XXXV - Père(s) et fils

14 minutes de lecture

Mercredi 25 juillet 2018, 13h00, à Milwaukie

- Quand est-ce que Papa et Maman nous rejoignent ? demanda Theo pour la cinquième fois.

- Je t’ai déjà répété que les parents ne viennent pas, c’est juste entre nous, lui répondit sa sœur en croquant dans son hot-dog.

Alors qu’ils se baladaient tranquillement en ville, Theo avait réclamé de la nourriture, et par chance, Ezequiel avait de l’argent sur lui. Ils s’étaient mis d’accord pour se rendre chez Mike’s, le roi des hamburgers. Les deux garçons dévoraient le leur tandis que Madeline avait choisi quelque chose de moins gros, et plus facile à avaler. Savoir que sa mère se trouvait en compagnie de Darryl et Carla, alors qu’elle venait de découvrir la terrible vérité la rendait malade.

- Pourquoi les parents sont restés à la maison ? Papa adore manger ici.

- Frangin, arrête de poser des questions et mange ton burger.

Theo s’exécuta, quand la porte du drive-in s’ouvrit, laissant entrer son entraîneur de baseball. La salle de restaurant n’étant pas très grande, Damin repéra presque aussitôt Theodore, accompagné de sa sœur, et d’un garçon qu’il ne connaissait pas. Le jeune homme hésita à aller saluer le petit groupe, puis se rappelant la conversation qu’il avait eu avec Theo la veille, il se sentit gêné. Si le frère avait deviné son attirance pour Madeline, qu’en était-il d’elle ? Même si elle le savait, est-elle intéressée ? La veille, Damin avait vu un garçon entrer dans sa voiture, et ils étaient partis ensemble. Qui était-il ?

- Damin ! cria Theo à travers le restaurant.

L’interpellé n’eut pas plus le temps de tergiverser, son élève lui faisant de grands signes pour qu’il le rejoigne. Armé de son plus beau sourire - et d’un regard charmeur -, il s’approcha de la table.

- Bonjour tout le monde, salua-t-il en arrivant à leur hauteur.

- Salut coach ! lui rétorqua Theodore, de sa bonne humeur habituelle.

Madeline lui lança seulement un sourire, tandis que Theo lui posait déjà mille et une questions. Aux côtés de la jeune blonde, un garçon à l’allure hispanique le jaugeait du regard, ne sachant visiblement pas son identité. Damin remarqua les chuchotements entre lui et Madeline, tandis qu’il essayait de se concentrer sur les paroles de Theo. Seulement, Damin n’arrivait à détacher son regard de Madeline. Tout lui plaisait chez elle, et ce, depuis qu’il l’avait aperçue accompagnant son frère à un entraînement. Ses cheveux couleur du soleil, ses yeux verts pétillants, sa silhouette élancée, et sa peau hâlée. Il avait même noté qu’elle possédait un petit grain de beauté sur la joue droite, une fois qu’il l’observait à la dérobée.

- …, hein, Damin ?

Le jeune entraîneur sortit de sa rêverie, tournant son visage vers Theo. Il n’avait aucune idée de la question de son élève, mais acquiesça. Hors de question de révéler qu’il était trop occupée à admirer sa sœur plutôt que de l’écouter !

- Super ! annonça joyeusement Theodore.

- Maintenant, laisse Damin aller manger tranquille, tu veux bien ? Désolée qu’il t’ait accaparé de la sorte, s’excusa-t-elle auprès du jeune brun.

- Oh, euh … c’est rien, je t’assure. Je vais vous laissez, bonne fin de journée !

Damin s’éloigna, après avoir adressé à Madeline un dernier sourire. Cette dernière rougit, et se hâta de se tourner vers Ezequiel pour cacher son visage cramoisi.

- Qu’est-ce qui t’arrive ? s’enquit ce dernier.

- Moi ? Rien. Je vérifiais si tu avais fini, j’aimerais rentrer à la maison.

Ezequiel lui lança un regard suspicieux, mais n’insista pas. Theo était à l’affût de leurs moindres paroles, et il était dangereux d’avouer quoique ce soit devant lui, sous peine de se le voir révéler à la mauvaise personne.

- D’accord, allons-y, alors, déclara le jeune espagnol, tandis que Theo finissait rapidement ses dernières frites.

Ezequiel alla régler la note au comptoir, pendant que Madeline nettoyait le visage maculé de ketchup de son frère à l’aide d’une serviette.

- Ça ne part pas, il faudrait de l’eau. Va vite aux toilettes te débarbouiller, le pressa Madeline.

En se retournant pour rejoindre son meilleur ami, la jeune capitaine se retrouva nez à nez avec Damin, qui venait s’installer à une table. Gênée, elle réfléchit à toute allure à une parole sensée à prononcer, mais elle ne trouva rien à dire.

- Ton frère est très doué, lui annonça simplement Damin, qui n’avait rien trouvé de mieux.

- C’est vrai. Il s’entraîne beaucoup à la maison, pour être l’un des meilleurs.

- Hmm … Je me disais, est-ce que …

- Vous êtes prêts ?

Ezequiel, qui avait payé la note, revenait auprès de Madeline pour rentrer chez elle. Sans le savoir, il interrompit ce qui devait être l’invitation de Damin à un rencard. Ce dernier, coupé dans son élan, sourit à Madeline avant de se diriger vers le fond de la salle. C’est à ce moment que revint Theo, débarrassé de toute trace de tomate, et le petit groupe partit, laissant Damin réfléchir à une autre approche.

***

13h30

Lorsque Madeline entra dans le salon, suivie de près par son frère, qui, pendant tout le trajet, n’avait cessé de parler de Damin, elle découvrit son père, assis seul dans le salon.

- Vous tombez bien, déclara-t-il d’une voix rauque, comme marquée par les larmes. J’ai à parler à Ezequiel.

L’intéressé, qui ne savait pas encore s’il devait être heureux d’avoir enfin trouvé la véritable identité de son père, ou s’il devait en vouloir à Darryl pour son comportement, avança vers le père de famille silencieusement. Madeline proposa alors à Theo d’aller s’amuser dans la salle de jeux, et ce fut quatre à quatre qu’ils montèrent les marches.

- Je pense que je te dois des explications, ainsi que des excuses, commença Darryl. Je sais que depuis le départ de Josh, il te manque un père dans ta vie. J’aurais dû prendre la responsabilité de mes actes, mais Naomi venait de disparaître, et notre famille n’avait pas besoin de ça à l’époque. Plus le temps passait, et moins je trouvais l’occasion d’annoncer à tous que c’était moi, ton père biologique. Quand Carla m’a glissé un jour que Josh était parti parce qu’elle le lui avait révélé, sur le coup de la colère, je lui en ai beaucoup voulu. En faisant cela, elle t’a privé de ton père, alors que Josh était fabuleux dans ce rôle. Il t’aimait plus que tout, et il était fier de t’avoir comme fils. J’ai essayé de le contacter, pour m’excuser et lui demander de revenir auprès de toi, mais il n’a plus jamais pris mes appels, ni répondu à mes textos. Si j’avais su où il était parti, je m’y serais rendu. En vouloir à Carla n’était pas la solution, car le premier fautif, c’était moi. L’aventure que j’ai eu avec ta mère n’a duré que quelques mois, et c’est déjà bien assez. Nous avons eu un enfant, et j’aurais dû l’assumer, je ne le sais que trop bien. Peut-être tout aurait-il été différent. Peut-être que Josh serait encore ici, à Milwaukie. Je ne peux pas revenir en arrière, mais sache que si je pouvais le faire, je ne ferais rien pareil. Nous avons toujours été proches nous deux, et c’est sûrement la meilleure chose que j’ai pu faire te concernant. De cette façon, j’espère avoir été une sorte de figure paternelle dans ta vie, même si, ce dont tu avais réellement besoin, c’était de ton père. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’avoir perdu ma famille, et c’est la pire chose qui pouvait m’arriver, mais je ne peux en vouloir qu’à moi-même. Je ne sais pas ce que tu veux faire, maintenant. Si tu décides de ne plus m’adresser la parole, je comprendrais. Si, au contraire, tu veux essayer de nouer de nouveaux liens avec moi, je suis prêt. La seule chose que je te demande, c’est de ne pas être en colère contre ta mère. Si elle ne t’a jamais avoué la vérité, c’est parce qu’elle savait que je ne voulais pas qu’elle le fasse. Je pensais que le secret était enterré à jamais, mais je me trompais. Tout est de ma faute, pas la sienne, et j’en suis profondément désolé. J’espère seulement que tu pourras me pardonner, car crois-moi, c’est ce que je veux réellement.

Le souffle court, Darryl observait attentivement son fils, attendant une quelconque réaction. Ezequiel, qui était encore sous le choc de tant de révélations, ne savait plus trop où il en était.

- Si Mamá avait été célibataire, qu’aurais-tu fait ?

- Je ne peux pas te répondre. À l’époque, Josh était là, et il était aux anges d’avoir un enfant, surtout lorsqu’il a appris que tu étais un garçon. J’avais une excuse pour me cacher, et cette excuse, c’était lui. Pour moi, tu allais grandir entouré de tes parents, Josh et Carla. Je ne faisais pas partie du tableau. J’étais jeune, et ne pas assumer ma responsabilité de père m’arrangeait bien, surtout que j’avais mes études de droit à finir. Je n’aurais jamais cru que l’histoire tournerait aussi mal.

- Et mes yeux ? Josh ne s’en ait jamais rendu compte ?

- Avant ta naissance, il pensait dur comme fer que tu aurais sa corpulence à lui, mais la douceur et la gentillesse de ta mère. Pour les yeux, il pensait que tu les aurais marrons, comme Carla et lui. Alors, quand il a découvert que tu les avais verts, c’est vrai qu’il a été étonné, mais sa mère les avais aussi verts, alors il pensait que tu les tenais d’elle. Moi, dès que je te voyais, tu étais un rappel à mes devoirs manqués. Je savais que tu étais mon fils, et pas seulement à cause des yeux. Tu es vite devenu un petit garçon bagarreur, un peu agressif, avec un très fort caractère, et ça, c’était moi tout craché. Encore aujourd’hui, j’ai parfois l’impression de me voir dans une glace. On se ressemble beaucoup Ezequiel, et c’est pour cette raison que je sais que tu avoir du mal à me pardonner. Mais je serais patient, fais-moi confiance.

- Nous n’avons rien à voir, Darryl, déclara sèchement Ezequiel. Je ne tromperai jamais la femme que j’aime, et je n’abandonnerai jamais mon enfant, même s’il naissait alors que je n’ai que vingt ans.

- Tu n’en sais rien, Ezequiel. La vie, elle ne se passe jamais comme prévu. Tu es persuadé que tu ne feras jamais de telles choses, puis un jour, tu te lèves le matin et tu te rends compte que ça fait presque vingt ans que tu mens. C’est comme ça.

Ezequiel ne trouva rien à répondre, et ne désirant pas s’emporter alors que la situation était déjà très délicate, il sortit prendre l’air. Assis sur les marches du perron, il ferma les yeux, tentant de calmer la rage qui bouillonnait en lui. Il aurait voulu hurler à Darryl toute la douleur et la peine accumulées depuis tant d’années. Il aurait voulu lui crier qu’à cause de lui, il avait fait souffrir sa mère, ce qu’il avait du mal à se pardonner. Il aurait voulu lui faire comprendre qu’en plus de priver un fils de son père, il avait aussi privé un père de son fils. Mais Ezequiel décida de ne pas laisser sa colère s’exprimer, et ce fut à Faith qu’il pensa. Elle, qui était si calme et si douce. Pour le jeune espagnol, sa petite amie respirait l’apaisement et l’amour, et il voulait lui faire honneur en se gardant d’éclater toute sa fureur. Penser à elle lui donna une envie irrépressible de la voir, et sans prévenir quiconque chez les Peterson, il courut vers Filbert Street.

***

14h10

- Les enfants ? interpella Evelyn, qui rentrait tout juste d’une promenade en solitaire.

- Maman ! l’accueillit joyeusement Theo, en se ruant dans les bras de sa mère.

Cette dernière le serra de toutes ses forces, respirant l’odeur sucrée de ses cheveux. L’espace de deux petites heures, son fils lui avait terriblement manqué.

- Tu vas bien, Maman ? s’enquit Madeline, le visage rongé par l’inquiétude.

Evelyn acquiesça, lui souriant aussi sincèrement qu’elle le pouvait. Mais Madeline ne fut pas dupe, les yeux de sa mère trahissant son immense tristesse.

- J’ai appelé Tante Mary tout à l’heure, et elle nous invite tous les trois chez elle, à Monterey, annonça Evelyn, en se gardant bien de dire qu’elle avait pleuré à chaudes larmes, suppliant sa sœur de la réveiller de cet horrible cauchemar.

- Youpi ! s’enthousiasma aussitôt Theo, qui aimait beaucoup son cousin Christopher, avec qui il avait seulement deux ans d’écart, le fils de Marilyn étant le plus âgé.

- Je savais que ça te ferait plaisir. Tante Mary nous propose de prendre le premier avion et de la rejoindre dès que possible. Elle est en vacances et veut profiter de nous au maximum.

Madeline, dont la nouvelle la réjouissait peu, voyait d’un mauvais œil la fuite de sa mère. Certes, elle était immensément blessée, et Madeline le comprenait parfaitement, mais partir en Californie n’était, selon elle, pas la bonne solution au problème.

- Tu es sûre que c’est une bonne idée, Maman ? la questionna-t-elle. On devrait peut-être attendre, histoire de … régler les choses.

- Chérie, j’ai besoin de prendre un peu l’air. De voir de nouvelles têtes, et de me baigner dans l’eau de la Californie. Et j’ai vraiment besoin de retrouver Marilyn. Tu n’as pas envie de prendre quelques jours à la plage, toi ?

- Je ne peux pas, Ezequiel a besoin de moi.

- Ça veut dire que tu vas pas venir avec nous ? l’interrogea Theo, la moue déçue.

- Non, frangin, je ne vais pas venir. Peut-être que je vous rejoindrai, mais je n’en suis pas certaine.

- Fais comme tu veux, chérie, mais sache que nous aussi, on a besoin de toi.

***

18h30

Par chance, Evelyn avait trouvé deux places sur un vol à destination de Monterey pour la journée même. Madeline se trouvait à l’aéroport de Portland, et venait de déposer sa mère et son frère. Ce dernier avait réclamé à sa sœur qu’elle vienne avec eux chez leur tante, mais la jeune capitaine avait été catégorique : elle ne pouvait pas laisser Ezequiel tout seul. Theo n’avait pas compris pourquoi son grand frère de cœur avait tant besoin d’être entouré, lui qui était « si fort pour se défendre », mais Evelyn l’avait pressé pour prendre leur vol, ayant, elle, parfaitement compris de quoi il s’agissait.

Madeline monta dans sa voiture, et démarrant pour rentrer à Milwaukie, elle appela Ezequiel. Durant l’après-midi, sa mère et elle avaient longuement discuté, et Evelyn avait appris à sa fille nombre de choses sur Josh. Cette dernière, qui connaissait mieux que personne Ezequiel, savait qu’il accepterait ces nouvelles informations avec plaisir.

- Allô ? annonça Ezequiel en décrochant.

- C’est moi, Ezi. Tu es chez toi, là ? J’ai plein de choses à te dire.

- Oui, je viens de rentrer du parc. J’ai passé l’après-midi avec Faith.

- J’espère que vous n’avez pas fait de bêtises …

- Tu connais ta meilleure amie, non ? Il n’y a pas plus sage qu’elle. Sinon, t’es où, là ? J’ai l’impression que t’es dans une voiture.

- Exact. Je viens de déposer Maman et Theo à l’aéroport, ils s’en vont chez ma tante, Marilyn.

- Ah, d’accord. Je t’attends à la maison. À tout à l’heure.

***

19h00

- Flic ?

- Oui, flic, répéta Madeline. Il a fait l’école de police à Boston, avant que lui et Carla ne déménagent à Milwaukie. Mes parents les ont suivis, parce que d’après ma mère, Josh et mon père étaient inséparables, à un point qu’ils ne voulaient pas habiter à plus de quinze kilomètres l’un de l’autre.

- C’est peut-être là qu’on devrait chercher, alors. Au commissariat de Milwaukie.

- Chercher quoi ?

- Des infos sur Josh. Il a été mon père durant mes sept premières années. C’est lui qui m’a élevé, en tout cas, beaucoup plus que ne l’a fait Darryl. Je sais bien que ce que j’ai toujours voulu, c’est connaître mon père, le voir et lui parler, mais savoir que Darryl est mon géniteur ne m’aide pas vraiment à connaître les raisons qu’ont poussé Josh à m’abandonner. Apprendre la vérité sur mon père biologique a changé quelque chose en moi, mais ça n’a pas effacé ce manque de réponses que j’essaie de combler depuis toutes ces années.

- Je me doutais que tu me dirais ça, et c’est pour cette raison que j’ai posé plein de questions à ma mère, cet après-midi. Grâce à tout ce qu’elle m’a dit, j’espère bien qu’on trouvera une piste à exploiter.

- Et Naomi, dans tout ça ? Je croyais que tu voulais te concentrer sur sa disparition ?

- Je n’ai aucun nouvel élément, contrairement à toi. Alors, je m’occuperai de Naomi un peu plus tard.

Ezequiel lui sourit, signe de sa reconnaissance. Il attrapa dans la foulée son ordinateur portable, prêt à retrouver la trace de Josh McGregor.

***

20h05

- J’ai la dalle ! déclara Ezequiel, qui sentait la faim prendre peu à peu le dessus sur son désir de réponses.

- Attends deux minutes, je crois que j’ai trouvé quelque chose.

Ezequiel s’approcha de Madeline, qui avait les yeux rivés sur l’écran. Après une heure de recherches, les deux jeunes amis avaient trouvé plusieurs articles sur Josh, qui traitaient des affaires les plus difficiles qu’il avait eues à résoudre, mais aucun site n’indiquait ce qu’il était devenu après son départ de Milwaukie. Sauf que Madeline était tombée sur un lien qui l’avait dirigée vers Le Compte-rendu de Milwaukie. Ce site répertoriait, sur chaque année, tout ce qui s’était déroulé durant les douze mois passés. Sur l’année 2007, Madeline avait trouvé quelques lignes sur la disparition de sa sœur, ainsi que des messages remplis d’espoir et de réconfort. Elle ajouta cette page à ses favoris, pour les lire plus tard. Continuant ses recherches, elle tomba sur une lettre, classée dans le mois de septembre et signée Josh McGregor :

Chers habitants, chères habitantes,

Je suis au regret de vous annoncer que je ne reviendrai pas à Milwaukie. Toutes ces années au service de la ville ont, sans aucun doute, été les meilleures de ma vie. J’ai été heureux de vous servir, de vous protéger, et d’être l’un des policiers de cette merveilleuse commune, mais il est temps que je passe à autre chose. J’ai consacré ma vie à la police, à m’occuper des autres, et je pense qu’aujourd’hui, il est important que je pense à moi. J’ai toujours nourri des rêves, que je n’ai jamais pris le temps de réaliser. Je souhaite le faire avant de passer l’arme à gauche.

J’espère que vous comprendrez le choix que j’ai fait. L’altruisme a toujours été ma plus grande qualité, aujourd’hui, je veux qu’il me serve à moi-même. Je veux être bon envers moi, me servir et servir ces désirs que j’ai toujours eus. Sachez, chers habitantes et habitants de Milwaukie, que jamais je ne vous oublierai, ni même cette ville où j’ai vécu tant de choses. Il est seulement temps pour moi de me créer d’autres souvenirs, de vivre d’autres évènements, de me plonger dans l’inconnu.

Josh McGregor,

Votre bien-aimé policier

- Cela ne nous dit pas où il est parti, déclara piteusement Ezequiel.

- La lettre, peut-être pas, mais regarde les commentaires. Cette dame a écrit : « Vous avez raison, Josh, la vie est trop courte pour la gâcher. Ma fille habite New York, et je suis sûre que vous vous y plairez beaucoup. En espérant que vous réaliserez tous vos rêves. ». Alors ?

- Il serait à New York ?

- C’est ce qu’a l’air de dire cette Madame Carlton. Si vivre à New York était son rêve, il en avait sûrement parler autour de lui quand il habitait encore ici, et puisqu’il parle de réaliser tous ses désirs, ceux qui l’ont connu n’ont pas mis longtemps à deviner de quoi il s’agissait.

- Et c’est tant mieux pour nous. Allez, on mange un bout et on va checker les vols ensuite. Il est temps que j’aille de l’avant, et ce n’est qu’en allant me confronter à Josh que j’y arriverai.

- J’en conclus que je dois préparer ma valise pour New York ?

- Tu es trop forte en télépathie, Maddie, rétorqua Ezequiel.

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