Chapitre 4 - L'Enfant

3 minutes de lecture

La dame se demande ce qu’il se passe là-haut.

Tout le monde se demande ce qu’il se passe. Je le sens.

Et même si je savais que ça arriverait, je pensais pas que ça serait si...il y a un mot pour ça...jouissif ? Ils vont enfin comprendre ce que c’est d’être dans le noir...

“Rentre là-dedans !”

Le gros monsieur me jette dans une cellule. C’est pas la même que la première dans laquelle on m’a jeté, je le sens au sol qui se trouve sous mes doigts. Je suis à quatre pattes, mais j’arrive tout de même à distinguer au touchercomment est faite la cellule.

"Pourquoi t'es là gamin ?”

Je sursaute. Derrière moi, une voix de femme.

“Et vous ?

  • Ha...parce que je savais que ça arriverait.”

Sa voix rocailleuse et brumeuse me fait frissonner.

“Vous aussi vous rêvez ?

  • On est tous dans le même bateau gamin. Même si le crime n’existe plus depuis 2036 - merci le Nectar ! - nous, nous sommes tous, sans exceptions, vus comme des criminels.
  • Je sais, je suis au courant.”

La femme se lève et semble se rapprocher de moi.

“Ah oui ? et qu’est-ce que tu sais d’autre gamin ?” Derrière les barreaux de la cellule, les gardiens allument des cierges et des lampes à pile. Je les entends. “Je sais plein de choses. J’ai beau être un gamin, je ne suis pas idiot.

  • Ça j’en suis persuadée mon garçon. Moi c’est Gina. Et toi ?
  • Tom madame.
  • Dis-moi...comment sont tes rêves Tom?
  • Souvent très longs.
  • Comment ça ?
  • Comme s’ils ne finissaient jamais. Lorsque je me réveille j’ai encore l’impression d’y être.
  • De quoi rêves-tu Tom ? Tu...Ne te vexe surtout pas mais...tu es aveugle. Donc de quoi peux-tu bien rêver ?
  • Aveugle ?
  • Oui.
  • Mais qu’est-ce qui vous fait dire ça au juste ?”

Je m’assieds en tailleur comme pour lui donner une leçon.

“Gamin, tu as un bandage autour de la tête, cachant tes yeux et des lunettes de soleil. Donc soi tu es aveugle, soi un peu simplet.

  • Sous prétexte que j’ai cela sur le visage vous en déduisez que je suis aveugle Gina ?
  • Eh bien, c’est ce qu’un humain normal déduirait oui.
  • Faux, c’est ce qu’une grande personne penserait.
  • Comment sais-tu que je suis grande ?
  • Je ne suis pas aveugle, j’ai simplement fait le choix de ne pas voir ce qui m’entoure.”

Elle semble ne pas comprendre. Est-ce si compliqué ?

“Pourquoi ne pas l’avoir dit plus tôt ?

  • Pourquoi ne pas l’avoir demandé ?
  • Eh bien je...tu...en effet, tu as une certaine logique mon garçon.”

Merci de le reconnaître.

“ Qu’est-ce qui se passe là-haut tu crois Tom ?

  • Je suis sûr que vous le savez.
  • Comment ça ?
  • Je sais que nous, rêveurs, nous voyons des choses différentes, avec un point de vue, une perspective différente. Mais ce que je sais c’est qu’il y a une chose que l’on voit de la même manière.
  • Quoi donc ?
  • Réfléchissez madame. Vous m’avez dit déjà savoir que ça arriverait.
  • Oui mais je ne l’ai pas vu clairement. Mes rêves ressemblent plus à...une sensation. Un sentiment.”

Elle ne voit pas clair. Elle est trop grande pour voir. Je suis certain que les autres sont pareils...trop grands, trop adultes...

“Vous voulez voir ?”

Elle paraît choquée.

“Tu...Tu veux dire que tu es capable de montrer aux autres ce que tu vois dans tes rêves ?

  • Bien sûr. Vous le pouvez aussi je pense.
  • Eh bien...je n’ai jamais essayée...puis, je ne saurai sûrement pas comment m’y prendre.
  • Ca doit être parce que vous êtes trop grande.”

Elle n’attend que de voir. Je le sens à son impatience palpable. Je commence à retirer mes lunettes Ray Ban noire et les tends vers ma nouvelle amie. Lentement je retire les bandages qui couvrent mes yeux. Avant de retirer la dernière, elle m’interpelle :

“Tu es...Tu es sûr que ça ne te fera pas mal ?

  • Je vous ai dit que je ne suis pas aveugle. Maintenant taisez-vous s’il vous plaît et laissez-moi me concentrer. Pas si simple à faire.
  • Je t’en prie mon garçon.”

Je me concentr et je retire le dernier bandage. Je ne sais pas à quoi je ressemble mais sûrement à quelqu’un qui réfléchit. Peu à peu, je me laisse envahir par ce que je souhaite lui montrer...le rêve...j’ouvre les yeux et la lumière envahit la pièce…Babylone est éteinte mais mon rêve illumine le blackout.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 4 versions.

Vous aimez lire WhiteWolf ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0