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— Il y a fort longtemps, l’ordre régnait entre les sorciers. Puis quelque chose s’est produit : un conflit d’opinions qui a débouché sur une véritable guerre. La raison de ces divergences a sombré dans l’histoire. Mais cela a causé une scission de la communauté en deux groupes distincts. Les membres du premier décidèrent de rester vivre parmi les humains dénués de pouvoirs. Ils sont aujourd’hui avocats, libraires, médecins, boulangers… même votre voisin pourrait faire partie de la Confrérie ! De l’autre côté, les lois furent interprétées différemment. Ceux de la Fondation ne pensaient en aucun cas devoir faire profiter le public de leurs compétences. Ils s’enfermèrent donc dans des monastères, sortes de châteaux forts protégés et inaccessibles. Ce sont eux qui veulent vous mettre la main dessus. Et maintenant que vous en savez un peu plus, si on parlait de votre rôle ? Aujourd’hui, vous ne possédez pas encore les capacités nécessaires pour vous opposer à eux.

Kaylee crut comprendre où le Commissaire voulait en venir.

— Et plus tard ? suggéra-t-elle.

— Cela ne dépend que de vous, affirma Jacob. Et de la direction que vous prendrez après avoir quitté ce train. Deux possibilités s’offrent à vous à présent : faire demi-tour et prier que la Fondation oublie votre existence. Ou maîtriser le don. Le choix vous appartient.

— Rejoindre la Confrérie ? s’offusqua Mirco. C’est ça votre solution ? Sans moi ! Je n’entrerai pas dans votre secte !

— Quand ai-je dit cela ? Tu n’as pas bien compris. Ce n’est pas à la Confrérie de vous protéger, aucun de ses membres ne s’y risquera d’ailleurs. Mais une fois que vous ne serez plus des gamins sans défense, parce que vous aurez appris comment riposter, les sbires de la Fondation se désintéresseront automatiquement de votre cas. Ils ne cherchent pas le conflit. Provoquer un accident pour éliminer un ado turbulent et fugueur est bien plus crédible qu’attaquer frontalement un sorcier entraîné.

— Dans ce cas, pourquoi en auraient-ils après vous ? demanda Kaylee.

Elle vit une nouvelle fois qu’elle avait touché juste.

— Parce que je suis l’un des seuls qui tentent de contrecarrer leurs plans, répondit Jacob après quelques secondes. Et c’est ici que vous intervenez, continua-t-il avec sérieux. Je peux vous enseigner… beaucoup de choses. Mais il faudra accomplir un travail en retour. Pas pour moi non, sourit-il.

Kaylee ravala sa protestation.

— À l’instar de la Confrérie, les monastères de la Fondation recrutent également des apprentis. Cependant, il y a une différence de taille. Là où les potentiels candidats choisissent d’intégrer l’ordre une fois adultes, les enfants arrachés à leurs parents par une règle des plus archaïques ne décident pas.

— Ils séparent les familles ? s’étonna la jeune fille.

— Oui. À l’âge de six ans, ils sont contraints à entrer dans le programme. Libre à la Fondation de les conditionner ensuite selon leur bon vouloir. À la brigade criminelle, nous sommes au courant de cet état des lieux depuis longtemps. Ces petits devraient pouvoir aller à l’école, participer à la vie de la communauté. Mais ils demeurent reclus sans contact avec l’extérieur. Malgré les plaintes des parents, nous ne pouvons les aider… pas sans une solution radicale !

— Eh bien ! Ça explique tout ! sourit enfin Mirco. La Fondation essaie d’empêcher les gardiens de l’ordre, la police, de les arrêter pour enlèvement ! Pourquoi ne pas l’avoir précisé avant ?

Le Commissaire sursauta. Kaylee le remarqua à peine. Le résumé de Mirco était tellement parfait qu’elle ne trouva rien à y redire. Elle secoua la tête pour s’éclaircir les idées. En une seule phrase, son ami avait remis les choses dans leur juste contexte. Et elle ne pouvait que l’apprécier pour ça.

— Je veux aider ! Que doit-on faire ? s’enthousiasma-t-elle.

— Retourner à l’école en quelque sorte, lui répondit Jacob. Vous deux allez infiltrer les monastères, récolter des informations. Et une fois que les opérations seront assez avancées… boum ! Nous les ferons tomber, ensemble. Alors ? Qu’en dites-vous ?

— J’en suis ! confirma Mirco.

— Carrément ! ajouta Kaylee.

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