XXIV - À qui la faute ?

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Dimanche 22 juillet 2018, 11h45, à Milwaukie

Madeline frappa à la porte de chez Ezequiel, et, devant le manque de réponse, planta son doigt sur la sonnette. Ses larmes coulaient, et, entre deux hoquets, elle ne cessait de renifler. Elle était consciente qu’elle devait faire peine à voir, mais se fichait de qui elle pourrait bien croiser. Seul son cœur meurtri lui importait.

Laissant son index droit sur la sonnette, elle se mit à taper comme une forcenée sur la porte. Elle avait l’impression qu’elle allait s’écrouler sur le paillasson, et qu’on lui ouvre devenait vital.

- Sí, sí ! Llego ! proclama Carlota en ouvrant à sa visiteuse. Ah, Maddie, c’est toi. Mais qu’est-ce qui t’arrive, querida ? Pourquoi tu pleures comme ça ? Entre, entre. Tu es toute seule ? Parle-moi.

- Je … Je me suis disputée … av… avec Papa et Maman, lui répondit en bafouillant Madeline. Est-ce que je peux passer quelques temps ici ?

- Bien sûr, cariño, tu seras toujours la bienvenue ici.

- T’es sûre, je ne dérange pas ?

- Arrête tes bêtises, veux-tu ? Jamais tu ne déranges, enfin. Mi casa es tu casa, querida. Pose tes affaires ici, on va passer à table. Ezequiel, ven aquí ! cria Carla au pied de l’escalier.

La marraine de Madeline lui lança un sourire éclatant, avant de rejoindre la cuisine. La jeune capitaine sentait ses pleurs se calmer, et l’apaisement la gagner. Elle s’était toujours sentie bien dans cette maison, auprès de Carla et son fils. Et que sa marraine l’accueille les bras ouverts, sans lui poser plus de question, lui mettait du baume au cœur.

Une délicieuse odeur d’épices s’échappa du four au moment où Carla en retira le plat. Madeline, malgré la boule qui lui tordait le ventre, fut surprise d’entendre son ventre gargouiller. Surtout qu’elle savait d’avance qu’elle allait se régaler, sa marraine ayant toujours été une excellente cuisinière. Elle était la meilleure dans son domaine pour honorer les plats de son pays natal, car chaque recette, elle la tenait de sa mère.

Carlota était née en Espagne, et y avait vécu jusqu’à sa majorité. L’été de ses dix-huit ans, elle avait rencontré le père de son fils, et son couple d’amis, Evelyn et Darryl. Elle s’était excellemment entendue avec ces trois-là, et à la fin de l’été, elle avait décidé de suivre son futur compagnon jusqu’en Oregon. Un an, seulement, après, elle était tombée enceinte d’Ezequiel. Puis chacun savait que le géniteur du jeune hispanique avait pris la poudre d’escampette l’année de ses sept ans. C’était tout ce que connaissait Ezequiel du passé de sa mère et de sa rencontre avec son père. Grâce à Evelyn, Madeline savait aussi que Carla et son compagnon était très amoureux l’un de l’autre, et que sa mère n’avait jamais véritablement compris la raison du départ précipité du père d’Ezequiel. Evelyn restait persuadée que la rupture ne relevait pas d’une simple dispute qui avait dégénéré, comme le lui fait expliqué Carla, mais plutôt que quelque chose d’important, peut-être même de grave, s’était déroulé. Evelyn avait essayé de lui en parler, mais Carla gardait tout pour elle. Pourtant, elles étaient toutes les deux les meilleures amies du monde, et ce, depuis leur rencontre en Espagne. Evelyn avait alors deviné que c’était un sujet sensible, et avait arrêté ses interrogations.

- Maddie ?

L’intéressée se retourna, découvrant un Ezequiel surpris. Quand ce dernier réalisa que sa meilleure amie avait les joues striées de larmes, il s’empressa de la prendre dans ses bras. Il commença à dessiner des cercles dans son dos, façon qu’il avait de la consoler depuis leur plus tendre enfance. Alors que Madeline pensait ses yeux secs au plus haut point, quelques perles salées s’échappèrent, et atterrirent sur le T-shirt blanc d’Ezequiel.

- Ils savent ? demanda simplement le jeune espagnol.

Madeline hocha la tête pour seule réponse, et son ami d’enfance ne lui posa pas une question de plus. Il avait déjà tout compris. Et il savait que Madeline avait seulement besoin de se sentir rassurée, et de penser à autre chose l’espace de quelques heures. Alors, lui passant un bras autour des épaules, tandis que son amie s’essuyait maladroitement les yeux, il l’entraîna vers la cuisine. Rien de mieux qu’un bon repas pour calmer ses angoisses.

***

13h

- ¡Mamá, por favor, no !

- Estoy preocupada, Ezequiel, es necesario que sé, ¿ Entiendes ?

- Sí, pero me, yo sé. Esto no es serio, voy a explicar más adelante. ¿ Vale ?

- … Vale, pero tienes hasta mañana, después, voy a telefonear a Evelyn.

- Gracias Mamá. »

Madeline perçut le craquement d’une marche, et bientôt, Ezequiel s’engouffra dans la chambre. Il soupira, et s’asseyant sur son lit, il pesta :

- Ce qu’elle peut être chiante quand elle s’y met.

- Elle est inquiète. Elle m’a ouvert alors que j’étais sur le point de m’effondrer. Elle voulait appeler ma mère pour savoir ce qui se passe, c’est ça ?

- Oui, elle est convaincue que quelque chose de grave s’est passé. Et elle dit qu’elle a besoin de savoir, pour être rassurée. J’ai jusqu’à demain pour lui expliquer.

- Wahou, j’avais tout compris. C’est que je m’améliore de plus en plus en espagnol, dis donc.

Ezequiel émit un rictus amusé. Il savait qu’avant, lorsque lui et sa mère discutaient dans sa langue maternelle, Madeline n’y comprenait pas un traître mot. Ils parlaient trop vite pour qu’elle puisse repérer des termes de sa connaissance. Et puis, généralement, ils utilisaient l’espagnol quand le ton montait, car dans ces moments-là, on répond du tac au tac, et Carla ne savait pas le faire en américain. Elle n’a toujours su se mettre en colère qu’en espagnol. Sa pensée allant trop vite, elle n’avait pas le temps de réfléchir, et donc, de parler dans sa langue d’adoption.

- Tu veux faire quelque chose de spécial ? proposa Ezequiel en jouant machinalement avec sa ficelle de jogging.

- Oui, retourner de onze ans en arrière.

- Maddie, s’il te plaît, ne sois pas cynique. Et puis arrête de ressasser ça en boucle. Tes regrets n’y changeront rien. Essaie d’aller de l’avant.

- Je ne m’en veux plus, j’ai compris que ça n’était pas ma faute. Mais quand je vois notre dispute d’aujourd’hui … Oui, j’aimerais retourner ce 4 juillet 2007, pas pour effacer un quelconque sentiment de culpabilité, mais pour que notre famille reste la même. Sans avoir besoin de la réparer.

- Elle n’est pas obligée d’être cassée, Maddie. Si tu fais l’effort de mettre cette rage de côté, tout pourrais se passer mieux que ça.

- Sauf que je n’y arrive pas … déclara d’un ton las Madeline. C’est loin d’être facile, Ezi, je te le jure. Tout ce que je peux faire, maintenant, c’est me plonger dans mon enquête. Canaliser ma colère, et la transformer en énergie pour retrouver la trace de ma sœur.

- À propos de ça, Maddie … J’y ai beaucoup réfléchi, et je doute toujours que ce soit une bonne idée. J’ai peur que ça ne fasse qu’empirer les choses. Je sais ce que tu te dis, que si tu retrouves Naomi, votre famille pourra restée soudée, et devenir encore plus forte qu’avant, que ta sœur effacera ces années de mensonge, mais c’est de mon devoir de te mettre en garde. Personne ne sait ce qui est advenu de Naomi. Aucun corps n’a jamais été retrouvé pouvant lui appartenir, mais ça ne veut pas dire que son kidnappeur ne l’a pas tuée. Tu comprends ? Je ne veux pas te voir souffrir encore plus qu’aujourd’hui.

- Découvrir qu’elle est décédée ne sera pas pire que vivre dans le flou le plus complet. Où qu’elle soit, je dois la ramener à la maison. Chez elle. Morte ou vivante. Et tu m’as promis de m’aider. Tu te souviens de notre deal ?

- Ça ne fait qu’une semaine, je ne suis pas Alzheimer, quand même ! Et tu sais que je tiens toujours mes promesses. Je voulais juste te prévenir, pour que tu saches bien dans quoi tu t’engages.

Madeline acquiesça. Toutes les mises en garde du monde ne pourraient la détourner de son but. Elle voulait retrouver sa sœur, et quoi que cela lui en coûterait, elle ne lâcherait pas son objectif des yeux. Et puis, comme on dit, qui ne tente rien n’a rien.

- Tu ne voudrais pas te reposer un peu ? La matinée a été forte en émotions, et de toute façon, ce n’est pas ici que tu trouveras des infos utiles concernant Naomi.

- Tu te souviens de ce moment d’il y a quelques années, quand tu avais menacé ta mère de t’enfuir si elle ne te révélait pas sur-le-champ tout ce que tu voulais savoir sur ton père ?

- Oui… Je n’en suis pas très fier. C’était de loin la pire des manières d’essayer d’obtenir des infos, et ça ne m’a avancé à rien du tout. La seule chose que j’ai récoltée, c’est mettre ma mère en rogne, et lui rappeler que celui qu’elle aimait l’avait abandonnée avec son fils. Jamais plus je ne veux faire souffrir ma mère comme je l’ai fait, ce jour-là. Pourquoi tu parles de ça ?

- Eh bien, parce que j’ai l’impression d’avoir fait pareil. Mes parents m’ont caché quelque chose, et je suis partie. Je suis en train de me demander si agir sur le coup de la colère était vraiment la chose à faire. Maintenant, je suis ici, et tout ce qui pourrait m’intéresser se trouve chez moi. Mes parents souffrent par ma faute, et je ne suis pas plus avancée que quand je me suis levée ce matin. Tu vois la ressemblance ?

- Oui. Mais tu sais, si on cherche bien, on peut peut-être trouver quelques trucs ici. Nos mères vivent comme deux siamoises depuis qu’elles se connaissent. Elles participent toutes les deux à l’éducation des enfants de l’autre, alors Mamá a sûrement quelques infos sur Naomi.

- Sauf que je ne veux pas fouiller dans les affaires de Carla, je te l’ai déjà dit. Mes parents, va encore, mais pas ma marraine. C’est comme ça, je ne peux pas.

Ezequiel hocha la tête en signe de compréhension. Puis, il se laissa tomber contre ses oreillers, comme toujours, en boule sur le haut de son lit. Madeline, assise à ses côtés, l’imita, et ils se retrouvèrent à contempler le plafond. Une semaine auparavant, ils se trouvaient dans la même position, mais dans la chambre de Madeline. Le jour où Ezequiel avait fait le jour sur sa sœur.

- Il te manque beaucoup ? le questionna soudainement Madeline.

- Mon père ? Oui, reprit-il après que Madeline ait acquiescé. Malgré que je ne le connaisse pas, que mes souvenirs soient extrêmement flous, et que je vive avec la conviction qu’il ne m’aime pas, oui, il me manque. En fait, c’est ce qu’il représente qui me manque. Cette figure paternelle, ce père que je n’ai jamais eu. Lui, ce qu’il est, son caractère, tout ça, je m’en fiche un peu, mais l’amour d’un père, voilà ce qui me manque énormément.

- Pourquoi dis-tu qu’il ne t’aime pas ? Où qu’il soit, il ne peut qu’aimer son fils. Tu sais, ma mère n’a jamais véritablement su pourquoi il avait disparu du jour au lendemain, comme ça. Elle dit que l’excuse que lui a servie Carla n’est pas vraiment vraie. Alors, peut-être qu’après son départ, il a voulu garder le contact, mais tu n’en a jamais rien su.

- Qu’est-ce que tu veux dire par là ? l’interrogea Ezequiel, très intéressé par cette perspective, auquel il n’avait jamais pensé.

- Ce que j’essaie de t’expliquer, sans paraître brutale, c’est que ton père n’est peut-être pas complètement le fautif, comme tu le crois depuis tout ce temps. C’est vrai, tu as toujours questionné ta mère sur son nom, sur l’endroit où il habite, dorénavant, mais jamais sur la raison de son départ. Carla a toujours répété qu’il t’avais abandonné, mais pourquoi ? Pourquoi un père abandonnerait-il son fils, du jour au lendemain, sans raison apparente ? Et sans jamais essayer de reprendre contact avec lui ?

- Tu veux dire que ma mère l’aurait foutu à la porte, tout en lui interdisant de revenir me voir un jour ?

- Je n’en ai aucune idée, mais de ce que j’en sais, ton père était très amoureux de ta mère, et tout aussi fou de toi. Alors après, tout ce que je dis, c’est qu’il y a quelque chose de pas très clair là-dedans, et qu’il faudrait peut-être que tu commences par là. Ma mère est la confidente de Carla depuis bientôt vingt ans, alors, si elle a lui lui mentir sur un tel sujet, il y a quoi de se poser des questions, non ?

Ezequiel réfléchit un instant, assimilant les propos de Madeline. Tout ce qu’elle avançait était loin d’être faux, mais au contraire, rempli de sens. Aveuglé par son besoin de connaître l’identité de son père, Ezequiel ne s’était jamais préoccupé du pourquoi de son départ. Pour lui, son géniteur l’avait abandonné, point barre. Mais les paroles de Madeline soulevaient une nouvelle question, tout aussi importante que l’endroit où son père pouvait habiter aujourd’hui. Pourquoi s’était-il enfui, en laissant derrière lui toute sa famille ?

- Tu penses que je devrais lui poser la question ? demanda Ezequiel, que la réponse intéressait plus que tout, maintenant.

- Tu peux essayer, mais sachant qu’elle ne l’a jamais dit à ma mère, je doute qu’elle te réponde en toute honnêteté.

- Et à toi ? tenta le jeune hispanique en s’asseyant sur son lit. Peut-être qu’en parlant de Naomi, de tes sentiments face au mensonge de tes parents, et face à la découverte de la disparition de ta sœur, et puis, en versant quelques larmes, elle t’en dira un peu plus.

- Est-ce que t’es vraiment en train de me demander d’utiliser Naomi, et de jouer la comédie, pour soustraire des infos à ta mère ? l’interrogea Madeline, les sourcils froncés.

- Jouer la comédie, c’est un peu fort. Disons qu’on se bat avec les mêmes armes qu’eux. La malhonnêteté. Allez, Maddie, s’il te plaît. Tu sais aussi bien que moi que c’est le seul moyen pour arriver à nos fins. Les parents ne nous disent jamais rien, mais en étant plus malins qu’eux, on peut enfin changer la donne. Dis-moi oui, s’il te plaît.

Ezequiel supplia Madeline de son regard vert, et ce fut avec une immense joie qu’il la vit céder. Elle ne pouvait résister à ses yeux de cocker. D’un baiser sur le front, il la remercia, alors qu’elle n’avait pas encore accepté. Mais Ezequiel la connaissait bien, et ce fut sans surprise qu’elle se leva en soupirant.

- Tu me revaudras ça.

- Ça fait partie du deal, Maddie. Tu m’aides pour mon père, et moi, pour ta sœur. Dépêche-toi, je crois qu’elle part bientôt travailler.

Madeline ne releva pas son ordre, et alla trouver Carla. Cette dernière se trouvait dans le salon, plongée dans un roman. La jeune capitaine réfléchissait au meilleur moyen de la faire avouer en douceur, tout en ne traînant pas, puisque son temps était compté. Mais elle n’arrivait à élaborer un plan mêlant délicatesse et rapidité, alors, elle décida d’y aller « au feeling ».

- Carla ?

- Sí, cariño, ¿ Qué pasa ?

- En fait, je vous ai entendus, toi et Ezequiel, et je ne veux pas que vous vous disputiez à cause de moi.

Carla ouvrit la bouche pour protester, mais Madeline l’arrêta d’un signe de la main.

- Je ne veux pas que tu t’inquiètes pour moi, et encore moi qu’Ezequiel doive gérer la répercussion de mes agissements. Alors, je tiens à tout t’expliquer.

- Tu ne préfères pas attendre demain ? Tu devrais plutôt te reposer, tu as une tête à faire peur.

- J’ai tout découvert. Pour Naomi.

Le sourire maternel de Carla disparut, laissant place à une expression estomaquée. Puis affligée.

- Oh querida … je suis vraiment désolée. J’ignorais complètement que tes parents avaient prévu de t’en parler, sinon j’aurais réagi d’une autre façon lorsque tu es arrivée. Mi pobre querida

- En fait, je l’ai appris par mes propres moyens. En fouillant dans leurs papiers.

- ¿ Qué ? Enfin, Maddie, les enfants n’ont pas à fouiner dans les papiers de leurs parents. Tu n’as pas été élevée de cette façon.

- Peut-être, mais aujourd’hui je ne saurais pas que j’ai une petite sœur. Une sœur, tu te rends comptes ? Elle est ma famille, et mes parents me le cachent depuis onze ans. Tout ça parce que Naomi a disparu par ma faute …

Madeline jouait la carte de la pitié. En feignant d’être accablée par la culpabilité, Carla souhaitera lui faire oublier ce sentiment, et baissera sa garde, en pensant que Madeline est faible. Erreur qui permettra à la jeune capitaine de l’amener sur des confessions.

- ¡ No ! Ne dis pas ce genre de choses, ce n’était absolument pas ta faute.

- Je devais la surveiller, mais je …

Madeline éclata en sanglots. En réalité, seules quelques larmes d’émotion s’étaient invitées au coin de ses yeux, mais Madeline en rajouta pour parfaire son plan. Carla se leva de son fauteuil pour la prendre dans ses bras, et tenta de la consoler en lui glissant des mots réconfortants.

- Carla, j’en veux terriblement à mes parents, tu sais, reprit Madeline. Je suis sûre que s’ils me l’avaient annoncé eux-même, je n’aurais pas réagi pareil. La dispute de ce matin n’aurait pas eu lieu, et surtout, je ne serais pas fâchée contre eux.

Madeline insista sur le mot « fâchée ». Elle savait que l’une des choses que supportait le moins Carla, c’était que son fils puisse être contrarié et qu’il cesse de lui adresser la parole. Alors, si elle pouvait lui faire un peu peur pour accélérer le mouvement …

- Qu’est-ce que ça signifie ? lui demanda Carla, qui avait repéré son accentuation et commençait à penser que son discours sonnait faux. Faites que ce ne soit pas ce que je crois, pria-t-elle.

- Eh bien, parfois, on fait tout ce qu’on peut pour enfuir nos secrets, mais les révéler fait moins de dégâts que laisser ses enfants le découvrir, et …

- En el nombre de Dios, c’est bien ce que je pensais. C’est une ruse d’Ezequiel, c’est ça ? C’est lui qui t’envoie ? Ce n’est pas vrai, n’arrêtera-t-il jamais ?

Carlota se leva du canapé, et, se postant au bas de l’escalier, elle réprimanda son fils :

- Ezequiel, ne te sers pas de Maddie pour arriver à tes fins ! C’est très mal, et Dieu te punira, mon fils !

Puis, avisant l’heure, elle revint sur ses pas, et attrapa son imperméable, posé sur son fauteuil.

- Querida, je suis énormément déçue devant ton comportement, lui déclara-t-elle. Si je ne peux plus te faire confiance, à toi non plus …

- Je suis désolée, Carla, mais je connais mieux que quiconque la sensation de se faire trahir par ses propres parents, et crois-moi, tu ne veux pas faire vivre ça à ton fils. C’est pour vous deux que je …

- Ça suffit, j’en ai assez entendu pour aujourd’hui. Je dois aller travailler, maintenant. À plus tard.

Sur ce salut froid, elle attrapa son sac, posé sur le guéridon de l’entrée, et claqua la porte. Madeline s’en voulut d’avoir altérer la confiance qui lui portait sa marraine, et décida d’aller dormir un peu, malgré l’heure prématurée, trop fatiguée par les derniers évènements.

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