Chapitre 3 - 16 ans

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“Je vous déteste !”

Voilà que tu claques la porte de ta chambre. Furieuse. Je me contiens pour ne pas cogner sur la porte. Tu as seize ans à ce moment-là. “Tout va bien, calme-toi, c’est normal.” Ta mère, toujours elle. Je ne sais pas comment gérer ce stade-là. Exactement comme lorsque tu n’avais que deux ans. J’ai de plus en plus l’impression que c’est un cycle. Désordonné, mais un cycle qui se répète : cette crise des deux ou trois ans, puis ça recommence à seize ans, puis la crise de la trentaine, de la quarantaine et ainsi de suite. Je n’aime pas cette scène. “Si tout va bien, t’as qu’à aller la calmer ! Bordel, qu’est-ce qu’il lui faut pour être heureuse à cette gamine !” J’ai l’impression de regarder les images défiler comme si j’y étais. Je me vois là, sur le canapé, les poings serrés et ta mère tentant de me résonner. Elle voit que je ne me calme pas alors elle soupire et lève les yeux au ciel.

“Les écrits de votre journal vous permettront de restituer ce que vous verrez à l’intérieur. En vérité, les différents objets que vous nous apporterez vous permettent de vous rappeler des sentiments. Ces mêmes sentiments ont été vécus durant diverses scènes de votre quotidien. Ces scènes confuses vous conduiront aux souvenirs que vous recherchez. Tout découle de ces objets et plus particulièrement, de cet objet Source : votre origami éléphant. Ne pas restituer sur papier ce que vous vivrez dans ces souvenirs vous expose à certains effets secondaires. Vous risquez de ne pas pouvoir vous détacher. Comme si vous viviez réellement un rêve. Ou un cauchemar. Ce n’est pas vous qui sélectionnez les souvenirs monsieur Jenkins. Ce n’est pas à la commande.”

Je me lève du canapé et décide de n’écouter que ma colère. Je frappe de l’extérieur de la paume la porte que tu viens de claquer. “Hey ! Ouvres-moi cette foutue porte ! Sonia ! Ouvres-moi cette PORTE ! Tu entends ?” Je cogne si fort que ta mère vient me tirer de là par les épaules. Je la repousse. “Dégage toi ! Laisse-moi faire bon sang !“ Mais elle insiste. Je vois que je peux la frapper à ce moment-là. Elle sape mon autorité, comme toujours. “Tu veux la laisser gagner cette gamine ? qui se croit tout permis ? Hein !?”

Je saigne du nez.

Sur la porte que je cogne, c’est un aigle que j’ai peint. Un aigle en origami.

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