Chapitre 3 :

3 minutes de lecture

P travaille dans un théâtre. Il est aimé de tous et respecté par-dessus le marché.

Layna n'a jamais compris comment il réussit ainsi à tisser des liens avec les gens sans aucune angoisse. Qu'est-ce qui fait que le courant passe ?

Est-ce vraiment chimique ?

Le beau-père de Layna voudrait mieux pour elle. Il la pousse toujours vers le haut.

Est-il désespéré par son comportement ou voudrait-il seulement avenir pour elle ?

La différence m'est presque impossible à trouver en le regardant agir.

Le stage de photographie au théâtre de P va commencer pour Layna.

La liste des choses à faire est dressée et j'ai soigneusement préparé des centaines de mises en situation pour répondre à toutes sortes de questions de la part des gens que l'on pourrait rencontrer. Rien ne devrait me surprendre à présent.

Le matin, je vérifie 3 fois le contenu de mon sac pour être certaine de n'avoir rien oublié.

La routine s'installe, déjeuné, habillage...

Le départ approche à grand-pas et comme à mon habitude, j'ai 20 minutes d'avance. Cependant, j'avais pris cette possibilité en compte.

Je m'assois sur le canapé et fixe l'horloge qui a 4 minutes de retard.

Ensuite, je me met en route. Un pied après l'autre, un pied après l'autre...je contrôle ma démarche pour ne pas m'arrêter ou être perçue comme étrange. Mes pas sont constant et en harmonie avec ma respiration. Il ne faut pas que je sois essouflée, je ne dois pas attirer l'attention.

Je veux être invisible.

Arrivée en haut de la pente dans le temps que je m'étais fixé soit 6 minutes, je me place à côté de la dame attendant le même bus que moi sans doute.

Elle tourne la tête vers moi. Je fais semblant de ne pas l'avoir vu mais son regard me transperce tel des sabres ! Je baisse la tête et arrache la peau autour de mes ongles violemment.

Je veux disparaître...je n'existe pas...je ne suis pas actrice dans ce monde...laissez moi disparaître...

Les voitures défilent devant mes yeux rapidement. Trop rapidement. Le bruit des enfants qui entrent à l'école, les pneus qui crissent, la lumière trop intense du soleil, toutes ces informations visuelles, audditives....STOOOOOOOOOP !

J'attrape mes écouteurs en tremblant de tout mon corps. Je les branche difficilement à mon téléphone, je n'arrive pas à me concentrer pour voir ce que je fais...

La musique à fond, je prend une grande inspiration. Je fixe mes pieds et cherche mon monde. J'ai besoin de le retrouver pour me calmer.

Pour cette fois, on a évité la crise d'angoisse.

Maintenant, il faut entrer dans le bus. Certainement le pire moment de la journée.

La femme lève la main pour le faire arrêter. Au moins, je n'aurais pas à le faire.

Comme je n'aime pas faire attendre, je laisse la dame passer en première. J'entre à mon tour et tends mon ticket en murmurant un bonjour à peine audible.

Je ne sais pas si le conducteur m'a répondu et ça occupe l'intégralité de mes pensées.

Est-ce qu'il m'a entendu ? Est-il malpolli ? Ou pressé ? Ou alors est-il comme moi ?

Je n'ai jamais compris à quoi pouvait bien servir aux gens de se dire bonjour. Tout ce que je retiens, c'est qu'il faut le dire pour ne pas mettre en colère nos parents et peut-être les autres personnes au passage...

Je m'assois à une place loin de toutes autres formes de vie. Heureusement, le bus est presque vide. Je n'aime pas la compagnie. Je ne veux pas que l'on entre dans ma bulle.

Au dernier arrêt, il faut que je descende. Je passe par la porte de derrière pour n'avoir à dire au-revoir à personne. Aussi, j'attends que tout le monde soit sorti. Je ne veux pas me retrouver entre deux personnes en plein embouteillage...

Il me reste encore un longue marche avant d'arriver au théâtre. Les écouteurs sont les bienvenu.

Tout droit, droite, gauche, tout droit, droite.

" Tu ne peux pas te tromper, le chemin est simple ! "

P a toujours eu le sens de l'orientation. Moi aussi.

Quand traverser ? Je ne veux pas qu'il y est de voiture qui attende quand je traverse. Alors souvent, je perds de nombreuses minutes. Et davantage sur les routes les plus utilisées !

Je suis arrivée. Le vrai défi commence...

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