XXX - Soirée émotions

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Mardi 24 juillet 2018, 22h25, à Milwaukie

Ezequiel posa la dernière lettre sur le petit tas formé devant lui, et poussa un énorme soupir. Madeline, décontenancée, essayait d’assimiler les différentes informations. Elle avait toujours été persuadée que si Carla refusait de livrer des réponses à son fils, c'était pour qu'il ne soit pas déçu de découvrir un père qui ne voulait plus de lui aujourd'hui. Mieux valait le laisser se bercer d’illusions, plutôt que de le voir anéanti par la vérité. Mais, que signifiait cette dernière lettre ? Il était impossible que le père d'Ezequiel ne connaisse pas son existence, puisque ce Josh était parti des années après sa naissance. Au lieu de leur amener des réponses, ou au moins des indices, les lettres avaient multiplié les questions.

En face de la jeune blonde, Ezequiel relut l’ultime feuillet, aussi abasourdi que son amie. Lui qui pensait enfin découvrir le motif du départ de son père, il se retrouvait avec des lettres lui apprenant que son géniteur avait quitté sa mère avant même qu'elle ait pu lui annoncer sa grossesse. Que s’était-il passé ensuite ? Aucune idée. Mais cette nouvelle lui suffisait. Lorsque son père était parti sans un au revoir, il n’en était pas à son coup d’essai, et Ezequiel en fut écœuré. Son géniteur était un fuyard. Comment pouvait-il avoir envie de le rencontrer ?

Après sa deuxième lecture, Ezequiel plia calmement la lettre, puis toutes les autres. Il les rangea ensuite dans la boîte à chaussures puis entreprit de ramasser l’intégralité des photos, éparpillées sur le lit. Il les plia soigneusement à leur place, et, une fois son rangement terminé, il recouvrit le carton de son couvercle. Silencieux, il attrapa la boîte et sortit de la chambre pour la remettre à sa place. Madeline le suivit des yeux, étonnée de le voir aussi calme. En temps normal, elle pouvait traduire les émotions qui transperçaient son visage, ou alors, Ezequiel lui parlait. Mais là, Madeline n’arrivait pas à savoir comment son ami considérait leurs découvertes, et elle s’inquiétait de le voir exploser à tout moment.

- Ezi, tout va bien ? lui demanda-t-elle lorsqu'il réapparut.

- Il avait déjà abandonné ma mère une fois, pas étonnant qu'il se soit enfui pour de bon après, répliqua-t-il sèchement.

Alors, c’était ça, il lui en voulait ! Son envie d’en apprendre plus s’était transformée en colère contre son père. Abandonnerait-il ses recherches ?

Alors qu’Ezequiel soupira une nouvelle fois, la voiture de Carla se fit entendre. Elle se gara devant le portillon, car la place devant - et dans - le garage était réservée à la Mustang de son fils, et que derrière elle était postée la Chevrolet de Madeline. Carla claqua ensuite la portière, et entra dans sa maison. Elle fût étonnée de constater que le silence régnait à l’intérieur. Un coup d’œil vers l’horloge lui confirma ses pensées : il était beaucoup trop tôt pour que les deux jeunes dorment déjà ! Les deux voitures indiquaient qu’ils n’étaient pas sortis, et la lumière qui filtrait dans le couloir signifiait qu’ils étaient dans la chambre de son fils. En grimpant l’escalier, Carla s’inquiéta. Toujours aucun bruit, pas même un chuchotement. Mais qu’est-ce qui clochait ?

- Tout va bien ? se renseigna-t-elle en entrebâillant la porte de la chambre d’Ezequiel.

- Euh ... oui, pourquoi cette question ? répliqua Madeline alors que son ami d’enfance gardait la bouche close.

- Peut-être parce que vous êtes là, assis sur le lit, bien droits et silencieux. Venant de vous deux, je trouve cela assez étrange. Pero, si todo va bien ... es perfecto, ajouta Carla, comme à elle-même. Vous n'avez pas une petite faim, par hasard ? Alice avait préparé un délicieux plat de cookies mais personne n'y a touché, alors elle m'a donnée tout ce qu'il en restait à la fin du service, ça vous dit ?

Madeline lança un coup d'œil appuyé à son meilleur ami, l'incitant à répondre, mais celui-ci avait le regard rivé sur sa mère, et ne remarqua même pas son geste. Carla, qui attendait toujours sa réponse, fronça les sourcils devant le manque de réaction de son fils, lui qui adorait grignoter des sucreries le soir. Discrètement, Madeline avança son pied et lui asséna un coup sur la cuisse, mais aucun son ne sortit de sa bouche.

- On arrive tout de suite, Carla, finit-elle par répliquer devant le silence continuel d’Ezequiel.

Carla fronça de nouveau les sourcils. Rester silencieux n’était pas dans les habitudes de son fils, surtout lorsqu’il était questions de cookies. Elle adressa à Ezequiel un regard inquisiteur, mais celui-ci était trop occupé à examiner sa cible de fléchettes pour l’apercevoir. Carla se résigna à quitter la chambre, sans poser plus ode question.

Quand Madeline fut persuadée que Carla ait atteint le rez-de-chaussée, elle se trouva vivement vers son meilleur ami. Rien de pire que de se comporter bizarrement pour attirer les soupçons !

- Ezi, si tu continues, tu vas nous faire griller !

- Crois-moi, elle est loin de se douter de nos agissement de ce soir.

- Ce n’est pas une raison pour l’amener à s’interroger. Je sais que ces lettres t’ont remué, et c’est tout à fait compréhensible, mais fais un effort pour ne pas le montrer. Sinon, nos plans font être vite avortés !

- Je suis désolé de m’afficher aussi perturbé, mais je te rappelle, au cas où tu n’aurais pas saisi, que la dernière lettre indique que mon père, qui est censé m'avoir élevé jusqu'à mes sept ans, a quitté ma mère avant d’apprendre mon existence !

- Elle date du 1er juillet 1999, tu ne crois pas qu'il s'en est passé, des choses, entre deux ? Carla a fort probablement avoué sa grossesse, ou il s’en est rendu compte tout seul, et ton père est revenu pour toi, pour votre famille, affirma Madeline, sûre d’elle. Après tout, elle ne voyait pas d’autre solution.

- Avant de s'enfuir, une nouvelle fois, quelques années seulement après ? Moi qui souhaitais en apprendre plus sur lui, je sais maintenant qu'il adore abandonner sa famille, ajouta-t-il, sarcastique.

Ce fut au tour de Madeline de soupirer. Ezequiel semblait borné, et la jeune fille était bien placée pour savoir qu’elle pourrait lui proposer mille scénarios possibles, qu’Ezequiel ne voudrait pas entendre raison. Il ne retenait qu’une chose : Josh avait quitté sa mère deux fois. Et il y en avait une de trop. Avant, le jeune hispanique aimait à penser que l’abandon de son père était une stupide erreur, et qu’il n’avait su comment retourner en arrière. Mais aujourd’hui, son état d’esprit avait changé. Comme Ezequiel avait lu un jour sur Twitter, on ne peut pas faire la même erreur deux fois, car la deuxième fois, ce n’est pas une erreur ; c’est un choix. Son géniteur avait choisi de quitter sa famille, comment Ezequiel pourrait-il bien le prendre ?

N’ayant aucune envie de se battre, Madeline n’ajouta rien et se rendit dans la cuisine. Elle avait diablement envie de goûter aux délicieux gâteaux faits maison, et tant pis si Ezequiel ratait cela ! Dans la cuisine, Carla attendait calmement, assise à table, devant une assiette de cookies.

- Il ne descend pas ? la questionna Carla.

Le haussement d’épaules de Madeline déçut Carla. Son fils était-il victime d’une nouvelle crise à cause de son père ? Plus jeune, il demandait sans cesse des renseignements, et se murait dans le silence à chaque refus de sa mère de lui en servir. Carla s’était peu à peu habituée aux sautes d’humeur de son fils, mais cela faisait longtemps qu’une nouvelle ne s’était pas déclarée, et Carla n’en était pas mécontente.

Madeline s’assit silencieusement aux côtés de sa marraine, et piocha un cookie au centre de l’assiette. Elle croqua dedans, se laissant aller contre le dossier de la chaise. Le goût de chocolat envahit délicieusement la bouche de la jeune capitaine, tandis que les miettes se faufilaient sur sa langue. Voilà bien longtemps que Madeline n'avait pas mangé un cookie aussi bon.

- Alice est une excellente cuisinière, n'est-ce pas, querida ?

- Hmm-Hmm ..., confirma Madeline, la bouche pleine d'une nouvelle bouchée.

Carla rit doucement, et alla prendre la bouteille de lait dans le frigidaire, avant d’en servir un verre à sa nièce. Lorsqu’ils étaient petits, les deux « inséparables », comme les appelaient leurs parents, faisant cela régulièrement. Juste avant de se coucher, Ezequiel et elle grignotaient toujours un petit quelque chose, accompagné d'un grand verre de lait. C'était leur rituel du soir, puis ils avaient grandi, et ce rituel avait finalement disparu.

L'atmosphère n'était pas comme à son habitude, légère et détendue, mais Madeline percevait un certain malaise. Ni la nièce, ni la marraine, n'osait évoquer le comportement d'Ezequiel, alors que Carla aurait souhaité des réponses, et Madeline, se confier. Dans un moment comme celui-ci, ce serait vers sa mère que la jeune blonde se tournerait, et devant elle, qu’elle aurait vidé son sac. Ce soir, Madeline ressentait l’envie intense d’entendre le son doux de la voix de sa mère. Et cette envie se transforma en désir obsédant de l’appeler. Madeline ne pensait plus qu’à ça, prendre son téléphone et joindre Evelyn. Et plus elle y réfléchissait, plus l’idée lui semblait bonne. Excellente, même. Madeline devait se réconcilier avec ses parents, et le manque béant dans sa poitrine lui prouvait qu’elle était prête à leur pardonner. Ces deux jours loin de sa famille - en tout cas, c’était l’impression qu’elle avait eue - avaient été bénéfiques. Elle n’était plus fâchée, et même avec l’heure qui se faisait tardive, Madeline pensait que le moment était bien choisi pour le leur avouer.

Perdue dans ses pensées, Madeline n’entendit pas la question de Carla. Ce ne fut qu’en relevant la tête, et en découvrant les iris interrogatrices de sa marraine qu’elle réalisa avoir manquer un épisode.

- Encore son père ? répéta Carla, plus pour combler le silence que pour connaître la réponse, car cette dernière, elle en était presque persuadée.

- Oui, répondit simplement Madeline.

- Pourquoi ne veut-il pas accepter que son père soit parti ? Mecachis ! Il cherche sans arrêt des réponses à tout ce qui l'entoure, sans penser que parfois, il n'y a pas d'explication ! Les choses sont comme elles sont, à quoi bon vouloir tout compliquer ?!

- Carla, tu sais, depuis que j'ai appris l'existence de Naomi, ça me tourmente. Je me demande où elle est aujourd'hui, comment elle est, ce qu'elle est devenue après toutes ces années, si elle est encore vivante, aussi. La seule chose que je souhaite plus que tout, ce sont des réponses à toutes ces interrogations. Tu imagines passer chaque jour de ta vie à te réveiller en te demandant si tu trouveras enfin ce que tu cherches ? Le pire pour Ezi, c'est que sa propre mère, qui est la seule source de réponses qu'il ait, refuse tout bonnement de les lui procurer. Alors oui, tous les jours, son père occupe ses pensées, et tant qu'Ezi n'aura pas trouver solution à son problème, il continuera de le hanter, termina Madeline, en espérant avoir été persuasive.

Carla lui lança un regard entendu, dans lequel Madeline sentit également une infime inquiétude, sûrement celle de devoir révéler ce qu'elle avait toujours caché à son fils. Alors, pour la rassurer et lui donner un peu de courage, Madeline tendit sa main, paume vers le ciel, attendant celle de sa marraine. Quelques secondes plus tard, leurs mains étaient scellées et Madeline avait la nette impression que Carla avait enfin compris la requête de son fils.

Après quelques minutes de silence, Madeline prit l’importante décision de retourner chez elle dès ce soir. Elle ne souhaitait aucunement passer une nuit de plus loin de chez elle, de sa famille. Cependant, elle ne se sentait pas la force de prendre le volant. Le trajet ne durait que cinq petites minutes, mais conduire requérait une telle concentration, que Madeline craignait un accident. Ses pensées allaient dans tous les sens, et l’idée de rentrer chez elle lui procurait des picotements dans tout le corps. Il serait plus responsable de se faire porter par quelqu’un.

- Dis Carla, tu me ramènerais chez moi ? Je sais qu'il est tard, et qu'après ta journée de boulot, tu n'as qu'une envie, c'est de te coucher, mais ...

- Querida ... je vais le faire avec grand plaisir, la coupa-t-elle, un immense sourire aux lèvres. Va vite chercher tes affaires !

Madeline la remercia d’un baiser sur la joue, et se dépêcha de rejoindre la chambre d'Ezequiel, où étaient entreposées toutes ses affaires. Lorsqu’elle passa la porte, son meilleur ne daigna pas lever les yeux de son téléphone, pensant, que, comme les deux soirs précédents, Madeline allait simplement se coucher. Sauf que la jeune capitaine entreprit de réunir ses effets personnels, éparpillés un peu partout dans la chambre. Ezequiel, alerté, releva le nez de son écran.

- Je peux savoir ce que tu fais ? lui demanda-t-il.

- Je rentre chez moi.

- Déjà ?! Enfin, je veux dire, t’as réussi à leur pardonner, c’est bon ? Tout est définitivement réglé ?

- Pas encore. Je vais leur parler ce soir. Je ne supporte plus de rester fâchée avec mes parents, d’ailleurs, j’ai la conviction que ma colère est passée. Quand je pense à eux, le mot « trahison » ne vient plus s’insinuer dans mon esprit. J’ai réussi à passer à autre chose, Ezi.

- C'est très ... mûr de ta part, annonça Ezequiel, visiblement étonné.

- Tu devrais en prendre de la graine, tu ne trouves pas ? Faire un pas en avant, essayer de comprendre, s’expliquer, pardonner, répliqua Madeline, en espérant l'inciter à faire de même avec Carla.

- Effectivement, très bon exemple de vie, mademoiselle Peterson, nous t'en remercions tous. Peux-tu bien nous expliquer comment cette décision radicale t'es venue ? En petit-déjeunant ce matin ? Ou as-tu découvert un message dans ton cookie, tel un biscuit chinois ? la questionna-t-il en prenant le ton d'un journaliste et en lui tendant son téléphone, comme un micro.

Madeline attrapa un coussin qui traînait par terre, et lui balança à la tête. Ezequiel, qui riait de sa propre blague, n’eut le temps d’esquiver l’attaque de son amie. Il se retrouva déséquilibré, et chuta de son lit. Une moue vexée passa sur son visage, et Madeline sut que sa vengeance serait terrible. Elle se précipita hors de la chambre, son sac sur le bras. Ezequiel réagit rapidement, et il se lança aussitôt à sa poursuite. S’ensuivit une course effrénée dans le couloir, puis dans l’escalier. À la dernière marche, Ezequiel attrapa le bras de Madeline, et la jeta sur son épaule. Il se mit à tourner à vive allure, sans s’occuper des protestations de Madeline. Cette dernière, dont la tête commençait à tourner sérieusement, avait peur de rejeter le gâteau qu’elle venait d’avaler.

- Ezi ! Pose-moi tout de suite ! Est-ce que tu veux te retrouver maculé de vomi de cookie ?! ajouta-t-elle devant son manque de coopération. Allez, fais-moi descendre. Ezequiel !

Carla, alertée par les cris de sa filleule, débarqua au pied de l’escalier. En voyant le visage livide de Madeline, elle comprit que son estomac était trop fragile pour ce genre d’enfantillages. Elle força son fils à s’arrêter, et une fois sûre que Madeline ne redonnerait pas son en-cas, elle alla l’attendre dans la voiture.

Lorsque Carla eut refermer la porte d’entrée, Ezequiel enlaça Madeline de toutes ses forces. Les yeux humides, il se sentait accablé de devoir la laisser partir. Il avait voulu qu’elle pardonne à ses parents, mais sans penser que ce jour arrivé, elle devrait repartir chez elle.

- T'es sûre de ne pas vouloir rester au moins cette nuit ?

- Certaine, Ezi. Il est temps que je rejoigne ma famille. Tu me l’as toi-même dit.

- Je sais mais … Tu vas me manquer, Maddie. Tu sais que j'ai besoin de toi, n'est-ce pas ? Maintenant comme plus tard, j'aurai toujours besoin de toi dans ma vie. Tu représentes tellement, et tu es si importante pour moi. Je ... Je t'aime, Maddie ... Enfin, comme ma petite soeur, hein, qu'on soit bien d'accord.

- Ne t'inquiète pas, je sais bien que c'est de Faith dont tu es amoureux. Bon, je ne m'attendais certainement pas à une déclaration de ta part maintenant, mais puisque tu l'as décidé, je t'aime aussi, Ezi. Mais comme un grand frère, hein, qu'on soit bien d'accord, ajouta Madeline en riant.

Ezequiel l’étreignit une nouvelle fois, avant de se résigner à la lâcher. Il la regarda bien droit dans les yeux, avant de l’embrasser sur le front et lui rappeler :

- N'oublie pas notre deal, c'est ta soeur contre mon père.

- Je ne l'oublierai pas, Ezi. Bon, il faut vraiment que j'y aille, Carla doit se demander pourquoi je suis aussi longue. Qu'est-ce qu'elle va se marrer quand je vais lui dire que t'es un sentimental, en fait, rajouta Madeline, hilare, avant de se précipiter dehors, évitant un nouveau tour de manège sur l’épaule de son ami.

Quand Madeline s’engouffra dans la voiture, Carla consultait son téléphone. La jeune capitaine se sentait nostalgique de quitter sa marraine et son meilleur ami, cette maison qui avait été la sienne durant quelques jours, l’odeur des plats espagnols préparés par Carla. Mais le bonheur de retrouver son petit frère dépassa cette tristesse, tout comme l’idée de regagner une vie de famille normale.

- Prête à rentrer à la maison, querida ?

- Plus que jamais, Carla, affirma Madeline.

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