[ œ̃ pʁəmje fis efase, tʁistəmɑ̃ øʁø, kil nɔma pase. ]

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[løki] Mais qu’est-ce qui tinte à m’arracher de la pieute ? Maudits technobidules... Toujours à planter leurs griffes aux écoutilles ! T’as pas fini de miauler, foutu radiopulseur ? J’ai capté que t’es chargé plein bloc ! Pas trop tôt… J’ai le tarmac qui pèle de froid ! Les journées foirent sévères, la nuit tombe. Encore… C’est pas ces trois pauvres soleils qui risquent de défarder l’horizon de cette maudite brouillasse… Et cette flotte qui fouette la mort ! Qui crisse sans cesse sur cette peau de pisse gercée de sel ! Je me dézinguerai pour ne plus capter ce raffut ! Faut que je pisse. Et le recycleur de la combi sursature à poquer la morue… Pisse pas. Putain, putain, putain, qu’est-ce que je fous ? Je me les gèle, cette combi dégorge, je baigne dans mon jus de confiotte, je suis désynchro, et je beugue de l’@me, en boucle. Je débecte ce bled ! Pas moyen de bouffer, plutôt m’autodigérer que becqueter encore cette merde synthétique ! Faut que tu files ! Active le radiomachin au lieu de chouiner ! Comment ça marche, ce bidule déjà ? La parabole… Là. Ça déploie sa gueule de vautour… Cherche ta proie, sale bête ! Plante ton iris sur ta cible et crache un truc utile ! Là. Activé. Putain, ça m’explose le bulbe à chaque fois ce machin ! Presque autant qu’un shoot au divago… S’ont dû l’entendre brailler à des bornes. Y a qu’à espérer que ça rameute les locaux... Le sable crépite comme si un zinc avait décollé… Pourquoi a-t-il fallu que je plante ce rafiot ? Qu’est-ce que j’ai brassé ? Jamais vu ça. Cumuler autant de poisse sur une seule mission ? On dit quoi, déjà ? Le foutre n’aperge jamais deux fois la même tache ? Ouais… sauf pour Löki-la-poisse, non hein, pour elle, rien d’impossible ! Cette blague ! Elle m’a saucée par trois fois, au moins ! Un aimant à groblèmes ! C’est tout. Y avait pas moyen d’esquiver cet enchevêtrement d’emmerdes... À croire que… non ! La faute à pas de chance ! Sors cette graine d’idée de ton crâne de piaf ! T’as passé trop de temps en off ma parole, déboucle ! Laisse faire. Ya rien à cogiter. Recentre-toi. Recommence pas à bougrogner. Le com va rentrer. Tu seras bientôt @metualisée ! Patiente... Patiente… Patience… Pat... bordel ! Je me ferai jamais à ces pulsars de données brutes. Ça cogne l’@me d’un bloc ! Okay… Primo, le rapport. Le grand direktateur attend son compte-rendu... Secondo, les @metualités. Alors, il jacte quoi le col blanc ? < agent Löki nous avons reçu le rapport d’incident du transbordeur # on expédie dare-dare une navette de remplacement # comptez quatre semaines de transit no-space # votre mission reste inchangée # copiez votre situation dès réception > Quatre semaines ! On peut pas appeler ça du service express... Son topo, en clair, c’est : file à pattes, pas le temps de raciner ! Il me fait bien marrer, le gradé... Va bien te faire voir ! On voit bien que c'est pas lui qui se retrouve coincé dans ce trou ! M’en vais le rassurer sur l’état des lieux à coup de communiqué actif-agressif, le planqué ! < salut, directeur Bonissir # pas d’inquiétude le zinc s’est crashé en douceur # merci de votre inquiétude # la mission suit son cours # les locaux se font encore plus rares que le réseau # par contre les plages et les soleils de plomb ne manquent pas # si je croise pas une @me dare-dare, vous ne retrouverez qu’un cuir tanné aux vents # en attendant je peux rien tourner d’autre que de m’user les panards # j’@metualise la situation dès que j’établis le contact # si une égonnexion complète est possible dans ce trou noir évidemment » … connard ! Bon, oublie-le… Cogite droit. Les @metualités, maintenant. ouch ! Paie ton flot de données ! À digérer, ça va être solide... Ah. Ouais… Pas de quoi m’@metualiser correct non plus. Va falloir se faire à l’idée d’être à la plaque encore un temps. Tant pis. C’est mieux que rien. Au moins le pulseur a craché une localisation. Merdredi... fallait suivre l’est ! J'ai filé plein sud. Cogite positif ! Positive, positive, positive. Tu sais où tu vas, maintenant. Alors ramasse ton barda et casse-toi de ce rocher. C'est pas gagné. Si la météo ne vire pas, huit heures de trime m’attendent pour joindre la civilité… Qu’est-ce qui gronde ? Le sol ; derrière ? Plonge, tergiverse pas ! Oh le groblème ! Un rocher monté sur pattes ? Et la bibitte est bien trop grosse, même pour toi ! C’est que ça en brasse, du sable, cette bestiole ! Cours ? Non, c’est pas une option ! Pas moyen de te nicher non plus. Trouve une solution, merdre ! Si il y a pas de gueule béante devant toi, c’est que t’as affaire à la croupe. Grimpe, nigaude ! Fige pas, bondis ! Plus qu’à espérer qu’il ne lui pousse pas d’yeux sur la carapace... Qu’est ce que je fous ? Cette bête grince pire qu’un sas de navette-fantôme ! Elle me secoue à refouler de la tuyère ! Rive les doigts ! Dans la carapace ! Ras le bol du rodéo qui déméninge ! Ces maudites aspérités me rayent les tiges… Il va finir par m’envoyer valdinguer le fruit de mer, merde ! Recentre-toi ! Si tu touches le sol, y va pas te louper. Le bagpack, envoie le paître, ou c’est glissade assurée ! Lâche une prise… oh ! tout doux ! T’as frôlés la catasteuf, meuf ! Assure ta main. Tiens, la main ! Tiens ! Que ça fait mal ! Chope le coupe-coupe, hey ! doucement, va pas te planter ! Allez, tranche ! Encore ! Tranche cette foutue lanière ! Là ! La pointe, plante-la ! Allez ! Cette... armure... est... dure… comme… de… la… pierre ! Enfin ! Vas-y sale bête, valse comme une dés@mée tant que tu veux , je lâcherai plus ! Le sac va me faire lâcher… glisse, putain ! Mon pied ripe ! Non ! Le fer, tient le choc ! Enfin ! Bruit mat ? Le sac. Au sol. Ça se rue dessus ! Tiens, la main ! Bordel de moi ! Ça l’empale d’un seul coup de patte ! T’as eu chaud, ma pote ! Qu’est-ce que ? C’est quoi ce phare qui me grille les lucarnes ? Un soleil ! Et qu’est-ce qui lui prend à l’autre maintenant, à grelotter ? Elle vibre ? Creuse ? Oui ! Elle se terre, la conne ! C’est ta seule chance, bêtasse ! Décroche ! Saute ! File, droit devant ! Fonce ! Baissée la tête ! Fonce, demande pas ton reste ! Cavale ! Allez ! Tête basse ! dix,
allez, cours !

vingt,
trente,

allez,
cinquante,
j’en peux plus,

cent…

pas ! Bout de souffle, laisse tomber, abandonne, fais face, courage bon sang ! Tendu le coupe-coupe, ouhla ! garde en coton, la fière allure… il est où ce fils de prude ? Disparu ! Sans laisser de trace ! Qu’est-ce que tu fous à genou, là, couteau au sol ? Dégage ! Je suis off… Putain de bled d’aliénés, putain de direktateur de mes deux, putains de choix croupis, comment t’as pu dérailler à ce point et atterrir ici ?

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