La flamme de la bougie tangue au rythme de la légère brise qui glisse sur la lande dénudée d'arbre. Sa lueur parsème d'ombre le visage de Louisa, elle gonfle ses yeux de reflets.

Ce soir la lune brille haut dans le ciel étoilé, la voie lactée nous embrasse.

Mon cœur me semble faire un vacarme assourdissant dans ce doux silence.

Louisa sourit, nos lèvres échangent quelques sourires, nos mains s’agitent doucement, nos yeux se croisent et s'effleurent.

La nature crie sûrement, je ne l'entends pas.

Tout m'aspire dans notre silence.

La bougie fond, sa cire dégage une douce odeur de cannelle.

Tout me rappelle l'hiver.

Malgré la fraîcheur supportable de l'air sur mes bras nus, le souvenir du mordant qu'a le vent d'hiver me revient.

Le silence me rappelle ces longues nuits où j'écoutais la neige tomber.

Cela ne reviendra pas.

Les chants du monde ont fondu avec les derniers flocons de l'hiver.

Louisa me regarde.

Un torrent de larmes glisse le long de mes joues.

Ses yeux sont emplit d'une multitude de questions.

Mon sourire figé leurs répond.

Mes yeux se ferment, l'hiver m'appelle.

La main de Louisa vient effleurer la mienne, un instant.

Un instant.

Et, tout bascule.

L'hiver ne m'aspire plus.

Les souvenirs se lassent de me torturer.

Mes yeux s'ouvrent.

Le sourire de Louisa me fait face.

Ses mains me parlent.

Le vent m'embrasse silencieusement.

Ma vie m'appelle.