XXXIV - Famille recomposée

13 minutes de lecture

Mercredi 25 juillet 2018, 11h35, à Milwaukie

- Ne raconte pas n’importe quoi, rétorqua Ezequiel après la bombe que venait de lâcher Madeline.

Cette dernière ne répliqua rien, encore sous le choc de sa propre révélation. Elle aussi, au début qu’elle avait compris, refusait d’y croire. Elle se disait que c’était impossible, qu’elle avait mal lu les lettres, alors qu’elle se souvenait très bien de chacune d’entre elles. Elle ne voulait pas accepter l’idée qu’Ezequiel, son meilleur ami depuis toujours, soit également son demi-frère. Pas que cette relation familiale la dérange, loin de là, Ezequiel était déjà pour elle comme un frère. Non, ce qui la gênait, c’était tout ce que cela impliquait, et plus particulièrement le fait que son père et Carla aient eu une relation qui les avaient amenés à avoir un enfant ensemble. Comment son père avait-il pu tromper sa mère ? Et comment avait-il pu laisser Ezequiel grandir en souffrant de ne pas avoir de père, alors que son véritable géniteur se trouvait à quelques kilomètres de chez lui ?

- Maddie, t’es toujours là ? l’interpella Ezequiel.

- Moi non plus, je ne voulais pas y croire, mais il n’y a pas de doute possible, Ezi. Tu es bien mon demi-frère, et mon père est également le tien.

- Ne t’emballe pas, peut-être que tu as mal interpréter quelque chose. Viens à la maison, qu’on discute de tout ça.

- J’arrive tout de suite.

Madeline raccrocha, avant de rejoindre Evelyn, toujours assise sur le banc de la table de pique-nique. Elle avait terminé sa glace, et attendait patiemment que sa fille termine sa conversation pour reprendre son récit.

- Je suis vraiment désolée, Maman, mais je dois y aller, annonça Madeline quand elle fut arrivée à la hauteur d’Evelyn.

- Déjà ? Mais que se passe-t-il, chérie ? Tu es pâle à faire peur.

- Je ne peux rien te dire pour le moment, mais ça viendra. Je te le promets.

Puis Madeline s’éloigna, sans prêter attention aux questions inquiètes de sa mère. Que pouvait-elle bien lui répondre ? « J’ai d’excellentes raisons de croire que Papa t’a trompée avec Carla et qu’Ezequiel est son fils » ? « Tu sais pourquoi Ezi a les yeux verts ? Parce qu’il a ceux de Papa » ? Non, décidément, rien ne convenait à la situation.

Consultant son téléphone, elle réalisa que, pour se rendre chez Ezequiel, elle avait quarante minutes de marche à faire. Sauf que Madeline ne pouvait pas attendre autant de temps pour retrouver son meilleur ami, et enfin éclaircir le mystère de son géniteur. Malgré la chaleur déjà pesante de cette fin de matinée, Madeline se mit à courir. Un bus partant de Joshson Creek & Springwater Corridor passait environ tous les quarts d’heure, et avec un peu de chance, Madeline n’aurait pas à attendre trop longtemps avant de prendre le prochain.

Lorsqu’elle arriva à une centaine de mètres de l’arrêt de bus, elle vit que le conducteur de l’engin était prêt à partir. Madeline adressa à l’homme de grands signes de la main, et heureusement pour elle, il les remarqua. Il hocha à son attention la tête, lui signalant qu’il avait bien compris le message, et ouvrit la porte du bus. Madeline atteignit bientôt l’autobus, et remerciant le conducteur pour sa patience, elle s’assit sur le premier siège de libre.

Quinze minutes plus tard, le bus ralentit devant la cabine de l’arrêt de Monroe Street. Madeline s’empressa de descendre, et trottina vers la maison des Ramírez. Elle entra tout de suite, sans prendre la peine de prévenir de son arrivée.

- Ezi ! Je suis là ! cria à tue-tête Madeline.

Presque instantanément, une tête brune apparut en haut des escaliers. Le visage paniqué et les cheveux en bataille, Ezequiel invita son amie à le rejoindre dans sa chambre pour discuter. Carla était de visite chez une voisine, et ils pouvaient parler à leur guise. Pourtant, Ezequiel prit soin de bien fermer la porte.

- Alors, raconte, pourquoi tu crois une chose pareille ? la pressa le jeune espagnol, dont la voix était rauque d’émotion.

- J’ai demandé à ma mère de me raconter la rencontre de nos parents, à Madrid. Josh était le meilleur ami de mon père, et ils étaient tous les trois dans la rue quand Carla a foncé dans mon père, renversant sa glace sur son t-shirt. Et tu te souviens de ce que dit la lettre ? « C'est drôle quand on y pense, sans ma glace renversée sur ton t-shirt, je ne t'aurais jamais adressé la parole, nous n'aurions jamais passé un été tous ensemble et je ne serais jamais ici, avec toi. » C’est de Darryl qu’elle parle ici, et dans toutes ces lettres. Josh n’est pas ton père biologique, mais seulement celui qui t’a élevé jusqu’à tes sept ans. Ton vrai père, c’est le mien, Ezi.

Ezequiel dût se tenir à la porte de son armoire pour ne pas tomber. Jusqu’à cette preuve irréfutable, il n’avait pas voulu croire ce qu’avançait Madeline, mais il n’avait plus d’autre choix que de se rendre à l’évidence. Tout s’expliquait maintenant. Les yeux, ce lien qui les unissait tous les deux depuis le départ de Josh, comme un père et son fils. Comme un père et son fils … , se répéta mentalement Ezequiel. Que devait-ils faire ? Avouer aux parents qu’ils étaient au courant ? Et que deviendrait-ils tous ? Une famille recomposée ? Et Evelyn dans toute cette histoire, que savait-elle exactement ? L’avait-elle deviné ? Avait-elle remarqué la nuance de ses yeux, les mêmes que ceux de son mari et de sa fille ?

- Tu crois que Josh est parti pour cette raison ? Parce qu’il a appris tout ça ? réussit à articuler Ezequiel.

- Je n’en ai aucune idée, Ezi, mais peut-être, et ça expliquerait pourquoi ma mère n’a jamais vraiment su les raisons de son soudain départ.

Alors, elle ne sait rien, en conclut Ezequiel. La famille Peterson survivrait-elle à l’ouragan qu’allait produire la nouvelle ? Parce qu’Ezequiel savait qu’il ne pourrait pas tout garder pour lui, et que si ce n’était aujourd’hui, il le dirait sans aucun doute plus tard. Tant pis pour les conséquences, voilà trop longtemps qu’il cherchait son père, et devant la découverte qu’il venait de faire, il ne pouvait faire comme si de rien n’était.

- Je suis désolé, Maddie. Vraiment désolé, murmura le jeune homme.

- Mais enfin, ce n’est pas ta faute, Ezi. Nos parents agissent, et nous subissons, c’est comme ça depuis des siècles, et ce n’est pas près de s’arrêter, répliqua Madeline en s’approchant de son meilleur ami pour l’enserrer de ses bras.

- Maddie, si je m’excuse, c’est pour la suite. Pour tout ce que cette bombe va faire comme dégâts. Je suis désolé si ce secret brise ta famille, alors que vous commencez tout juste à vous souder de nouveau. Je suis désolé, si ta mère perd toute confiance en ton père, et si son cœur se détruit en un million de morceaux. Je suis désolé que Theo ait à subir les conséquences de cette révélation, alors qu’il n’a que dix ans. Désolé que tu doives encore supporter le poids des secrets de nos parents, après Naomi. Désolé pour tout.

- Ezi, si quelqu’un me doit des excuses, c’est mon père. C’est lui qui as trompé ma mère, sans assumer les conséquences de ses actes. C’est lui qui t’a laissé grandir avec ce manque béant de père, sans avoir pensé qu’il te devait la vérité. Dans cette histoire, nous sommes alliés, nous devons faire face ensemble. Je t’en prie, ne t’excuse pas pour quelque chose que tu n’as pas fait, le rassura Madeline.

Le front posé sur l’épaule de sa meilleure amie, et devant des paroles aussi émouvantes, Ezequiel ne put retenir ses larmes. Il pleura franchement, comme un enfant, mais il s’en fichait. Soit il laissait libre cours à ses perles salées, soit il cassait tout ce qui passait devant ses yeux. Alors, il pleura. Parce qu’il venait enfin de trouver son père, après des années et des années de recherche. Parce qu’il était déçu devant les mensonges de sa famille la plus proche. Parce qu’il était triste d’imaginer les conséquences de cette lourde révélation. Parce qu’il ressentait l’amour profond que lui témoignait Madeline, et qu’il réalisait à ce moment précis qu’elle était la seule sur qui il pouvait vraiment compter. Parce qu’il en avait marre d’être fort. Parce qu’il avait simplement envie de pleurer.

- Je ne te le dis pas assez, mais je t’aime Maddie, je t’aime comme ma s…

- Sœur ? C’est le cas de le dire ! lança joyeusement Madeline, dans l’espoir de détendre son meilleur ami.

Cela lui était étrange, mais Madeline se sentait calme. Paisible. Contrairement à la panique qu’elle avait ressentie au parc, elle était maintenant apaisée. S’était-elle habituée à découvrir des secrets fracassants ? Peut-être. En tout cas, elle avait l’impression que cette découverte ne changeait rien à sa vie. Elle avait toujours considéré Ezequiel comme son frère, alors qu’il se révèle l’être vraiment était juste une formalité pour elle. Cependant, elle comprenait parfaitement la réaction de son meilleur ami. Elle aussi, à la suite des révélations concernant sa sœur, elle s’était sentie complètement démunie, et avait pleuré toutes les larmes de son corps.

- Qu’est-ce qu’on fait, maintenant ? l’interrogea la jeune blonde.

- On confronte nos parents à leur passé et leurs secrets, répondit Ezequiel en passant une main sur ses joues rougies par le sel de ses sanglots.

Madeline acquiesça, tout en pensant à sa mère. Evelyn n’avait aucune idée de cela, et alors qu’elle accordait une confiance aveugle à son mari et père de ses enfants, elle s’apprêtait, sans en avoir la moindre idée, à être exposée à une déclaration énormissime.

- Maintenant ? questionna Madeline.

- Plus on attend, pire ce sera. C’est comme un pansement, plus vite tu le retires …

- Moins ça fait mal, continua la jeune fille, reprenant le dicton préféré de sa marraine.

Elle prit une longue inspiration, les yeux fermés. Elle sentait une boule s’inviter au creux de l’estomac, mais tenta d’en faire abstraction. Ezequiel avait raison, ils ne devaient pas tarder, ou leurs jeunes épaules tomberaient sous le poids de la vérité.

- Allons-y, alors, déclara Madeline en prenant la main de son meilleur ami.

***

12h25

Assises dans le salon des Peterson, Evelyn et Carlota se jaugeaient du regard, tandis que leurs progénitures respectives se tenaient droits et silencieux. Theodore, qu’on avait une fois de plus écarté de la réunion familiale, s’amusait dehors à créer des personnages bizarres avec de la pâte à modeler.

- Les enfants, vous allez nous dire ce qu’on fait là ? demanda une énième fois Carla, que son fils avait appelée en catastrophe pour qu’elle le retrouve chez Madeline.

- On vous le dira quand Darryl sera arrivé, répondit simplement ce dernier.

Justement, le claquement d’une portière de voiture se fit entendre, signe que le père de famille arrivait enfin. Darryl entra bientôt dans la maison, affolé. Sa fille avait tenté de le joindre, et n’ayant pu répondre, il avait trouvé un message vocal dans sa messagerie. Elle lui demandait de venir au plus vite chez eux, sans autre explication. Madeline avait le même timbre de voix qu’Evelyn, le jour de la disparition de Naomi, et Darryl avait cru mourir de panique.

- Tout va bien ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Où est Theo ? s’emporta Darryl.

- Tout est OK, ce sont juste Maddie et Ezequiel qui souhaitent nous parler, lui répondit calmement sa femme.

- Oh, c’est tout ? Ça ne pouvait pas attendre ? J’ai eu une de ces peurs, moi.

- Non, Papa, ça ne pouvait pas attendre. Et si tu peux t’asseoir, car je pense que tu vas en avoir besoin.

Sans en demander davantage, Darryl obéit à sa fille et prit place à côté de sa femme. Son aînée arborait un visage fermé, impassible, et très dur. Un mauvais pressentiment comprima sa poitrine. Il n’avait aucune idée de ce dont les deux adolescents allaient parler, mais il avait la désagréable et étrange sensation que cela n’allait pas lui plaire.

- Ce que nous allons vous avouer est très important, commença Madeline, qui s’était mise d’accord avec son ami pour tenir lieu de porte-parole, Ezequiel étant encore trop abasourdi pour parler. Et il est tout aussi important que vous gardiez votre calme, car nous allons avoir besoin de discuter, et je n’ai pas envie de me disputer avec vous.

Ezequiel se contenta de hocher la tête. Madeline, en tant que capitaine d’une équipe de cheerleaders, avait l’habitude de donner des directives et de s’imposer. Et en ce jour si particulier, Ezequiel s’en montrait reconnaissant, car il se sentait incapable d’affirmer quoi que ce soit.

- Nous savons que ce que nous nous apprêtons à révéler va provoquer des bouleversements, que ça va sûrement changer notre vie à tous, mais nous ne pouvons décidément pas le garder pour nous, continua toujours aussi calmement Madeline. Maman, je suis désolée pour ce qui va suivre, mais nous venons d’apprendre que …

- Madeline, stop ! l’interrompit son père.

Les yeux exorbités et le teint pâle, Darryl pensait comprendre ce dont il était question. Un regard vers Ezequiel, ce fils qu’il n’avait jamais reconnu, pour savoir que son hypothèse était exacte. Aujourd’hui, et après presque vingt ans de mensonge, sa fille s’apprêtait à révéler son plus grand secret, et Darryl n’était pas prêt.

- Papa, s’il te plaît, laisse-moi finir, lui demanda Madeline.

- Maddie a raison, les enfants veulent nous parler, écoute ce qu’ils ont à nous dire, ajouta Evelyn.

Le père de famille lança à cette dernière un regard désespéré. Il souhaitait tellement revenir en arrière, et permettre à son épouse, qu’il aimait de tout son cœur, d’apprendre la terrible nouvelle d’une autre façon. Aux côtés d’Evelyn, Carla tentait de cacher ses mains tremblotantes. Darryl devina alors aisément que son ancienne amante avait également percé le mystère de cette discussion improvisée.

- Je disais donc qu’Ezi et moi venons de découvrir la véritable identité de son père, déclara sobrement Madeline.

Carla éclata en sanglots, tandis que Darryl, ne tenant plus en place, se leva et se mit à faire les cent pas dans le salon. Restée calme, Evelyn observa silencieusement sa meilleure amie, en pleurs, sa fille et son filleul, le visage grave, et son mari, l’air soucieux. Que se passe-t-il ici ? se demanda-t-elle intérieurement.

- Maddie, qu’entends-tu par « véritable identité » ? la questionna Evelyn.

- Je suis sincèrement désolé, Eve, intervint le jeune espagnol. J’aurais voulu l’annoncer d’une autre façon, ou laisser ma mère le faire, ou mon … père, mais je n’ai pas le choix. Après toutes ces années, ça doit sortir.

- Mais quoi donc ? Et que vient faire ton père dans l’histoire ? Il est parti il y a des années !

- C’est de mon père biologique que je parlais. Eve, Josh n’était pas mon géniteur, mais c’est …

- Moi, l’interrompit placidement Darryl. Ce qu’Ezequiel essaie de te dire, c’est que c’est moi, son véritable père.

Devant une telle révélation, Evelyn resta bouche bée. Elle avait encore du mal à assimiler toutes les informations. Darryl, son mari et père de ses enfants, l’avait non seulement trompée, mais il avait eu une aventure avec Carla, sa meilleure amie, et ensemble, ils avaient eu un enfant. Ezequiel, son filleul, se tenait devant elle, le regard implorant son pardon. Le pauvre enfant se sentait responsable des erreurs passées des adultes, et Evelyn détestait cela.

- Laissez-nous, s’il vous plaît, ordonna gentiment la mère de Madeline à cette dernière et son ami. Je crois que nous devons parler. Entre adultes.

La jeune blonde se contenta d’acquiescer, et entraînant Ezequiel à sa suite, elle rejoignit son petit frère à l’extérieur, lui proposant une balade en ville. Theo détestait les cris et les disputes, et la jeune capitaine savait qu’il valait mieux pour lui de l’éloigner du salon où l’heure était aux explications.

Dans la maison, l’ambiance était glaciale. Aucun des trois parents n’osait prononcer un mot, le silence étant seulement perturbé par les reniflements de Carla, dont les larmes n’avaient pas tari.

- C’est pour cette raison que Josh est parti ? Il l’a découvert ? demanda calmement Evelyn.

Carla hocha simplement la tête en guise de réponse. Le souvenir était douloureux. Elle revoyait le regard noir que lui avait lancé Josh quand elle lui avait avoué, après une énième querelle, que son fils n’était pas vraiment le sien. Si les yeux sont bien le reflet de l’âme, alors celle de Josh avait été meurtri lors de son violent aveu.

- Depuis quand le savais-tu ? s’enquit-elle auprès de son époux.

Ce dernier osa enfin lever les yeux vers elle, et ce fut avec un regard grandement désolé qu’il annonça :

- Depuis le début. Le jour où Carla nous a annoncé sa grossesse, j’ai eu un immense doute. Ce bébé pouvait autant être de moi que de Josh, pourtant, j’ai instinctivement paniqué. Et puis, Ezequiel est né, et avec lui, ses yeux vert émeraude. Alors, j’ai définitivement su que ce garçon était de moi.

- Nous ne l’avons jamais évoqué, intervint Carla, dont les pleurs s’étaient un peu calmés. Le jour où j’ai découvert ma grossesse est aussi le jour où … où Darryl m’a quittée. Je ne lui ai donc jamais annoncé officiellement qu’il était le père de mi hijo, et même quand Josh est parti, nous n’en avons jamais parlé. Le mal était fait, c’était trop tard.

- Trop tard ?! s’emporta Evelyn. Je te rappelle que ton fils souffre d’un manque de paternité depuis que Josh a quitté la ville ! Tu n’aurais pas pu, pendant toutes ces années, trouver un moment pour parler à Ezequiel ? Pour lui expliquer que son vrai papa se trouvait tout près de lui ? Et toi ?! continua-t-elle en se tournant vers son mari. Tu aurais dû assumer tes erreurs, auprès de moi comme auprès de tes enfants, et je veux dire par là, TOUS tes enfants. L’infidélité est déjà quelque chose d’impardonnable, mais ne pas avoir reconnu ton fils l’est encore plus. Surtout quand celui-ci en avait autant besoin. Je dois reconnaître que vous vous êtes bien trouvés tous les deux. Vous possédez autant l’un que l’autre le talent de faire souffrir ceux qui vous aiment.

Sur ces paroles, Evelyn se leva, et sans un regard en arrière, quitta le salon. Qu’allait-elle faire, dorénavant ? Une envie de soleil et de plage venait de faire surface, accompagné du besoin de s’éloigner. Pourquoi ne pas rejoindre sa sœur à Monterey ? Cela faisait longtemps qu’elles ne s’étaient pas vues, et Evelyn avait, aujourd’hui, plus que besoin de parler à quelqu’un. Avant, elle se serait tournée vers Carla, mais contre toute attente, son alliée depuis tant d’années se révélait l’avoir trahie. Plus elle y réfléchissait, et plus l’idée lui semblait excellente. Elle en discuterait avec Madeline le soir-même, et réserverait ensuite les billets d’avion. Sans oublier qu’il fallait qu’elle prévienne Marilyn.

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