22 – Tsadir : Lancement

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Durant sa longue carrière, Tsadir a déjà éprouvé de nombreux vols spatiaux. C’est une ancienne chef de sécurité d’Aesir après tout. Malgré tout, ses connaissances sur la structure et l’organisation d’un vaisseau se limite aux moyens d’entrer, de mettre le vaisseau en péril et d’y combattre. Sur la passerelle, avec Feyn, elle découvre le fonctionnement opérationnel d’une corvette. Certes l’IA fait pratiquement tout, mais le commandant, par ses explications, démontre aussi ses capacités à prendre les commandes en cas de besoin.

Curieuse, Tsadir lui pose quelques questions : « Je me suis souvent demandé pourquoi on passait plus d’un quart d’heure en apesanteur après le désamarrage. Les moteurs ne peuvent pas être prêt avant ?

– Ils le sont, contredit le raton laveur. C’est juste que repeindre une station avec de la masse de propulsion est assez mal vu. On utilise le système de contrôle de réaction pour s’éloigner gentiment et doucement de la station. Et une fois à cent-cinquante mètres, on peut rallumer les propulseurs de contrôle pour s’éloigner encore plus vite. À un petit demi-kilomètre, on effectue un transfert de Hoffman pour se placer sur une orbite dégagée où on peut enfin allumer les propulseurs de poussée principaux.

– Ils envoient tant que ça ces propulseurs ?

– Ça envoie autour d’un bon kilogramme de matière par seconde à des vitesses équivalentes à un demi pourcent de la vitesse de la lumière, résume Feyn.

– Il faut beaucoup d’énergie pour ça, non ? constate Tsadir.

– Oh oui, appuie Feyn. En fait, c’est simple : le réacteur à fusion doit fournir tellement de puissance que sans les voiles radiatives déployées, on finirait cuits à point en moins d’une heure.

– Okay… », termine Tsadir réalisant que l’expression « Voler sur le dos d’une bombe » n’est pas si fausse.

Sur les écrans devant elle, la trajectoire prévisionnelle de l’Akasha se dessine d’une courbe violette. Plusieurs orbites d’autres stations et appareils sont aussi affichées dans des couleurs vertes tandis que celle de Phobos apparaît en brun. Sur le côté, la liste des manœuvres prévues s’actualise. La prochaine manœuvre est encadrée : « ETA : 00:09:18 ; Propulseur de contrôle : poussée prograde 100 % ; durée 00:01:17 ; Delta-v 121 m/s. ».

Les manœuvres précédentes se sont montrées particulièrement douces et discrètes, ne perturbant pratiquement pas l’état d’apesanteur. Bien que le processus soit entièrement sous contrôle, l’écoutille de la passerelle est fermée hermétiquement et Feyn porte sa combinaison d’urgence. La passerelle est un cylindre de quatre mètres de long pour deux de diamètre. L’intérieur est encombré de nombreux appareils et les deux colonnes de quatre sièges semblent à l’étroit. L’éclairage doux mais suffisant donne une ambiance qui rappelle heureusement plus l’intimité que la claustrophobie.

Le compte à rebours de la manœuvre approche de zéro. Tsadir revérifie machinalement ses sangles et réajuste son repose-tête. À sa grande surprise, la poussée ne fait que seize pourcents de l’accélération de la gravité terrestre. Suffisamment forte pour la placer au fond de son siège, mais pas assez pour représenter la moindre nuisance.

Une minute plus tard, Feyn lui annonce : « Et voilà, on a presque une heure devant nous avant la poussée principale. »

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