Au cœur de la vengeance

3 minutes de lecture

La lune s’empare du ciel, illuminant des milliers d’étoiles. Je ne peux m’empêcher de les contempler en cherchant tous mes amis imprimés là-haut.

Ils nous regardent sans doute, souhaitant leur propre vengeance ainsi que celle de notre peuple.

Les anges s’habituent à la lueur blanchâtre qui émane de la nuit noire. Ils s’accommodent à notre vie. Demain, ce sera au tour des démons de vivre aux côtés du soleil.

Que trouverons-nous pendant notre périple ? Une flopée de questions s’immisce dans ma tête, mais un seul objectif rôde autant chez les démons que dans l’esprit des anges : vaincre l’Invertist et récupérer l’espoir.

Je sors un sachet de ma poche contenant quelques feuilles vertes, puis le range immédiatement. Non, tu n’auras pas besoin de t’en servir.

La flamme ne doit plus être éteinte par une mer de malheurs.

Pour l’instant nous devons marcher, éclairés par la lueur de nos lanternes, et subir ce qui tue chaque personne dans ce monde ; le temps.

La colline escarpée nous permet de visualiser plus aisément le trajet à venir.

Une fois au sommet, nous apercevons une forêt verte donnant sur d’autres falaises. Mes yeux convergent en un seul point. La colline noire derrière les nuages. Nous visualisons plus simplement ses contours maintenant.

En plissant les yeux, je peux clairement distinguer deux points rouges fendre l’obscurité.

Peut-être la fatigue qui se manifeste.

Ou les yeux du dragon qui nous surveillent au cœur de l’ombre.

*****

L’aube ne va pas tarder à se réveiller, mais la nuit reste reine de notre monde pour le moment. Quelques-uns de mes camarades décident de s’envoler pour s’assurer que nous empruntons la bonne direction.

Ils rejoignent rapidement la terre ferme. Des arbres tremblent au loin. Il faut se rasséréner. Penser qu’il ne s’agit que du vent. Un vent très violent qui touche une partie de la forêt.

Je vous l’ai bien dit, nos ailes ne nous serviront à rien. Il est hors de question de nous faire repérer.

Je décide d’avertir tout le monde et de rester méfiant.

La main sur mon sabre, j’écoute attentivement les bruits aux alentours. Je transperce l’obscurité du regard, essayant de discerner la moindre silhouette.

Qui nous voudrait du mal ? Une autre civilisation ? Le dragon qui nous envoie son armée fantôme ?

Peu importe, je sens le danger.

Peut-être lisez-vous les dernières pages de cet ouvrage. Les derniers mots de ma vie.

Je vous demanderai de n’en retenir qu’un seul. Courage.

*****

La course. Un tumulte de pas résonne dans mon cœur. La mort nous poursuit. Je perçois des hurlements en provenance de l’arrière de notre groupe. Mes compagnons se font happer par ces choses.

Je ne peux vous décrire ce que j’ai vu.

J’ai simplement entendu un étrange braillement, avant que la silhouette d’une bête se dessine dans l’obscurité. Elle était petite, mais pouvait bouger un arbre rien qu’avec ses quatre bras. Elle ressemblait à un singe, comme ceux que l’on voit parfois sur Terre.

Ensuite, d’autres yeux blancs unis sont apparus derrière cet animal. Il y en avait des centaines.

C’est lorsque j’ai vu une ribambelle de dents pointues éclairer mon visage que j’ai prié tout le monde de courir.

Maintenant, mes frères d’armes tombent un par un. Les étoiles vont se multiplier prochainement. Chaque hurlement attaque mon esprit. Les larmes ruissellent sur mon visage. Je suis totalement impuissant.

Tenez bon les gars.

Pourvu que notre endurance nous mène jusqu’à la sortie.

*****

Un point. Une allée. De la lumière. Les premières lueurs du soleil me réchauffent tendrement.

Je me retourne.

Des vertiges m’achalent, causés sans doute par la fatigue, en complément du spectacle qui se joue derrière moi. Mes compagnons combattent ces choses jusqu’à la mort. Leurs membres se disloquent. Se déchirent. Ils quémandent de l’aide.

Je reste planté-là, horrifié face au massacre, accompagné d’autres anges et démons aussi paralysés que moi.

Des sons gutturaux dantesques jaillissent des bouches de nos frères encore debout, en même temps qu’une mare de sang.

Lorsque les singes se rapprochent de la lumière du jour, ils s’enfuient subitement au cœur de la forêt, laissant la moitié de mes compagnons au sol.

Je tombe à genoux. Ma tête tourne, cogne de façon lancinante. Les gémissements transpercent le silence qui résulte de la mort.

J’implore le ciel, lui demande pardon. Jamais je n’aurais dû convaincre les anges et les démons de me suivre. C’est ma punition pour ne pas avoir fait les bons choix. Le destin s’en prend à moi. Il a raison.

Les larmoiements surviennent. Les pleurs nous embarquent. Les larmes roulent. La tristesse prend une fois de plus l’ascendant. Je me couche sur l’herbe verte en repensant au dragon et à l’heure qui vient de s’écouler.

Que faut-il faire maintenant ?

Annotations

Vous aimez lire Valanaire ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0