23 – Iravat : Incident 1

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Sous l’éclairage vif de l’infirmerie de bord, Iravat examine la jeune fille sous-respiration artificielle. D’innombrables câbles partent de son corps et la relient au mur d’instruments derrière. Le moniteur affiche des données absconses et plusieurs courbes qui ne font aucun sens pour le militaire. Une poche pressurisée injecte un liquide transparent à la jeune femme à travers une intraveineuse.

C’est la commandante qui l’avait fait demander, discrètement. Et le voici, sous le prétexte d’une vérification de routine. Ne souhaitant pas perdre de temps, il commence avec une première question : « Qui est au courant ?

– Vous, moi, l’infirmier en chef et le technicien qui l’a trouvé, répond la commandante inconfortable.

– Et le, ou les, coupables. », fait-il remarquer sèchement. La jeune fille s’était montrée aidante et très compétente de ce qu’il avait pu voir durant cette journée à bord. Bien que ça lui paraisse peu probable, il lui demande : « Elle avait des ennemis à bord ?

– Pas que je sache, répond-elle. La cadette Noterger est assez discrète et pas vraiment du genre à rechercher des noises.

– Comment s’est-elle retrouvée dans cet état ? interroge le Général.

– Le technicien Saul l’a trouvée dans un sas en cours de procédure d’éjection. Il a interrompu la procédure et m’a directement prévenue. Je lui ai commandé de ne pas s’éloigner du corps et d’attendre William, notre infirmier en chef.

– Où sont-ils ces deux-là ? coupe-t-il.

– Nous sommes là, répond une voix venant de l’arrière salle de l’infirmerie.

– Reprenez, l’invite Iravat.

– Quand William est arrivé, ils ont immédiatement porté Alice à l’infirmerie. De ce que Saul m’a indiqué, personne ne les a vu. Quand, je suis arrivé, ils étaient en train de procéder à sa réanimation. Ils ont réussi à relancer son cœur, mais elle est encore dans le coma. L’infirmerie du vaisseau n’est pas suffisamment équipée pour aller plus loin, mais William pense qu’ils pourront la maintenir en vie sans séquelles supplémentaires jusqu’à ce qu’elle soit prise en charge à l’infirmerie centrale de la colonie Tolkien.

– C’est presque rassurant. Elle peut être cachée sans risque dans l’arrière salle ? Je préférerais que personne n’ait vent de cet incident avant qu’on puisse débarquer.

– Oui, nous étions en train de faire de la place avec Saul, confirme William. La Commandante Zhang nous l’avait déjà demandé.

– L’arrière salle peut être verrouillée ? demande le militaire.

– C’est le cas normalement général : il y a le stock de médicaments et certains sont assez recherchés pour servir de drogue récréative, confirme l’infirmier chef.

– Bien, quand ce sera fini, j’aimerais que Saul inspecte ce sas et me détermine pourquoi aucune alarme n’a retenti à bord, ordonne Iravat.

– Très bien Général, répond le technicien.

– William, que pouvez-vous me dire sur ses blessures ? demande le général. Je vois un bandage à sa main.

– La principale raison de son état général est une asphyxie prolongée. Pour faire simple, elle a été étranglée, général. Son larynx a été pratiquement broyé, il faut une force considérable pour faire ça. », explique l’infirmier chef.

Ou un entraînement avancé, constate le militaire.

« Pour sa main, j’ai retrouvé des éclats de verre dedans, continue William. Je les ai tous extraits et rangés dans un sachet pour les garder pour quand on aura de quoi faire des analyses. Le reste ne sont que des conséquences de sa première blessure.

– Merci, confie-t-il. Je vais devoir organiser mes hommes en conséquence. Rassurez-vous commandante, je ne compte pas mettre le vaisseau en alerte pour le moment. Juste, je tiens à ce que vous ayez un garde du corps jusqu’à notre arrivée sur Mercure.

– Très bien général. », concède la femme.

Le général leur fait un signe de tête et sort de l’infirmerie en se frottant le bras, pour simuler une injection d’un vaccin quelconque. Puis, voyant que personne n’est dans les parages, il se dirige vers ses quartiers en envoyant un message à ses hommes : « On est en alerte : on a eu un incident. Je ne veux soulever aucune suspicion chez les civils, alors gardez un profil bas. Je pense que nous avons un ennemi à bord ! Je veux deux hommes en surveillance à l’entrée de nos quartiers. Deux avec moi et un avec la commandante. En permanence ! Faites des roulements. La blessure que j’ai vue montre que c’est un spécialiste ! ».

Personne n’avait dit que ce serait un voyage paisible. Mais Iravat n’avait pas encore idée de l’ampleur de la guerre invisible au sein de ses services. Il devra être plus vigilant : sa mission a peut-être déjà coûté la vie à une personne.

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