L'autre (sentimental triste)

2 minutes de lecture

Je l’attend. J’entend sa voiture, comme tout ce qui l’entoure personne ne l’a eu avant lui et personne ne l’aura après lui. Il se gare d’un seul mouvement. Moi je suis toujours obligés de m’y prendre en plusieurs fois. Chez lui tout est comme ça, simple, direct, efficace. Rien de superflus mais rien ne manque non plus. Certains le qualifie d’économe, d’autre d’épuré, beauté de la simplicité esthétique, raffinement du nécessaire, absence de l'accessoire. Moi je me contente de l’admirai, de l’aimer en secret.

Il passe devant l’accueil, dit un bonjour bref mais accompagné d’un sourire et d’un regard pour chacun. Personne n’est oublié. Je me sens réchauffé de ce simple regard.

Il continue son chemin, de cette démarche souple quasi féline qui trahisse une pratique rigoureuse d’un sport conjuguant puissance et souplesse. Je ne l’image pas en danse, mais peut être de la natation ou des arts martiaux.

Il échappe à mon champ de vision. J’ai envie d’y aller, de le séduire. Je n’ai aucune chance. Pour l’élue de son coeur comme pour le reste il sera le premier et saura rester le seul. Que pourrais je lui offrir ? Simple employé administratif de bas étage j'ai déjà eu des amants. je ne suis plus innocent des joie de la chair sans pour autant y exceller de quelconque manière.

Je n’ai que souffrance à attendre de cette espérance. Pourtant, je continue à attendre, à espérer, à rêver. Attendre qu’une fois il m’accorde une attention, un regard de plus qu’aux autres.

Je n’ai rien à lui apporter, rien à échanger contre cette demande folle. Mon coeur lui appartient déjà, ma chair est souillés du plaisir avec autrui.

La journée vas continuer immuable, banal. Je vais attendre, demain encore, son arrivé, son bonjour bref plein de chaleur, son regard lumineux. Je vais m’abreuver de sa vue, m’imprégner de son pas souple et énergique.

Puis retourner à ma propre besogne. Retourner à mes dossiers qui s'empile. Retourner à mon petit coin de bureau, à la moquette autrefois beige. Revenir à ce plan de travail gris métal. Revenir à cette écran, à ce clavier que seul un numéro différencie de ceux de mes voisins. Interchangeable et anonyme aussi insipide qu'un boulot puisse l'être voilà ce qu'est mon job.

M’échiner à ma besogne sous la lumière cru agressive et sans éclat, sans chaleur de ce néon que l’on trouve partout et qui n’éclaire rien. À mon poste, demain ressemble à hier que rien ne différencie d'aujourd'hui. Ici rien ne change, tout se ressemble, tout se remplace. simple piece d'une série sans limite ou tout est semblable, remplaçable. Voilà qui résume ma vie ou seul lui apporte une étincelle. La journée commence à peine et moi j’attend déjà le lendemain.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Plume-Vampire ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0