Chapitre 1 

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Au nord d'une contrée du nom de Casalgaard, sur le continent qui s'appelait autrefois Isarden, isolée derrière une épaisse chaîne de montagnes brumeuses couvrants une immense forêt si dense et si sombre que lorsque la nuit tombait, il était impossible d’y voir ses propres pieds sans feu. Les rayons du soleil y pénétraient le jour par de petits interstices entre l’épais feuillages d’arbres millénaires, donnant des reflets d'or à l'intérieur de la forêt. On pouvait toutefois y trouver outre des plantes et des créatures rares, un long chemin sinueux menant à la cité portuaire de Phaen. Cette province, coupée du continent par les montagnes et la forêt, était un des ports principaux du continent. Riche en ressources et possédant un climat des plus doux, Phaen était un endroit idéal pour la culture ainsi que pour la pêche. Son souverain était un des amis les plus proches et les plus fidèles au Roi de Casalgaard, c’était un homme sage et compréhensif. Ainsi le bien de sa cité et de tous ses sujets passaient avant tout autre chose. La magie régissant autre fois notre monde était contenue dans quatre pierres répartit entre les quatre grands continents. Leur but était de maintenir l’équilibre magique entre les êtres et les mondes, évidemment ces pierres extrêmement précieuses étaient gardées avec la plus grande attention et fortement dissimulées. Si jamais quelqu’un s’emparait d’une des pierres, il aurait alors en sa possession un pouvoir inimaginable et sans limites. Dans les ruines souterraines de la cité de Phaen se trouvait à l’abris de tout danger, une de ces pierres. Le roi Téhéror en grand sage, mit donc au pouvoir sur cette province un de ses plus grands amis afin de maintenir ce secret en sécurité. Et cela avait fonctionné des siècles durant, toutes les pierres étaient en sécurité et l’équilibre magique maintenu. La cité prospérait et était le premier fournisseur de poisson du continent, apportant ainsi une richesse suffisante aux habitants pour être heureux et vivre convenablement.

Cependant, un soir, sans aucun signe annonciateur, au coucher du soleil lorsque les femmes rentraient des champs et les hommes de la pêche et des villes alentours où ils exportaient leurs marchandises, un cercle noir apparu dans le ciel pourpre. C’était comme si le ciel s’était déchiré et laissait au monde entrevoir le néant qui lui succédait. L’astrologue de la cité l’ayant immédiatement remarqué, il s’empressa de l’étudier et se rendit compte que l’étranger point noir ne cessait de croître petit à petit. Il courut alors en informer les hauts placés de la ville ainsi que son souverain, ce dernier ne sachant à quoi faire face réunit oracles, mages et toute personne susceptible de lui apporter des réponses. Ainsi l’ordre aux villageois de rentrer dans l’enceinte fortifiée du château de Phaen fut donné. Tous se hâtèrent à rassembler leurs affaires, le nécessaire comme leurs biens les plus précieux, une nuée d’êtres humains, d’elfes, d’Erémirs et d’animaux défilaient dans le calme dans les rues de Phaen, en route vers la fortification où ils seraient en sécurité. Le ciel continuait de se noircir davantage à chaque minute, le seigneur de Phaen et sa compagne, accompagnés de leurs conseillers étaient aux fenêtres de la grande salle, ils regardaient les villageois rentrer et s’amasser lentement, installant des camps de fortune dans l’enceinte du château. Soudain, un jeune homme entra en courant dans la salle, à bout de souffle, les joues rougies par l’effort. Il était frêle, une quinzaine d’années pas plus, vêtu d’une chemise en lin et d’un pantalon en toile de jute troué au niveau des genoux et d’un mollet.

- Mon seigneur ! Mon seigneur ! C’est, c’est horrible !

Le garçon peinait à parler, son souffle était court, tous dans la grande salle se tournèrent vers lui. Le bienveillant souverain de Phaen lui adressa un sourire rassurant avant de lui adresser la parole.

- Et bien mon garçon, d’où nous arrives-tu si essoufflé ? Reprends donc ton souffle et dis-nous ce qu’il se passe.

Le garçon souffla puis respira profondément à plusieurs reprises afin de se calmer puis repris.

- J’ai entendu l’appel d’urgence à rentrer alors que je cueillais des plantes dans la forêt, au moment de faire demi-tour j’ai entendu du bruit alors je me suis caché. Il y avait des humains, une armée entière ! Des loups géants, des trolls, des golems, un cyclope, je crois même avoir vu une sorcière ! Ils viennent vers nous, ils vont nous attaquer Monseigneur !

Tous les membres du conseil se regardèrent les uns les autres, les yeux écarquillés et commencèrent à parler en même temps, créant un bruit insoutenable, résonnant dans la grande salle. La voix forte et grave du dirigeant, le souverain Barold, s’éleva et fit s’abattre le silence en moins d’une seconde.

- Assez !

Il s’approcha de l’enfant et le prit par les épaules, le secouant légèrement.

- Es-tu certain de ce que tu as vu mon enfant ?

Le jeune garçon décontenancé, tâcha tout de même de regarder l’homme imposant qui le questionnait dans les yeux. Il déglutit péniblement avant de lui répondre la voix tremblante.

- Oui messire, j’en suis sûr et certain, je vous dis la vérité !

Barold sembla réfléchir un instant, son regard se fit aussi dur et froid que l’acier d’une épée.

- Les créatures que tu as vu, de quoi avaient-elles l’air ? Je veux dire, y avait-il quelque chose qui t’as paru étrange chez les loups par exemple ?

Le garçon hésita avant de répondre.

- Et bien pour commencer toutes ces créatures magiques avec des animaux sauvages et une armée d’humains, cela m’a paru étrange… De plus, les loups n’avaient pas l’air eux-mêmes, ils n’avaient pas un comportement de loups, ils se contentaient de marcher tout droit sans détourner le regard ni renifler quoi que ce soit.

La compagne du seigneur, dame Yliana, se rapprocha d’eux et posa une main ferme sur la large épaule de son mari. Elle prit la parole d’une voix basse et incroyablement douce.

- Si ce que ce jeune homme dit est vrai Barold, nous sommes en grand danger.

Elle tourna alors son regard vers le garçon et reprit.

- Si tu as bien cru voir une sorcière, il se pourrait qu’elle mène toutes ces créatures en leur ayant jeté un sort. Il faut agir sans perdre de temps.

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