24 – Alexander : Nocturnes funérailles

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Le plan initial a échoué et la disparition de la jeune femme a commencé à s’ébruiter parmi les cadets. La commandante a initié une fouille du vaisseau en vain et le général semble être plus que jamais sur ses gardes. Et le vaisseau a terminé son insertion gravitationnelle et dérive sur son orbite elliptique, sans poids.

Heureusement, il lui reste une option, mais celle-ci est bien plus radicale. Utilisant le réseau de communication, il a envoyé un message stéganographique à ses alliés. Ils devront venir le chercher quand tout sera fait, car le Mona Lisa ne finira pas son voyage.

Profitant du cycle de sommeil, l’agent sort discrètement de sa cabine et se dirige nonchalamment vers les toilettes. Il ne croise personne en chemin.

La première étape consiste à désactiver les alarmes du système de régulation de l’atmosphère. Le contrôleur principal, situé sous la passerelle, n’est pas facilement accessible. Il faut se glisser dans le minuscule accès de maintenance et surtout ne pas se faire repérer. Remontant l’échelle de l’une des coursives latérales, il parvient au niveau de la passerelle. Sans faire de bruit, il démonte le panneau d’accès qui flotte, retenu par une petite sangle. Il se contorsionne ensuite pour entrer dans l’étroit interstice qui mène à l’arrière du tableau des contrôleurs des alarmes. Vérifiant soigneusement les branchements, il défait ceux des alarmes relatives à la gestion atmosphérique et tant qu’à faire, ceux de la gestion d’énergie. Il sabote aussi la sécurité de l’écoutille de la passerelle pour l’empêcher de se refermer automatiquement en cas d’anomalie à bord.

Ces premières choses de faites, il ressort de sa cachette et remonte le panneau avec soin. Direction les sas d’accès. Là, il doit se montrer plus prudent : après sa première opération et la disparition de la cadette, il serait surprenant qu’aucun ne soit surveillé. À son soulagement, le sas bâbord est libre. Revenir vers le sas tribord aurait été peu judicieux, vu qu’il s’en est déjà servi la veille. À nouveau, couper l’alarme et programmer son ouverture automatique. Mais ce coup-ci des deux écoutilles.

Revenant vers la coursive, il entend deux cadets discuter en descendant l’échelle. Ils s’arrêtent un niveau au-dessus, ils vont visiblement au mess. Alexander, se remet au travail et neutralise les systèmes de fermeture automatique des écoutilles reliant le sas aux trois coursives qui traversent le vaisseau sur toute la longueur. La tâche lui prend plus d’une heure, mais il en a terminé avant que les deux cadets ne ressortent du mess.

Maintenant la dernière chose : aller à la salle des générateurs et programmer leur extinction et la « déconnexion » des batteries principales. L’accès est bloqué par un membre de l’équipage. Alexander attend quelques minutes mais celui-là semble être de garde. Ils s’attendent donc à des sabotages : auraient-ils inspecté le sas tribord ? Tant pis pour lui, le temps tourne.

Sortant une petite arme de poing, il l’abat. La munition silencieuse l’a atteint en plein torse et l’obstacle s’effondre sans un mot. Se pressant, l’agent déverrouille l’accès à la salle des réacteurs et y traîne l’homme. La porte refermée, il cache le corps sous les panneaux amovibles du sol, au milieu du chaos de câbles et de conduits.

Le sabotage du réacteur est très simple. Prévu pour être arrêté lors des opérations de maintenance, il possède de base les fonctions pour programmer son extinction. Il faut juste couper la connexion avec la passerelle pour qu’ils ne puissent pas le relancer de là-haut. Pour les batteries en revanches, c’est plus compliqué. Alexander retire plusieurs panneaux du sol et recherche la liaison avec les batteries. Déportant plusieurs câbles, il détourne un condensateur de haute puissance pour provoquer un court-circuit à l’extinction du générateur. En faisant ça, la sécurité des batteries s’enclenchera et elles disjoncteront toutes.

Son forfait réalisé, il ne lui reste plus qu’une heure avant le déclenchement de toutes les minuteries qu’il a déployées. Il revient vers l’infirmerie : la salle possède ses propres systèmes autonomes, il pourra y survivre en attendant que ses alliés ne débarquent. Ouvrant le boîtier à fusibles, il découple la salle du réseau électrique général pour lui épargner la décharge du condensateur.

Ceci-fait, il s’assied à côté de la porte et attend.

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