, je referme les vitres et pars me réfugier dans la salle de bain. Devant le miroir, je retire ma perruque blonde, mes lentilles de couleur bleu et mes fringues avant de filer sous la douche. 
Détendue, je coupe l'eau et m'enroule dans une serviette propre. Je m'habille en vitesse avec ce que j'ai sous la main et quitte mon appartement dans le but de réapprovisionner mes placards. Après quelques courses à la supérette du coin, je retourne dans mon sanctuaire, range mes achats et prépare mon repas pour ce soir. 

                        ************

Installée sur mon canapé, je déguste mon plat tout en regardant attentivement les chaînes d'informations à la télé. 
Le présentateur parle d'un tueur en série qui serait recherché depuis plusieurs jours. Il aurait assassiné cinq jeunes filles aux traits similaires : brune, de taille moyenne et à la poitrine généreuse. Les unités spéciales dans ce domaine ont été déployées mais l'assassin est introuvable. Je ne sais pas pourquoi mais mon instinct se réveille à cet instant en visualisant la photo de la dernière victime. Quelque chose me dit que je vais être contacté dans peu de temps. Ça ne loupe pas lorsque la sonnerie de mon téléphone, réservé aux appels professionnels, résonne dans la pièce. Il s'agit des services secrets du gouvernement qui me proposent un contrat pour retrouver le dit "tueur" dont je viens juste d'entendre parler aux infos. Selon leurs sources, la police aurait déjà quelques pistes, mais aucunes suffisamment précises pour lui mettre la main dessus. Sans hésiter, j'accepte le contrat, demande à recevoir tous les renseignements disponibles via une adresse mail dédiée à mes missions et raccroche. 
A nouveau je quitte mon appart et rejoins le cybercafé qui se trouve à deux cents mètres.  Je commande un café et pars m'installer sur l'un de leurs ordinateurs, je tape mon adresse, ouvre le mail et commence ma lecture. 

Il s'agit d'un homme d'une quarantaine d'années. Grand et de forte corpulence. Il est veuf depuis deux mois, sa femme était brune à forte poitrine, tout comme les jeunes femmes tuées . Origine du décès : suicide. Elle a été retrouvée morte, pendue. « Mais bien sûr ». L'individu attaque ses futures proies dans un périmètre de 20km tout au plus. J'imprime les renseignements ainsi qu'une carte glisse les documents dans mon sac et retourne à mon domicile. Exténuée, par la journée que je viens de passer, je jette mon sac sur le canapé ainsi que ma veste et pars dans ma chambre pour une bonne nuit de sommeil.

A la sonnerie de mon réveil, je prends le temps de m'étirer, déjà las de cette nouvelle journée qui m'attend. Je profite du calme environnant pour effectuer un brin de ménage dans mon appartement. 
Au bout d'un certain temps, je pars enfiler une combinaison bleu marine, ma perruque brune et des lentilles de couleur verte. Je glisse mon arme dans mon dos, revêts mon blouson en cuir et quitte la maison direction le parking d'une grande surface pour voir si un homme similaire à la description se trouverait sur place. Pendant trois jours, j'effectue cette routine ennuyante et c'est dans ce genre de moments que le temps nous paraît infiniment long. Quatrième jour, stationnée sur le parking du magasin, je vérifie l'heure pour la dixième fois à ma montre. Quand un homme quitte son véhicule, il a l'air de correspondre aux critères qui m'ont été communiqués. Néanmoins avec l'obscurité qui vient de tomber j'ai un peu de mal à le discerner. C'est donc le plus naturellement du monde, que je quitte ma voiture et décide de le suivre. En entendant certainement mes pas, l'homme se retourne d'un coup vers moi. C'est bien lui, grand et gras, les yeux emplis de désir et un air pervers sur son visage bouffi. Il s'approche à grand pas, tandis que je me délecte d'avance des supplices que je vais lui faire subir. "C'est ça, allez, approche mon gros, bien", maintenant à moi de jouer. Je m'avance pour être au plus prêt de ma cible et d'un signe de tête lui indique de regarder mon côté droit ou dans ma main se trouve déjà mon arme, l'homme blêmi et se fige sur place, le piège est en train de se refermer sur lui.


Son regard lubrique vire à la peur et cette vision me fait sourire. Il doit me prendre pour une folle ! « Et oui, connard, pris à ton propre jeu. ». Je sens l'adrénaline pulser dans mes veines et la haine m'envelopper de plus en plus pour ce genre d'individus. De savoir qu'il n'a eu aucun scrupule pour violer et tuer ces femmes me donne la gerbe, mais surtout l'envie de le faire souffrir ! Je le fixe encore une fois avant d'amorcer mon premier tir, la balle vient se loger dans son bras gauche. Sous l'effet de la pression, il fait un pas en arrière et hurle de douleur. Insensible à cette réaction, je décoche une deuxième et une troisième balle pour la gloire. L'une part en plein dans ses parties intimes et l'autre dans la cuisse ! Lassée de l'entendre geindre, je tire ma dernière balle et vise son cœur. L'homme s'effondre au sol sous mon regard impassible. Je range mon arme et mon silencieux dans son holster et me dépêche de déplacer le corps à la vue de tous. Je sors mon téléphone et envoie un bref message avec le mot « Fait », puis quitte les lieux au plus vite.

A nouveau chez moi, je retire l'ensemble de mes accessoires et pars me doucher afin d'effacer toutes les traces de cette soirée. 
Le sang colore l'eau en rouge et je me délecte de cette vision. Apaisée, je termine de me laver puis décide d'aller préparer mon repas. Au même moment, une notification apparaît sur mon portable. Putain! Décidément, on me dérange toujours pendant que je mange. Je choppe l'appareil et ouvre le sms. Il est question d'un des plus grands cartels mexicain qui me demande de l'aide pour faire tomber un des plus puissants Narco du Brésil ainsi que sa famille. Pour m'infiltrer, j'obtiendrais de l'aide de personnes mexicaines déjà présentes au Brésil. J'hésite pour une fois... Plus d'une fois, j'ai failli y laisser ma peau. Je préfère prendre ma décision à tête reposée. Je pose mon téléphone sur la table basse, termine mon repas et pars me coucher. 
Demain, j'aurais les idées plus claires et je leur donnerais une réponse, favorable ou pas.

Fin de ce premier chapitre

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