Chapitre Quatre : Stella et les voix écrit par Lola Xoxo

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Chapitre Quatre : Stella et les voix écrit par Lola Xoxo


Stella tenait son pinceau. Devant la toile. Les images de toutes les personnes qu’elle avait rencontrée se superposer sur le fond blanc du canevas, comme des images qu’elle avait en tête.

Elle repensait aux paroles de Corinne. C’est vrai que c’est petit pour peindre l’humanité, pensa-t-elle… Les humains sont si nombreux et gâchent tant de choses. La planète, notre mère, les océans, notre père un peu. Pourtant, elle ne cessait de trouver l’Humain si beau. Et elle voulait que sa peinture montre le plus beau des Hommes. Elle voulait que l’émotion qu’elle avait ressentie auprès de tous ces gens rencontrés au hasard de ces reportages – et moins au hasard – se retrouvent ici, en couleurs sur le tissu tendu. Elle voulait que la gaieté et le bonheur rayonnent de son tableau, malgré tous les méfaits dont on est coupable tous à chacun, montrait qu’au fond on est tous plein de lumière, des lumières parfois blafardes, parfois terne, parfois lumineuse, parfois aveuglante, mais tous un peu de lumière en nous au fond de nous. Mais, au-delà des visages, ce qui se présentait à elle de manière forte, c’étaient les voix. Les voix de tous le monde qu’elle avait croisé pendant son long périple sur les couleurs de l’humanité.

Mais comment peindre les voix ? Ces voix qui l’avaient parfois disputée, parfois attendrie, Ces voix tout partout dans le monde, avec tous ses accents différents, qui tantôt la fit rire et tantôt non ou moins. Comment rendre les sons avec un pinceau ? Alors, elle se dit que peut-être, elle pourrait faire appelle à un orchestre et des chanteurs, des chanteuses, des maestro, peut-être Stromae pour mettre le son en avant, imiter les voix, les impulsions dynamiques, parfois pas trop, calmes et rassurantes de tous ces personnes qu’elles avaient côtoyer au cours de son périple à travers l’univers de la terre.

Oui se dit-elle. C’est ça! Ma peinture doit montrer, mais je veux aussi que l’on l'entende, qu’on les entende, tous les mots et toutes les langues de la Terre, chuchotés par les humains de partout. Comme un grand chœur sous une même paroisse : le Ciel. Stella ne croyait pas en Dieu, mais elle croyait en l’humanité et en l’Homme et à la puissance des voix s’élevant en contemplation devant sa peinture qui regrouperait tout. Les couleurs et les voix se mélangeant, l’apothéose.

Soudain, la sortant de sa mélodie complexe intérieure de son cœur, les sons lui battant les tempes et la mesure, comme sortie de sa transe, elle entendit une voix. Une voix à ajouter à son cortège.

« Stella ? Stella tu es là ? « oui « ah ! C’est moi ! Sylvia ! « Entre répondit encore un peu embrumée par son rêve éveillé.

Sylvia, je suis si contente de te voir! Quel heureux hasard ! Tu es bien cheffe d’orchestre à la philharmonie de Paris ?

oui tout à fait Stella, tu te souviens bien

J’ai un merveilleux projet! Il faut que je t’en parle.....

Dis moi ?

Je voudrais peindre l’humanité ?

L’humanité. Oui, la peindre ? D’accord, mais quel rapport avec moi ?

Et bien je voudrais aussi l’entendre.

Oh quel beau projet ! Et audacieux. Tu as toujours été tellement audacieuse.

merci. Alors tu es d’accord ?

Oui, carrément.

Je voudrais inviter Stromae et des chamans à chanter, ceux que j’ai rencontrés en Amazonie. Ça mettrait si bien en avant les couleurs de l’humanité.

Oui. Quel talent !

Merci. Tu pourrais mettre en musique l’orchestre pour imiter comme toutes les voix de l’univers ? Et tous les accents ?

Oui bien sûr. Oh mais j’y pense, tu joues du Saxophone Stella ?

Oh mais oui ! Quelle bonne idée !

Après quelques échanges sympas avec ma copine, je l'ais raccompagnée à sa porte. Au-revoir Sylvia, dirais-je en l’embrassant.

A nouveau seule, je repensa à la voix de mon grand-père, sa voix pleine de grumeaux alors qu’il mourait d’un cancer des poumons. Je voulais aussi entendre la voix de tous les malades du monde… Mais d’abord, avant de faire porter les voix par les instruments, je dois encore pouvoir peindre l’humanité. Je repris le pinceau, le trempa dans un peu d’eau, juste de l’eau, parce que l’eau, c’est la vie, et je mis mon premier coup sur la toile. Je regardais juste le papier s’humidifie, et boire un peu l’eau, pour ne laisser qu’une petite trace gondolée. J’eus un peu le cœur serré : la toile avait absorbé la vie.

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