XXI - Visite sur Liberty Island

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Jeudi 19 juillet 2018, 12h59 (heure de la côte Est), à New York

- On va rater le bateau, dépêche-toi ! intima Faith à Madeline, alors dix pas derrière elle.

Cette dernière, malgré une fatigue écrasante, avait passé une nuit mouvementée. Elle avait alterné les cauchemars, touts plus horribles les uns que les autres. Parfois, elle retrouvait sa petite sœur enterrée dans son jardin, sous le chêne. Ou alors, Wiilow se révélait être un macabre personnage, inventé par les extraterrestres pour torturer Madeline. Autant dire que la jeune capitaine n’était pas très reposée.

À son réveil, son teint tout pâle et ses gigantesques cernes violacées avaient inquiété Faith, qui la pensait alors malade. Elle avait voulu restée dans la chambre d’hôtel, en attendant que l’état de Madeline s’améliore. Celle-ci l’avait convaincue que c’était seulement la nourriture asiatique, avalée la veille, qui l’avait barbouillée toute la nuit. Lui ayant assuré qu’après une bonne douche, elle retrouverait son énergie, Faith et elle avaient décidé de visiter la Statue de la Liberté et son île. Et, effectivement, après s’être longuement douchée, Madeline s’était sentie beaucoup plus en forme, chassant la fatigue. Elle n’avait que trois jours pour profiter de New York, et refusait de gâcher ne serait-ce que quelques heures parce la nuit avait été mauvaise.

Actuellement, les deux amies couraient à en perdre haleine, afin d’atteindre Battery Park avant le départ de la navette, qui les emmènerait à Liberty Island. Ces bateaux partaient toutes les demi-heures, et aucune des deux cheerleaders n’avait envie de patienter trente minutes entourée de touristes photographiant le plus petit pigeon qui picorerait une miette, et d’enfants affamés et impatients.

- Deux billets, s’il vous plaît, demanda Faith, toute essoufflée.

L’homme derrière son comptoir les scruta, leur lançant un regard noir. Il posa son journal mécontent, soupirant assez fort pour que les deux jeunes filles perçoivent la gêne qu’elles lui occasionnée. Il aboya le prix, et arracha presque les pièces de la main de Faith. Puis, leur livra les précieux billets.

- Merci, Monsieur ! lança Faith, forçant un ton jovial.

L’intéressé ne prit pas la peine de répondre, ayant senti la moquerie des deux jeunes filles. Riant sous cape, ces dernières se dépêchaient de rejoindre le pont de la navette.

- Il était temps, Mesdemoiselles, déclara une hôtesse lorsque Faith lui présenta les deux billets, l’embarquement se termine dans exactement …

La jeune femme, souriante, consulta sa montre avant de continuer :

- Maintenant, en fait, vous avez une sacré veine. Vous pouvez aller prendre place.

Dans un grand sourire, l’hôtesse leur rendit leurs deux tickets, et s’effaça. Les deux amies se hâtèrent de grimper l’escalier à leur gauche, atterrissant sur le pont supérieur. L’air leur fouettait agréablement le visage, et elles se réjouissait de profiter du trajet ici. Sauf que, sans véritable surprise, toutes les places étaient déjà occupées. Déçues, les deux jeunes blondes se lancèrent un regard entendu avant de repartir en sens inverse. Une dame, d’une soixantaine d’année, remarqua leur manège et attrapa doucement le bras de Madeline quand celle-ci passa à côté d’elle. Elle leur confia :

- Jeunes filles, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de sièges qu’on ne peut pas s’asseoir.

Appuyée d’un clin d’œil, sa remarque semblait les inviter s’asseoir à même le sol. Comme si la femme lisait dans les pensées des deux jeunes filles, elle leur indiqua du menton le bastingage. D’un sourire, Madeline la remercia et entraîna Faith. Elles posèrent leurs sacs à dos, et s’assirent en tailleur, le visage tourné vers les remous que procréés le bateau. Par chance, l’espace était assez grand pour accueillir les deux amies, sans gêner les touristes aux alentours.

La navette filait doucement vers Ellis Island, son premier arrêt. Les deux amies avaient décidé de ne pas y descendre, préférant consacrer leur temps aux choses à ne vraiment pas manquer. Le retour étant prévu samedi, elles ne pouvaient pas se permettre de flâner. En plus, aucune des deux n’avait spécialement envie de découvrir Ellis Island. Elles préféraient garder cette visite pour plus tard, car elles espéraient de tout cœur revenir un jour.

***

16h (heure de la côte Est), sur Liberty Island, à New York

Assises à même l’herbe, Faith et Madeline dégustaient un hot-dog, accompagné de ses frites et d’un soda, à l’ombre d’un arbre. Les trois cent cinquante-quatre marches grimpées pour atteindre la couronne se faisant encore ressentir dans leurs jambes, surtout après tous les kilomètres parcourus la veille. Mais le bonheur qu’elles éprouvaient effaçait toutes leurs douleurs. La vue de là-haut était époustouflante, si bien que Madeline aurait voulu rester postée sur la couronne et ne plus bouger. Elle était persuadée que la nuit venue, pouvoir admirer les étoiles de si haut était splendide. Malheureusement pour elle, jamais elle ne pourrait confirmer son hypothèse, car l’île était fermée aux visiteurs le soir venu.

- Bon, et maintenant ? On visite un peu l’île ? proposa Faith.

Madeline la jaugea du regard, franchement choquée de sa proposition. La veille, elle avait été prête à passer la nuit dans Central Park, préférant encore dormir sur l’herbe plutôt que de se rendre à l’hôtel. Et maintenant, elle comptait sérieusement faire le tour de l’île, après avoir monté trois cent cinquante-quatre marches ?

- Tu n’es pas sérieuse, quand même ?

- Bien sûr que non ! rétorqua-t-elle dans un grand éclat de rire. Avant, on fait une petite sieste.

Madeline soupira de soulagement, et son expression fit redoubler de rire sa meilleure amie. La jeune capitaine entreprit de l’attaquer à coups de brins d’herbe, et bientôt, une bataille éclata. Rigolant à gorge déployée, les deux amies attirèrent les regards tendres de quelques touristes passant par là. Puis, cinq minutes plus tard, quand l’herbe qui les entourait avait été entièrement arrachée, les deux filles se calmèrent. Elles se laissèrent aller contre le tronc de l’arbre, reprenant leur souffle. Soudainement, Madeline aperçut au loin une frêle silhouette, à la longue chevelure châtaine, de dos. Habillé d’un short en jean, le corps maigre présentait des jambes à la peau très claire. La personne était seule, et semblait chercher quelqu’un, ou quelque chose. Sa tête allait de droite et de gauche.

Le sang de Madeline ne fit qu’un tour, et son cœur rata un battement. Comme la veille, elle était persuadée d’avoir affaire à Willow. Même si sa raison lui soufflait que c’était impossible, et qu’elle devait reportait son attention sur Faith, Madeline ne pouvait détacher son regard de l’adolescente. Son cœur lui criait d’aller à sa rencontre, quitte à être déçue. Madeline, sans réfléchir davantage, s’élança vers l’inconnue. Faith l’interpella, mais sa meilleure amie ne l’entendait plus. Elle n’avait d’yeux et d’oreilles que pour cette adolescente.

- Willow, déclara Madeline en lui attrapant l’épaule, pour la faire se retourner.

L’inconnue fit face à la jeune capitaine, les sourcils froncés. Elle arborait un regard mi-confus, mi-apeuré lorsque leurs regards se croisèrent. Un regard ambre. Encore une fois, cette fille n’était pas Willow. En plus, elle avait l’air d’être plus âgée et ne présentait aucune tâche de rousseur sur le nez. Cette jeune fille lui était complètement inconnue, loin de produire le même effet que Willow.

- Désolée, je t’ai prise pour quelqu’un d’autre, pardonne-moi, s’excusa aussitôt Madeline, tout en relâchant son emprise.

L’adolescente s’éloigna, après avoir adressé à Madeline un sourire rassurant. Mais la jeune capitaine, trop préoccupée, ne lui rendit pas la pareille. C’était la deuxième fois en vingt-quatre heures que son cœur s’emballait à l’idée de recroiser Willow. Et, tout comme la veille, elle était incroyablement déçue de découvrir une toute autre jeune fille, qu’elle ne connaissait aucunement. Elle ne savait comment interpréter ses sentiments, mais ce dont elle était sûre, c’était qu’elle désirait ardemment tirer cette histoire au clair. Elle souhaitait connaître plus cette Willow, et savoir si elle était également dans tous ses états à la seule pensée de Madeline. Mais c’était impossible, et cela la rendait véritablement malheureuse.

Sur ces interrogations, Madeline tourna sur ses talons, et se dirigea vers l’arbre où l’attendait toujours Faith, désorientée face au comportement de sa meilleure amie. Cependant, elle ne lui posa aucune question, retrouvant cet état d’absence qu’elle avait déjà perçu chez Madeline la veille, devant la supérette. À la place, elle lui proposa de rentrer à l’hôtel, afin de reposer leurs jambes avant de se rendre à Times Square, leur programme de la soirée. Madeline acquiesça, et elles se dirigèrent toutes deux vers le guichet qui leur délivrerait leurs billets de retour.

***

21h (heure de la côte Est), sur Times Square, à New York

Assises sur un banc, les deux cheerleaders profitaient d’un McFlurry pour se reposer quelques instants. Elles avaient traversé en long et en large Times Square, s’extasiant devant toute cette lumière provenant des panneaux publicitaires et des buildings new-yorkais. Se prêtant au jeu des touristes, elles avaient même pris une photo loufoque avec un homme déguisé en Mickael Jackson.

- Maddie, qui était cette fille, sur l’île ? la questionna soudainement Faith.

- Personne, je l’ai prise pour quelqu’un d’autre.

- Encore ? Mais qui est-ce que tu penses croiser ici, à New York ?

Le ton de Faith n’était pas agacé, mais doux comme un agneau. Elle s’inquiétait pour sa meilleure amie, qui ne semblait pas dans son assiette. D’habitude si forte, Madeline lui apparaissait fragile, perdue. Et souhaitant que leur périple new-yorkais se passe au mieux, elle voulait crever l’abcès.

- Est-ce que … Est-ce que t’es prête à entendre une histoire complètement dingue ? la questionna Madeline, l’air perturbé.

La jeune capitaine venait de prendre une décision importante. Celle de tout raconter à Faith. Elle avait été loin d’apprécier leurs non-dits sur leur relation, à Ezequiel et sa nouvelle petite amie, et était plus qu’en colère contre ses parents pour leurs mensonges. Il était hors de question qu’elle leur ressemble, et cache encore longtemps à sa meilleure amie, depuis huit ans maintenant, l’existence de Naomi.

Faith lâcha sa cuillère, portant toute son attention sur Madeline. Elle la scrutait de ses yeux gris, grands ouverts. Déjà anxieuse au vu du comportement de sa meilleure amie ces dernières vingt-quatre heures, Faith était maintenant complètement angoissée. Une histoire dingue ? Mais qu’entendait Madeline par là ? Le mieux était de l’inviter à continuer.

- Oui, bien sûr, Maddie. Je suis trop inquiète pour refuser t’entendre tout m’expliquer. T’es tellement bizarre depuis hier, que j’en n’en peux plus de ne rien savoir. Je te rappelle que je t’ai retrouvée au milieu de la rue, complètement désorientée, après avoir cru reconnaître quelqu’un. Puis, même si je ne t’en ai rien dit, pour ne pas te gêner, je t’ai entendue cauchemarder toute la nuit. Tu pleurais à certains moments, d’autres, tu criais. Et aujourd’hui, rebelote. Tu re-croises une gamine, que t’as confondu avec je-ne-sais-qui, et tu redeviens aussi étrange qu’hier. Alors, même la plus dingue de toutes les histoires dingues du monde entier, je suis prête à l’entendre.

Son discours éloquent avait persuadé Madeline qu’elle pouvait tout lui révéler. Sans craindre sa réaction. Sans avoir peur de la choquer. Faith pouvait tout supporter, et même si Madeline avait à lui confier qu’elle avait été témoin d’un meurtre, elle savait qu’elle aurait pu le lui dire.

Cependant, elle ne savait par où commencer. Le rencontre avec Willow ? Ce n’était pas le plus important, et elle pourrait lui expliquer cela plus tard. Pourtant, c’était ce qui avait out déclenché. Elle pouvait aussi opter pour la version courte. Lui avouer qu’elle avait découvert, dans le dos de ses parents, l’existence de Naomi. Mais devrait-elle aussi préciser qu’Ezequiel était au courant, et avait gardé pour lui depuis toutes ces années. Madeline se triturait les doigts, ne sachant que dire. Tout se bousculait dans sa tête, et même si elle aurait eu trouvé le bon moyen pour commencer, elle n’aurait pas pu le formuler.

- Maddie, je suis là, quoi que tu veuilles me dire, je serai toujours de ton côté. Même si tu as commis le pire des meurtres ou participé à un trafic de drogue, d’accord ? Je peux tout entendre, et jamais je ne te jugerais, ou t’abandonnerais. Je suis ta meilleure amie, et crois-moi, ce n’est pas prêt de s’arrêter.

- Ce n’est pas … moi …, déclara-t-elle en bafouillant. Je veux dire, je n’ai rien fait de grave. En fait, je … j’ai découvert il y a quelques jours que j’avais … ou que j’ai, je ne sais même pas comment je dois le dire …

- Le temps de conjugaison m’importe peu, Maddie. Dis-le comme tu le sens, on avisera ensuite s’il le faut.

- J’ai une petite sœur. Naomi. Elle s’est faite kidnappée il y a onze ans. C’est pour ça que je ne sais pas comment le formuler, parce que peut-être qu’elle est … morte. Depuis tout ce temps.

Un immense silence s’installa entre les deux amies. Faith ne savait que répondre. Elle ouvrit la bouche, puis la referma aussitôt. Elle ne pouvait décemment pas présenter ses condoléances, et un pauvre « Je suis désolée » ne servirait en rien. Alors, elle préféra chercher ses mots, plutôt que de sortir une ânerie inutile.

- Tu n’es pas obligée de répondre quelque chose, je comprends même que tu ne le fasses pas.

- C’est juste que … tu me prends de court. J’étais loin de m’attendre à ça. Est-ce que tu pourrais m’expliquer un peu plus en détails ?

Madeline acquiesça, et prit une grande inspiration. Elle se tourna plus vers Faith, de sorte à planter son regard dans le sien. Ses iris émeraudes rencontrèrent celles de sa meilleure amie, gris perle. Il était temps de faire le récit complet de ce qui la tracassait tant. Et Madeline espérait grandement que livrer ses états-d’âme la soulagerait d’un poids qu’elle sentait peser lourdement sur ses épaules.

***

21h45 (heure de la côte Est), toujours sur Times Square

Après sa dernière phrase prononcée, Madeline scruta Faith. Les yeux aussi ronds que des soucoupes, la bouche entrouverte, elle était sous le choc de toutes ces révélations. Et dire qu’elle ne s’était rendue compte de rien ! Trop préoccupée par Ezequiel, sans doutes. Un nouveau silence prit place. Dans leur bulle, les deux amies ne percevaient même plus le son des Klaxons des taxis, ni les nombreux bavardages des gens autour d’elles. Elles avaient le regard rivé l’une à l’autre, et la main droite de Faith était posée sur la gauche de Madeline, en signe de soutien.

- Wahou … Ton histoire est … dingue ! annonça enfin Faith.

- C’est bien ce que je t’avais dit.

- Mais comment se fait-il que tu n’en aies gardé … aucun souvenir ? lui demanda-t-elle doucement, ne voulant pas la brusquer. Faith se doutait que ce devait être un sujet douloureux.

Seulement, Madeline s’était habituée à l’idée d’avoir oublié sa petite sœur. Elle n’était plus en colère contre elle-même, sans savoir exactement quand est-ce que sa rage s’était dissipé. Elle savait juste qu’elle ne s’en voulait plus, et c’était, pour elle, le plus important. Elle avait dorénavant compris que sa perte de mémoire était uniquement dû à son cerveau, et qu’elle devait cesser de se rejeter la faute. De plus, Madeline comptait bien changer la donne, et retrouver ses souvenirs. Pour cela, elle misait sur l’enquête de la disparition de Naomi qu’elle allait entreprendre, aussitôt rentrée de New York. Elle était quasiment convaincue que voir des photos, lire des choses sur sa sœur, réveillerait en elle ces souvenirs repoussés. Et cette (presque) conviction lui donnait de l’espoir, beaucoup d’espoir.

- Selon Ezequiel, qui m’a rapporté le diagnostic des psys, j’aurais été victime de mémoire sélective. Je me suis renseignée sur Internet, et il se trouve que des scientifiques ont réussi à démontrer que le cerveau peut oublier des moments douloureux, jusqu’à ce qu’ils tombent complètement dans l’oubli. Après avoir perdu ma petite sœur, je pense que repenser à elle me faisait atrocement mal, surtout que je ne savais pas si elle reviendrait. Alors mon esprit s’est chargé de soulager ma douleur en rangeant ces souvenirs dans un coin reculé de ma tête. Et puis, peu après, ma mère a appris sa grossesse, et Theo aurait remplacé le vide qu’avait creusé Naomi. Je ne me suis plus concentrée que sur lui, et tout ça a fait que j’ai oublié ma sœur.

- Oh … C’est …

- Horrible, oui, je sais. Oublier sa propre sœur, c’est inhumain. Mais je me suis fait une raison, et je ne le vis plus pareil que quand je l’ai découvert.

- Tant mieux. Je veux dire, c’est bien que tu aies compris que ce n’est pas ta faute. Et puis, horrible n’était pas du tout le mot que je m’apprêtais à dire. En fait, j’allais dire que cette histoire est … complètement dingue !

Madeline sourit, lâchant même un rire léger. Il n’y avait vraiment que sa meilleure amie pour alléger des moments comme celui-ci. Et elle l’aimait tellement pour cela. Comme si Faith avait compris les pensées de la jeune capitaine, elle s’approcha de Madeline et l’enserra de ses bras. Cette dernière laissa couler quelques larmes, sans savoir comment les interpréter. Étaient-ce des larmes de tristesse, après avoir fait le récit de la disparition tragique de Naomi ? Ou des larmes de soulagement, car se confier à Faith lui avait ôté un certain poids des épaules ? Après réflexion, Madeline se dit que c’étaient peut-être des larmes de bonheur, parce qu’à ce moment précis, dans les bras de sa meilleure amie, elle se sentait sereine. En sécurité. Et l’espoir qu’elle portait dans l’enquête sur Naomi la rendait heureuse. Elle avait enfin un but dans la vie, un vrai, et elle y croyait dur comme fer.

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