Chapitre 4

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Durant ce siècle d’attente, le démon chercha avec soin un corps de substitution, un esprit en proie au mal, qu’il pourrait facilement corrompre et utiliser afin d’agir sur terre. Il trouva au cours de sa recherche, un réceptacle particulièrement intéressant lorsqu’il se rapprocha de Casalgaard. Il observa un couple formé d’une humaine et d’un elfe ; union extrêmement mal vue chez ces êtres purs. L’être démoniaque se réjouit d’autant plus que le couple venait d’accueillir un heureux événement. Une petite fille à laquelle le sang elfique conférait d’or et déjà une impressionnante aura magique, laissant présager à Zéphéros un hôte d’une puissance et d’une résistance des plus idéale. Alors il attendit quatre années, et, lorsque l’elfe revint en cachette voire cette femme qu’il aimait et le fruit de leur union, le démon apparu devant ce dernier et entra dans son esprit, le manipulant à sa guise. Sous cette emprise, l’elfe annonça à son amante qu’il avait honte de ce qui c’était produit entre eux, qu’il s’agissait d’une erreur innommable. Il lui fit ses adieux et partit sans jamais revenir. La mère et l’enfant, furent anéanties et laissées seules livrées à elles-mêmes. L’enfant, intelligente malgré son jeune âge, n’eut aucun mal à comprendre ce qui venait de se passer dans son foyer, cachée derrière la porte de sa petite chambre, elle laissa tomber derrière elle les fleurs qu’elle venait de cueillir à son père. Après avoir déchirer cette famille, le démon n’eut plus qu’à attendre que le temps fasse son œuvre. Cette enfant grandit dans la tristesse, voyant sa mère exercer en tant que fille de joie dans une taverne afin de les faire vivre toutes deux. Subissant les moqueries permanentes vis-à-vis de son physique et du travail de sa mère, la jeune fille préférait s’isoler et ne trouvait pour seul réconfort la chaleur de la forge du village où les maîtres forgerons lui apprirent le métier.

Quand vint l’année de ses treize ans, alors qu’elle rejoignait son foyer, elle pu voir cinq hommes, elfes, sortir de chez sa mère et cette dernière à leur suite sur le pas de la porte, couverte de bleus, ses vêtements déchirés. Leurs regards se tournèrent alors vers l’enfant dont le physique déjà développer lui conférait l’apparence d’une jeune femme de dix sept ans, les elfes sourirent de dégoût en la pointant du doigt. Sous le regard impuissant de sa mère, les cinq hommes se saisirent d’elle et la plaquèrent au sol. Criant, pleurant, implorant, la jeune fille chercha le regard de sa mère de ses yeux suppliant, quand enfin elle croisa les yeux embués de celle-ci, ils se défilèrent et disparurent derrière l’épaisse porte en bois de la maison. Une fois terminés, les elfes partirent, laissant l’enfant dénudée, pour morte devant chez elle. Pressentant que le temps était venu, Astaroth revint observer son futur hôte, lorsqu’elle se réveilla le surlendemain, dans son lit, le corps meurtri, les souvenirs l’assaillirent aussitôt. Elle se souvint par-dessus tout du regard fuyant de sa mère et de son geste. Ou plutôt du geste qu’elle n’avait pas fait, celui de venir à l’aide de sa propre fille. La jeune fille se leva difficilement, se saisit d’une dague que lui avait offert un des forgerons, descendit l’escalier de bois poussiéreux et grinçant et rejoignit sa mère. Cette dernière se trouvait dans la cuisine, préparant un potage et du pain. Elle se tourna les yeux embués de larmes, mais n’eut le temps de prononcer un mot que sa gorge fût tranchée d’un coup net. Un puissant jet de sang jaillit alors qu’elle s’effondrait à terre. Sa fille, le regard vide, se couvrit du sang de sa mère qu’elle venait de tuer, se mutila à plusieurs reprises avant de mettre le feu à la petite maison de son enfance et de partir. L’enfant trouva refuge auprès des forgerons, leur expliqua qu’elle et sa mère avait été attaquées par des brigands, leur maison réduite en cendres et sa mère assassinée. Une fois seule, installée dans une chambre, l’effroyable Astaroth se présenta à elle ; le démon lui proposa de lui prêter ses pouvoirs afin qu’elle puisse se venger de tous ceux lui ayant fait du mal, en échange la jeune fille devrait partager son corps avec lui. Fixant le diable dans les yeux, elle accepta sans une once d’hésitation, les deux êtres partagèrent leur sang afin de sceller le pacte. La jeune fille était devenue l’hôte du démon, un véritable diamant brut qu’il pourrait forger à sa guise. En ce jour, le démon était suffisamment sûr de la force de son hôte pour porter l’attaque finale sur Phaen. A chaque minute qui passe, les fortifications et les défenses de la cité s’affaiblissent et l’emprise maléfique d’Astaroth et ses sbires s’étend sur les terres.

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