Chapitre 4

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Je me suis empressé de me retourner vers Medhi pour lui faire part de mon sentiment quant à ce mec à l'aspect aussi froid que l'ex URSS :

- Tu l'a vu celui là ?! S'en est un ! C'est un mafieu putain, t'as vu sa dégaine !

-Ouais j'ai vu, il est chelou putain !

-Faut qu'on se barre d'ici !

- Wow, du calme, on sait rien sur ce type.

- Faut qu'on se barre d'ici j'te dis !

- Y'a Bolo là dedans ! J'pars pas sans Bolo !

- Rien à foutre de Bolo, ON SE BARRE !

J'ai attaché ma ceinture, Medhi en a profité pour attraper les clés de la voiture sur le contact. J'ai pété un plomb, l'instinct de survie vous pousse très souvent à faire preuve de bassesse, j'étais trop jeune pour mourir sous la torture et prêt à tout pour rester en vie. J'ai sauté sur Medhi. S'en est alors suivi une espèce de lutte Greco-Romaine peu académique, les bras, les jambes valsaient et venaient s'écraser sur la ferraille de l'auto, ça a bien duré deux minutes, et puis, on a entendu claquer une porte, comme un gong marquant la fin du round, c'était celle de la Berline. On a de suite stoppé nos conneries. Le chauve a démarré à reculons, on s'est relevés pour le voir partir, on attendait d'être soulagés. Il s'est lentement éloigné s'est brusquement arrêté sans raison apparentes. Ma voiture et la sienne étaient face à face. Le temps s'est arrêté, j'ai retenu mon souffle. Les phares se sont allumés et il a violemment accéléré, tout s'est passé trop vite, le temps que je réagisse la Mercedes est venue s'enfoncer dans ma voiture. Medhi lui, avait réussi à s'extirper de la situation avant même que ne se produise le choc. La Boule est descendu, il est venu m'attraper par le col avant de me jeter sur le siège arrière sa bagnole. Je me suis totalement laissé faire. Il a refermé la porte en la claquant sur ma vie, j'étais foutu. J'ai relevé la tête, un homme élégant se tenait à coté de moi. Il portait un costume noir et une chemise blanche qui finissant en col Français, d'où redémarrait une longue cravate, encore et toujours noire. On aurait dit un financier, où même un agent du FBI, bref, un mec venant d'un autre monde que le mien. Il était grand, ses genoux touchaient le dos du siège avant et ses deux bras tentaculaires s'apparentaient à ceux d'une pieuvre. Ses mains étaient méticuleusement posées sur ses cuisses, il tenait son dos droit, le menton relevé de façon à ce que sa nuque soit parfaitement perpendiculaire. Il avait l'aspect d'un robot froid et métallique, à la seule différence qu'il souriait, il n'arrêtait pas de sourire, un sourire cynique, inquiétant, laissant entrevoir des dents blanches et acérés comme des couteaux. Il ne me regardait pas, ses grands yeux blancs fixaient le repose tête qui se trouvait devant lui, il ne clignait pas, ne bougeait pas, j'aurai juré qu'il sortait d'un musée de mannequins de cire. Il avait rien du Rital hystérique dans les Scorcese et ça m'angoissait encore plus. Il a fini par tourner la tête vers moi, tout doucement, pour croiser mon regard sans que son buste ne bouge d'un moindre millimètre et s'est exprimé, toujours en souriant :

- Bonjour, Paul.

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