XIII.1 - Le cœur a ses raisons ...

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Dimanche 15 juillet 2018, 1h, à Milwaukie

Depuis une heure, Ezequiel tentait d’appeler Madeline, mais toujours sans aucun succès. Il tombait directement sur sa messagerie, indiquant qu’elle avait sans doute éteint son portable. Pourtant, le jeune hispanique persévérait encore et encore, lui laissant, à chaque fois, un message en lui demandant de le rappeler au plus vite. Il lui devait des explications.

À ses côtés, Faith faisait les cent pas. Ils étaient rentrés directement chez Ezequiel après le départ de Madeline, et sur le coup de la surprise, elle ne lui avait même pas demandé de la raccompagner chez elle. Les larmes de la jeune blonde coulaient abondamment sur ses joues. Elle croyait son amitié avec sa meilleure terminée et cela la rendait plus que malheureuse.

Quant à Ezequiel, il s’était promis de ne pas se rendre à la fête des jumelles Lully. Il voulait à tout prix éviter Faith, après les événements de ce dernier vendredi soir. Mais, vers vingt-et une heures, alors qu’il ne pensait qu’à la jolie blonde, il décida d’enfreindre les règles qu’il s’était lui-même imposées. Il pensait qu’il pourrait seulement s’y amuser, sans approcher Faith une seule seconde. Sauf qu’à l’instant où il avait pénétré dans le jardin, ses yeux s’étaient posés sur la jeune fille, alors de l’autre côté de la piscine, dansant et rigolant avec quelques amis. Complètement hypnotisé, Ezequiel n’avait pu détourner le regard, ni à ce moment, ni durant toute la soirée. Puis, sans le vouloir, ils s’étaient retrouvés se servant un verre à la même table, et au même moment. Dix minutes plus tard, ils étaient découverts par Madeline dans une position compromettante.

Leur attraction avait été si forte, qu’aucun n’avait pu empêcher ce qui avait suivi. Ezequiel se sentait continuellement attiré par elle, et la voir dans sa jolie robe lui arrivant mi-cuisses n’avait rien arrangé. En l’approchant, en l’embrassant, il avait rompu sa promesse. Celle qu’il lui avait faite le vendredi dernier.

***

Vendredi 13 juillet 2018, 20h, à Milwaukie

Ezequiel était posté devant la porte d’entrée de la maison des Peterson. Son doigt appuyé sur la sonnette, il attendait que quelqu’un daigne venir lui ouvrir. Depuis sa dernière entrevue avec Madeline, elle ne lui avait plus donné de nouvelles. Il n’en était pas étonné, il s’était bien rendu compte que ses paroles avaient vexé Madeline. D’ailleurs, sa fuite en avait été la preuve. Madeline ne fuyait jamais, sauf quand elle était terriblement blessée.

Aussi, quand Faith le joignit en espérant qu’il avait des nouvelles de Madeline, il s’inquiéta. Il apprit ensuite que depuis la veille, elle n’en avait donné apparemment à personne. Il avait donc proposer naturellement à Faith de lui rendre une petite visite, même s’il craignait d’être mal accueilli. Au bout d’une longue minute, la porte s’ouvrit, révélant un Theo en pyjama et un air contrarié au visage.

- C’est pour quoi ?! Ah, Ezequi, c’est toi. Mais pourquoi tu sonnes comme ça ?

Alors que Theodore était remonté contre cet intervenant qui l’interrompait en plein visionnage des Simpson, il se radoucit à la vue d’Ezequiel. Ce dernier, encore amusé de son début d’accueil, se sentait néanmoins diablement nostalgique. Comme Theo, à son âge, il voulait « faire le grand », recopiant faits et geste de son entourage. Mais maintenant qu’il avait atteint la majorité, il réalisait qu’être « grand » n’était pas si bien que ça. Les responsabilités, les problèmes, les questions d’avenir, les divergences d’opinion et les disputes de famille ne faisaient pas du jeune hispanique un grand fan de l’âge adulte.

- Ça va, champion ? Je suis venu voir Maddie, elle est là ?

- Euh …

Le jeune garçon se retourna, comme à la recherche de quelqu’un. Mais le silence absolu de la maison indiquait que le rez-de-chaussée était vide. Theo se retourna vers Ezequiel, et d’un sourire embarrassé, lui répondit :

- En fait, je ne crois pas que tu peux la voir.

- Ah bon ? Et pourquoi ça ? Est-ce qu’elle t’a dit être fâchée contre moi ?

Theo secoua négativement la tête, et se balançant sur ses deux pieds, se demandait comment expliquer la situation. Sa sœur était extrêmement triste depuis la veille au matin, quand il l’avait rejointe dans son lit. Depuis qu’il s’en était levé, elle refusait qu’il entre dans sa chambre, la seule autorisée étant leur mère. Toujours à la recherche de ses mots, et devant le regard inquisiteur d’Ezequiel, Theodore fut soulagé d’entendre l’escalier craquer. Evelyn pourrait ainsi répondre aux interrogations du jeune homme. Theo déguerpit aussitôt, ces histoires le dépassaient amplement.

Celle-ci l’aperçut alors, et d’un sourire léger, l’invita à entrer. Elle portait un plateau dans les mains, qui semblait ne pas avoir été touché du tout. Ezequiel se demanda à qui il était destiné. Était-ce pour Darryl ? Ezequiel ne le voyait nulle part, et au vu de l’heure, il devait être rentré chez lui.

- Bonsoir, Ezequiel. Tu vas bien ?

- Moi, oui. Mais Madeline, par contre, est-ce que tout va bien pour elle ? Cela fait longtemps que je n’ai pas reçu un message de sa part, et Faith m’a dit ne plus avoir de nouvelles depuis hier. Elle ne répond à aucun de ses textos.

- Je sais bien, j’ai essayé de l’y forcer, pourtant, mais elle est aussi butée que son père !

- En parlant de Darryl, il est malade ? se renseigna Ezequiel en louchant sur le plateau qu’Evelyn vidait.

- Non, non, pas du tout ! Il est seulement au travail.

Evelyn avait repéré son regard, et la préoccupation qu’elle y lisait l’émut. Après le départ de son père, Ezequiel n’avait eu comme figure masculine que celle de Darryl, et Evelyn savait que chacun tenait beaucoup à l’autre. Son mari représentait le père qu’Ezequiel n’avait jamais eu, et lui symbolisait le fils que Darryl craignait de ne pas avoir, avant l’arrivée de Theo. Lorsque ce dernier fut né, Ezequiel n’avait que huit ans, et seulement deux ans étaient passés après la fuite de son géniteur, un temps assez long pour que chacun devienne important aux yeux de l’autre.

- Madeline, alors ? C’est elle qui est malade ?

- Non, non plus. Elle a juste un peu … mal au cœur.

Evelyn avait déclaré cela d’un ton triste, et Ezequiel se demanda s’il devait prendre ses paroles au sens propre, ou figuré. Ezequiel pencha pour la deuxième option. Se sentir barbouillé n’était décidément pas une raison suffisante pour ignorer sa meilleure amie.

- Je peux peut-être aller la voir ? proposa le jeune homme en se dirigeant déjà vers les escaliers.

- Non, surtout pas ! Désolée, Ezequiel, mais ce n’est pas de toi qu’elle a besoin en ce moment.

- De Faith, alors ? Je peux la prévenir et elle viendra tout de sui…

- Pas Faith non plus. Elle doit juste être seule un petit moment. S’il te plaît.

Le regard implorant d’Evelyn apeura Ezequiel. Sa marraine semblait accablée, et jamais il ne l’avait vue comme cela auparavant. Il angoissa affreusement à l’idée qu’il soit arrivé quelque chose de grave. Il étudia toutes les possibilités, et repensa soudainement à la vieille voisine de Madeline. Se pouvait-il qu’elle soit décédée et que sa meilleure s’en retrouve énormément affectée ? De toutes les hypothèses qu’il émit, celle-ci était la plus plausible.

- Eve, je suis inquiet, là. Dis-moi juste, histoire de rassurer Faith. Et moi aussi, par la même occasion. Por favor.

Evelyn lui lança un regard désolé, signifiant qu’il ne tirerait rien d’elle.

- C’est sa vie privée, Ezequiel. Sa liberté à elle de te le dire, ou non. Pas la peine d’essayer de me charmer avec ton joli minois et ton accent espagnol !

Déçu, mais sans le projet d’abandonner, Ezequiel réfléchit à la meilleure façon d’arriver à ses fins. Apparemment, la prendre par les sentiments était peine perdue. Alors quoi, lui faire du chantage ? Ezequiel était plutôt doué, mais il n’avait rien à proposer en échange. Partir et appeler Darryl ? Son absence prouvait qu’il ne s’occupait pas beaucoup de sa vie familiale en ce moment, et Ezequiel n’était même pas sûr qu’il sache ce que sa fille voulait lui cacher.

- Ezequiel, ne sois pas aussi tourmenté. Ce n’est rien de grave. En tout cas pour nous.

- Qu’est-ce que ça veut dire ?

- Que pour elle, ça lui semble être la pire chose qui pouvait lui arriver. Ça lui semble insurmontable, même. Mais je te promets qu’elle va s’en remettre très vite. Comme tout le monde.

Evelyn lui adressa un sourire maternel et rassurant. Ezequiel, toujours aussi intrigué, se décida tout de même à rentrer chez lui. Il ne pourrait, de toute façon, rien apprendre de plus. L’embrasant sur les deux joues, il dit au revoir à Evelyn, qui lui caressa gentiment le dos. La main sur la poignée de la porte d’entrée, il lança un dernier regard désespéré vers les marches qu’il ne pouvait emprunter pour aller cajoler sa meilleure amie.

Alors que le jeune hispanique avait traversé la moitié de l’allée qui le séparait de la rue, il entendit la porte se rouvrir dans son dos. Espérant que ce fut Evelyn qui revenait sur sa décision de ne rien lui révéler, il se retourna vivement. Malheureusement pour lui, ce n’était que Theo.

- Tu ne m’as pas dit au revoir, Ezequi, annonça Theo d’une voix déçue.

- Oh, désolé, champion. Viens là.

Le jeune garçon accourut, sautant dans les bras d’Ezequiel. Il cala sa petite tête blonde dans le cou du jeune homme, qui était fort étonné de ce câlin. Depuis quelques temps, Theodore refusait qu’on le serre dans ses bras, considérant que c’était bon pour les bébés. Et à ce moment, c’est lui qui tenait Ezequiel comme si sa vie en dépendait.

- Maman nous regarde par la fenêtre, alors faut pas qu’elle croit que je suis en train de tout te raconter. Maddie, elle est rentrée de chez Jared hier matin, très triste. Elle pleurait beaucoup. Depuis, elle veut plus que j’entre dans sa chambre, y’a que Maman qui a le droit. Je crois qu’il a fait quelque chose de vraiment méchant, même si Maman dit que ça va lui passer.

- Comment tu peux être sûr que c’est Jared ?

- Parce qu’elle va tout le temps chez lui quand elle est réveillée tôt le matin. Papa, il la dispute toujours pour ça. Alors, j’ai fait comme tu me dis tout le temps. Je lui ai montré que je l’aime en lui faisant un gros câlin.

- Tu as eu raison, bonhomme. Je vais aller voir Jared pour tirer cette affaire au clair, d’accord ?

- OK. Et dis-lui qu’il a de la chance que je sois trop petit, sinon je le réduirais en miettes, déclara Theodore d’un ton menaçant.

Sa réflexion amusa drôlement Ezequiel. Ce petit l’étonnerait toujours ! Il lui ébouriffa alors les cheveux, et se dirigea vers la rue. Lui lançant un dernier signe d’au revoir, le jeune hispanique grimpa dans sa voiture, et la démarra au quart de tour. Il n’aimait pas du tout l’idée d’une Madeline rentrant de chez Jared en pleurs, et quoi que ce dernier lui ait fait, il allait le regretter !

Arrivé sur Drake street, Ezequiel dut creuser dans sa mémoire pour retrouver la maison de Jared. L’année dernière, il avait déposé plusieurs fois sa meilleure amie chez lui, car sa Chevrolet était tombée en panne. Mais à cette époque, Ezequiel n’avait fait que suivre les indications de Madeline, sans vraiment prêter attention à la maison devant laquelle il s’arrêtait. Passant devant une maisonnée en lambris gris, dont la pelouse de devant était envahie de fleurs colorées. Il eut l’impression que c’était ici, et après avoir garé sa voiture, il alla vérifier le nom sur la boîte aux lettres. Famille Dampsey. C’était donc la bonne adresse.

Ezequiel réfléchit à la meilleure solution pour trouver Jared. Il ne pouvait décidément pas sonner à la porte. Denise ne l’avait jamais apprécié, pour elle, il n’était que le fils d’une émigrée. Il se rappela alors qu’une fois, il avait vu Madeline enjamber la fenêtre à droite de la maison. Sûrement la chambre de son ex-petit ami. Ezequiel se dirigea donc vers cette pièce, et ce fut lorsqu’il avait passé sa première jambe par-dessus le rebord qu’il entendit sa voix. Ezequiel en suivit le son, et découvrit Jared, installé sur un transat, au téléphone.

- … Oui, ma coquine, je te le promets …

Une bière à la main, il racontait des choses salaces à son interlocutrice, qu’Ezequiel ne pouvait supporter. Cet enfoiré était censé être amoureux de Madeline, et ce n’était sûrement pas elle qu’il affublait de ce petit nom ridicule.

Ezequiel, sur les nerfs, s’approcha de lui. Les poings serrés et la mâchoire contractée, il sentait la colère le gagnait. Déjà qu’il détestait Jared depuis un bout de temps, mais son comportement l’écœurait. Il n’avait pas besoin d’explication, Ezequiel avait déjà deviné la raison du malheur de sa petite sœur de cœur.

- Hé, toi !

Son appel surprit Jared, qui en laissa tomber sa boisson au sol. Se tournant vers cet éclat de voix, il découvrit, avec horreur, un Ezequiel au bord de l’explosion. Ce dernier rigolait intérieurement de l’épouvante qu’il lisait dans les yeux de son vis-à-vis.

- Ram … Ramírez ? Qu’est-ce que tu fous là ? Dégage de chez moi avant que j’appelle les flics, et avec ta tête d’émigré, ils ne mettront pas longtemps à t’embarquer, déclara-t-il amèrement, espérant que sa menace suffise à faire déguerpir Ezequiel.

Dommage pour lui, ses réflexions racistes ne faisaient qu’accroître la rage du jeune hispanique. Ce dernier considérait Jared avec un regard dégoûté. Il s’était toujours demandé comment Madeline avait pu succomber à son charme, et surtout, comment elle avait pu le supporter autant de temps. Le quarterback arborait toujours un air de supériorité, qu’il tenait sans aucun doute de sa mère, et croyait intimider le monde qui l’entourait. Sauf qu’en réalité, il était aussi peureux qu’un chiot qui vient de naître, et Ezequiel le savait depuis toujours.

- Qu’est-ce que tu me veux ? continua Jared, dont la voix tremblait légèrement, malgré l’assurance qu’il présentait.

- T’as pas une petite idée ? Qu’est-ce que je dis, bien sûr que non, sans cerveau, c’est difficile de réfléchir. Alors je vais faire simple, pour que le con que t’es me comprenne bien.

Ce fut à ce moment précis que Jared commença à sérieusement angoisser. Les yeux d’Ezequiel étaient ceux d’un tueur sur le point de commettre un meurtre. Ils respiraient la conviction et la haine. Ses jointures avaient viré au blanc à force de serrer les poings, et Jared l’imaginait déjà bondir sur lui comme un fauve. Ce fut donc dans un réflexe de survie qu’il recula de quelques pas.

- Écoute-moi bien, petite enflure. Je sais exactement ce que t’as fait à Madeline, même si elle est trop fière pour venir m’en parler. Et ce que je peux t’assurer, c’est que tu vas regretter tes actes de merdeux. T’as pas su l’honorer, et c’est la pire erreur que t’aurais pu faire. Elle souffre à cause de toi. À ton tour d’avoir mal, petit con.

Aveuglé par la colère, Ezequiel se rua sur Jared. Celui-ci, aussi rapide et vif qu’un guépard, se décala assez pour que le transat, sur lequel il était assis, le protège. C’est là qu’Ezequiel aurait dû réfléchir à deux fois, et se rendre compte que ce qu’il s’apprêtait à faire pourrait lui apporter de gros ennuis. Sauf que la seule chose à laquelle il pensait n’était pas son avenir, mais la douleur de sa meilleure amie.

- Attends, attends, doit y avoir un malentendu, essaya Jared pour gagner du temps.

- Un malentendu ? Donc c’était avec Maddie que t’étais au téléphone ? C’est elle que tu as appelé « ma coquine » et à qui tu décrivais tout ce que t’allais lui faire ce week-end ?

- Hein ? Non, non, mais …

Il ne fallut pas plus à Ezequiel pour qu’il balance le transat. Celui-ci atterrit dans un rosier, qui devant la brutalité du geste, se plia en deux. Sans que Jared ait le temps d’aller se cacher ailleurs, Ezequiel lui tomba dessus. Il lui assena un coup de poing en pleine mâchoire et un autre dans le nez. Sous le choc, Jared tomba à terre, le nez en sang et un bleu se formant déjà sur l’endroit où avait frappé Ezequiel. Ce dernier, qui comptait bien lui en faire baver, profita de sa position de faiblesse pour continuer à le marteler de coups. Alors qu’Ezequiel aperçut des larmes qui roulaient sur les joues de son ennemi, il s’arrêta. Pensant que la leçon était retenue pour Jared, il se releva avec le projet de rentrer chez lui. Sauf que Jared ne l’entendait pas de cette oreille, et tira de toutes les forces qui lui restait sur sa cheville. Ezequiel s’étala par terre, son menton claquant violemment sur l’herbe. Jared profita de sa surprise pour prendre le dessus. Il lui lança un coup de pied dans le ventre, mais encore trop faible pour être vivace, Ezequiel retint son pied. Il le tordit, faisant hurler de douleur Jared. Si il en voulait plus, il allait en avoir ! Se relavant à demi, Ezequiel lui flanqua un coup de coude dans l’estomac. Jared se tordait, gémissant et suppliant Ezequiel de mettre fin à son acharnement. Sauf que celui-ci se rappelait encore les paroles de Theo et son ton triste. Sa meilleure amie pleurait à cause de Jared, c’était tout ce qu’il savait, et tout ce qu’il avait à retenir pour le moment. Alors qu’il levait son bras pour lui porter au visage un crochet du droit, ce-dit bras fut retenue par deux mains douces.

- Ezequiel, arrête, je t’en supplie, arrête, le supplia Faith d’une voix empreinte de peur.

Jared présentait un visage complètement tuméfié, et Faith fut rassurée de l’entendre pleurer, ou elle l’aurait cru mort. Ezequiel n’y avait pas été de main morte. Ce dernier avait profité que Faith se concentre sur les blessures de Jared pour se libérer de son emprise (légère) et continuer à déverser sa violente colère. Faith décida alors de lui enserrer le torse et de tirer de toutes ses forces. Ils finirent par tomber tous les deux sur les fesses, et Jared put respirer à nouveau.

- Faut qu’on s’en aille, Ezequiel, dépêche-toi, sa mère va rappliquer, le pressa Faith. Allez, magne ton cul, si c’est les flics qui viennent te chercher, tu seras dans la merde.

Faith lui attrapa la main, le forçant à se relever. Un coup d’œil vers Jared lui suffit pour réaliser qu’il devait s’enfuir maintenant. Tant que personne ne l’apercevrait ici, il n’y aurait pas de preuve. Courant presque, Faith entraîna Ezequiel vers sa propre voiture. La jeune blonde était venue à pieds. Le jeune hispanique, qui se sentait vidé à force d’avoir frappé Jared, traînait derrière elle.

Puis, Denise hurla de terreur et Ezequiel se sentit comme animé d’une force supérieure. Si elle la voyait, c’en était fini pour lui. Il attrapa alors Faith par la main et la jeta sur son épaule. Il sprinta vers sa voiture. La déposant sur le trottoir, il n’avait pas le temps de lui demander si elle venait ou pas. Il lui ouvrit la portière, et Faith se rua dans l’habitacle.

- Tu m’expliques ? le questionna Faith alors qu’Ezequiel appuyait sur l’accélérateur.

Celui-ci ne répondit pas, la violence dont il avait fait preuve n’avait aucune explication. Oui, Jared avait blessé Madeline. Il s’était comporté comme un imbécile et était impardonnable. Mais, maintenant qu’Ezequiel y réfléchissait, il y avait d’autres moyens pour le faire payer. Des méthodes qui n’incluaient pas ses poings et le visage de Jared. Il savait qu’il aurait dû s’arrêter après le tout premier coup, mais le remettre à sa place le soulageait tellement. En plus, Ezequiel en rêvait depuis longtemps. Il se sentit honteux de ses actes, et, n’étant même pas capable de la remercier pour l’avoir sauvé de la case arrestation, il se contenta de rester concentré sur la route.

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