Chapitre Trois : Peindre l'humanité écrit par Lucivar

Stella cherchait à peindre l’humanité.

– Mais comment faire ?

Stella se souvint de Harry Stauth, son professeur de philosophie.

Elle l'appelle. Bonjour professeur.

– Bonjour Stella, je suis plus professeur, j’ai pris ma retraite.

– C’est le temps qui passe…

– Oui, la vie…

– L’humanité est condamnée à mourir.

– C’est vrai, mais la création perdure.

– Vous voulez dire l’art ?

– Très bonne question, Stella, l’art traverse les époques, il suffit de regarder les peintures des grottes, Lascaux, la Joconde, même les lignes de Nazca.

– L’art traverse les époques, l’histoire de l’art c’est l’histoire de l’humanité.

– Qu’est ce que l’humanité en premier lieu ?

– C’est les gens, tous les gens.

– La diversité des peuples et des cultures et la tolérance qui fait l’humain ?

– Les mille couleurs de l’être humain comme disait la chanteuse Zaz.

– La peinture aussi c’est des couleurs.

– C’est vrai, merci professeur.

Stella raccrocha, elle se sentait ragaillardie. Son amie Corinne vint sonner.

– Salut.

– Salut, tu veux du thé ?

– Avec du miel, s’il te plait.

Stella prepare le thé pendant que Corinne visite.

– Tu as ressorti ton matériel de peinture ?

– Oui, je veux peindre l’humanité.

– C’est impossible.

– Pourquoi, dis tu ça, Corinne ? Demanda Stella, vexée.

– Mais regarde la taille de ta toile. La corrigea-t-elle.

– Pourquoi dis tu ça ?

– L’humanité n’arrive même pas à se peindre proprement sur terre, elle est meme obligée de déborder dans l’espace. L’Iss, La Lune, bientot Mars, l’humanité prend trop de place. Nous sommes 7 millions sur terre, c’est énorme. C’est trop, la terre est en peril. Le regne vegetal animal, l’homme menace tout, les marées noires, la déforestation, les masques usagés. Tu devrais peindre la nature, elle est plus menacée que l’humanité.

– Non, je veux peindre l’optimisme de l’homme. Les rêves que l’on peut faire à l’avenir, trouver des solutions pour vivre ensemble. L’humain mérite d’être peint malgré ses erreurs, il aura beau faire, il est capable de prouesses et de beauté.

– Tu es égoïste Stella, toi qui a été journaliste, tu devrais le savoir.

– L’art contre l’argent, la beauté contre la violence, rassembler pour mieux vivre ensemble autour d’une peinture commune qui intégrera tout le monde un chacun sans discrimination ou religion, ou racisme. Je vais peindre cette peinture pour porter l’espoir de l’humanité et ses valeurs.

– Tu rêves.

– Oui, Corinne, et toi, tu ne rêves pas assez !

Corinne renversa son thé en colère sur Stella puis s’en va.

– Tu verras bien, l’art comme l’homme est soumis à l’argent. Quelqu’un achetera ton oeuvre et ton rêve avec.

– Oui, on verra, en attendant sors de chez moi.

Stella se retrouva seule, malgré les mots de Corinne, elle savait qu’elle devait continuer son objectif. Elle attrapa son pinceau et se plaça devant la toile.