Chapitre 3

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On se méfiait de tout. Pour moi et Medhi ça paraissait naturel aux vues des circonstances, j'arrivais pas à croire que Bolo pouvait rester de marbre face à la situation. J'étais pétrifié mais fallait que je me reprenne, j'avais quelque chose à dire. J'avais moi aussi dépensé pas mal d'argent, mais dans l'optique de sauver notre peau, j'avais organisé ce rendez vous parce que j'avais un plan, et le lieu avait son importance.

Ma tante avait un nouveau mec, un Espagnol, où plutôt un Basque, du genre Nationaliste endurci. À quel point était-il endurci? J'en savais trop rien, je savais simplement qu'il s'était fait bannir du territoire Espagnol il y a vingt ans de ça, on peut donc se faire une idée. Il connaissait certains réseaux, ça avait été compliqué d'obtenir son aide mais grâce la loi de l'omerta et d'un beau paquet de pognon, il m'avait mis en contact avec un mec qui se faisait appeler le magicien.

- la station-service derrière nous, dans les chiottes, le faux plafond plus précisément... Y'a quatre flingues... et des passeports…

-Putain d'merde…

-On peut se barrer, on peut partir, au moins le temps que tout ça se tasse.

Bolo a dit qu'il ne bougerait pas, alors je lui ai souhaité bonne chance avec le flingue. Medhi lui, semblait réfléchir, ça paraissait incroyable de devoir envisager de prendre la fuite comme un terroriste en cavale mais pas si absurde que ça. Il a fini par dire ok, on le fait. Bolo, qui approuvait à peu prés tout ce que Medhi déclarait, a fini par suivre le mouvement lui aussi.

Quelqu'un d'entre nous devait aller à l'intérieur pour mettre la main sur le colis dans les water. Évidemment, personne ne voulait y aller. Après de longues négociations, avec à l'appui un joli billet sorti de mon porte feuille, Bolo a fini par se dévouer. Il est sorti de la voiture, s'est remonté le pantalon pour ne pas que son immense raie ne soit exposée aux courants d'air et est entré dans le magasin.

Nous pendant ce temps, on attendait dans le silence et l'anxiété. Une berline noire Allemande aux vitres teintées est venue se glisser entre les pompes à essence comme un fantôme surgissant des ténèbres. Quand je l'ai vue, mon cœur s'est mis à palpiter, sa présence était glaciale, on aurait dit une sorte de messager de la mort. Un gros mec chauve et baraqué en est sorti, il avait un petit air de La Boule de Fort Boyard, un faciès qui n'invitait pas vraiment à la discussion. Il portait des vêtements aussi sombres que la voiture. J'ai pensé qu'il portait certainement notre futur deuil. Je me suis retourné vers Medhi. À la vue de son regard j'ai de suite compris qu'il pensait à la même chose que moi. Le mec a tranquillement fait son plein puis il est remonté dans la voiture. Il a ensuite démarré et s'est dirigé vers nous. J'ai commencé à paniquer, alors j'ai fait mine de dormir, c'en était ridicule. Le gars est venu se garer à coté de nous, Medhi chuchotait de ne pas bouger. J'ai songé à tourner la clé, faire crisser les pneus, enfumer La Boule et me barrer loin d'ici, mais rien de tout ça ne s'est passé, j'étais terrorisé. La Boule est sorti du véhicule sans nous faire attention puis est entré dans le magasin.

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